dimanche 29 janvier 2012


Back at Twin Peaks 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Comme depuis 1991, on sait qui a tué Laura Palmer, on peut se contenter de regarder Twin Peaks comme un objet d’études cinématographiques : en clair, chercher les racines du chef d’œuvre. Pour faire simple, il y a tout simplement beaucoup de talent.

C’est extrêmement bien écrit, et dialogué, alors que la plupart du temps, les personnages semblent dire des banalités. Ainsi les diatribes anti pèquenot du Spécial Agent Albert (Miguel Ferrer) sont non seulement drôles, mais apportent un contrepoint piquant à la mièvrerie – assumée – de Twin Peaks (la ville, et la série).

Ensuite, c’est très bien joué, au delà des 2/3 premiers rôles. Chacun est parfait, dans le cliché incarné qu’on lui demande de jouer, auquel chaque comédien apportent pourtant une subtilité de tous les instants (Wendy Robie, dans la femme au bandeau, Peggy Lipton, la jolie tenancière du Double R, Kimmy Robertson, la standardiste écervelée, etc.) Enfin, c’est malignement monté : ainsi dans, l’épisode 4, alors qu’on craint le retour de l’affreux Leo derrière cette porte blanche à l’arrière plan, c’est le bruit d’une autre porte que l’on entend, celle du Double R, car Lynch est déjà passé à une autre séquence.

C’est fait avec tellement de subtilité qu’on ne se rend pas compte à la première lecture, mais cela participe à l’ambiance de paranoïa qui irrigue toute la série. Car il ne s’agit pas de savoir qui a tué Laura Palmer, mais bien ce qui va arriver à tous ces personnages dont nous sommes tombés amoureux, Dale, Lucy, Josy, Shérif Truman, Bobby, Norma, Hawk…

Tomber amoureux, n’est-ce pas la vocation du cinéma ?




jeudi 26 janvier 2012


Topten 2011
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films -Playlist ]

Il est parfois des Topten consensuels, et l’édition 2011 est de ceux-là : il suffit de comparer le classement du Professore :

1 Une Séparation
2 Drive
3 L’exercice De L’état
4 Melancholia
5 Shame
6 Sucker Punch
7 Source Code
8 Scream 4
9 Morning Glory
10 Faites Le Mur

Bottom Five
1 Les Tuche
2 Battle For L.A.
3 Le Gamin Au Vélo
4 A Dangerous Method
5 Les Adoptés

Versus celui de mes petits camarades :

1 Une Séparation
2 Drive
3 La Piel Que Habito
4 Le Discours D’un Roi
5 Polisse
6 The Artist
7 Et Maintenant On Va Où ?
8 Incendies
9 Melancholia
10 Le Cochon De Gaza

Bottom Five
1 Mon Père Est Femme De Ménage
2 Ex-Ae : Tree Of Life
3 Ex-Ae : Black Swan
4 Ex-Ae : Tous Les Soleils
5 L’exercice De L’état

3 films en commun, c’est déjà pas mal.

Point d’étonnement : L’Exercice de l’Etat, qui a déclenché des torrents de critiques pour le moins inattendus chez des pro-cinéma français.

Pour le reste, on est plutôt d’accord : l’affaiblissement formulaïque du cinéma yankee, la consternante constance du cinéma français, et les séries, les séries, toujours les séries : Game of Thrones, Mad Men, Les Tudors

Mais ça ne nous empêchera pas d’aller voir quelques films en 2012…




mardi 24 janvier 2012


Terra Nova
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

C’est marrant. Une minute de Terra Nova, et on sait déjà à quoi on a affaire. C’est le désavantage de la passion : après des années passées à regarder des écrans, on finit par avoir tout vu, et tout compris. Il est rare d’être surpris. Mais le Professorino se régale, donc je regarde…

Avec Terra Nova, on est devant un programme de pure SF américaine, c’est à dire, de la daube en tube. Des gars bien proprets, dents blanches et maquillage L’Oréal, qui compose cette famille nucléaire US un peu lassante : un homme, une femme, un ado, une ado, et la petite-maline-espiègle-mais-charmante.

Ils ont beau reconstruire la civilisation au milieu de la jungle, ils ont des lodges familiales d’enfer (il manque quand même une chambre pour la petite, c’est dire si les conditions sont précaires !), et se baladent tous en T-shirt Uniqlo. On trouve de tout sur le marché, même une guitare ou une casquette de baseball. En 2149, il y a encore une querelle Red Sox-NY Yankees. Pareil côté décor : tout est emprunté à droite ou à gauche (Blade Runner, Starship Trooper). Le réalisateur reproduit même, plan pour plan, une scène de Jurassic Park dans le 3ème épisode. Bref, cette SF cheap à laquelle la TV américaine nous a habitué, oublieuse de toute réalité historique ou sociologique, et sans cerveau. Il est paradoxal d’ailleurs qu’Hollywood ait produit autant de bouses, alors que le pays publiait en même temps les meilleurs livres de SF…

Bref, ne reste que le pitch, rigolo, de Terra Nova : la terre se meurt, mais ouf, on a trouvé une faille spatio-temporelle vers un passé parallèle, qui nous renvoie 85 millions d’années en arrière, au temps des dinosaures. Je résume : Terra Nova = Jurassic Park + Blade Runner + Starship Trooper + Marié, Deux Enfants.




dimanche 22 janvier 2012


Back at Twin Peaks
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Séries TV ]

Il aura suffi que la musique retentisse, et que le visage de Laura Palmer apparaisse, pour que les larmes se mettent à couler. Bien sûr, Twin Peaks est un drame, et un mélo, mais c’est également une nostalgie. 1991, La Cinq, tous les lundis soir scotchés devant notre télé à écran pas plat, le répondeur débranché (pour les plus jeunes, le répondeur était une sorte de Facebook des nineties) et 50 mn de bonheur intégral, sans compter les heures de discussion le lendemain : qui a tué Laura Palmer ? Bobby ? Leo ? Josie Packard ? Catherine Martell ? Et qu’est-ce qu’il y a dans cet escalier à ventilateur ? Pourquoi les lampes clignotent ? Qu’y a-t-il exactement dans la Red Room ? Et quelle Twin Peaks girl préfères-tu ? Donna ? Audrey ? Norma ?

La professorinette a bientôt 16 ans : elle a l’âge de découvrir Twin Peaks. Une histoire d’ado, mais qui parle à tout le monde, n’est-ce pas la définition du chef d’œuvre ? En tout cas, le pilote est magnifique : la découverte du corps de Laura, et ce que cela implique pour toute un chacun, est une leçon de mise en place : ce moment crucial, qui en une heure, doit placer dans la tête du spectateur les enjeux principaux de la série, les personnages, les lieux, mais aussi le ton.

Le ton, c’est sûrement ce qui distingue Twin Peaks de tout ce qui suivra (X-Files, Lost…), car ce ton si particulier est placé sous l’influence géniale de David Lynch : un mélange inédit de drame et de comédie, de fantastique et de réalisme provincial, mélangeant, à l’instar de l’agent du FBI Dale Cooper, ironie et thriller dans la même phrase.

C’est aussi une brochette de comédiens et de comédiennes tous plus sexy les uns que les autres, utile contrepoint à l’horreur qui rode (meurtre, drogue, prostitution et affairisme…) On reconnaîtra l’auteur de Blue Velvet précisément ici : sous les tulipes jaunes vif, une oreille coupée se fait dévorer par des fourmis…




mardi 17 janvier 2012


Fair Game
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

On oublie parfois à quel point Naomi Watts est une très grande actrice. Géniale dans Mulholland Drive, parfaite dans King Kong, elle vole ici la vedette à Sean Penn dans Fair Game, le film de Doug Liman sur l’affaire Valerie Plame.

On oublie (et on a eu du mal à s’en rendre compte à l’époque) à quel point cette affaire fut un des plus grands scandales de l’Amérique de Bush. Comment un gouvernement pouvait se permettre de dénoncer ses propres agents secrets, voilà qui était absolument inouï.

Mais en période de guerre, nos consciences s’étiolent. L’Amérique en en Irak, en Afghanistan… Les boys qui reviennent en body bags, et les irakiens qui meurent par dizaines de milliers… On ne va pas s’apitoyer sur une belle blonde qui perd son emploi !

Pourtant, l’affaire Plame reste une ignominie incroyable, même au sein de l’ère Bush. Des gouvernants ont souvent sacrifié leurs serviteurs, mais toujours au nom de la raison d’état, et souvent face à l’ennemi. Mais là, donner le nom d’un agent secret pour discréditer politiquement son mari démocrate, c’est inouï.

Rappelons les faits : le mari de Valerie Plame, Joseph Wilson, ancien ambassadeur des États-Unis, accepte une mission au Niger. Objectif : trouver les preuves d’un trafic de Yellowcake, un composant des bombes nucléaires. Il revient sans ces preuves, et la CIA fait son travail : elle le dit dans son rapport à l’administration Bush.

Mais celle-ci a tellement besoin d’une bonne raison d’envahir l’Irak qu’elle passe outre, et profite du caractère secret de ces rapports pour écrire sa propre version dans le discours du Président Bush sur l’état de l’Union, en janvier 2003. Le sénateur Wilson sort de ses gonds. Dans une interview au New York Times, il révèle être l’auteur de l’enquête au Niger, que celle-ci a fait chou-blanc, et donc que l’administration Bush se sert de mauvais prétextes pour envahir l’Irak. Les républicains contre attaquent par un déluge de calomnies, en révélant notamment l’identité de l’épouse de Wilson, Valerie Plame, et sous-entendant qu’elle a intrigué pour que l’on confie cette mission à son mari.

Beaucoup de biopics se sont cassés les dents sur ce genre de sujet, soit parce qu’ils étaient trop empathiques avec leur(s) sujet(s), soit parce qu’ils étaient lourdement démonstratifs. La force de Fair Game, c’est d’éviter ces deux écueils ; d’être submergé par une dramaturgie trop lourde, et d’éviter une empathie lourdingue en ayant deux comédiens subtils à sa disposition. Penn et Watts sont plein de légèreté, de finesse, ils ne sont pas parfaits (elle est engluée dans son respect de la parole donnée, il est incapable de faire des compromis), mais ils incarnent tous les deux cet idéal américain, pétri de patriotisme et de valeurs familiales, cette sainte horreur du mensonge.

Mais ils arrivent aussi à incarner une idée : la conviction américaine très forte : la Démocratie est l’œuvre de tous, et pas seulement des dirigeants, ou de l’opposition. Pour le rappeler, un très beau plan circulaire sur Sean Penn à bout de nerfs sortant d’un taxi, se termine sur le Sénat. The House on the Hill, cette Jérusalem céleste que les colons s’étaient jurés de ne pas bâtir au ciel, mais bien ici et maintenant, sur ce nouveau monde dont ils prenaient possession.




mardi 17 janvier 2012


La Playlist de Janvier
posté par Professor Ludovico dans [ Playlist ]

Musique : Tron legacy OST, par Daft Punk
Série : Twin Peaks, De la Terre à la Lune
Livre : American Ground : Déconstruire le World Trade Center, de William Langewiesche




vendredi 13 janvier 2012


Generation Kill
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Séries TV ]

Un jour, on parlera de la Décennie Simon : The Corner, Sur Écoute, Generation Kill, Treme. Un portrait en coupe, balzacien, de l’ère Bush. C’est la puissance des séries sur le cinéma : leur ampleur (à vue de nez, une centaine d’heures de fiction sur la période 2000-2010). En clair, se donner le temps d’aborder la drogue, la police, l’éducation, la politique, l’économie, la crise, Katerina, la Guerre en Irak… ce qu’aucun film ne peut réussir en un, ou même dix films.

La Guerre en Irak est l’objet de Generation Kill, une mini-série en 7 épisodes. Une compagnie de reconnaissance des Marines, va participer à la grande œuvre militaire de George Bush Jr, la destruction massive des armes de destruction massive. Ça commence comme Full Metal Jacket (mystique, esprit de corps, dialogues orduriers façons Lee Ermey…), mais ça n’y ressemble pas du tout.

D’abord parce qu’il y a peu de combats. Même en pointe de l’offensive sur Bagdad, le First Reconnaissance Battalion rencontre une très faible opposition. Ensuite parce qu’à l’instar des autres œuvres de David Simon et Ed Burns, Generation Kill est une œuvre chorale, avec une trentaine de personnages, qu’on a, au début du moins, du mal à identifier. Du sergent taiseux, au lieutenant idéaliste, de Captain America l’officier pistonné, à Ray le conducteur fan de country, de Godfather le général ambigu, à Evan le journaliste embedded*, tout le monde finit par se ressembler. Mais c’est la technique Sur Écoute, déstabilisant au début, mais on s’y fait. On s’attache, au contraire, à ces hommes qui n’ont pourtant rien d’idéalisé : racistes, homophobes, paumés, ils sont le soldat de base, le grunt, perdu en Irak pour de mauvaises raisons (décrocher la nationalité américaine, par exemple, ou oublier les soucis du pays natal…)

Cet étalage de caractères finit par tourner à la comédie : personne n’est tué, et les péripéties s’enchaînent. C’est à ce moment précis, au milieu de la série, que Generation Kill vous prend à la gorge. Car si les Marines ne meurent pas, les irakiens si. Victimes des bombardements très lourds, opérés sans le moindre discernement, victimes de l’arbitraire des décisions, ou des hasards de la guerre, les civils meurent les uns après les autres** devant les yeux décillés de nos antihéros. Qui réagissent chacun à leur manière : passivité, fatalisme, fascination, indignation.

C’est à ce moment que Generation Kill bascule dans l’exceptionnel, parce qu’il sort de tous les chemins balisés du film de guerre : pas d’exploit héroïques, pas de gloire acquise dans la douleur, pas d’explication finale du sens de la vie, pas de rédemption. Juste des problèmes de logistiques, d’huile et graissage qui manque, et de ferme bombardée avec femmes et enfants…

Autre innovation, Generation Kill filme, au plus près des visages, mais sans chichi et sans pathos, l’effet de la guerre sur ces garçons de vingt ans qui partent, fleur au fusil, et chansons rap dans la tête, et prennent en pleine figure la réalité de la guerre. Comme l’explique Maurice Genevoix « La guerre est une expérience incommunicable, car si elle l’était, il n’y aurait plus jamais de guerre. » C’est probablement pourquoi Generation Kill n’a pas de générique, ou de musique** : il n’y a pas à guider le spectateur dans ce qu’il va voir et chacun se fera sa propre opinion.

*Generation Kill est basé sur le livre d’Evan Wright, journaliste à Rolling Stone.
** 4800 morts côté coalition, 165 000 morts irakiens
***Juste une seule, magnifique, à la fin du dernier épisode : The Man Comes Around, de Johnny Cash. Pourtant, le Caporal Colbert avait prévenu : No country !

« Hear the trumpets, hear the pipers.
One hundred million angels singin’.
Multitudes are marching to the big kettle drum.
Voices callin’, voices cryin’.
Some are born an’ some are dyin’.
It’s Alpha’s and Omega’s Kingdom come. »




jeudi 12 janvier 2012


Fanboys
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Fanboys a tout pour réussir, mais pourtant déçoit. Il repose pourtant sur une idée de départ formidable : en 1998, un geek fan de Star Wars, est atteint d’une maladie incurable. Il n’a que trois mois à vivre, ce qui va l’empêcher de voir le nouvel opus de Georges Lucas,La Menace Fantôme, que la planète Star Wars attend depuis Le Retour du Jedi. Ses amis décident de l’emmener en Californie, de s’introduire dans le Skywalker Ranch, et de dérober une copie du Graal Jediesque à l’ermite barbu créateur de wookies.

Cette histoire, qui peut se jouer à plein de niveaux ; mélo, nostalgie, clin d’œil, reste pourtant au raz des pâquerettes faute d’ambition, façon humour indé américain (Zack et Miri Tournent un Porno) ou American Pie. Les gags sont convenus, les dialogues et les situations sont manufacturées, et horriblement prévisibles : le malade reproche à son pote d’avoir abandonné ses rêves de jeunesse (la BD) pour travailler comme vendeur de voitures. Évidemment, le pote retournera, à la fin de Fanboys, à ses premières amours…

Il aurait fallu faire Fanboys plus sérieusement, comme un vrai mélo. Il aurait fallu une équipe plus sérieuse (Cameron Crowe (Almost famous) à la réalisation, des acteurs moins caricaturaux, et la finesse d’un John Hughes au scénario…

Il aurait fallu surtout, ne pas se moquer des trekkies !




dimanche 8 janvier 2012


Melancholia
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

« Toi qui entre ici, abandonne tout espoir » c’est cette célèbre apostrophe qui accueille le pécheur, sur le linteau de la porte de l’Enfer, dans la Divine Comédie. On pourrait adapter cet adage aux spectateurs de Lars von Trier : « Toi qui entre dans la tête du Danois, abandonne ici tout espoir »; car d’Antichrist en Melancholia, d’Epidemic en Breaking the Waves, Lars von Trier fait rarement preuve d’un optimisme débridé.

Ici, Melancholia pose la bonne question, terrifiante et eschatologique : où est le sens de la vie, puisque toute vie est condamnée à disparaître ? Là où Malick et son Arbre de Vie croit au miracle de la création, Lars von Trier croit au hasard. Un jour, demain, dans cent mille ans ou un million d’années, une planète croisera inévitablement la trajectoire de notre bonne vieille terre et ce sera la Fin de Tout.

C’est en tout cas ce qu’il expose dans ces dix premières minutes exceptionnelles de Melancholia, un 2001 apocalyptique, avec avec Tristan et Isolde pour musique des sphères, et ce sens esthétique qui a toujours fait de von Trier ce qui s’approche le plus d’un plasticien*.

Ensuite, il reste 2h30 pour raconter son histoire, maintenant que tout espoir est perdu. 150 mn à partager entre deux sœurs : l’une rayonnante, magnifique, blonde : Kirsten Dunst va faire un beau mariage. L’autre est névrosée, pas très jolie, brune : Charlotte Gainsbourg va organiser ce mariage. Après son introduction posée dans l’éther infini, Lars von Trier organise autour des deux sœurs un Festen virevoltant, comme un film amateur, mais tourné en haute définition, et qui passerait à la moulinette ces mariages de la haute bourgeoisie où tout est arrangé par un wedding planer, avec horaires précis pour le toast du marié ou la découpe du gâteau, discours du père et lancer de ballon festif à la lumière des étoiles.

Quiconque est allé une fois à un mariage retrouvera cette étrange sensation, cet asservissement médiéval de la femelle au mâle (blancheur virginale, jarretière, riz fertile), ces rituels immuables (le bouquet, les dragées), ce défilé de personnages embarrassants et incontrôlable (le vieil égrillard, le patron autosatisfait, le bailleur de fonds qui en veut pour son argent…)

Cette démonstration est cruelle mais impeccable. Kirsten Dunst joue à la perfection un ange de miel attiré par la lumière, tandis que les seconds rôles (Kiefer Sutherland, Charlotte Rampling, John Hurt, Alexander Skarsgård, Stellan Skarsgård, le fidèle Udo Kier…) sont tout autant parfaits. Quand on bascule vers l’autre film, celui de Charlotte, on ne fait que changer d’angle : l’humanité est tout aussi engluée, dans la rébellion ou dans la névrose. Et tandis que la technologie les abandonne (la sagesse d’un enfant remplaçant avantageusement un téléscope), il ne nous reste plus qu’à attendre la fin.

 
* On lui sait gré  d’avoir abandonné le Dogme – intéressant par ailleurs – et d’être revenu à ce formalisme splendide dont il semble être le seul artisan aujourd’hui.

 

 

 

 




mardi 3 janvier 2012


Demandez le programme !
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Vous vous inquiétez de la sortie du reboot de Spiderman ? Vous voulez déjà acheter vos lunettes 3 D pour le 4 avril 2012, date à laquelle, 100 après*, le Titanic coule à nouveau ? Vous voulez prendre une semaine de vacances pour éviter la ressortie en salles de Jar-Jar Binks ? Tout le programme des deux prochaines années ciné est là, avec des liens menant à chaque film.

Pratique…

 

*à 10 jours près