lundi 15 février 2010


ELI’S BOOK
posté par FrameKeeper dans [ Les films ]

Je mentirais en prétextant que c’est la profondeur métaphysique et esthétique de l’oeuvre qui m’a contraint à différer de plus de trois semaines mon analyse de ce film prétexte à un conseil d’administration décentralisé de CINEFAST…
Je serais plus proche de la vérité si j’avouais que les remarques goguenardes, voir grivoises, et répétées de mes petits camarades fondateurs ne sont pas étrangères à cette curieuse démarche visant à commenter un film qui ne doit plus être sur les écrans et qui ne sera pas sur d’autres écrans avant je le crains un temps assez long..
Et pourtant il faut le regretter car d’une certaine façon le film est édifiant….
En deux mots de quoi s’agit-il:
1. un héros solitaire (Danzel W. oeuf corse) traverse ce qui reste des USA après the Sarah Connor’s DAY et il dispose de quelques armes et d’un livre apparemment très important puisque fermé à clef. Bien que super doué pour la baston (les scènes d’actions sont pas mal du tout… bon il fait mouche à chaque fois alors que lui-même est transparent pour les balles d’autrui, il combat à un contre 12 à l’arme blanche mais dans l’ensemble c’est plus convaincant que TARANTINO), il met un point d’honneur à ne pas s’occuper des problèmes d’autrui.
2. Sa route croise celle de Gary O. (le bad boy oeuf corse… même BESSON s’est aperçu qu’il est bon pour faire le méchant…) qui lui aussi cherche le livre partout et qui est prêt à tout pour avoir celui de Danzel… à lui filer sa belle fille pour le quatre heures comme à le découper en morceaux.
3. Allez on accélère, le livre c’est la bible, Gary le veut car il pense qu’il n’arrivera pas à développer correctement le village qui est sous sa domination sans les mots du livre et Danzel lui ne veut qu’on utilise ce livre à ces fins là et veut l’apporter dans un sanctuaire qui doit exister plus loin … à l’ouest…
4. Finalement Gary récupère le livre mais il est écrit en braille… Danzel, bien que troué de partout, n’est pas mort (pas besoin d’attendre 3 jours à Hollywood) et il arrive au sanctuaire sans le livre sauf que…. il l’a appris par coeur et peut le dicter à Harvey K. (je ne sais pas si Obaham a déjà augmenté les impôts mais en prévision, les directeurs de casting se régalent….) qui va enfin pouvoir l’imprimer… et …. le ranger sur une étagère poussiérieuse à côté de la Bible juive et du Coran…
5. une fois le livre rangé, la belle fille, qui finalement avait accompagné et sauvé Danzel repart toute seule pour essayer de gagner un concours de Cossplay à une convention Sarah Connor bien sur…
6. On est également très content d’avoir revu Jennifer Beals (Flashdance… L World… etc..)
Bon me direz-vous à juste titre, si c’est pour faire plus long et moins bien que le Professor …. à quoi bon pourrir notre boîte mail… Ah les mécréants… ils ont des oreilles pour ne pas voir et des yeux pour ne rien entendre…

Morale de l’histoire:
1. Le méchant a compris que le Livre était fondateur est que sans le Livre, il ne pourrait pas recréer de civilisation…. En un sens, il est plus croyant que beaucoup car il sait la magie du Livre et est prêt à tout sacrifier pour l’avoir… Il n’a juste pas compris que la création de la civilisation est la conséquence de l’un des apports mystérieux du livre, son résultat collatéral, et non son objectif premier…
2. Les gentils sont littéralement « aveugles » à l’enseignement de la bible… Ils l’utilisent comme Danzel pour justifier leur violence et leur égoïsme mais ne le mettent presque jamais réellement en pratique…. Tout ce qu’ils savent en faire c’est l’imprimer pour la ranger sur une étagère… Comme ironisait déjà Nietsche… « Je croirais plus volontiers à leur sauveur s’ils avaient l’air davantage sauvés….  » pas charitable, et il l’a payé cher, mais pas faux. D’un autre côté… garder le Livre intact… c’est déjà beaucoup….

CQFD… ce film est une analyse parabolique magistrale de l’apport paradoxal de l’enseignement biblique à la culture occidentale : catalyseur de civilisation malgré le cynisme de ceux qui le mettent en oeuvre… fardeau invisible de ceux qui le porte … tous deux sans le comprendre… Bref Jésus crie…. et la caravanne passe…

Le tout en moins de 2 heures pas trop chiantes quoi qu’on en dise…

Biz


2 commentaires à “ELI’S BOOK”

  1. CineFast » TopTen 2010 écrit :

    […] les pires, le bottom faïve : 1. Skyline 2. Le choc des titans 3. Le livre d’Eli ou là 4. Crazy heart 5. Les Chèvres du […]

  2. CineFast » Le Livre d’Eli, nanar du jour écrit :

    […] avis divergeant à l’époque, entre l’eschatologie crypto-chrétienne du Framekeeper et la chronique bouffe-curé du […]

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