[ Le Professor a toujours quelque chose à dire… ]

Le Professor vous apprend des choses utiles que vous ne connaissez pas sur le cinéma



vendredi 4 février 2011


Maria Schneider, part two
posté par Professor Ludovico

Comme le rappelait ce matin Guy Carlier sur Europe1, (quelque chose que nous savions mais avions oublié quelque part sur les étagères de la cinéphilie), Maria Schneider détestait les films qui l’avaient rendu célèbre (voir plus bas). Mais surtout, elle détestait ce qui les avait rendus célèbres : leur charge sulfureuse, et érotique. Moralité, elle passa le restant de sa vie à fuir ce genre de rôle, tout en n’en trouvant pas d’autres à la mesure de son talent.

Malheureusement, c’est une destinée Hollywoodienne classique, particulièrement pour les femmes. L’histoire, un peu cliché avouons-le, de la jeune fille sous l’emprise d’un démoniaque pygmalion, obligé de se dévêtir pour percer, et qui ensuite veut protéger son honneur ; Marylin, Bardot, etc.

Ce matin, la presse ne parle et – ne montre – que les seins de Maria Schneider, et du pot de margarine. Pour toujours, désormais Maria Schneider sera ce symbole-la.

Cette quête est vaine ; on ne refait pas le passé, on n’embellit pas, on ne change pas l’histoire. C’est encore plus le destin de l’artiste, plus que de tout autre homme public : ce qu’il fait, ce qu’il produit, reste gravé dans le marbre, et de la variété la plus solide qui soit : la marbre de nos souvenirs.




jeudi 3 février 2011


Maria Schneider
posté par Professor Ludovico

Histoire tragique – mais classique – de l’usine à rêves : Maria Schneider fut le temps de deux films, Le Dernier Tango à Paris (1972), et Profession : Reporter (1975) un sex symbol absolu, un symbole tout court.

Le symbole de la révolution sexuelle (la réplique culte dans le Tango : « Go, get the butter! »), et de la liberté, mais aussi de la tentation de la folie, des années soixante-dix dans le chef d’œuvre d’Antonioni.

Elle disparut ensuite, dans une filmographie improbable, faite d’apparitions ici et là, et de téléfilms. Elle vient de mourir à 58 ans.

Magie du cinéma, on n’oubliera pas Maria Schneider, ses deux films, ses cheveux noirs, sa moue boudeuse, et son talent.




lundi 31 janvier 2011


L’obsession du « Director’s Cut »
posté par Professor Ludovico

Dans le merveilleux monde du cinéma, traîne une mauvaise manie, comme en témoigne la double page récente de Libé sur 2001 ; c’est celle du Director’s Cut.

Ce mythe – car c’en est un – traînait dans l’air depuis quelques années, largement inspiré par les cinéastes dits « maudits » (Eric von Stroheim, Orson Welles, Nicholas Ray, Michael Cimino, …) et par l’idée très romantique que leurs films, maudits eux aussi, auraient empêchés de sortir, tailladés, mis en pièce, détruits, par de méchants producteurs…

Rien n’est moins vrai. Nous ne nions pas, évidemment, l’existence de producteurs psychopathes et destructeurs, et de films qui ne se sont pas faits, ou qui n’ont pas été montés comme l’entendait leur réalisateur.

Mais relier ces deux faits, c’est là le problème.

Non, le cinéma n’est pas une œuvre de démiurge (même Kubrick, même Lynch, même Fellini), c’est un travail collectif, souvent sous l’autorité, bienveillante ou non, d’un producteur.

Quand les producteurs harcèlent Coppola sur Apocalyspe Now, ils ne font que l’obliger à terminer un tournage, qu’il n’aurait sûrement pas achevé sans eux. Au final, c’est lui qui triomphe, puisqu’il livre un film qui n’a rien à voir avec la commande originale, écrite par John « Conan » Milius (un film d’action façon La Légion Saute sur Kolwezi)…

De même, Le Parrain ne serait pas le chef d’œuvre qu’il est devenu s’il n’y avait pas eu Robert Evans. Le playboy producteur secoua les puces du toujours mégalomaniaque Coppola, lui rappelant qu’il voulait un film ethnique, et que ce montage (que Francis croyait définitif), ne sentait pas assez la pasta, les olives et la sauce tomate… Le Parrain, c’est autant l’œuvre de Coppola que de Robert Evans.

Tout ça pour dire que le producteur est crucial dans l’industrie du cinéma : même sur un tout petit budget, il est impossible de ne pas avoir de pilote dans l’avion. Or le réalisateur est très mal placé (ou alors c’est un génie comme Stanley K.) pour créer et, en même temps contrôler la qualité de la création.

Quiconque aura tâté du tournage, même en amateur, me comprendra. Mon scénario est-il bon ? Ce dialogue sonne-t-il juste ? L’acteur joue-t-il faux ? La musique est-elle dans l’esprit ? Trop romantique ? Pas assez ? Cette scène est-elle indispensable, même si j’ai travaillé six mois dessus ? L’artiste est sans arrêt assailli par le doute, d’autant plus qu’il n’est pas seul, mais qu’il gère un orchestre : acteurs, décorateurs, chefs op’, scénaristes, ingénieurs du son… Tout cela coûte énormément d’argent, un argent qui n’est JAMAIS celui de l’auteur. Van Gogh peut peindre toute son œuvre en achetant lui-même sa peinture, en vendant une toile ici ou là. Ridley Scott (ou Jacques Rivette) ne peuvent créer sans l’argent réuni par le producteur.

Ce mythe, Hollywood a su l’exploiter. Un George Lucas cupide (mais en existe-t-il d’autres ?), retravailla son Star Wars, remonta des scènes*, refit les effets spéciaux, et revendit le tout comme une version « définitive ».

Vu l’argent amassé, cela donna quelques idées au frère ennemi de Lucas, Coppola lui-même, qui en profita pour massacrer son chef d’œuvre, Apocalypse Now, comme il est détaillé ici. Depuis, les versions longues refleurissent (Blade Runner étant à ce jour le seul exemple probant).

Ce qui nous amène aujourd’hui, ce sont vingt minutes de 2001 qui réapparaissent. En l’occurrence, ces 20 mn ont été coupées par Kubrick après les premières projections-tests, vu la mauvaise réaction du public. S’il existe une antithèse de l’artiste maudit, c’est bien Kubrick, qui a tout fait pour proposer une œuvre parfaite, et finie.

Car la vérité, dans cette affaire, c’est cela : une œuvre d’art, par définition, est complète. Quand elle est exposée au public, acheté par un riche mécène ou consommée par des teenagers en mangeant popcorn, c’est bien que l’artiste considère qu’elle est regardable, écoutable telle quelle. On n’imagine pas Gainsborough venant rajouter un petit nuage à son Mr and Mrs Andrews, Praxitèle réajuster le sein de son Aphrodite, ou Céline réécrire la fin du Voyage au Bout de la Nuit.

Non, ces director’s cut n’ont que des buts mercantiles : revendre quelque chose qui a déjà été vendu, et souvent dans le but de promouvoir un nouveau support : vous l’aviez en DVD, rachetez le Version Longue en Blu-Ray.

Rappelons le principe essentiel : nous ne sommes obligés à rien…

* Jusqu’à en altérer le sens. Ainsi Han Solo est un bad boy dans le Star Wars originel, qui abat sans sommation un consommateur de la cantina sur Tatooine. Dans la version remastered, il est en légitime défense…




dimanche 30 janvier 2011


Où est la fiction ?
posté par Professor Ludovico

Je suis à la recherche d’une explication. Depuis quelques années, je ne lis plus de fiction. J’en consomme dans tous les autres médias (films, séries, etc.), mais impossible de lire des romans, ils me tombent des mains. Ce n’est pas que j’ai arrêté de lire, bien au contraire, je lis de plus en plus. Mais uniquement des essais, des livres d’histoires des biographies. Impossible de me replonger dans mes héros (Burroughs, Céline, Franzen, O’Nan), mais la vie de Machiavel, le siège de Stalingrad, les arcanes de la télé américaine, je prends…

Qu’est-ce qui cloche ? Je voudrais bien le savoir. Y’a-t-il une notion d’ « utilité » ? Ne pas perdre un mois à lire des fariboles, plutôt lire utile !?? A côté de ça, je passe pas mal de temps dans d’autres fictions « inutiles » : jeux de rôles, séries, BD… Je passe même beaucoup de temps à écouter des podcasts comme « Silence on joue », l’excellent podcast de Libé, moi qui ne joue à aucun jeu vidéo.

Peut-être tout simplement que mon besoin de fiction est rassasié. Tout comme mon besoin de grosse connerie américaine est rempli par l’aimable production Bruckheimer/Michael Bay, ce qui m’évite de lire le Da Vinci Code et autres Marc Levy de l’été.




samedi 22 janvier 2011


Faites le Mur
posté par Professor Ludovico

Derrière ce titre nul, se cache un documentaire rigolo sur le Street Art. J’en vois déjà qui quittent la salle, ne partez pas, ca sera court !

Le titre anglais, moins précis, est plus rigolo : Exit Through the Gift Shop. Il est l’œuvre d’un artiste extrêmement intéressant, qui se cache sous le nom de Banksy. Son œuvre est éphémère : des graffitis, des pochoirs, mais aussi des canulars. Vous en trouverez quelques exemples ici, , ou . Ou dans son excellent livre Wall and Peace, conseillé en son temps par l’ami Julien.

Mais voilà, le mot clef est canular. Car si Banksy est un activiste, anti-capitaliste, anti-guerre, il est aussi engagé dans une critique de l’art, du moins de la façon dont celui-ci est consommé.

Et cet anarchiste, ce contestaire ferait un documentaire sur lui ? Pas si simple ! Au début, le sujet de Faites le Mur semble être Banksy, mais rapidement, le film change de héros : apparaît Thierry Guetta, aka Mister Brainwash, ou MBW, pathétique vendeur de fringues français installé à L.A., et qui se passionne soudain pour le Street Art. Et comme MBW filme sans arrêt tout et n’importe quoi (c’est parce que sa mère est morte quand il était petit (sic!)), il se met à filmer des taggeurs. C’est là qu’il rencontre Banksy, le filme et décide de faire un documentaire, qui se révèle très mauvais, sur le Street Art.

Banksy retourne alors la caméra sur lui, et l’incite plutôt que de filmer des artistes, à en devenir un lui-même. Aussitôt dit, aussitôt fait : copiant Banksy, Warhol, Damien Hirst, le frenchie se fait vite des couilles en or. Conclusion de Banksy : « Je n’aiderai plus jamais personne à réaliser un documentaire sur le Street Art !»

Vous n’avez rien compris ? C’est normal. Car tout ça – personne n’en est tout à fait sûr – est peut-être une énorme escroquerie. Thierry Guetta existe, il a fait une expo à succès à Los Angeles, mais n’est-il pas qu’un nouveau hoax de Bansky ? Car l’artiste est coutumier du fait. Il accroche lui-même ses œuvres dans les musées (et minute le temps qu’elles restent accrochées (record à battre : 12 jours)) ; il installe de vrai-faux panneaux qui n’ont d’officiel que le nom (« Zone de graffiti autorisée », « Les émeutes sont permises sur cette place»), etc.

Le documentaire, se détachant de lui, crée une frustration : on voudrait en savoir plus. Lui, au contraire, botte en touche. Est-ce comme ca que vous voulez « consommer » de l’art ? Faisant sien l’adage de Kubrick (les œuvres vivent d’elles-mêmes, elles ne sont pas là pour être commentées par leur auteur), il invite plutôt à ouvrir notre regard… Plutôt que de sortir du musée par la boutique.




vendredi 21 janvier 2011


Quelques millions d’années… Et deux jours…
posté par Professor Ludovico

C’est le genre d’anecdotes qui fait le sel du CineFaster : en tout cas dans notre vie numérique, truffée de technologies…

Je tombe l’autre jour sur Voyage Aux Origines De La Terre, un docudrama du genre de ceux que je fuis habituellement, mais celui-ci est très beau, et sur une sujet qui m’intéresse : la création (- 4,6 millions d’années), puis l’évolution jusqu’à l’arrivée de l’homo sapiens (-10 000 ans) de notre chère planète. C’est pas mal, un peu tonitruant, un peu mélodramatique, mais intéressant… Mais voilà, j’ai raté le début, et je n’aime pas voir des bouts de films.

Je me mets alors en chasse de tout ce que le XXIème siècle a mis a notre portée pour nous éviter ces désagréments. D’abord, la catch-up TV : sur Pluzz, le service de rattrapage de France Télévisions, pas de Voyage Aux Origines De La Terre à l’horizon. Internet : le site de France 5 propose bien le film, mais quand on clique, pas de Voyage Aux Origines De La Terre, sans trop d’explications… Sauf une indication : prochaine diffusion le samedi 15 janvier 2011 à 22:02. Bon, très bien. On s’apprête à noter tout ça dans le Blackberry Agenda Outlook Gmail avec Rappel de Priorité 1, quand miracle ! le site nous propose « d’être averti(e) par email ». On s’inscrit donc bien volontiers en laissant notre adresse.

Pendant quelques semaines, pourtant, l’idée flotte dans notre esprit : « C’est quand que ca repasse, le bouzin avec les météorites en images de synthèse ? »

Et là, bingo, en zappant l’autre soir, on tombe dessus par hasard ! Et pile au même endroit ! Encore raté !

C’est deux jours après que survient la kafkaïenne, et néanmoins high tech, conclusion d’usage… Je reçois le mail suivant :

« Bonjour, Nous vous rappelons que le documentaire Voyage Aux Origines De La Terre sera diffusé le samedi 15 janvier 2011 à 22:02 »

Un mail daté… du 17 janvier.




mardi 4 janvier 2011


And the Winner is… Lady Gaga !!!
posté par Professor Ludovico

C’est la fin de l’année, le début d’une nouvelle, et c’est donc l’heure des bilans. Qui a percé cette année, qui s’est gaufré, bref, votre best of de l’année… Ces petites discussions de comptoir sont beaucoup moins futiles qu’il n’y paraît, beaucoup moins en tout cas, que les Oscars, les Césars, et la Palme d’Or des Alpes Maritimes réunis… Car en faisant votre bilan, votre Topten, votre Bottom Five (on y revient bientôt), c’est de votre cœur dont il s’agit : qu’est ce qui nous a ému, fait rire, ou profondément énervé… de vrais goûts en somme… Et il y a beaucoup plus de respect à avoir dans les goûts du public, qui plébiscite Bienvenue chez les Ch’tis, dans la rétrospective 2010 du Cercle (l’excellente émission de Beigbeder), ou dans les coups de cœur de Télérama, ou du Masque et la Plume… Parce que ce sont de vrais goûts, les goûts des gens, qui peuvent être discutables, mais qui n’en restent pas moins de véritables élans du coeur… L’opposé, donc des cérémonies professionnelles susnommés, où l’éclairagiste récompense le meilleur acteur dans un second rôle, et où le meilleur acteur est chargé de trouver la meilleure coutumière…

Donc voilà.

J’ai vu 30 films cette année, c’est peu. J’ai lu 42 livres, ce qui est beaucoup. Je me suis mis à lire des BD, aussi… J’ai vu 18 films à la télé, ce qui est énorme… L’effet Canal+, ou l’effet âge… J’ai vu plein de séries aussi, et ça, ça prend du temps…

Tout ça revient quand même annoncer un déclin du produit « cinéma en salle », de moins en moins moins attirant pour moi…

Mais surtout, quand je cherche très clairement à identifier ce qui m’a marquée cette année, c’est… Lady Gaga !

Rappelons le contexte : il y a quelques mois, dans mon bar favori, retentit une étrange mélodie… P-P-P-Poker face… De la dance classique, mais avec un petit truc en plus… Mais quand la Professorinette m’a poussé à regarder sur Youtube « Telephone », de madame Gaga (vous savez que vous êtes vieux quand ce sont vos enfants qui se mettent à vous conseiller des choses !), c’est là que j’ai compris. Lady Gaga, la nouvelle Madonna, mais aussi le futur du cinéma… Pour reprendre la belle formule de Libé, citant Bowie : « Lady Gaga a compris que les yeux étaient plus affamés que les oreilles… » Tout est dit.

Lady Gaga, ses textes, ses provocs, mais surtout ses clips, ont balayé toute la concurrence. Ce n’est que du clip, mais pour obtenir un tel déferlement, il fait être sacrement douée ! Tout en piquant à droite et à gauche (Madonna, Marilyn Manson), mais aussi dans tous les arts (tableaux de Hopper, Néons façon Las Vegas, expressionnisme allemand), le tout au service d’une musique qui n’a rien d’original, pire, dont les références sont plutôt cheap (Queen, Boney M, le disco…) mais qui est incroyablement efficace.

Lady Gaga est l’artiste total, comme d’autres avant elle (Bowie, bien sûr, mais aussi Gwen Stefani plus recemment), elle ne propose pas des chansons, mais un univers. Et Lady Gaga, ce n’est pas l’album de l’année (qui achete encore des albums ?), c’est l’événement de l’année. Si elle maintient ce niveau, Stefani Germanotta deviendra une grande artiste, mais sinon, elle aura révélé les futurs Fincher des dix prochaines années. La perfection pop de Telephone, ou le glamour glacé et lynchien de Paparazzi (Jonas Åkerlund), l’esthétique décadence de Alejandro (Steven Klein), voilà de quoi piocher à Hollywood pour les prochains blockbusters…

Mais Hollywood n’est-il pas mourant ? Ce sera l’objet d’une prochaine chronique…




vendredi 26 novembre 2010


Goncourt-Oscars, même combat
posté par Professor Ludovico

Pour la première fois de ma vie, je lis un Prix Goncourt. Peut-être parce que c’est Michel Houellebecq, et que j’ai tous ses livres sauf un. J’ai adoré Houellebecq, quand je l’ai découvert à ses débuts, avec Extension du Domaine de la Lutte et Les Particules Élémentaires. J’ai été déçu, puis énervé, par le systématisme porno de Plateforme… et je n’ai pas lu (ni vu) La Possibilité d’une Ile.

La Carte et le Territoire, pour sa part, est un livre distrayant, bien écrit, mais pas un chef d’œuvre. Pourtant, c’est lui qui a le Goncourt cette année. Ce qui me ramène à CineFast et qui valide ma théorie sur les prix – quels qu’ils soient -, ces autocélébrations professionnelles à qui l’on donne l’apparence de compétitions définitives.

On peut avoir son panthéon personnel (mon film préféré c’est Apocalypse Now…), un panthéon Critique (les films de l’année pour les Inrocks…) ou populaire (nos lecteurs ont voté, c’est Mes Amis, Mes Amours, Mes Emmerdes…) Mais l’idée qu’une bande de vieux croûtons (l’académie Goncourt), de starlettes (le « Jury » de Cannes) ou de techniciens et d’acteurs yankees (les Oscars) me disent qui est le meilleur livre, film, acteur, ou costumière de l’année me consterne.




mardi 2 novembre 2010


Retour vers Retour vers le Futur
posté par Professor Ludovico

J’adore ce genre de voyage dans le temps, qui nous est proposé par Allociné cette semaine : relire les critiques de l’époque sur Retour vers le Futur. Le film, devenu une référence aujourd’hui, y est éreinté par Libé, ce qui n’est pas vraiment une surprise ; et encensé… par France Soir !

Je vous laisse lire :

Première : « Cette mouture comédie s.f.-pop-corn a beau avoir battu des records d’entrées aux Etats-Unis, elle a beau être un pur produit de l’école Spielberg-Zemeckis, on a bien du mal à y voir autre chose qu’une exploitation facile de l’imagerie rock’n’roll et (encore) une glorification un peu bêta de l’Amérique, une ! » (Stella Molitor)

Le Monde : « On accepte ou non, on vibre ou non à cette charge démente concoctée par ces purs cinglés de cinéma que sont ceux de la bande à Spielberg, le producteur du film. Ne projetons pas notre moralisme sur ce conte déchaîné franchement drôle, témoignage paroxystique d’une société qui ne doute de rien. » (Louis Marcorelles)

Le Quotidien de Paris : « Un exploit enchanteur qui s’accompagne aussi d’un retour aux « fifties », très habile, à une ancienne fureur de vivre qui fait rêver aujourd’hui, sans oublier l’hommage au rock et à ses pionniers. (…) Il faut donc saluer l’intelligence des prouesses de la mise en scène, qui ne se résume pas aux effets techniques, aux trucages époustouflants, mais réussit le mariage du style futuriste et rétro comme au temps fabuleux des surréalistes. » (Anne de Gasperi)

Le Matin : « Back to the future, dites-vous ? On a plutôt envie de dire « No Future ». Pour l’instant, entre la guimauve faussement nostalgique et l’hémoglobine communiste, vous n’avez que l’embarras du choix. » (M.P.)

Libération : « … un des plus consternants navets qu’ait produit la bande à Spielberg… (…) « Retour vers le futur » est le ramassis d’images le plus inoffensif que l’Amérique nous ait envoyé depuis des années. Quant à Bob Zemeckis, son amour des mouvements d’appareils pour rien, son manque de temps absolu dans la direction d’acteurs, sa conception hystérique de la mise en scène en font d’ores et déjà le prétendant idéal de Tavernier américain. » (L.S.) (Louis Skorecki, qu’on a connu plus inspiré ?)

France-Soir : « Retour vers le futur, spectacle agréable et délassant, risque, avec le temps, de devenir un film de référence. » (Robert Chazal)

Merci Allociné !




dimanche 31 octobre 2010


Courageux légalistes
posté par Professor Ludovico

Il faut un certain courage pour être légaliste, en ces temps hadopiques. Exemple avec Battlestar Galactica. Une fois le DVD inséré, vous devez :
• Ouvrir le magnétoscope (20 secondes)
• Charger le CD, lire le CD, générique avec logo Universal (50 secondes)
• Les differents messages d’avertissement (20 secondes)
• Un pseudo générique à deux balles 40 secondes)

Ca y est, vous êtes sur la page titre. Maintenant, vous devez sélectionner la langue, et les sous-titres (comme si ce § ?.£$$£ de lecteur DVD ne pouvait pas mémoriser mes préférences : VO, sous-titres français !)

Vous accédez enfin, après 3 mn de manipulations diverses, aux épisodes, et vous pouvez regarder vos 40mn de Galactica.

Et les séries, ce n’est pas le pire. Pour les films, on peut avoir droit au fabuleux clip « Le téléchargement, c’est mal », avec musique rythmée et adolescent voleurs (alors que je ne connais que des quadras téléchargeur) et parfois en plus (chez Disney/Pixar) des bandes annonces…

Mais putain, nous, on a payé ! On n’est pas des pirates ! Pourquoi c’est nous qui devons supporter tout ce bazar ???

Car pendant ce temps, l’infâme pirate, qui détruit la création audiovisuelle (comme le rappelait récemment un contradicteur à un lobbyiste pro-Hadopi, les ventes de CD ont chuté, mais pas les revenus généraux de l’industrie du disque), l’infâme pirate, disais-je, a accès directement au film, dans la version qu’il souhaite…

C’est à ce genre de choses qu’on voit que l’industrie des médias a complètement raté sa révolution numérique, là où elle avait précédemment réussi à intégrer les évolutions précédentes : le gramophone, la radio, la cassette, la TV.




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