jeudi 31 janvier 2008


Hommage au Framekeeeper
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]

Pas au nôtre, bien sûr, mais à l’original. Quoique…

Lors d’une séance mémorable de CineFast, le Framekeeper (le nôtre, vous suivez ?) nous fit découvrir Framekeeper (l’autre, le cadreur-chef op’, le souffre-douleur d’Ozu) en nous projetant Le Goût Du Saké. On rit beaucoup, mais je gardais l’envie d’en savoir plus sur le Maître. Depuis, j’ai vu Gosses de Tokyo, muet noir et blanc, 1932, et c’était très bien.

C’était donc juste pour prévenir qu’Arte nous proposait, Mercredi 6 à 22h45 Il Etait Un Père (Chichgi Ariki, pour les intimes)

Tentez votre chance, gaijins. Vous tomberez peut être aussi sous le charme…




lundi 28 janvier 2008


30 Jours de Nuit
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Si vous cherchez un mode d’emploi pour saboter un sujet en or, vous pouvez aller voir 30 Jours de Nuit, qui fait fort dans le salopage à gros budget. Le pitch, sur une idée toute bête, fait pourtant saliver : quel meilleur endroit pour des vampires que… la nuit éternelle ? Pas de petit matin qui déchante, pas besoin de se ruer à la pharmacie pour se dégotter de la crème anti-UV protection 60… Mais où trouver ça ? Tout simplement à Barrow, Alaska, qui offre chaque année 30 jours de nuit sans fin.

Ca commence donc très fort, par petites touches subtiles : des portables volés qu’on retrouve brûlés, des chiens égorgés, un générateur qui tombe en panne… Tout ça sent le nouveau The Thing… Mais c’est le moment où brusquement (un peu trop brusquement) on passe en mode slasher. Je n’ai rien contre, mais ca mériterait un peu de lien pour passer du thriller au découpage systématique de gorges et d’avant-bras…

De là, on déchante rapidement, il n’y a plus de pilote dans l’avion. David Slade, le réalisateur, enchaîne les scènes de genre : le-type-qui-veut-sortir-sauver-son-père-alors-que-c’est-sans-espoir, le-copain-qui-est-contaminé, le-brave-type-qui-se-sacrifie. Encore une fois, je n’ai rien contre, mais il faut que ce soit amené avec talent, ou avec humour… Ni l’un ni l’autre dans 30 Jours de Nuit, les dialogues consternants sont chargés de faire passer la sauce…Il ne manque pourtant qu’un petit fil rouge, qui pourrait mettre un peu plus la pression que le compte à rebours (« encore 10 jours, encore 3 jours… »)

Pour couronner le tout, les vampires sont traités de manière ridicule, baragouinant une sorte de slovaque incompréhensible, et perpétuellement couvert de sang autour de la bouche, alors que leurs costards restent nickels par -30. On augurait de mieux puisqu’au début apparaît un cargo noir et sinistre (on suppose que les vampires viennent de là, mais on n’en saura jamais plus*).

Bref une sensation de gâchis, parce que les comédiens ne sont pas mauvais, le réalisateur a une vraie patte, et les décors sont très réussis… mais il manque un petit supplément d’âme.

* alors que la BD, de mémoire, apportait une explication plus détaillée.




dimanche 27 janvier 2008


Into The Wild
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Voilà un film ambitieux, qui ne vise pas moins que de nous amener à réfléchir sur notre condition, sur notre tentation du confort et du conformisme, mais aussi à notre irrépressible besoin de liberté…

C’est aussi, pour le Professore Ludovico, un film qui part a priori avec un très gros handicap : le trip écolo, Allons vivre dans la nature, quittons la ville, fuyons familles, amis, et civilisation… tout ça est en général très suspect à mes yeux ! Il fallait donc le talent d’un Sean Penn pour ne serait-ce que m’inciter à aller voir ce film. Le talent est là, doté d’un scénario habile et d’un jeune comédien hors pair.

Tout d’abord, Sean Penn évite l’écueil numéro un : le manichéisme. S’il filme la beauté de la nature, la pureté des intentions de Christopher McCandless, la désagrégation de la famille McCandless, il n’hésite pas à placer une contre-argumentation : la voix off de la sœur (porte parole de Christopher), les « parents » qui parlent au travers de Catherine Keener ou d’Hal Holbrook. En bref, le film ne plaide pas qu’à charge. Ensuite, en alternant flash-backs et séquences en Alaska, il donne un vrai rythme au film, créant un suspense, là où il n’y en a pas vraiment, autour de l’enjeu : Christopher survivra-t-il à cette aventure extrême ? Il évite aussi le trip écolo, parce que si le film enlumine la nature, Sean Penn ne sombre pas dans l’angélisme : il faut tuer pour survivre, et se nourrir seulement de baies peut s’avérer dangereux…

Quant au comédien, Emile Hirsch est tout simplement fabuleux, alternant justement plusieurs registres, entre sa vie d’avant et celle d’aujourd’hui. Il engendre une véritable sympathie, qui transformerait, sinon, le film en pensum.

On pardonnera donc à Sean Penn de loucher un peu trop du côté d’Easy Rider, et les quelques (légères) longueurs du film, et on se ruera à Into The Wild avec plaisir, ne serait-ce que pour réfléchir un peu…




mercredi 23 janvier 2008


Heath Ledger est mort…
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

J’ai appris ça ce matin sur LCI… et ça m’a rendu triste. Pourtant je n’ai jamais vu de film avec lui, mais c’est le charme (au sens sortilège) des stars : on les aime, comme des membres de la famille.

Après un tour sur IMdB, je m’aperçois que je l’ai vu, de ci, de là au cinéma : I’m Not There, et A l’Ombre de la Haine… Bon, je vais me regarder Brokeback Mountain




dimanche 20 janvier 2008


Gone Baby Gone, part one (Teasing)
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Me voilà plongé devant un étrange cas de figure : comment vous convaincre d’aller voir le chef d’œuvre de ce début d’année qu’est Gone Baby Gone sans en révéler la substantifique moelle, c’est-à-dire l’intrigue du film ?

En effet, le film de Ben Affleck, – qui a bien fait de passer à la réalisation, tant son talent de comédien devenait de moins en moins visible, alors que ses capacités de réalisateur s’affirment dès aujourd’hui – vaut par son intrigue dans son ensemble, et n’en révéler ne serait-ce qu’un bout dénaturerait complètement votre rapport au film.

Tout ce qu’on peut dire, c’est qu’il s’agit d’une histoire d’enlèvement d’enfant, et d’un couple de détective que l’on recrute pour participer à l’enquête aux côtés de la police, avec les rapports tendus que l’on imagine. A mi-chemin entre le polar et le drame social, le film dévide sa bobine par petites touches subtiles. Très bien filmé, avec des acteurs confirmés (dont les toujours immenses Ed Harris et Morgan Freeman), le film ne manque pas de défauts. Nous en reparlerons.

Car ma proposition* est la suivante : vous avez 3 semaines pour aller voir ce film ! Le 10 février 2008 (le film ne sera plus en salles, j’imagine), je vous dirais TOUT !

* sur une suggestion de James Malakansar, que je remercie au passage…




mardi 15 janvier 2008


Topten 2007
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films -Playlist ]

Chaque année, un ami à moi, Philippe, réunit quelques camarades pour le Topten. Le sujet est simple : élire, comme à Télérama ou à Studio, les 10 meilleurs films de l’année (le Topten) et les 5 pires (le Bottomfive). On mange de la galette (j’aime pas ça) et on s’engueule sur le cinéma (j’adore ça). Ils vont beaucoup au cinéma (record 2007 : 109 films), travaillent pour certains dans le milieu, et défendent plus facilement le cinéma français que moi. Pour ma part, j’aime suffisamment la provocation pour leur suggérer que Transformers est, aussi, un grand film de l’année.

Mais cette année, c’était plutôt mou : nous étions peu nombreux, et nous nous sommes accordés à dire (c’est extrêmement rare) que c’était une année sans.

Voici donc leur Topten :
La Vie Des Autres
Ratatouille
Bobby
Half Nelson
Once
Par Effraction
Roman de Gare
Caramel
La Môme
Goodbye Bafana

…et leur Bottom Three :
99F
L’homme sans Age
Le Prix à Payer

Mon Topten :
Control
L’incroyable Destin d’Harold Crick
Mon Frère Est Fils Unique
Kings Of The World
Zodiac
Transformers
Half Nelson
300
Raisons D’état
Apocalypto

et mon Bottomfive :
L’âge Des Ténèbres
Next
L’illusionniste
Les Promesses De L’ombre
Paranoid Park




dimanche 13 janvier 2008


Alien
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les films ]

Alien vs Predator II : Requiem m’a donné envie de revoir Alien, de Ridley Scott (je suis au 7ème visionnage). Pour changer un peu, j’ai essayé de faire ce que je ne fais jamais : regarder les bonus, en l’occurrence le commentaire audio. Il existe un making of, qui passa autrefois sur Temps X (souvenirs, souvenirs), mais évidemment, il n’est pas sur le DVD.

Bon, le commentaire audio n’est pas passionnant : Ridley Scott nous explique ce qu’on sait déjà : Alien est un chef d’œuvre, comme Psychose ou Sueurs Froides. C’est le Citizen Kane du cinéma fantastique, c’est-à-dire LE truc qui remet les pendules à l’heure.

J’ai donc finit par rebasculer sur le film lui-même, et bien m’en a fait. Surtout que je me targue de posséder le film originel, et pas le stupide Director’s Cut dont Mr Scott nous a récemment gratifiés. Ironie suprême, il explique dans ma version, pourquoi il n’a pas gardé les scènes qui sont… dans le Director’s Cut !

Exemple : une scène où Lambert (la navigatrice hystérique) engueule Ripley (Sigourney Weaver), parce qu’elle voulait les laisser en quarantaine…Ridley Scott nous explique que tout ça peut rester « off », parce qu’on a pas besoin de comprendre tout ça ; ils sont de toutes façons pas copains, et ça se voit. Pas besoin de dialogue pour expliquer ça : un regard suffit, et la tension reste palpable. Bien sûr la scène fut rajoutée, comme celle où on comprend ce que sont devenus les petits camarades de Ripley, et ce que l’alien leur a fait. Tout ça a finit dans le Director’s Cut, pour notre plus grand malheur.

Autre leçon de cinéma, quand le réalisateur explique la fin ; on voulait l’obliger à finir sur la destruction du vaisseau. Scott explique qu’un film, c’est une musique (il ne tarit pas de compliments sur la musique de Jerry Goldsmith), et que si l’on finit par la destruction du vaisseau, il manque quelque chose. Non, il faut rajouter ce combat final, cette « fin dans la fin » comme il dit.

Et c’est vrai que tout le rythme du film est là : tension intense dans les vingt dernières minutes (la mise à feu de l’auto-destruction du Nostromo, le chat, l’alien dans le couloir, la tentative ratée de stopper le mécanisme de destruction), le rythme du film est alors à son apex. Puis c’est l’explosion libératrice, et ce drôle d’effet qui vous prend aux tripes, quand on comprend que le film n’est pas fini. Où est l’alien ? Cette question, qui nous hante depuis une heure, ressurgit. Car l’alien est parmi nous, dans Kane, puis dans le vaisseau, pourquoi pas dans le chat ?

Le génie du film, et la révolution copernicienne qu’il engendre, c’est bien de cacher ce qu’on voit d’habitude. Non seulement, réaliser cet incroyable travail de conception (Giger, Moebius, Foss, Cobb), ces décors, mais ensuite cacher ces incroyables décors, quand n’importe quel blockbuster voudrait les montrer, eux qui ont coûté si cher !

Non, dans Alien, tout se passe dans le noir, et surgit là on ne l’attend pas, quand on ne l’attend pas.

De même, la musique joue un rôle inversée au film d’horreur traditionnel, intervenant parfois avec l’action, parfois à contre temps. Les bruits permanents dans le vaisseau (ronronnements, souffles d’air, bourdonnements, bips électroniques) emplissent l’espace et servent de deuxième musique. Et quand une boîte tombe, quand le chat miaule, toute la salle saute au plafond !

Dernière remarque, rigolote : la production reprochait à Ridley Scott, qu’il n’y ait pas du tout de sexe dans le film. « Ne pourrait-on pas« , demande-t-elle benoïtement, « créer une romance entre Ripley et son capitaine ? » (la scène existe, elle a été coupée par Scott).

Très british, il répond à ça pendant LA scène culte que toute la population mâle de 40 ans peut vous citer, quand Ripley se déshabille et apparaît enfin féminine, magnifique, en petite culotte blanche. « Voilà un peu de sexe, quand même », dit le réalisateur dans le commentaire audio.

Un peu de sexe ? Il ne manque pas d’air, le rosbif ! Parce qu’on va la revoir, cette petite culotte, quelques secondes plus tard, quand Sigourney, tétons en avant, va faire le grand écart – la caméra opportunément en contre-plongée – pour entrer dans sa combinaison et combattre une dernière fois l’alien. Alien, qui justement, nous sort à ce moment-là sa bouche-phallus, couvert d’un liquide poisseux (je vous passe les détails).

Y’a-t-il un film plus sexe qu’Alien ? Il n’y a que ces grand nigauds d’américains qui n’ont pas vu que le film est un incroyable porno gore, parsemé de pénétrations diverses et variées : Lambert qui se fait tuer d’un coup de queue remontant lentement entre ses jambes, Parker et Brett se prenant le phallus dans le crâne, Kane qui étouffe parce qu’on lui introduit ce tube dans la bouche, qui l’étrangle en même temps !! Sans parler de Ash, le robot asexué, qui, une fois qu’il a perdu la boule, se met à suer un liquide blanchâtre, et tente de tuer Ripley en lui introduisant dans la bouche un magazine porno roulé en tube. « The closest thing to sex for a robot ? », s’interroge, rigolard, Scott.

Enfin, c’est oublier de ces fameuses vingt dernières minutes : une longue montée de l’orgasme, sans paroles, ponctuée du seul halètement de Ripley en sueur, une Ripley qui finit par s’étendre pour assister aux trois explosions orgasmiques de son vaisseau, la bouche entrouverte, les yeux fermés…

The closest thing to sex, peut être ?




samedi 12 janvier 2008


Alien vs Predator II : Requiem
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Pour reprendre l’une des expressions favorites du Framekeeper, voilà une franchise qui tient la route. Nous voilà donc au sixième produit dérivé du film de Ridley Scott, mais surtout à la première suite de l’excellentissime Alien vs Predator. Autant le Professor avait été énervé par les suites d’Alien, autant il se délecte de la Grosse Connerie qui s’Assume qu’est Alien vs Predator.

Un scénario épais comme un sandwich SNCF, mais qui tient la route : Arriverons-nous à l’hélicoptère !!??? Le casting habituel : la lycéenne blondasse, le vendeur de pizza, l’ex-marine (une femme cette fois-ci), le gentil flic. Des dialogues rigolos. Deux heures de bonheur, je vous dis. Et puis le plaisir sadique de jouer du côté des monstres. Dans Alien, c’était l’inverse : nous étions scotchés, comme Ripley et Dallas, à l’intérieur du Nostromo. D’où la terreur qu’inspire, encore aujourd’hui, le film. Ici, c’est l’inverse, on n’y croit pas une seconde, mais c’est ça qui est bien : on s’en fout ! On sait ce qu’est un alien, on connait les predators ! On se demande pourquoi nos pauvres héros n’en savent rien. Ne vont-ils jamais au cinéma ?

Seul bémol, quelques mystères inexpliqués dans le scénario : d’où vient cet Alien/Predator ? Et pourquoi le Predator le chasse ? Il faut probablement avoir lu le comics, surfé sur un site de fanboy, lu l’intégralité de Mad Movies pour en comprendre les tenants et les aboutissants ? Sans parler de la fin, mysterieuse elle aussi, qui augure d’un metaplot avec complot à la X-Files, et donc d’une suite. Bientôt Alien vs Predator III : Mulder vs Scully ?




jeudi 10 janvier 2008


Panic Room/Sexcrimes
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD ]

Chaude soirée pour les cinefasteurs que nous propose TF1 ce dimanche en alignant deux très bons films : Panic Room de Fincher et Sexcrimes de Mcnaughton. Aucun rapport entre les deux, sauf que c’est bien sûr le cinéma que nous défendons ici : scénar en béton, mise en scène de talent, et savoir-faire US.

Panic Room est une œuvre mineure de Fincher, loin derrière Fight Club ou Seven, mais pourtant, qui ne fait pas tache dans l’œuvre du maître des nineties : grande maîtrise formelle pour un polar sans prétention, qui tisse pourtant une métaphore troublante : cette famille monoparentale, ça ne serait pas l’Amérique d’aujourd’hui ? Et cet appartement inutilement gigantesque, assailli par un noir, un latino, un arabe, ça ne vous dit rien ? « On voulait juste entrer ! » disent-ils … Sans parler de la morale finale, pirouette à la Micromegas : qu’est ce que l’argent, si ce n’est que du vent ?

Sexcrimes est moins ambitieux sur le plan moral, mais extrêmement plus musclé sur le plan scénaristique. Voilà longtemps qu’on avait pas vu un scénario aussi retors, dans la meilleure lignée du polar américain, et servi par un casting chaud comme la braise : Denise Richards, Neve Campbell, et le beau gosse Matt Dillon. Qui baisera l’autre ? Réponse compliquée, vu que tout le monde baise déjà avec toute le monde (mais je vous rassure, à la fin, vous saurez le fin mot de l’histoire…)




lundi 7 janvier 2008


Pour en finir avec… George Lucas
posté par Professor Ludovico dans [ Pour en finir avec ... ]

Cette chronique traînait depuis longtemps dans un coin de mon cerveau, mais la sixième revoyure de Star Wars a finit par m’en convaincre : oui, il faut en finir avec George Lucas !

Débarrassons-nous tout de suite des indéniables qualités du garçon : oui, avec Star Wars, George Lucas a complètement modifié le business à Hollywood. Après Star Wars, l’usine à rêves n’aura jamais autant mérité son nom. Concrétisant un phénomène déjà lancé par les Dents de la Mer, Star Wars a changé à jamais le visage de cette industrie. Sur 3 plans :

    1/ Le public visé :

pour la première fois en dehors des dessins animés et autres « Coccinelle à Monte Carlo », on visait le public des enfants, qui allaient faire le triomphe de Star Wars, car avides de voir le film, mais surtout de le revoir, encore et encore.

    2/ le marketing des films :

dès le départ, George Lucas eu cette intuition géniale : le film étant hors budget, il renonça à une partie de son salaire, mais demanda à conserver les droits dérivés. On lui rit au nez, mais… la Fox accepta ! Sachez que depuis, notre George a gagné 9 milliards de dollars uniquement avec ça…

    3/ la façon de faire des films :

on ne compte plus les révolutions technologique que George Lucas a amené au travers de Star Wars : caméra pilotée par informatique, effets spéciaux, son THX, film numérique, George Lucas est le grand magicien, le Méliès de la fin du XX° Siècle.

Que lui reprocher alors ? Fan de science fiction, je ne le cache pas, j’ai mangé mon chapeau en voyant la première trilogie en 1977. Doublement. D’une part, de voir qu’une histoire aussi simpliste était portée à l’écran (le space opera n’est pas le genre le plus chic de la SF), mais aussi de comptabiliser les emprunts faits à droite et à gauche pour bâtir « son » univers : nombreux emprunts chez Dune, les Flash Gordon des années 30, etc.

Bien sûr, si Star Wars a eu et continue d’avoir le succès que l’on sait, c’est que si Lucas n’est pas un formidable créateur, c’est un grand synthétiseur d’histoires, qui sait nous jouer l’histoire éternelle qui habite tous les contes : le Parcours du Héros (avec ses épreuves, ses quêtes, sa nemesis), qui sous-tend les histoires de Siegfried à Beowulf, en passant par toute la mythologie grecque.

Non, là où George Lucas est minable, c’est en tant que scénariste et que metteur en scène. Il suffit pour ça de voir tout simplement la Trilogie. Le premier Star Wars, écrit, produit et réalisé par George Lucas, est tout simplement consternant. Les dialogues par exemple, avec les réplqiues de Luke, vantant à tout bout de champ tel ou tel vaisseau X-19 ou T-16, sont à gerber ; les personnages sont inexistants, ou ridicules. Heureusement, Han Solo vient apporter un peu d’air au bout d’une demi-heure.
Mais il suffit de passer à la suite, L’Empire Contre Attaque : pour constater la différence. George Lucas n’est plus qu’ Executive Producer, et c’est dejà beaucoup ! Le scénario est confié à une écrivaine réputée dans le milieu, Leigh Brackett, et un scénariste doué, Lawrence Kasdan, qui réalisera ensuite trois petits chef d’œuvre (La Fièvre au Corps, Silverado et Grand Canyon). A la réalisation, un vétéran, Irvin Kershner. Il en sera de même pour Le Retour du Jedi, réalisé par Richard Marquand.

Et si la Prélogie est aussi mauvaise, c’est qu’elle reproduit le même schéma : écrite, produite et réalisée par George Lucas. Donc, George, on t’en supplie, on n’a rien contre toi !! Tu est un grand producteur (Indiana Jones, Star Wars), tu as même été un excellent réalisateur sur les films que tu n’as pas produit toi-même (American Graffiti, THX1138), alors je t’en prie, ne mélange plus les genres…