dimanche 30 juillet 2006


Two for the Money
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Le Professsore a un défaut : il est fidèle. La fidélité s’approche souvent de la bêtise, surtout au cinéma. Ma fidélité à Al Pacino m’a déjà fait entrevoir un certain nombre d’abysses, et c’est le cœur résigné que je me suis rendu à Two for the Money.

Surprise : ce n’est pas mauvais. Ce n’est pas bon non plus je vous rassure. Al cabotine.
Matthew McConaughey n’a plus bien joué depuis Contact (1997) ; René Russo n’a jamais bien joué (mais elle produit le film). Le tout est une éternelle histoire de rédemption d’un petit gars qui n’avait pas de papa et qui s’en trouve un dans la personne de son patron (Al).

Bizarrement, c’est plutôt ça qui est pas mal. Ce n’est pas traité avec subtilité, tout ça sent un peu le Manuel de Scénario. Mais ce n’est pas inintéressant…

En ce moment, vous avez autre chose à proposer ?




dimanche 30 juillet 2006


Fast and Furious – Tokyo Drift
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

On se demandait pourquoi les GI mourraient en Irak, on a la réponse dans Tokyo Drift, le troisième sequel de la franchise Fast and Furious. Et les américains sont bien trop « Fat » pour voir le mal qui est dans Fast and Furious*.

Il y a pourtant beaucoup d’énergie et de produits pétroliers gâchés en 2heures de film : dérapages contrôlés, peintures tuning, gomme de pneus, tout ça détruit la planète à petit feu et opprime du petit irakien… Néanmoins, il est difficile de cacher au cinefasteur que tout ça est assez fun, au troisième degré…

Car en effet, le personnage, pauvre petit yankee college boy (pas du tout crédible, l’acteur a 24 ans et probablement son permis), est obligé de partir à Tokyo pour éviter les foudres légales de la police US (sic) ; il retrouve son père qui l’avait abandonné, mais surtout une famille d’adoption chez les drifteurs Tokyoïtes (reSic). Le drift est une sorte de patinage artistique avec des bagnoles tunées (resic). Le tout se terminera en affrontement chevaleresque contre un yakusa, pour l’honneur, l’argent, et une fille (rereSic). On se croirait dans l’Année du Dragon, presque.

Ce qui est incroyable, c’est que tout ça se prend formidablement au sérieux, et qu’on voudrait te faire passer le drifting comme une sorte de philosophie de la vie. Avec Point Break, ils avaient déjà essayé avec le surf, mais là il faut dire que là, ca pique un peu les yeux… en même temps c’est pas méchant, à part un petit arrière-goût anti-nippon (les américains ont décidément un problème avec les japonais…), et des héros qui sont tous non-nippons : le héros est texan, son copain est un black US, sa chérie une métisse nippo-américaine : l’honneur est sauf.

Mais il reste de jolis patinages artistiques sur les routes de montagne (manque juste Nelson Montfort), quelques dialogues bien sentis, et l’impression que le réalisateur pourrait faire mieux, beaucoup mieux… (le traitement réaliste du Tokyo et la poursuite dans les maisons en construction laisse entrevoir des choses… Nous verrons…)

* le titre originel de la chronique était Fats and Furious, Tokyo Drift, mais pour de sombres raisons de référencement Google (et de cohérence éditoriale), nous avons rétabli l’orthographe exacte…




jeudi 27 juillet 2006


A La Maison Blanche sur France 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Dès demain, la plus formidable série télé de ces dernières années (arrêtez de me parler de Desperate Housewives, Lost et autres 24 heures), je veux bien sûr parler de A La Maison Blanche (The West Wing) reprend et c’est … sur France 2 ! Aucune excuse donc pour rater une série qui fait rire, pleurer, et envie de faire de la politique*…

Comme c’est une série intelligente, bien écrite, sociale, familiale, adaptée à tous les publics, et qui honore bien évidemment le service public (dans tous les sens du terme), ça passe le vendredi à 01h du matin (dans la nuit de vendredi à samedi, donc).

Achetez un magnétoscope !

* Parce que si vous ne vous occupez pas de politique, c’est elle qui s’occupe de vous.




lundi 24 juillet 2006


New York – Unité Speciale
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Des fois l’insomnie a du bon. Des fois pas. Ne trouvant pas le sommeil par ces chaleurs estivales, je suis tombé en arrêt devant New York – Unité Spéciale. Appâté par deux acteurs que j’aime bien (Chris Noth, Mr Big de Sex and the City, et Annaballa Sciorra (Les Sopranos), je suis l’intrigue : un fils de flic va sleeper with the fish pour avoir tenté de mettre une bombe dans une voiture d’un parrain de la mafia. Nos deux héros enquêtent. Pas de bol, c’est une erreur, le gamin a été pris pour un autre. Je vous passe les 1254 rebondissements qui mèneront à la chute de deux flics ripoux, mais tout ça est mis en scène à la hache, il faut vraiment n’avoir rien d’autre à faire.

Les rebondissements sont dits par les comédiens ; je dis bien « dits ». Exemple de dialogue :

dis donc, c’est pas des cheveux roux ?
– comme ceux d’Amely Brandon ?
– La fille du chiropracteur ?
– C’est sûrement là que Matteoli, qui fréquentait le chiropracteur, aura appris qu’Amely était le deuxième cousin par alliance du petit John…

Etc. etc. 52 minutes de la même soupe. Comment ose-t-on encore faire ça aujourd’hui ?




lundi 24 juillet 2006


Fog of war
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Ce documentaire, sorti en 2003, vient d’être découvert en DVD par votre serviteur. Je ne saurais trop le recommander à tout ceux qui bêlent habituellement avec les loups, ou pleurent avec les moutons* : « la guerre c’est dégueulasse », « salaud de yankees », « salauds de russes », etc. Ces interjections diverses variant à chaque conflits (on pourrait mettre « salauds d’israéliens » en ce moment, par exemple.)

Pourtant, la Guerre est là, elle existe, c’est une variable incontournable de l’humanité. La question n’est pas de faire la « Dernière Guerre », comme l’espérait W. Wilson en 1918, mais bien -comme le dit si justement Robert Mc Namara- « quelle quantité de Mal est on prêt à faire, pour faire le Bien ».

C’est ainsi, en onze leçons documentées, de 1918 à aujourd’hui, en passant plus spécifiquement par les guerres « fréquentées » par Robert Mc Namara (Seconde Guerre Mondiale, mais surtout Crise des Missiles, Baie des Cochons et Guerre du Vietnam), que Fog of War se déroule, apportant les éclairages d’un acteur de l’intérieur, confronté à ses erreurs, à ses doutes, à ses propres contradictions. Et on voit, dans les larmes d’un homme de 90 ans, que faire le mal pour faire le bien, ce n’est pas facile tous les jours…

*n’est-ce pas M. Jeunet ?




dimanche 23 juillet 2006


Les Berkman se Séparent (comment je me suis divorcé, ma vie sexuelle)
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Ceux qui crachent sur le cinéma américain, symbole de grosse machines et autres films de super héros en collant rouge, eh bien ceux-là ne vont tout bonnement jamais au cinéma. Car le cinéma yankee produit aussi chaque année des petites merveilles à l’européenne (que le conseil d’administration de CineFast me pardonne cette incartade).

Les Berkman se Séparent font partie de celle-là. On dirait du Woody Allen, si celui-ci avait du talent. 4 personnages se déchirent en une heure vingt, au cœur de New York, en 1986. Pourquoi 1986 ? On ne le saura jamais, mais sûrement qu’il y a du vécu là-dedans. Les acteurs sont formidables : Jeff Daniels, en divorcé imbu de sa personnalité, et de son (maigre) talent d’écrivain, n’arrive pas à digérer que sa femme le quitte (et qu’en plus, elle ait du talent et se fasse publier). Dans cette dérive, il essaie d’emmener son aîné, son fils préféré (génial Jesse Eisenberg, qui suit le schéma paternel en essayant de faire croire au gala de l’école qu’il a écrit Hey You des Pink Floyd). En face, Laura Linney, la mère protège son cadet (Owen Kline), qui profite lui du divorce pour découvrir les clopes, l’alcool, et de manière un peu frénétique, la masturbation.

Le tout se terminera devant une pieuvre géante, sans explication inutile…

Bref, un film à voir absolument avant de divorcer.

*Pour l’anecdote, c’est produit par Wes Anderson (La vie Aquatique) la pieuvre ?




dimanche 23 juillet 2006


Vol 93
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

L’histoire est toujours plus émouvante que la fiction. L’adapter au cinéma, c’est une autre affaire. Pour quelques Titanic réussis (option love story prenant le contre-pied d’une histoire archi-connue), combien de biopics et de films de guerre ratés ?

Paul Greengrass, lui, a depuis longtemps pris une autre voie : celle du documentaire fictionnalisé. Ca avait donné un résultat assez flambant à Bloody Sunday, et ça marche à nouveau pour United 93.

Pourtant, cette fois ci le sujet est super casse-gueule. Un brit s’emparant d’un sujet ultra patriotique, dans des USA tendus jusqu’à la corde sur ce sujet, 11 septembre et terroristes musulmans. Il fallait une grosse paire de cojones pour s’y attaquer et… réussir.

Car en restant sur des principes intangibles : pas de psychologisation, pas de héros, pas de scènes d’exposition, pas de pathos (et notamment une fin exemplaire), il reste tout bonnement collé à son sujet et passionne de bout en bout.

Les terroristes ne sont pas d’affreux barbus, mais des types perdus dans une tourmente plus grande qu’eux. Les passagers ne sont pas héroïques mais courageux.

Courageux, parce qu’il n’y a tout simplement plus rien d’autre à faire.




mardi 18 juillet 2006


Qui m’aime me suive…
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Toutes proportions gardées, Qui M’aime Me Suive pose le même problème que La Colline A Des Yeux : A quel film avons nous affaire ? Une comédie, sur les émois d’un trentenaire chirurgien qui veut faire de la musique ? Un drame, sur les illusions perdues, sur l’impossibilité d’être ce que l’on sent, au fond de soi ?

Au fond, Benoît Cohen voudrait bien mettre un peu de tout ça, sans vraiment choisir. Mais c’est pas possible, ça. Il faut choisir, au bout d’un moment !

On ne saura jamais quel film Qui m’aime me suive… aurait pu être, parce que Benoît Cohen ne mettra jamais les curseurs à fond sur l’une ou l‘autre de ces possibilités scénaristiques. C’est dommage, parce qu’il il y avait la possibilité de faire les deux, … mais pas en même temps !

Il reste des moments sympas, un casting de copains qui avait fait le charme de Nos Enfants Chéris. Mais c’était une comédie, certes douce-amère, mais clairement une comédie.




lundi 17 juillet 2006


Le retour des disparus (Lost)
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

C’est reparti pour une vingtaine d’heures d’angoisse… C’est pas tant qu’on s’inquiète du sort de nos chers disparus (prévoyez un mort, tout de même, c’est le minimum syndical), mais c’est plutôt une histoire d’angoisse existentielle : Mais Où Sont-Ils Donc Tombés ?, Mais Qui Est Donc Ce… ? Que Vont-Ils Découvrir Dans ?

Et surtout : Mais Pourquoi ?

Pourquoi sont-ils là ? Pourquoi le numéro gagnant du loto est le même que sur le caisson de quarantaine ? Pourquoi Jack ne couche pas avec Kate ? Oui, Pourquoi ???

Mais l’angoisse, c’est surtout que, si on s’intéresse un tant soit peu à la production hollywoodienne, on sait qu’il n’y a pas de réponse à cette question ! A l’instar de la fin de 24 heures (trois fins avaient été tournées), des X-Files (une fin remplissage-synthèse-bouche-trou), on sait que les télés s’en foutent ; Et que pour une fin géniale (Six Feet Under), on endurera le pire sur nos séries préférées…

Donc on imagine déjà la scène : JJ Abrahams pitchant Lost pour ABC :

– « Bon ben voilà c’est quarante gus qu’on survécu à un accident d’avion. Mais y’a des bestioles sur l’île, et puis une vieille folle très inquiétante… y’aura des histoires d’amours entre les persos, et surtout on découvrira dans chaque épisode la vie antérieure de nos personnages, qui ont des indices troublants sur ce qui se passe sur l’île… »
Au fond de la salle du comité de lecture, un gros ponte d’ABC se réveille :

« Ah bon… c’est pas mal ça ! Ca nous fait quarante épisodes, alors ? »
Jay, Jay, tout content :

– « Ben, oui ! »

Le gros ponte :

« Et, au fait pourquoi donc ils sont tous là ? C’est le Purgatoire ? Un rêve ? Une expérience extraterrestre ? »

Jay Jay, ménageant ses effets, tout en tirant une bouffée sur son Montecristo :

« En fait, boss, j’en sais diantre rien… Et je vais vous dire la vérité : on s’en fout ! Quand il faudra écrire la suite, je serais barré depuis longtemps… Et vous aussi ! Et pis de toutes façons la part de marché sera à 7%, alors, la fin, vraiment, on s’en balance !! Faudra faire vite et pas cher ! »




dimanche 16 juillet 2006


Le retour de l’homme sur la lune ?
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Ne ratez pas dès demain, la énième mais formidable rediffusion de l’excellente série de Tom Hanks, De la Terre à la Lune. Excellente car à la fois pédagogique, didactique, formidablement scénarisée, la série produite par HBO s’attache non pas à Neil Armstrong et consorts, mais surtout aux personnages secondaires : un épisode est consacré à l’ingénieur qui conçoit le LEM, un autre au journaliste qui couvre la saga Apollo, etc. Un épisode est même entièrement consacré à Louis Lumière !

A ne pas rater, donc.

Paris Première, 22h45 (deux épisodes)