lundi 22 juin 2009


Des raisons d’aller voir Woody Allen
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines ]

Des raisons d’aller voir Woody Allen, il n’y en a, en vérité, que deux : la mauvaise, et les bonnes. La mauvaise – la plus fréquente, avouons-le -, c’est le sempiternel : « Tu l’as vu, le dernier Woody Allen ? » ; mais mon pôôôvre, si c’était le dernier, ça se saurait !!!

Les bonnes raisons sont beaucoup plus rares, et ne sont jamais assorti d’une garantie de résultat. Ainsi, aller voir Hannah et Ses Sœurs parce qu’il y a Carrie « Princess Leia » Fischer : mauvaise pioche ! Voir Match Point pour Scarlett Johansson, bonne pioche…

Cette fois-ci, ma raison sera Larry David.

Larry qui ?

Mais faut sortir les gars ! Larry David, le co-createur de Seinfeld, le créateur-auteur-interprète de Curb Your Enthousiasm, la vraie-fausse téléréallité avec des vrais gens d’Hollywood dedans !!!

Parfait alter ego de Mr Allen, on devrait s’en donner à cœur joie dans Whatever Works, le modèle 2009 de la WoodyAllen co….

Ou pas.




mardi 16 juin 2009


Mad Men, saison 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

C’est reparti pour nos « hommes fous », ces publicitaires square de Madison Avenue, au tournant d’une génération. Le vieux monde des années cinquante est entrain de s’écrouler, mais ils ne le savent pas encore.

A ne pas rater…

Mad Men
Tous les dimanches soir, 22h35, sur Canal+




samedi 13 juin 2009


Dramaturgie du sport
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Vous l’aurez compris, à CineFast – et contrairement au cinéphile moyen -, on n’a rien contre le sport, et même les sports de masse, comme le football, si souvent boudés de nos amis intermittents du spectacle*.

Ceci n’est pas un blog sur le sport, mais rien n’empêche d’en parler, la saison étant propice. Après un article sur rugby, il est intéressant de s’interroger sur leur cinématographie (voulue), et leur dramaturgie (non voulue, certes, mais quelque peu dictée par les règles). Le plus étonnant, en ce moment c’est sûrement le tennis, et Roland Garros en particulier. Pourquoi ?

On s’y attache rarement, parce qu’il fait partie de la culture française, mais le tennis est un sport très bizarre. Système de score alambiqué (15, 30, 40 au lieu de 1-2-3), limites de terrain ésotériques (on utilise les marques du Double alors que l’épreuve n’est pas retransmise), et organisation pléthorique : 9 arbitres, 6 ramasseurs de balles pour 2 pauvres joueurs.

Et surtout, un des rares sport où l’on ne connaît pas la durée de jeu : 40 minutes ou 5 heures ? Pourquoi ? Parce qu’au tennis, il faut blesser au moins deux fois l’adversaire de suite pour gagner. Blesser, plutôt que marquer, car le tennis s’apparente en fait à une joute (on dit d’ailleurs tournoi). Nous voilà revenu, pour ce sport aristocratique, au moyen âge !

Un sport tout à fait élitiste où il faut se taire comme à l’opéra, ou l’on tend la serviette au joueur, qui ne se baisse jamais pour ramasser une balle, et au fair play absolu (on attend l’adversaire avant de servir) ; toute cette considération pour le sport le plus cruel qui soit, qui ressemble souvent plus à une mise à mort qu’à autre chose.

Les larmes de Federer, dimanche dernier à Roland Garros, participent de cette dramaturgie. Le noble chevalier Roger, portant haut les couleurs de sa gente dame, a corrigé le soudard Söderling, et, triomphant enfin dans la lice du Roi de France, pouvait enfin verser de nobles larmes.

*anecdote personnelle : lors d’un week-end à la campagne avec des copains travaillant dans l’Usine à Rêves, et voulant organiser un match de foot, je fus obligé de racler les fonds de tiroir pour organiser un semblant d’équipe. Il fallut les tirer un par un de leurs transats. L’un d’entre eux se fit énormément prier « Je ne sais pas jouer / J’aime pas le foot ». Après un « T’as pas le choix » énergique, et une heure de jeu, le gus en question se révèle Zidane de la journée. Au retour, je complimente l’épouse de Zizou sur les talents de son mari. Réaction mi-étonnée, mi-effarée : « TOI, TU JOUES AU FOOT ??? » Quelle déception, après tant d’années de mariage !




samedi 13 juin 2009


Le Seigneur des Anneaux, un bilan
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films ]

Quid de la trilogie, huit ans après ? Après une relecture familiale des trois opus, Le Seigneur des Anneaux, Les Deux Tours, Le Retour du Roi, il reste à faire un bilan global du nazgul jacksonien. Que restera-t-il de ces films dans dix ans, dans vingt ans ? Nul ne le sait en vérité. La postérité est une sorcière malicieuse, qui laisse peu d’indices aux vivants sur la trace qu’ils laisseront. « Make it count », pourrait-on simplement paraphraser le Jack de Titanic.

Pour ma part, la trilogie me fait penser à Ben Hur. Le Seigneur des Anneaux, la SF au cinéma en général (en tout cas la version survitaminée que se contente de nous proposer Hollywood depuis toujours)*, c’est le péplum de notre génération. Des films à grand spectacle, mais horriblement dépassés aujourd’hui. (A l’opposé, les western tiennent mieux la rampe).

Ben Hur, là-dedans, c’est le haut du panier. Ridicule, mais avec de la gueule. Une scène de chars irremplaçable, un beau scenario, et un peu de ridicule à droite et à gauche. Mais pas honteux, non plus.

Le Seigneur des Anneaux, c’est pareil. On moquera les préciosités elfiques, les combats confus, la musique ringarde, et certains acteurs cantonnés à des taches subalternes, comme on dit dans Drôles de Dames.

Mais on n’oubliera pas la performance de Frodon, de Sam, de Gollum et d’Aragorn, les belles scènes (la Moria, le Gouffre de Helm, l’Eriador, la Bataille de Minas Tirith. Et évidemment, la fin.

Selon la belle formule de l’ami Fulci, Le Seigneur des Anneaux est-il le Star Wars des années 2000 ? Sûrement.

Les chroniques :

Le Seigneur des Anneaux
Les Deux Tours
Le Retour du Roi


* évitant d’adapter correctement les œuvres plus intimistes (voir le traitement réservé à Dick, à Herbert, et à tous les grands auteurs de SF qui attendent d’être adaptés.




samedi 13 juin 2009


Un Village Français, part deux
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Bon, Un Village Français confirme : c’est fait à la française, justement, mal joué, mal mis en scène, pas une once de scénographie ; mais c’est toujours aussi bon coté propos : les collabos se mettent à collaborer, mais doucement, les résistants, à résister idem, mais on voit que rien est simple. Faut-il sacrifier un villageois, ou plutôt un espagnol que personne ne connaît ? Faut-il faire des poutres pour les allemands, ou mettre tous les ouvriers au chômage ? Même les communistes sont paumés, mais exprimer le doute, c’est « rompre avec la doctrine du Parti », comme le dit un personnage du film.

Les persécutions antisémites commencent, tout doucement : une directrice d’école est renvoyée, et on essaie de tirer un maximum de blé des juifs qui essaient de passer la Ligne… c’est la triste de France de 1940, ça fait du mal d’entendre ça, et en même temps, ça fait du bien de l’entendre, enfin, à la télé…

Un village français,
2 épisodes tous les jeudi, 20h35
France 3




mercredi 10 juin 2009


Un Village Français
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

On allait ce qu’on allait voir. Une Révolution dans la fiction à la Française. Un sujet difficile. Un traitement mesuré. Bien écrit, bien réalisé, bien joué. Deux objectifs atteints sur trois, c’est déjà pas mal, non ?

Parce que bien écrit, bien réalisé, bien joué, on repassera. Parce que malgré l’Innovation (cinquante ans après, les français découvrent l’atelier d’écriture (au lieu des monoscenaristes, la belle affaire), ça reste mal joué, et mal filmé. Ça a l’air bien écrit, mais c’est mal retranscrit à l’image.

Un exemple ? Judith Henry égare son fils pendant l’exode. Tatataaa ! Dramaturgie ! Enjeu ! Cliffhanger ! Le retrouvera-t-elle d’ici la fin de l’épisode ? Re-TatatatAaaa ! On le retrouve ! Climax ! Mélo ! Larmes ? Que nenni ! Qualité Française, monsieur ! Plan fixe, et basta : « oh mon chéri, je suis content de te retrouver » ; scène suivante.

Néanmoins. Néanmoins. Néanmoins.

Ne gâchons pas notre plaisir et encourageons les efforts là où ils sont. Un sujet difficile. Soixante après, la débâcle reste un sujet mal traité et mal compris. Les gentils résistants. Les méchants pétainistes, et pas grand chose sur la zone grise, les quarante millions de français qui ont fait confiance à Pétain, pour mieux se jeter dans les bras de de Gaulle et des communistes quatre ans plus tard. Vaste tâche que de s’attaquer à ça (Lacombe Lucien), et c’est ce que fait Un Village Français, avec un subtilité certaine, toute en demi teinte. De la résistance à la Collaboration, il n’y a qu’un pas dans la série.

Dernier atout, on y va franco. On y tue des enfants, et même des bébés (ce que le cinéma US ne sait pas faire). On y vole des nouveaux nés. L’occupant exécute des gens, et en même temps, fait dans la galanterie.

Rien que pour ça, je regarde la suite.

Un Village Français
2 épisodes tous les jeudi, 20h35
France 3




mercredi 10 juin 2009


Le Retour du Roi
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films -Pour en finir avec ... ]

Le Retour du Roi mérite bien son nom; après deux opus lourdingues, le nazgul de l’infâme Jackson décolle enfin.

Il décolle, en fait, dans une dernière heure d’exception. Avant, on aura dû supporter de ridicules pirates (Peter Jackson lui-même, le chef op’, et quelques autres, costumés, juste pour la fendouille, dixit le making of), des morts vivants aux effets spéciaux vraiment pas terribles, et Denethor qui (sur)joue le désespoir.

On échangea tout cela volontiers contre le siège de Minas Tirith, et le combat avec Sheelob, magnifiques, ou tiout simplement, cette dernière heure du Retour du Roi.

Car, cette heure, mazette ! Elle commence par l’une des plus belles répliques du film, une des plus belles exhortations cinématographiques au courage et au sacrifice : Aragorn, désespéré, lance ses troupes devant la Porte Noire, pour faire diversion et sauver Frodon : « Je vois dans vos yeux la même peur qui s’empare de mon cœur. Un jour viendra peut-être, où le courage des hommes faillira, où nous oublierons nos amis et les liens qui tissent cette communauté. Mais ce jour n’est pas venu. Aujourd’hui, nous combattons, pour Frodon !* »

Pour la première fois depuis neuf heures de pyrotechnie jacksonienne, un frisson me parcourt enfin l’échine. Il ne va plus me quitter jusqu’à la fin. Car en face, on enchaîne avec le martyr hobbit, impeccablement joué par Elijah Wood (Frodon). Et, surprise, comme dans le livre, le vrai héros du Seigneur des Anneaux se révèle enfin : Sam le valet, Sam le lourdaud, Sam le brave type (Sean Astin). On avait déjà compris, dans cette histoire extraordinaire d’anneaux magiques, d’épées brisées, de magiciens wagnériens et de Götterdämmerung, que les vrais héros étaient les hobbits, ces common people, ces paysans aux pieds poilus échappé d’une quelconque campagne anglaise. Des héros petits, faibles, sans armes, et sans magie : c’est eux qui allaient écrire cette histoire**

Mieux, ce n’est pas Frodon, Saint Sébastien percé de milles flèches, qui va détruire l’Anneau comme prévu. Sans Sam, qu’il a congédié sous l’influence de Gollum, Frodon, ne peut plus rien, accablé du poids de l’Anneau. Mais l’amitié, la fidélité indéfectible du « cœur simple » flaubertien de Sam, revient le sauver, selon le fameux adage « Je ne peux pas le porter lui, mais je peux vous porter, vous… » Frodon faillit pourtant, car, par un superbe retournement de situation, il finit, corrompu, par s’emparer de l’Anneau. C’est là qu’intervient la plus belle réussite de Peter Jackson : Gollum.

Car depuis le début, le personnage le plus étonnant, le plus émouvant, c’est un personnage simplement issu du processeur d’un ordinateur (et de la performance en motion capture d’Andy Serkis, qui « joue » non seulement Gollum et King Kong***, mais aussi un marin dans ce dernier film). Gollum est non seulement un personnage splendide, l’archétype de la corruption, du mal, de la trahison, mais aussi un personnage incroyablement riche, et c’est donc une gageure de l’interpréter : à la fois schizophrène, effrayant, amusant, apeuré, comploteur… la 3D, plutôt que d’aplatir le personnage, lui donne une dimension inégalée…

Jackson ne commettra qu’une faute de goût, très hollywoodienne. Dans le film, c’est Frodon qui – en héros – précipite l’Anneau vers sa destruction. Dans le livre, c’est… le hasard ! Gollum recule, et, sans le savoir tombe dans le vide, l’Anneau à la main. Il réalise ainsi la prophétie de Gandalf, qui a permis d’épargner la vie de Gollum à de nombreuses reprise : « Même les gens les plus minuscules ont un rôle à jouer »****.

Il restait à conclure, et c’était l’angoisse majeure des Tolkienniens, l’adaptation de ces cent dernières pages extraordinaires qui font du Seigneur des Anneaux un chef d’œuvre, et pas un livre de fantasy de plus. Dans ces pages, antithèse hollywoodienne, il ne se passe rien. Nos amis sont remerciés, retournent à la Comté, où l’on oublie vite leurs hauts faits. Un simple échange de regards entre Sam et Frodon suffit dans le film à le faire comprendre (le cinéma, c’est simple parfois, hein, Monsieur Jackson !) Puis on raccompagne Bilbon, maintenant très âgé, jusqu’aux Havres Gris.

S’il y avait un gage à donner aux fans, c’est bien cette scène-là : tout le Seigneur des Anneaux est dans ces dernières minutes. Jackson réussit un sans-faute, sans dialogues, sans flonflons, l’émotion pure. Et termine en beauté, avec le retour de Sam,
« à la maison ».

Le Retour du vrai Roi.

* C’est encore plus beau en anglais : I see in your eyes the same fear that will take the heart of me. A day may come when the courage of men fails, when we forsake our friends and break all bonds of fellowship, but it is not this day.
This day we fight.
For Frodo!

** C’est le cas d’ailleurs, littéralement : à la fin, Frodon a complété le Livre Rouge de Bilbo : le récit des souvenirs de son oncle, les siens, il reste à Sam de le compléter.

*** Il est notable de constater que, libéré de toutes contraintes (pas de fils Tolkien sur le dos, pas 30 millions de fans hardcore des Terres du Milieu pour lui faire des leçons de grammaire elfique), le Peter Jackson de King Kong vole en apesanteur, opposé à ses lourdes bottes de plomb orques du Seigneur des Anneaux.

**** L’influence marquante de Tolkien, c’est son expérience des tranchées. Il y connut, comme tant d’autres, les affres de la guerre, mais aussi la naissance d’amitiés indéfectibles. Et aussi l’idée que parfois ce sont des petits « soldats » insignifiants qui peuvent faire de grandes choses.

les chroniques des deux opus précédents :
Le Seigneur des Anneaux
Les Deux Tours




lundi 1 juin 2009


The Wire, dernière saison
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Le CineFaster, comme à Auteuil, renâcle soudain devant l’obstacle, au moment de mettre le DVD#1 de la cinquième et ultime saison de Sur Écoute, la meilleure série des années 2000. En tout cas, c’est ce que le monde finit par découvrir, grâce à un certain Barack Obama, déclarant soudain que son personnage de série favori est Omar.

Omar ? Un dealer, noir, pédé, et un tueur… Pour ceux qui n’auraient pas compris, on est au XXIème siècle. Mannix, c’est fini. Jack Bauer aussi.

L’angoisse, donc. Et si ce n’était pas aussi bon que les quatre premières saisons ? Et s’ils nous tuaient Mc Nulty, Carcetti, Bunk ? Pas de risque, en fait. Des les premières images, on a compris, rien n’a changé dans The Wire.

C’est ce qui fait la force de Sur Écoute : sa sobriété. Format carré, plans fixes ou quasi immobiles, champ/contrechamp, pas de fioriture, si ce n’est une image toujours parfaite. Pas surtravaillée comme les Experts, non. Simple, et parfaite. Et pas de révolution non plus, d’idée foireuse pour entretenir artificiellement l’intérêt. Pas de terrible menace sur les personnages. Pas de cliffhanger. Pas d’épisode « décalé », pas d’épisode comédie musicale (comme dans Oz). Pas de rêve éveillé (les Sopranos), pas d’épisode parodique (X Files).

Non, la même histoire, quotidienne et définitive, des petits trafics, des magouilles politicardes, des gamins à la ramasse, et des flics-éboueurs de la bonne ville de Baltimore.

Il est encore temps d’acheter votre billet.

PS pour cette série « maudite » (2 saisons, puis, suite à la plus grosse pétition de tous les temps aux États Unis, 3 saisons supplémentaires), un coffret intégral vient de sortir. Il doit y avoir aujourd’hui plus d’acheteurs dudit coffret que de spectateurs sur Canal Jimmy, il y a cinq ans, qui, comme votre serviteur, se scotchèrent sur l’unique diffusion française, le samedi au plus profond de la nuit.




lundi 1 juin 2009


Anges et Démons
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Sacré Dan Brown ! C’est reparti pour deux heures de catholic bashing, à tel point qu’on cherche en vain dans le générique la mention « Aucun catho n’a été blessé pendant le tournage ».

Car résumons : non contents de nous avoir caché qu’Audrey Tautou est l’arrière-petite fille de Jésus, les cathos sont aussi : des carriéristes (« je veux être pape à la place du pape »), incompétents (« les carabinieri osent réfléchir à deux fois avant de désobéir à leur commandant pour obéir pourtant à Tom Hanks !! un CITOYEN AMERICAIN, for god’s sake ! »), ignorants (« Ne connaissez vous donc pas votre propre histoire ? » »), contre le progrès (la foule place St Pierre contre les expériences sur embryon humains), fanatiques (le cardinal refuse d’évacuer la place Saint Pierre, pourtant sous la menace d’une terrible bombe), pas reconnaissants pour deux sous, etc., etc. De même, les italiens sont pas très fut-fut’, les suisses sont fanatiques, les allemands tyranniques, les portugais sont gais, et les espagnols sont gnols. Les gars sympas sont noirs (un cardinal sympa), ou irlandais (le camerlingue, fort bien joué par Ewan McGregor).

Et puis évidemment, il y a les américains, représentés à lui tout seul par Robert Langdon, Tom Hanks en personne. Le decent american guy parfait : intelligent, cultivé, pragmatique, courageux, et… toujours aussi pédé : après Audrey Tautou à qui il ne faisait pas grand mal, le grand duduche passe la journée avec une italienne sculpturale et ne lui parle que de physique quantique…

Mais encore une fois, le paradoxe brownien marche à plein : après deux heures de pilonnage anticatho, le film fait un demi-tour inexplicable, inversant tous les repères du spectateur, et terminant sur l’équilibre nécessaire entre foi et science, et qu’il faut bien pardonner à l’église catholique, car (sic) « Personne n’est parfait ».

Les livres de Dan Brown calent très bien une armoire normande, le film de Ron Howard calera très bien un dimanche soir sur TF1.