lundi 31 janvier 2011


L’obsession du « Director’s Cut »
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Pour en finir avec ... ]

Dans le merveilleux monde du cinéma, traîne une mauvaise manie, comme en témoigne la double page récente de Libé sur 2001 ; c’est celle du Director’s Cut.

Ce mythe – car c’en est un – traînait dans l’air depuis quelques années, largement inspiré par les cinéastes dits « maudits » (Eric von Stroheim, Orson Welles, Nicholas Ray, Michael Cimino, …) et par l’idée très romantique que leurs films, maudits eux aussi, auraient empêchés de sortir, tailladés, mis en pièce, détruits, par de méchants producteurs…

Rien n’est moins vrai. Nous ne nions pas, évidemment, l’existence de producteurs psychopathes et destructeurs, et de films qui ne se sont pas faits, ou qui n’ont pas été montés comme l’entendait leur réalisateur.

Mais relier ces deux faits, c’est là le problème.

Non, le cinéma n’est pas une œuvre de démiurge (même Kubrick, même Lynch, même Fellini), c’est un travail collectif, souvent sous l’autorité, bienveillante ou non, d’un producteur.

Quand les producteurs harcèlent Coppola sur Apocalyspe Now, ils ne font que l’obliger à terminer un tournage, qu’il n’aurait sûrement pas achevé sans eux. Au final, c’est lui qui triomphe, puisqu’il livre un film qui n’a rien à voir avec la commande originale, écrite par John « Conan » Milius (un film d’action façon La Légion Saute sur Kolwezi)…

De même, Le Parrain ne serait pas le chef d’œuvre qu’il est devenu s’il n’y avait pas eu Robert Evans. Le playboy producteur secoua les puces du toujours mégalomaniaque Coppola, lui rappelant qu’il voulait un film ethnique, et que ce montage (que Francis croyait définitif), ne sentait pas assez la pasta, les olives et la sauce tomate… Le Parrain, c’est autant l’œuvre de Coppola que de Robert Evans.

Tout ça pour dire que le producteur est crucial dans l’industrie du cinéma : même sur un tout petit budget, il est impossible de ne pas avoir de pilote dans l’avion. Or le réalisateur est très mal placé (ou alors c’est un génie comme Stanley K.) pour créer et, en même temps contrôler la qualité de la création.

Quiconque aura tâté du tournage, même en amateur, me comprendra. Mon scénario est-il bon ? Ce dialogue sonne-t-il juste ? L’acteur joue-t-il faux ? La musique est-elle dans l’esprit ? Trop romantique ? Pas assez ? Cette scène est-elle indispensable, même si j’ai travaillé six mois dessus ? L’artiste est sans arrêt assailli par le doute, d’autant plus qu’il n’est pas seul, mais qu’il gère un orchestre : acteurs, décorateurs, chefs op’, scénaristes, ingénieurs du son… Tout cela coûte énormément d’argent, un argent qui n’est JAMAIS celui de l’auteur. Van Gogh peut peindre toute son œuvre en achetant lui-même sa peinture, en vendant une toile ici ou là. Ridley Scott (ou Jacques Rivette) ne peuvent créer sans l’argent réuni par le producteur.

Ce mythe, Hollywood a su l’exploiter. Un George Lucas cupide (mais en existe-t-il d’autres ?), retravailla son Star Wars, remonta des scènes*, refit les effets spéciaux, et revendit le tout comme une version « définitive ».

Vu l’argent amassé, cela donna quelques idées au frère ennemi de Lucas, Coppola lui-même, qui en profita pour massacrer son chef d’œuvre, Apocalypse Now, comme il est détaillé ici. Depuis, les versions longues refleurissent (Blade Runner étant à ce jour le seul exemple probant).

Ce qui nous amène aujourd’hui, ce sont vingt minutes de 2001 qui réapparaissent. En l’occurrence, ces 20 mn ont été coupées par Kubrick après les premières projections-tests, vu la mauvaise réaction du public. S’il existe une antithèse de l’artiste maudit, c’est bien Kubrick, qui a tout fait pour proposer une œuvre parfaite, et finie.

Car la vérité, dans cette affaire, c’est cela : une œuvre d’art, par définition, est complète. Quand elle est exposée au public, acheté par un riche mécène ou consommée par des teenagers en mangeant popcorn, c’est bien que l’artiste considère qu’elle est regardable, écoutable telle quelle. On n’imagine pas Gainsborough venant rajouter un petit nuage à son Mr and Mrs Andrews, Praxitèle réajuster le sein de son Aphrodite, ou Céline réécrire la fin du Voyage au Bout de la Nuit.

Non, ces director’s cut n’ont que des buts mercantiles : revendre quelque chose qui a déjà été vendu, et souvent dans le but de promouvoir un nouveau support : vous l’aviez en DVD, rachetez le Version Longue en Blu-Ray.

Rappelons le principe essentiel : nous ne sommes obligés à rien…

* Jusqu’à en altérer le sens. Ainsi Han Solo est un bad boy dans le Star Wars originel, qui abat sans sommation un consommateur de la cantina sur Tatooine. Dans la version remastered, il est en légitime défense…




dimanche 30 janvier 2011


Antichrist
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

J’ai toujours été fan de Lars von Trier, mais depuis quelques années, je ne vais plus voir ses films. Depuis Dogville, très exactement, formidable exercice graphique (pas de décor, juste les murs dessinés au sol), mais message trouble, pour ne pas dire malsain (« réglons nos problèmes en tuant tout le monde », je vous la fait courte…)

Mais sinon, Lars von Trier est un grand formaliste (le coup d’éclat Element of Crime, la confirmation Epidemic, puis Europa), un grand dramaturge (Breaking the Waves, Les Idiots), un auteur comique (Les Idiots, L’Hopital et ses Fantômes), et aussi un spécialiste du film d’horreur : L’Hopital, et ici, Antichrist)…

C’est aussi un artiste conceptuel : la ville-plan de Dogville, les 120 caméras numériques de Dancer in the Dark, le « Dogme »… Il réitère ici avec Antichrist, qui laisse pantois.

Est-on, en effet, face à un drame psychologique (un couple essaie de se reconstruire suite à la mort de leur enfant), à une fable sataniste (Charlotte Gainsbourg en sorcière hystérique, face à William « Jesus Christ » Dafoe, ou à un récit biblique : Adam et Eve face au péché originel ? Selon les uns ou les autres, on jugera Lars von Trier confus, ou malin. Car évidemment, il n’apporte aucune réponse à ce genre de questions. Il en ressort néanmoins, que le film est plutôt ennuyeux, rappelant le pire des films des années 70 : couple hystérique, séquence cul ou gore (ou les deux) au bord du grand guignol…

Il restera quand même des images d’une incroyable beauté (le prologue au ralenti extrême, combinant la mort du fils et le couple faisant l’amour, les scènes magiques dans la forêt, le tout alternant la vidéo HD avec des images cinémascope d’une pureté absolue…)

A voir comme un tableau…




dimanche 30 janvier 2011


Où est la fiction ?
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Je suis à la recherche d’une explication. Depuis quelques années, je ne lis plus de fiction. J’en consomme dans tous les autres médias (films, séries, etc.), mais impossible de lire des romans, ils me tombent des mains. Ce n’est pas que j’ai arrêté de lire, bien au contraire, je lis de plus en plus. Mais uniquement des essais, des livres d’histoires des biographies. Impossible de me replonger dans mes héros (Burroughs, Céline, Franzen, O’Nan), mais la vie de Machiavel, le siège de Stalingrad, les arcanes de la télé américaine, je prends…

Qu’est-ce qui cloche ? Je voudrais bien le savoir. Y’a-t-il une notion d’ « utilité » ? Ne pas perdre un mois à lire des fariboles, plutôt lire utile !?? A côté de ça, je passe pas mal de temps dans d’autres fictions « inutiles » : jeux de rôles, séries, BD… Je passe même beaucoup de temps à écouter des podcasts comme « Silence on joue », l’excellent podcast de Libé, moi qui ne joue à aucun jeu vidéo.

Peut-être tout simplement que mon besoin de fiction est rassasié. Tout comme mon besoin de grosse connerie américaine est rempli par l’aimable production Bruckheimer/Michael Bay, ce qui m’évite de lire le Da Vinci Code et autres Marc Levy de l’été.




samedi 22 janvier 2011


Faites le Mur
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films ]

Derrière ce titre nul, se cache un documentaire rigolo sur le Street Art. J’en vois déjà qui quittent la salle, ne partez pas, ca sera court !

Le titre anglais, moins précis, est plus rigolo : Exit Through the Gift Shop. Il est l’œuvre d’un artiste extrêmement intéressant, qui se cache sous le nom de Banksy. Son œuvre est éphémère : des graffitis, des pochoirs, mais aussi des canulars. Vous en trouverez quelques exemples ici, , ou . Ou dans son excellent livre Wall and Peace, conseillé en son temps par l’ami Julien.

Mais voilà, le mot clef est canular. Car si Banksy est un activiste, anti-capitaliste, anti-guerre, il est aussi engagé dans une critique de l’art, du moins de la façon dont celui-ci est consommé.

Et cet anarchiste, ce contestaire ferait un documentaire sur lui ? Pas si simple ! Au début, le sujet de Faites le Mur semble être Banksy, mais rapidement, le film change de héros : apparaît Thierry Guetta, aka Mister Brainwash, ou MBW, pathétique vendeur de fringues français installé à L.A., et qui se passionne soudain pour le Street Art. Et comme MBW filme sans arrêt tout et n’importe quoi (c’est parce que sa mère est morte quand il était petit (sic!)), il se met à filmer des taggeurs. C’est là qu’il rencontre Banksy, le filme et décide de faire un documentaire, qui se révèle très mauvais, sur le Street Art.

Banksy retourne alors la caméra sur lui, et l’incite plutôt que de filmer des artistes, à en devenir un lui-même. Aussitôt dit, aussitôt fait : copiant Banksy, Warhol, Damien Hirst, le frenchie se fait vite des couilles en or. Conclusion de Banksy : « Je n’aiderai plus jamais personne à réaliser un documentaire sur le Street Art !»

Vous n’avez rien compris ? C’est normal. Car tout ça – personne n’en est tout à fait sûr – est peut-être une énorme escroquerie. Thierry Guetta existe, il a fait une expo à succès à Los Angeles, mais n’est-il pas qu’un nouveau hoax de Bansky ? Car l’artiste est coutumier du fait. Il accroche lui-même ses œuvres dans les musées (et minute le temps qu’elles restent accrochées (record à battre : 12 jours)) ; il installe de vrai-faux panneaux qui n’ont d’officiel que le nom (« Zone de graffiti autorisée », « Les émeutes sont permises sur cette place»), etc.

Le documentaire, se détachant de lui, crée une frustration : on voudrait en savoir plus. Lui, au contraire, botte en touche. Est-ce comme ca que vous voulez « consommer » de l’art ? Faisant sien l’adage de Kubrick (les œuvres vivent d’elles-mêmes, elles ne sont pas là pour être commentées par leur auteur), il invite plutôt à ouvrir notre regard… Plutôt que de sortir du musée par la boutique.




vendredi 21 janvier 2011


Quelques millions d’années… Et deux jours…
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

C’est le genre d’anecdotes qui fait le sel du CineFaster : en tout cas dans notre vie numérique, truffée de technologies…

Je tombe l’autre jour sur Voyage Aux Origines De La Terre, un docudrama du genre de ceux que je fuis habituellement, mais celui-ci est très beau, et sur une sujet qui m’intéresse : la création (- 4,6 millions d’années), puis l’évolution jusqu’à l’arrivée de l’homo sapiens (-10 000 ans) de notre chère planète. C’est pas mal, un peu tonitruant, un peu mélodramatique, mais intéressant… Mais voilà, j’ai raté le début, et je n’aime pas voir des bouts de films.

Je me mets alors en chasse de tout ce que le XXIème siècle a mis a notre portée pour nous éviter ces désagréments. D’abord, la catch-up TV : sur Pluzz, le service de rattrapage de France Télévisions, pas de Voyage Aux Origines De La Terre à l’horizon. Internet : le site de France 5 propose bien le film, mais quand on clique, pas de Voyage Aux Origines De La Terre, sans trop d’explications… Sauf une indication : prochaine diffusion le samedi 15 janvier 2011 à 22:02. Bon, très bien. On s’apprête à noter tout ça dans le Blackberry Agenda Outlook Gmail avec Rappel de Priorité 1, quand miracle ! le site nous propose « d’être averti(e) par email ». On s’inscrit donc bien volontiers en laissant notre adresse.

Pendant quelques semaines, pourtant, l’idée flotte dans notre esprit : « C’est quand que ca repasse, le bouzin avec les météorites en images de synthèse ? »

Et là, bingo, en zappant l’autre soir, on tombe dessus par hasard ! Et pile au même endroit ! Encore raté !

C’est deux jours après que survient la kafkaïenne, et néanmoins high tech, conclusion d’usage… Je reçois le mail suivant :

« Bonjour, Nous vous rappelons que le documentaire Voyage Aux Origines De La Terre sera diffusé le samedi 15 janvier 2011 à 22:02 »

Un mail daté… du 17 janvier.




jeudi 6 janvier 2011


Battlestar Galactica, saison 4
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Je me faisais la remarque récemment : depuis quelques années, le concept de Saison est devenu commun et assimilé de tous. La tendance « feuilletonnante », et la vente des séries par coffret y sont évidemment pour beaucoup. De sorte que, les fans s’étripent aujourd’hui autour de la qualité non des séries, mais des saisons à l’intérieur de celle-ci. Je soutiendrai par exemple que la seule saison potable de 24, c’est évidemment la première. Ce qui nous amène à Battlestar Galactica.

Car saison après saison, le niveau ne se maintient pas : il s’améliore. Après une saison 1 (cheap mais tellement juste, coup de poing), une saison 2 mieux réalisée, plus aboutie, une saison 3 révolutionnaire, la Saison 4 – et dernière – place la barre encore plus haut. Bien sûr, je n’en suis qu’à la moitié, il y a encore des déceptions en vue (la fin ?), mais une série qui pose autant de bonnes questions ne peut être que louée.

Résumons : saison 1 : comment survivre à l’extinction en gardant ses valeurs ? Saison 2 : peut-on faire la guerre en démocratie ? Saison 3 : collaborer ou périr, tous les moyens sont-ils bons pour résister ? Et enfin, dans cette saison-ci, la paix est-elle possible avec un génocidaire ?

C’est sans compter les innombrables autre questions, plus quotidiennes – et plus classiques aussi – qui sont posées au cours des épisodes… Par exemple, dans cette dernière saison, les auteurs posent la question de l’émergence du Christianisme (au travers d’une métaphorique religion monothéiste), et de la destruction afférente du paganisme. Ne vous frottez pas les yeux, vous êtes bien en train de regarder Battlestar Galactica !

Malgré le manque de moyens, et la faiblesse ontologique des scénaristes (on a beau vénérer Battlestar Galactica, on reconnaît aussi que c’est loin des séries comme les Soprano en terme d’écriture, ou même de Lost), la série reste le véhicule parfait de ce genre de débat. On va ainsi revivre, en quelques épisodes, la Passion du Christ, la guérison des malades, les marchands du Temple, etc.

C’est le côté unique de Battlestar Galactica : comme les cons d’Audiard, elle ose tout.




mardi 4 janvier 2011


And the Winner is… Lady Gaga !!!
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

C’est la fin de l’année, le début d’une nouvelle, et c’est donc l’heure des bilans. Qui a percé cette année, qui s’est gaufré, bref, votre best of de l’année… Ces petites discussions de comptoir sont beaucoup moins futiles qu’il n’y paraît, beaucoup moins en tout cas, que les Oscars, les Césars, et la Palme d’Or des Alpes Maritimes réunis… Car en faisant votre bilan, votre Topten, votre Bottom Five (on y revient bientôt), c’est de votre cœur dont il s’agit : qu’est ce qui nous a ému, fait rire, ou profondément énervé… de vrais goûts en somme… Et il y a beaucoup plus de respect à avoir dans les goûts du public, qui plébiscite Bienvenue chez les Ch’tis, dans la rétrospective 2010 du Cercle (l’excellente émission de Beigbeder), ou dans les coups de cœur de Télérama, ou du Masque et la Plume… Parce que ce sont de vrais goûts, les goûts des gens, qui peuvent être discutables, mais qui n’en restent pas moins de véritables élans du coeur… L’opposé, donc des cérémonies professionnelles susnommés, où l’éclairagiste récompense le meilleur acteur dans un second rôle, et où le meilleur acteur est chargé de trouver la meilleure coutumière…

Donc voilà.

J’ai vu 30 films cette année, c’est peu. J’ai lu 42 livres, ce qui est beaucoup. Je me suis mis à lire des BD, aussi… J’ai vu 18 films à la télé, ce qui est énorme… L’effet Canal+, ou l’effet âge… J’ai vu plein de séries aussi, et ça, ça prend du temps…

Tout ça revient quand même annoncer un déclin du produit « cinéma en salle », de moins en moins moins attirant pour moi…

Mais surtout, quand je cherche très clairement à identifier ce qui m’a marquée cette année, c’est… Lady Gaga !

Rappelons le contexte : il y a quelques mois, dans mon bar favori, retentit une étrange mélodie… P-P-P-Poker face… De la dance classique, mais avec un petit truc en plus… Mais quand la Professorinette m’a poussé à regarder sur Youtube « Telephone », de madame Gaga (vous savez que vous êtes vieux quand ce sont vos enfants qui se mettent à vous conseiller des choses !), c’est là que j’ai compris. Lady Gaga, la nouvelle Madonna, mais aussi le futur du cinéma… Pour reprendre la belle formule de Libé, citant Bowie : « Lady Gaga a compris que les yeux étaient plus affamés que les oreilles… » Tout est dit.

Lady Gaga, ses textes, ses provocs, mais surtout ses clips, ont balayé toute la concurrence. Ce n’est que du clip, mais pour obtenir un tel déferlement, il fait être sacrement douée ! Tout en piquant à droite et à gauche (Madonna, Marilyn Manson), mais aussi dans tous les arts (tableaux de Hopper, Néons façon Las Vegas, expressionnisme allemand), le tout au service d’une musique qui n’a rien d’original, pire, dont les références sont plutôt cheap (Queen, Boney M, le disco…) mais qui est incroyablement efficace.

Lady Gaga est l’artiste total, comme d’autres avant elle (Bowie, bien sûr, mais aussi Gwen Stefani plus recemment), elle ne propose pas des chansons, mais un univers. Et Lady Gaga, ce n’est pas l’album de l’année (qui achete encore des albums ?), c’est l’événement de l’année. Si elle maintient ce niveau, Stefani Germanotta deviendra une grande artiste, mais sinon, elle aura révélé les futurs Fincher des dix prochaines années. La perfection pop de Telephone, ou le glamour glacé et lynchien de Paparazzi (Jonas Åkerlund), l’esthétique décadence de Alejandro (Steven Klein), voilà de quoi piocher à Hollywood pour les prochains blockbusters…

Mais Hollywood n’est-il pas mourant ? Ce sera l’objet d’une prochaine chronique…