vendredi 31 juillet 2015


James Horner, RIP
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

On m’alerte depuis le Sud Ouest de la disparition de James Horner, compositeur de musique de films, décédé … depuis plus d’un mois ! Les radars de CineFast n’ont pas été recalibrés pendant les congés estivaux, à ce qu’il semble ! Que dire sur James Horner, artisan talentueux d’Hollywood, sinon sa filmographie, volumineuse (157 scores) et de qualité. Avec, au hasard, quelques-uns des plus grands films hollywoodiens de ces quarante dernières années :

The Amazing Spider-Man, Avatar, Apocalypto, Le Nouveau monde, Flight Plan, Troie, Un Homme d’Exception, Stalingrad, Deep Impact, Titanic, Jumanji, Apollo 13, Braveheart, Légendes d’Automne, Jeux de guerre, Cœur de tonnerre, Rocketeer, Glory, Chérie, j’ai rétréci les gosses, Le nom de la rose, Aliens, Commando, Cocoon, Star trek III – À la recherche de Spock, Brainstorm, 48 heures

Un homme qui a travaillé avec Mel Gibson, James Cameron, Mimi Leder, Jean-Jacques Annaud, Ron Howard, Terrence Malick ne peut pas être mauvais…




jeudi 30 juillet 2015


Halt & Catch Fire, saison 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Dommage que ce soit si mal fait, Halt & Catch Fire…

Avec ses intrigues, certes intéressantes, mais mal construites, mal amenées, au déroulement tellement téléphoné… Parce que, pour le reste, la série sur nos programmeurs texans des eighties est passionnante.

Comment, tout simplement, quelques ringards à barbichettes, stylos dans la poche de chemisette, ou ados boutonneux / T-Shirt Star Trek, ont transformé nos vies du fond de leur garage ? Les jeux vidéo, la communication en réseau, les forums, CompuServe, Usenet, les PCs à la carte, les interfaces graphiques, les modems, le first person shooter, le RPG en ligne : tout ce qui, aujourd’hui, n’est rien de moins que notre quotidien.

Et au-delà de la pastille nostalgique, (musique, vêtements, coupe de cheveux, et le doux babillement d’un clavier de Commodore 64), Halt & Catch Fire vaut quand même le détour.




lundi 27 juillet 2015


Les Gardiens de la Galaxie
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Une fois de plus, le Professore Ludovico a renâclé devant le buzz mais aujourd’hui, il le regretterait presque : Les Gardiens de la Galaxie est un film plaisant, qui devait être encore mieux en salle.

Mieux pour admirer ses magnifiques paysages galactiques, ses amas gazeux, ses naines blanches, mieux pour profiter de batailles épiques, sur terre et dans l’espace, mieux enfin pour profiter en VO Dolby SoundSurround de l’humour ravageur de James Gunn, son scénariste-réalisateur.

Un auteur qui semble avoir pour seul viatique le contrepied de tous les clichetons du genre*… La love story se termine un couteau sous la gorge, La Plus Précieuse Orbe de l’Univers manque de tomber des mains d’un héros gaffeur, les tombereaux d’insultes d’un raton laveur (formidablement interprété (sic) par Bradley Cooper) se métamorphosent soudain, au détour d’une bagarre, en confession déchirante.

Et évidemment Moonage Daydream, Footloose et Marvin Gaye…

A vrai dire, on ne saurait faire qu’un reproche à ces Gardiens de la Galaxie : ne pas être allés à fond dans leurs intentions, de ne pas avoir cherché à nous faire rire plus, et à nous faire pleurer plus.

C’est la tragédie des bons films : on leur demande plus qu’aux mauvais.

* Il était déjà le scénariste ingénieux de L’Armée des Morts, de notre chouchou Zack Snyder….




jeudi 23 juillet 2015


Masaan
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’est toujours agréable (et trop rare, car nous manquons de courage) d’aller voir un film au hasard, sans rien savoir à l’avance. Rien ne me fait envie, Mister Stratocaster veut aller voir Masaan. Très bien, allons voir Masaan ! C’est en arrivant au MK2 Quai de Seine que nous découvrons que c’est un film indien, et que cela veut dire « bûcher » Hmm, hmm… Trop tard pour se replier sur Avengers II, la Revanche d’Ultron.

Et effectivement, il est question de bûcher, au sens propre comme au sens figuré. D’un côté, une jeune femme indienne moderne qui noue une relation adultère et regarde des films pornographiques ; elle va le payer très cher. De l’autre un jeune homme de basse caste qui travaille aux bûchers funéraires le long du Gange. Il rêve de quitter cette vie misérable, en tombant amoureux d’une jeune femme de caste supérieure.

Mais, problème, on reste partagé pendant tout le film. Bénarès est certes filmé de façon magistrale, et donne une furieuse envie de s’acheter un billet Air India, pour aller se promener, la nuit, sur le Gange.

Mais de l’autre, le cerveau cinéphile reptilien nous ramène à la raison, c’est-à-dire à ce qu’Asghar Farhadi aurait fait d’une aussi belle intrigue entrecroisée. Parce que Neeraj Ghaywan est visiblement un cinéaste débutant (2 films à son actif) et qu’il est loin du talent de l’auteur d’Une Séparation. Mais aussi, Masaan est l’improbable produit d’une coproduction indo-française. De sorte que l’on est en présence d’un quasi documentaire (plutôt réussi, sur la corruption, les castes, les usages de l’Inde contemporaine) qui aurait été passé à la moulinette dramaturgique de script doctors français pas très doués. Ainsi les deux intrigues, artificiellement rejointes à la fin, ne sont pas à l’abri de plusieurs incohérences.

Le casting est bizarre (probablement des grandes stars indiennes, donc indéchiffrables pour nous), qui va de l’héroïne (trop) sublimement belle au père ronchon caricatural (comique à l’évidence égaré dans cette tragédie). Pire, ils ne jouent pas tous très bien.

Masaan donne certes envie d’aller en Inde, or, ce n’est pas ce qu’on demande un film. Ce qu’on veut, c’est qu’il nous emmène en Inde.




lundi 20 juillet 2015


Amy
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’est l’histoire d’une fille, d’une Fée Clochette punk. L’histoire d’une fille détruite comme tant d’autres par, comme le disait Mick Jagger en ne plaisantant qu’à moitié, Shiva : la déesse aux multiples bras qui dévorent les petits enfants du rock : Brian Jones, Kurt Cobain, Amy Winehouse.

Ce que reconstitue le documentaire de Asif Kapadia, déjà auteur d’un magnifique Senna, c’est le chemin de croix habituel du Blues, du Jazz, du Rock. Sexe, drogue and – you name it – the music. Comme pour Senna, Kapadia est fin et subtil, et esthétique. S’il trace en creux le portrait des « meurtriers » : le père (Mitch Winehouse), l’amant (Blake Fielder-Civil) et le tourneur (Raye Cosbert), c’est qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Le père était un jazzeux raté mais il retrouve la fille ignorée, et elle essaie de repérer les erreurs du père. L’amant, junkie à l’enfance tordue, avait trouvé l’âme sœur en Amy, mais aussi une pourvoyeuse en crack gratuit. Et le tourneur, dont l’intérêt était qu’Amy tourne… et elle tourna, coûte que coûte…

Mais l’originalité de la méthode Asif Kapadia, déjà à l’œuvre dans Senna, c’est de ne pas dédouaner Winehouse pour autant. Car la chanteuse n’était pas que mal entourée ; autour d’elles gravitaient au moins trois amis d’enfance qui ont fait ce qu’ils ont pu pour éviter le désastre, sans parler de la maison de disque, qui tentera d’envoyer Amy en rehab (tandis que le père disait no no no*. ) Il faut aussi vouloir décrocher.

Reste les textes, où comment une gamine de vingt ans a su mettre sa vie dans une vingtaine de chansons brillantes. Et bien sûr la voix ; quand elle chante, le monde semble s’arrêter de tourner.

Moins tendu que Senna, moins intéressant finalement (la vie de Winehouse n’est qu’un lent déclin), Amy reste néanmoins le plus beau témoignage à date sur ce conte de fée tordu.

* I ain’t got the time and if my daddy thinks I’m fine
(…) but I won’t go, go, go




jeudi 9 juillet 2015


True Detective saison 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Un départ sur les chapeaux de roues, c’est ce que nous propose True Detective saison 2. La série a le grand mérite de se renouveler tout en conservant ses principes de base. Un générique extraordinaire, qui pourtant reproduit les motifs de la saison 1 : visages torturés et autoroutes impersonnelles, musique lancinante* et flots de liquides écarlates, dont on ne saura jamais si c’est du sang, ou de la pollution. Les motifs cultes de la première saison sont là aussi ; les flics qui philosophent dans la bagnole, les illusions perdues entre vingt et cinquante ans, la violence omniprésente au sein du couple ou de la famille. Et une fois de plus, Nic Pizzolatto tire le maximum de son casting de losers, comédiens égarés loin de la yellow brick road parfaitement huilée du succès Hollywoodien*.

True Detective sera néanmoins jugée à l’aune de son intrigue, déjà point faible de la saison 1. Totalement différente ici (trois flics, un voyou, un scandale immobilier dans le nord de la Californie**), l’intrigue part bien. Tiendra-t-elle toutes ses promesses ? That is the question.

* Nevermind, de Leonard Cohen
* Colin Farrell n’a rien fait depuis Miami Vice, Rachel McAdams dit que True Detective est « le rôle de sa vie », Taylor Kitsch est notre chouchou, mais se remet à peine de John Carter, Kelly Reilly est surtout connue de Cédric Klapish, et Vince Vaughn espère sortir du carcan des comédies…
** filmé comme on ne l’avait jamais vu, tout comme on avait fait jamais filmé la Louisiane industrielle




samedi 4 juillet 2015


Girls saison 3
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

On pouvait se demander quelle était la pérennité de ces filles, au-delà de la surprise initiale (Sex & The City 2.0, sexe assumé, et problématiques twentysomething de saison). Avaient-elles la capacité de tenir la distance, sans vieillir ? Sans fatiguer les spectateurs ou elles-mêmes… ?

A l’issue de cette troisième saison*, on est rassurés. Non seulement cette écriture saignante, moderne, qui fait le talent de Lena Dunham est toujours là, encore plus vivace même**. Mais cette saison ajoute une touche de tragique, avec la mort des proches, le suicide, et la lente désintégration du couple, sans cesser de faire rire.

A l’heure (25 ans) où l’on tente de bâtir quelque chose, un couple et la perspective d’une famille, un job qui correspondrait enfin à nos aspirations réelles, Lena Dunham pose les dernières questions qui méritent d’être posées ; faut-il renoncer à la vie dont on a rêvé (aller étudier dans la meilleure fac littéraire des Etats-Unis, devenir écrivain, enfin), ou abandonner l’amour avec un grand A et être plus réaliste (Marnie) ? Ou renoncer à sa fierté et reconquérir un bonheur atteignable (Shoshannah) ? A ces questions, Dunham apporte des réponses sobres, subtiles, nuancées. Elle est en cela aidée par des comédiens gigantesques qui toisent la concurrence du haut de leur vingt ans quelque chose : Lena Dunham, Allison Williams, Jemima Kirke, Zosia Mamet, Adam Driver (Bientôt grand méchant de Star Wars VII), Alex Karpovsky …

Girls est tout simplement ce qui se fait de mieux à la télé en ce moment.

* Nous n’avons pas vu la quatrième saison, actuellement sur OCS.

** « Pourquoi ne poses-tu pas une miette de compassion humaine de base sur ce muffin allégé de détachement psychopathique ? On dirait Adam. Il y a plus d’une façon de ressentir les choses. »
Ray à Hannah




jeudi 2 juillet 2015


Quand Les Aigles Attaquent
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Aussi improbable que cela puisse paraître, le Professore n’a jamais vu Quand Les Aigles Attaquent ! Lui qui connait par cœur Les Canons de Navarone mais aussi L’Ouragan Vient de Navarone (avec Harrison Ford, s’il vous plait !), Un Pont Trop Loin, Les Rats du Désert, La Bataille de l’Eau Lourde et Opération Tirpitz, n’a jamais vu que des bouts du duo Eastwood/Burton sur D8, et le fameux duel sur le téléphérique. Mais là, il prend les devants et l’emprunte à Mr Fulci, et on regarde.

Et bien c’est pas mal du tout, Quand Les Aigles Attaquent. Une vraie GCA dans tous les sens du terme. Ça serait produit par Jerry Bruckheimer que ça n’étonnerait personne. Tout le monde tire dans tous les sens, il y a un hélico (sic) et deux blondes à gros seins (assez moches, pour autant), Burton est alcoolo et Eastwood est énigmatique. Et puis il y a un gros twist annoncé dès le début qui indique qu’il va y avoir du grabuge, mais pas celui qu’on croit.

Le tout filmé la plupart du temps dans un silence génial, qui démontre une fois de plus que le cinéma non seulement peut, mais aussi doit se passer de mots.