lundi 20 mars 2006


Renaissance
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

La bonne surprise du mois. Un film français, hi-tech, pas chiant et visuellement bluffant…

Bien sur, il y a quelques bémols : c’est très BD, et la machine à photocopier est passé par là. Surtout, cela aurait mérité d’être plus court ou mieux, moins prévisible.

Mais la description d’un Paris futuriste à la Blade runner, sur fond de mégacorporations de biotechnologies, de flic désabusé et de brune fatale, voilà qui renvoie au fond du court pas mal de tentatives du même genre. Enfin de la SF française crédible

PS à noter l’excellente musique de Nicholas Dodd.




lundi 13 mars 2006


Sans Capote
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Bon, elle est facile, mais , en tout cas, ce n’est pas une apologie du bareback… quoique ?

Encore +1 au palmarès des films sans scénario, le tout caché sous d’obscures prétentions artistiques. Tout est réuni pourtant pour un bon film (un sujet sulfureux : Truman Capote a-t-il utilisé les tueurs pour faire son beurre « de sang froid »), des sous, des acteurs formidables qu’on aime depuis toujours (Philip Seymour Hoffman, Catherine Keener*, Chris Cooper), une belle image, une musique minimaliste…

…et au final, Rien. Nada. Zéro. Queud’.

Pas d’histoire. Pas de personnage. On ne saura jamais où on veut en venir. Capote, victime ou salaud ? Les tueurs, victimes ou salauds ? Où est l’enjeu ? Que se passe-t-il durant deux heures ? On reconstitutionne… On imitationne… on déroule son joli petit film sans faire avancer l’histoire d’un iota. A tel point qu’on croit qu’on va apprendre un truc incroyable à un moment ou à un autre (complot gouvernemental ? ou pédophilie inavouée ?) Mais non, rien. Et puis, pof, les condamnés à mort sont condamnés à mort, c’est fini, c’est bien triste, Capote il est tout triste.

Ca donne au moins envie de lire « De Sang Froid », et c’est déjà ça.


*Ah, Catherine Keener !




lundi 13 mars 2006


Le Nouveau Monde : Absence de Malick
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Le style ne fait pas tout ; je viens de l’apprendre à mes dépens. Fan absolu de La Ligne Rouge, et même de Badlands, j’attendais comme le messie le nouveau Terence Malick. Pourtant, ce film prouve que le cinéma pas une science, ni un art, mais fait bien partie des pratiques magiques. Avec les mêmes ingrédients (narration déstructurée, montage « musical », film choral avec multitude de personnages, beauté de la musique et de l’image), on obtient des résultats absolument inverses.

Pourtant c’est le même homme aux commandes, la technologie n’a pas changé, les thématiques Malickiennes sont toujours là, mais Le Nouveau Monde est un échec pour les mêmes raisons qui font de La Ligne Rouge un chef d’œuvre.

L’histoire, donc. Le capitaine John Smith découvre l’Amérique et Pocahontas, elle le sauve et tombe amoureuse de lui. Il l’en dissuade. Elle rencontre un autre, qu’elle n’est pas sure d’aimer. Y’avait il matière à faire un film ? Sûrement, Disney l’a fait avec les dégâts que l’on sait* mais ici, Terrence Malick ne va quand même pas s’abaisser à raconter une histoire… Non, il a des thèmes à évoquer, le panthéisme, la place de l’homme dans la nature, tout ça. Donc on ne saura rien des motivations des personnages, des débats qui agitent les indiens qui seront survolés par de belles images planantes et une voix off pénible « où suis-je ? » « que penses tu mon amour ? », le tout en filmant des arbres vus d’en dessous, de l’eau sur les pierres, des poissons. Bien sûr les indiens sont beaux et gentils, et Pocahontas a dégoté une très joli minijupe qui lui va fort bien. Par contre, les anglais sont sales, cannibales, et leurs femmes sont moches. Heureusement ces clichés vont disparaître à la moitié du film, quand arrive Christian Bale, le nouveau M. Pocahontas. Là, le film reprend un peu corps, une tension dramatique s’installe. Pourquoi ne l’aime-t-elle pas ? Retrouvera-t-elle John Smith ? Il faudra patienter jusqu’à un final splendide qui, malheureusement, ne sauve pas nos deux heures d’ennui…

Le style, qui enluminait la structure classique du film de guerre (avant la bataille, la bataille, après la bataille) ici plombent le film, parce qu’il n’y a pas cette structure « classique » qui sous-tend tout le reste. Quelques exemples : les faux raccords sont ici insupportables, la musique mange toute l’image, et particulièrement l’utilisation du concerto n°23 de Mozart, complètement anachronique. Les acteurs sont absents, et le manque d’histoire est flagrant.

La Ligne Rouge , ou Badlands, proposait avec le même style les qualités inverses. Il y a avait la même thématique, certes, les mêmes effets, mais l’histoire était suffisamment forte pour porter ces thèmes, nous amener à y réfléchir. Chaque personnage avait son histoire à raconter, son drame personnel, et la bataille y était un aboutissement, tandis que la scène finale avec Clooney, montrait qu’il n’y avait pas de happy end final mais que la guerre ne serait qu’un incessant recommencement…

Cela fait de la peine à voir chez quelqu’un comme Malick, mais ici, nulle histoire, que du thème, que du style. Malheureusement, c’est loin de faire un film ; nous ne sommes pas à la Géode ; des belles images peuvent amener la rêverie, mais guère plus…

* une enfant interrogée sur Europe 1 à la sortie du film avait adoré Pocahontas, parce que (sic), il montrait que les indiens et les êtres humains pouvaient s’aimer




dimanche 12 mars 2006


Bubba Ho-Tep
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’était tout d’abord le retour de deux anciens Don Coscarelli (Dar l’Invincible) et Bruce Campbell (L’armée des ténèbres.) Je sais, ça ne sonne pas comme le nouveau Terence Malick ou le retour de Greta Garbo, mais pour le cinefaster moyen, ça le fait…

L’histoire en deux mots : dans une maison de retraite texane, vit le vrai Elvis … car, le saviez vous, il a échangé sa vie dans les années 70 contre celle d’un de ses innombrables imitateurs qui sillonnent l’amérique. Et c’est cet imitateur qui bien sûr est mort à sa place. Il vit avec un vieux noir qui prétend être JFK… ces deux-là, presque impotents, vont devoir sauver leur collègues retraités d’une terrible menace, le retour de Ho-tep, une momie égyptienne qui aspire les âmes. Comme vous pouvez le voir, le pitch le fait grave !

Mais ça s’arrête là, car nous pouvions avoir- au choix – une joyeuse parodie, un film d’horreur nanar tout à fait acceptable à la Arac Attack, mais il n’en est rien : le film est poussif, pas drôle, et ne fait évidemment pas peur…

Au final, un échec…

A moins que… dans mon sommeil m’est venu une autre analyse, plus personnelle celle-là : je pense que ce film ne marche pas, ne nous distrait pas, car il est aussi horrible que la Vérité. Aussi horrible que le vie elle-même…

Ne sommes nous pas condamnés, en effet, comme Elvis et JFK, à finir dans de sordides maisons de retraites, à se faire astiquer le pénis par des infirmières acariâtres au ton condescendant, pour de malheureuses raisons médicales ? N’avons-nous pas raté nos vies artistiques, et laissé en chemin nos idéaux ? N’avons nous pas raté, comme ces deux là, nos vies familiales ? Avons-nous aimé assez nos femmes et nos enfants ? Leur avons-nous dit ?

Au-delà, aucune happy end n’est possible : on ne triomphe pas de la mort, on peut juste espérer sauver son âme …




vendredi 10 mars 2006


Bravo Jean-Luc !
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Jean-Luc Morandini, qu’on a connu sous de pires auspices télévisuels, mène aujourd’hui sur Europe 1 une excellente émission sur les médias. Mieux, il se lance dans le combat du siècle : la diffusion dans l’ordre des séries télé !

Rejoignez ce combat juste et primordial sur son blog

Ou sur le site d’Europe 1




vendredi 3 mars 2006


Sheitan v/ Hostel
posté par FrameKeeper dans [ Les films ]

Et bien il n’y aura ni suspense ni photo…. Tarantino s’est en effet finalement convaincu de poursuivre en tant que producteur sa brillante nouvelle carrière « d’escroc cinématographique » commencée comme réalisateur avec Kill Bill 1+2 = -1. Mais au moins, lorsqu’il signe directement ses forfaits, il y met les formes et à défaut de pouvoir être suivis sans malaise au cinéma, les deux opus susvisés se laissent voir par courts extraits à la télé. Ce n’est pas le cas de Hostel qui est filmé avec les pieds (niveau « Coeur des hommes » pour situer), joué par des amateurs et surtout scénarisé par un recalé de chez Walt Disney.

Présenté comme un quasi snuff-movie, ce film est en réalité sur un pur plan sadique très loin derrière le moindre film de Rohmer, sans même pouvoir évoquer Assayas ou Doillon. Quant aux ténors du secteur ( cf. Kalifornia ou même Saw). ils sont évidemment hors d’atteinte.. Peckinpah peut dormir tranquille … (et si vous trouvez que la scène de viol d’Irréversible mérite une mention, regardez plutôt celle des Chiens de paille tournée 30 ans avant…)

Bref, encore un effort M. Tarantino, Kitano et de Palma sont à votre portée….

En ce qui me concerne, j’ai perdu 9,5 € et une deuxième partie de soirée mais en souvenir de Salma Hayek dans une nuit d’enfer, aucune autre plainte ne sera déposée…

Allez donc plutôt voir Sheitan qui démontre qu’à budget égal, les européens peuvent largement toller les ricains…

Biz