Le problème chez CineFast, c’est qu’il y a les jours où il faut bosser. En un mot, voir les films du répertoire sous peine de perdre sa crédibilité.
C’est donc empli de courage, à deux mains, que le Professore Ludovico lance Madame Doubtfire, le feelgood movie de Robin Williams, énorme succès de 1993, 441M$ au box-office.
Mais un coup d’œil préalable à IMdB aurait évité deux heures de perdues : Robin Williams n’a jamais fait de bon film ! Bon on est méchants, (et payés pour), mais à part Will Hunting et Photo Obsession, que retenir de sa carrière ? Un paradoxe, pour le moins : Mr Robin était un gars éminemment drôle en impro, où son sens acéré de la transgression faisait merveille dans les late shows, mais le Dr Williams se métamorphosait en nounours inoffensif dans ses films. L’exemple parfait étant Good Morning Vietnam, où ses impros radio sont à mourir dans rire, anesthésiées dans un film béni oui-oui qui n’a rien à voir. On aurait voulu voir un Robin Williams plus troublant, comme le Walter Finch de l’Insomnia de Nolan, mais Robin Williams n’a fait que des navets à la guimauve où son sourire de clown triste toujours au bord des larmes apitoyait le chaland… Ce coup-là ne marche plus : la performance de Mrs Doubtfire, (jouer un homme grimé en femme) tient aujourd’hui du théâtre de boulevard*. Les gags sont répétitifs et pas drôles, et la Trâââgédie du Divooorce ne fait plus pleurer dans les chaumières**.
Donc Madame Doubtfire, dans le doute, abstiens toi !
* Le film a été repris au théâtre par Michel Leeb
** Dans un genre tragique, Kramer contre Kramer ne fonctionne plus non plus.