mardi 29 mars 2011


Shoah
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Shoah n’est pas seulement un fantastique document pour l’histoire, c’est aussi un très grand film. Deux exemples dimanche soir, dans le segment consacré à Treblinka.

Le premier, c’est une caméra cachée avec Franz Suchomel, un ancien SS du camp. Claude Lanzmann n’a rien dit de ses intentions, il est très amical, et le SS sexagénaire s’est peu à peu détendu : il raconte en détail les deniers moments des juifs de Treblinka : « les hommes, on les battait pour qu’ils entrent vite dans les chambres à gaz. Mais pas les femmes… »

Et là, Lanzmann craque. Légèrement, mais il craque. Il se départi de son intérêt poli pour se moquer, plein de sarcasme, de cette dernière phrase : « Pas les femmes ? Pourquoi tant d’humanité ? » Comme si la Grande Armée Allemande était restée galante dans l’horreur. Impavide, le SS ne se démonte pas : « Ecoutez, moi, je n’ai pas vu de femmes battues. » Avec cette simple phrase, le SS crédibilise l’intégralité de Shoah. Il ne cherche pas à se donner le beau rôle, mais raconte ce qu’il a vu. On exterminait les femmes à Treblinka, mais, inexplicablement, on ne les battait pas. C’est ce qu’il a vu, de ses propres yeux.

Ainsi, Shoah atteint son but, et bouscule toute tentative négationniste comme toute récupération romantique : le film de Lanzmann est un document brut, à prendre tel quel avec ses absurdités, comme ce « traitement de faveur » des femmes de Treblinka.

Autre moment célèbre de Shoah, quelques minutes plus tard : l’interview de Abraham Bomba, le coiffeur de Treblinka. Abe raconte, tout en coiffant un client à Tel Aviv, comment étaient organisée les chambres à gaz (corroborant au passage, mot pour mot, les déclarations précédentes du SS).

Et en particulier, il explique en détail son rôle de coiffeur, chargé de couper les cheveux des femmes envoyés ensuite en Allemagne. Dans un anglais factuel, précis et cassant, Abe s’explique : les bancs, les femmes, le timing. Lanzmann le pousse dans ses retranchements : « Et vous, vous ne m’avez pas répondu, que ressentiez-vous ? »

Devant l’obscénité de la question, Abe botte en touche, un peu méprisant : là bas, monsieur, il n’y avait plus de sentiment depuis longtemps. Et commence à raconter l’histoire, pour illustrer cette idée, d’un coiffeur qui avait reconnu sa femme et sa sœur dans la file d’attente…

Au milieu de la phrase, Abe s’arrête. Il essuie une larme qui pointe au coin de l’œil. Les minutes de silence s’enchaînent, terrifiantes.

« Arrêtez, monsieur… »

Mais au contraire, Lanzmann zoome et continue de tourner. Il reprend la parole, supplie, s’excuse. N’importe qui aurait coupé, éteint l’éclairage, négocié pour revenir le lendemain. Mais Lanzmann est un grand cinéaste : il sait que c’est maintenant ou jamais, que c’est le moment de vérité. Il s’accroche de manière indécente… et Abe repart, pour une des plus grands moments de Shoah : le coiffeur n’a rien dit à sa femme ou à sa sœur, il a tout fait, au contraire, pour qu’elles ne se doutent de rien…




lundi 28 mars 2011


Lola Montès
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Lola Montès est un film maudit : encensé à sa sortie, mais bide complet en salles. Remonté, charcuté à la demande du producteur, il fut restauré en 2008 dans son montage, ses couleurs, et sa bande-son d’origine.

C’est la version diffusée récemment sur Arte qui amène la chronique ci-jointe.

Lola Montès est un régal pour les yeux, et un étonnement pour l’esprit. Prétendant raconter l’histoire de la plus célèbre courtisane du XIXème siècle, Max Ophuls explose les conventions du biopic. Caricaturant la fin de la vie de Lola, il l’imagine dans un cirque, cornaquée comme un singe de foire par un M. Loyal pragmatique (Peter Ustinov).

Les saynètes de la « vraie vie de Lola Montès, mesdames et messieurs » s’enchainent, avec force clowns et acrobates, et basculent sous la main de Max Ophüls vers les souvenirs réels de Lola : son enfance, son amour avec Franz Liszt, sa rencontre avec Louis Ier de Bavière…

Ophuls ne cherche pas la facilité : il entremêle plusieurs niveaux d’histoires, de dialogues, les plans eux-mêmes sont surchargés de détail du premier à l’arrière-plan. Une partie du dialogue est volontairement mezza voce, à la limite de l’inaudible. Mais ça marche, et on renonce vite à tout comprendre, estomaqué par une telle profusion de sons, de couleurs, de costumes, de décors, et abasourdi par un tel génie de la mise en scène, et par cet enchaînement élégiaque de plan-séquences périlleux.

*Wikipedia, c’est trop génial : j’apprends que Lola Montès est l’inventrice de la formule « Whatever Lola wants, Lola gets », titre aussi d’un film réalisé par Nabil Ayouch en 2008.




vendredi 25 mars 2011


Liz Taylor, la fin de l’Age d’Or
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip ]

Il est d’usage, à la mort des stars de faire une nécro convenue. Je me contenterai d’une petite anecdote sur Liz Taylor, quand elle était la plus belle femme du monde, c’est à dire sur le tournage du Cléopâtre de Mankiewicz.

On le sait, le pharaonique tournage de Cléopâtre fut une véritable catastrophe, même si le film est devenu le chef d’œuvre que l’on sait. Il est même considéré aujourd’hui comme le « marqueur » de la fin de l’âge d’or des studios, où l’on gardait des pouliches comme Mademoiselle Taylor dans son écurie.

Pour une raison (budgétaire ?) restée obscure, Cléopâtre fut tourné sur la Tamise, dont chacun sait la proximité météorologique avec le Nil. Les rares jours où le ciel était bleu, on tournait. Et là, après plusieurs jours de grisaille, le ciel est bleu. Dès potron-minet, on met en branle les milliers de figurants pour la fameuse scène de l’entrée dans Rome de la Reine d’Egypte. Les techniciens sont en place. Le char, en forme de sphinx, est prêt. Il ne manque plus que Mademoiselle Taylor. Comme le prévoit son contrat, Mankiewicz doit aller la chercher personnellement dans sa loge, avec un obligatoirement un cadeau (pas des bonbons, hein !). Le Mank’ arrive avec une bague de chez Tiffany’s, un collier de perles, l’histoire ne le dit pas, et prononce la phrase usuelle : Miss Taylor, nous sommes prêts, c’est à vous.

– « Je n’ai pas envie de tourner aujourd’hui. »

Mankiewicz supplie, s’agenouille, mendie, rien n’y fera.

On tournera un autre jour la scène culte de Cléopâtre. Ce n’était qu’un des nombreux caprices de la princesse aux yeux d’améthyste sur ce tournage.

Cléopâtre restera le mot qui fâche : Mankiewicz ne l’emploiera plus jamais de toute sa vie, parlant du « film » ou du « machin »…




jeudi 24 mars 2011


Kubrick à la Cinémathèque
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

2011 sera l’année Kubrick. Orange Mécanique devrait ressortir en salle à l’occasion du Festival de Cannes, avec peut-être d’autres films dans la foulée. Mais surtout, depuis le 23 mars, Kubrick est à la Cinémathèque, dans le cadre d’une exposition maousse. Une simple comparaison avec Science (et) Fiction, l’expo sur la SF à la Villette, qui présente pourtant quelques incunables (le Viper de Galactica, les costumes de Paul Muad’dib, des cosmonautes d’Alien et de 2001), et la messe est dite : l’expo Kubrick est un chef d’œuvre à elle toute seule. Quasiment que des pièces originales, nombreuses et variées : scénarios, storyboards, dessins préparatoires, mémos, costumes, accessoires, affiches, matériel de prise de vues… Le tout dans une scénographie simple et efficace : l’ordre chronologique. Aucune intellectualisation de l’œuvre du Maître, une tentation dans laquelle il est pourtant facile de sombrer…

On erre donc dans les couloirs de la pensée géniale, visionnaire, et tordue, de Stanley Kubrick. Et on peut prendre, pour ceux qui n’ont pas encore saisi, la mesure de l’influence non pas de Kubrick lui-même, mais celle – considérable – de son œuvre, sur le XXème siècle. Les lunettes de Lolita, le sourire en coin de Nicole Kidman, le sursaut désespéré du Colonel Dax des Sentiers de la Gloire, le casque du Joker de Full Metal Jacket, les vaisseaux de 2001, la moquette de Shining, les yeux tristes de Marisa Berenson en Lady Lyndon, le rire sardonique d’Alex dans Orange Mécanique : toutes ces images font désormais partie de notre inconscient collectif. On ne sait pas forcement d’où elles viennent, a fortiori qu’elles sont sorties de la tête du même artiste, mais elles font partie de notre quotidien : Kubrick a marque le siècle comme Picasso, Nijinski ou Joyce.

Pour les CineFaster, évidemment, il y a plus à croquer. On s’attardera donc sur les détails : la chronique d’Henry Chapier qui descend Lolita puis, dix ans plus tard, le même qui encense Orange Mécanique. Les coupes demandées par la censure irlandaise sur ce film : « Coupez la scène avec la statue du pénis » « Coupez la scène avec l’infirmière » « Coupez la scène avec la femme de l’écrivain » « Coupez la scène de sexe avec les deux filles » et à côté, la lettre de la Warner commentant ces coupes : « Evidemment, Stanley, ces coupes sont inacceptables. Mais sachez que nous avons appris qu’une salle à Dublin accepterait de passer le film sans coupe. Gardez cette information pour vous… » Warner, comme toujours, bad boy d’hollywood, jouant habilement de la censure dans son dispositif promo…. On trouvera aussi des lettres de félicitations, des injures « J’ai 27 ans, je suis fan de cinéma, mais après avoir vu Orange Mécanique, je crois que je n’irais plus jamais voir un film », des incantations « En tant que prêtre, je crois de mon devoir de vous alerter Monsieur Kubrick, car j’ai appris que vous alliez adapter Lolita, un livre qui fait la promotion du sex appeal… » Etc., etc.

Autre intérêt de l’expo : les films inachevés : I.A., réalisé finalement par Spielberg, Aryan Papers, grillé par la sortie de La Liste Schindler, et le monument Napoléon, tué dans l’œuf par la Warner après l’échec de Waterloo.

Et aussi pléthore de photos de tournages, avec Nicholson, Ryan o’Neal, Tom Cruise, etc.

Bref, il est évident que vous avez déjà votre place pour l’expo. Mais ça va mieux en le disant.

La Cinémathèque francaise
51 Rue de Bercy
75012 Paris
Exposition du 23 mars au 31 juillet 2011




lundi 21 mars 2011


True Grit
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Il existe trois sortes de films des frères Coen : les chefs-d’œuvres (Fargo, A Serious Man, O’Brother), les coups de génie (Big Lebowski, No Country for Old Men, Burn After Reading, Miller’s Crossing), et les ouais, bon ben comment dire (The Barber, Barton Fink, Le Grand Saut). Tout simplement, il n’y a pas de mauvais Coen : tout ce qu’ils proposent est impeccablement filmé, décoré, dialogué, interprété. Ces gars-là sont les champions du Contrôle Qualité, et aucun mauvais film ne sort de la chaîne de montage de Minneapolis. Mais bon, ils sont capables quand même de réaliser des films inintéressants, et True Grit est de ceux-là.

C’est quoi, ce film ? Une longue balade ennuyeuse dans les paysages de l’Oklahoma, à la fois magnifiques et en même temps étrangement délavés, comme si on avait voulu ôter leurs couleurs de carte postale ? Une métaphore sur le temps qui passe ? Un hommage à l’Ouest et à ses héros sauvages ? Un hommage au western, tout simplement ? Le Professore penche pour la dernière solution. Joel et Ethan Coen ont adoré le True Grit originel, 100 Dollars pour un Shérif, un film de 1969 d’Henry Hathaway avec John Wayne, et ils ont rêvé de le refaire. Bon ben voilà c’est fait…

Ce qui menace en fait les Coen, c’est la Woodenallisation Clinteastwoodique de leur œuvre : que chaque film sorte comme « Le Dernier Chef D’Œuvre Des Frères Coen ». C’est peu ou prou ce qui s’est passé avec True Grit, emballant une presse acquise d’avance, dithyrambique et unanime (sauf – et c’est assez remarquable pour être noté – la presse « intello » (Les Cahiers du Cinéma, Libé, les Inrocks…)

Pour ma part, j’aurais mieux fait d’écouter les CineFasters : Notre Agent au Kremlin, ou King of Cote, qui m’avait alerté sur la « pasmalitude » du film… Comme le disait un des deux frangins : « On fait un peu trop de films en ce moment… »

Ben oui, on est d’accord.

PS Les américains sont des gens étranges : boudant habituellement les productions coeniennes (petits budgets, succès d’estime), ils ont couronné True Grit (170M€ de recettes)




mardi 15 mars 2011


Sucker Punch, une avant première
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Sucker Punch sort le 30 mars. Sucker Punch est le nouveau film de Zack Snyder, le wonderboy républicain qui nous a sorti trois petites merveilles : L’armée des Morts, 300, et les Watchmen (et aussi, assez inexplicablement, un fim de hiboux : Le Royaume de Ga’hoole : La Légende des gardiens)

Mais surtout, Sucker Punch est un film de garçons, comme je tentais de l’expliquer au Professorino, qui voulait absolument voir Numéro Quatre (Twilight chez les E.T.), un film de filles. Un regard sur la bande-annonce permet de valider cette théorie : des filles. Des épées. Des dragons. Des dirigeables. Des dragons qui attaquent des dirigeables. Encore des filles. Encore des épées. Que demande le peuple ?

Bien sur, devant la moue dubitative de mes habituels compagnons de cinéma (pour ne pas le nommer, James Malakansar, épuisé par ses missions de reconnaissance nocturne au fin fond de la chambre de ses jumeaux), je comprends que certains ont perdu le feu sacré. Hommes de peu de foi !

Certes, il n’est pas inenvisageable que Sucker Punch soit un salmigondis immangeable, trop épicé de tout et de rien (des épées, des dragons, des dirigeables, vous m’avez compris) et que ce film ne soit donc qu’une parodie de jeu vidéo sans âme. C’est possible.

Mais qui refuserait une telle proposition ?




mardi 15 mars 2011


Les Tudors en finale
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Séries TV ]

Malgré des critiques plutôt acerbes, la saison 4 du docudrama softporn de la famille royale britannique tient plutôt la route. Bien sûr, c’est « dukudukudku » comme disait le Alain de Greef des Guignols, mais c’est aussi cette – toujours impeccable – trajectoire historique. Façon Rois-Maudits, les personnages des Tudors sont poussés par des motivations qu’il nous est difficile de comprendre (héritier mâle, épouse vierge, etc.) mais qui prennent tout leur sens dans le contexte, très pédago, que nous propose la série. Leur créateur, Michael Hirst, est un passionné d’histoire élisabéthaine (il est aussi le réalisateur de Élisabeth, l’Age d’Or) ; il ne nous fait pas l’injure de les affubler de passions modernes, il n’essaie pas de nous les rendre sympathiques en les rapprochant de nous. Les motivations de ces personnages nous restent étrangères, et pourtant, on les aime.

Peut-être parce que les anciens sont toujours aussi bon (Jonathan Rhys Meyers, of course, et Henry Cavill, futur Superman), et les nouveaux pas mal du tout (Torrance Coombs, impressionnant proto-Brad Pitt, David O’Hara, déjà vu en irlandais dans Les Infiltrés)…

Non, Les Tudors ça se finit et c’est bien que ça finisse : on sent les auteurs concentrés, allant à l’essentiel. La dernière saison, mélancolique, politique, termine en beauté sur l’impression subtile qu’on ne peut qu’être terrifié par ce roi, impressionné par ce qu’il a achevé, mais aussi ému par cette trajectoire dramatique.

On ne regrettera pas notre voyage au XVIème siècle, et on attend avec impatience le nouveau projet Showtime, « Tudors-like » : The Borgias, qui affrontera Les Borgias, sur Canal+, réalisé par Tom « Oz » Fontana.




lundi 14 mars 2011


La grosse flemme
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Je ne vais plus au cinéma. Je m’en suis rendu compte quand on a commence à me demander ce qu’il fallait voir en ce moment, et que j’étais incapable de citer autre chose que Citizen Kane ou Le Faucon Maltais, qui ne sont plus en salle, parait-il.

Je n’ai pas vu le Coen, je n’ai pas vu Tron Legacy, je n’ai pas vu L’assaut. Je me réserve pour Sucker Punch (j’y reviendrais).

On me propose la traditionnelle séance du dimanche soir 22h-petite bouffe-UGC Ciné Cité Bercy, et je décline. Dans ma panoplie d’excuses : trop fatigué, PSG-Montpellier (c’était bien la peine, mener 2-0, et se faire rattraper 2-2 par la Septimanie), deuil nécessaire après la catastrophe du week-end (Italie-France, évidemment, c’est pas vrai, je jubile, je crie « Lièvremont-Démission ! » depuis Day One…)

Non non non, comme dirait Camélia Jordana, je ne veux pas sortir ce soir. Toutes ces excuses, c’est du bidon, je n’ai plus d’énergie pour aller au cinéma… la faute à Canal+, au scopes numériques, aux disques durs, à eMule, à Internet-qui-pourrit-nos-enfants, la faute au cinéma aussi, qui n’est plus très excitant en ce moment… Reste Sucker Punch, j’y reviens, c’est promis !

Et puis y’a les Tudors, j’y reviens tout de suite.




mardi 1 mars 2011


Annie Girardot
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

On a du mal à imaginer*, aujourd’hui, ce que représentait Annie Girardot dans les années 70, et au début des années 80.

Elle était, à elle seule, LA française. Jolie, sans plus, gouailleuse et femme libérée (mais pas trop), elle était une part de nous-mêmes, de l’identité française, une sorte de Belmondo au féminin.

Pour être franc, je ne suis connaisseur que d’une partie de sa carrière. Je ne l’ai jamais vue jeune et belle (Rocco et ses Frères), et je ne suis fan que de sa période quadra : Docteur Françoise Galland, Tendre Poulet, La Zizanie, etc.

Je l’ai vu une dernière fois dans un mauvais Haneke (si, si ça existe !) La Pianiste, où elle était formidable, mais ce n’est pas cela qui restera d’Annie Girardot. Ce n’est pas ses performances d’actrice, mais bien ce caractère entier, ce visage, cette voix, ce rire narquois.

Ce qui reste d’une femme, tout simplement.

*Seule Karin Viard, aujourd’hui, peut prétendre à cette place, sans avoir une popularité comparable.