[ Séries TV ]

Il n’y pas que le Cinéma dans la vie.. y’a aussi quelques séries TV…



mercredi 10 mai 2023


The Vampire Diaries
posté par Professor Ludovico

Le Professore Ludovico a fait un pari stupide. Il s’est engagé à regarder Vampire Diaries, huit saisons, 171 épisodes, si la Professorinette se mettait enfin à réviser The Wire, ce qu’elle promet de faire depuis dix ans.

Aussitôt dit, aussitôt fait : après avoir eu la confirmation que la demoiselle savait qui était Snot, on a attaqué la série teen-com, vampire bit-lit de CW.

À vrai dire c’est une expérience intéressante. D’abord en tant que Rôliste… The Vampire Diaries a tous les codes de la Mascarade, le code de ce que font les vampires, ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, les coutumes et la la hiérarchie vampirique, et les différentes façons de les tuer… En clair tout ce qui a été défini par Ann Rice et le jeu de Mark Rein-Hagen, Vampire : The Mascarade. Ces vampires ne viennent clairement pas de Twilight, dont la série se moque à plusieurs reprises.

Et puis il y a le plaisir de regarder une série légère, dont on se fout un peu ; argument avancé par la Professorinette elle-même. On peut regarder The Vampire Diaries en faisant la vaisselle, parce que de toute façon un truc va vous être répété trois fois, au cas où vous n’auriez pas tout compris… On peut même écrire la chronique CineFast de The Vampire Diaries en regardant The Vampire Diaries, c’est dire… Tout cela choquera le cinéphile hardcore, mais c’est le concept même de la Série Hamburger. La Série Hamburger ? Un concept sur lequel nous reviendrons bientôt…




mardi 2 mai 2023


Ted Lasso
posté par Professor Ludovico

C’est le mystère du moment, une série que le Professore Ludovico qualifierait volontiers de gentillette, et qui pourtant le scotche à son téléviseur Sony, sans vraiment savoir pourquoi il est scotché d’ailleurs. Le Sage de la Belle Côte dirait qu’il est juste et bon d’aimer sans raisons, et même, qu’il est peut-être un peu fou de chercher ces raisons.

Pourtant, on est accro, on a envie de connaître la suite du truc. Un truc, par ailleurs, pas très original : Ted Lasso, un coach de foot américain est engagé pour entraîner l’AFC Richmond, une équipe de Premier League. Derrière cette bizarrerie se cache en réalité une vengeance : la propriétaire du club veut punir son ex-mari en rétrogradant son club fétiche. Les rebondissements sont convenus, mais les personnages sont très attachants, ce qui renforce l’idée qu’une série, c’est avant tout des personnages, et un film, avant tout une intrigue.

Il y a néanmoins quelque chose de mystérieux dans le charme de Ted Lasso, qu’on n’arrive pas à s’expliquer. On va continuer à chercher… ou pas !




mercredi 26 avril 2023


The Last of Us
posté par Professor Ludovico

Bien sûr il y a la hype, « la meilleure adaptation de jeu vidéo de tous les temps », Pedro Pascal et Bella Ramsey époustouflants dans Game of Thrones, et un showrunner top gun : Craig Mazin.

Tout ça est très excitant, mais maintenant on peut juger la bête sur pièce, merci Prime Vidéo, plus maline que HBO*…

Le résultat est mitigé… Certes, c’est probablement la meilleure adaptation de jeu vidéo, mais il faut dire que la concurrence est assez faible en matière. Les acteurs sont très bien, avec une opposition originale de deux badass (50 et 14 ans), assez inédite à ce niveau.

Mais pour le reste, The Last of Us est pèse son poids de clichés habituels du post apocalyptique version US. C’est l’apocalypse, mais seul un enfant pourra sauver le monde. C’est l’apocalypse, mais il y a quand même des endroits où on peut trouver des blousons neufs et du whisky on the rocks… C’est l’apocalypse, mais tout le monde n’est pas retourné à l’égoïsme…**

On est aussi un peu décus par l’aspect visuel du film, qui enchaine décors magnifiques et matte paintings au couteau, sans parler des monstres, conceptuellement géniaux, mais qui font un peu plastique. On attendait mieux, plus réaliste, plus trash, de la part de Craig « Chernobyl » Mazin…

Le genre post-apo mérite (un peu) mieux (dans la littérature : La Route, Je Suis Une Légende, La Vérité Avant Dernière…) ou au cinéma : Mad Max, Le Règne du Feu, Le Dernier Combat, Stalker…

*HBO incapable de proposer son service de streaming en France, alors qu’elle avait retiré les droits à OCS, après des années de bons et loyaux services

** Il est intéressant de noter que quand une résistance s’organise, elle est plutôt de tendance socialo-communiste. On partage tout, et, au final, ça finit en purée. Comme quoi, le Marché, ça a du bon…




vendredi 21 avril 2023


Esterno Notte
posté par Professor Ludovico

Cette Nuit Eternelle, qui raconte l’enlèvement d’Aldo Moro, a tout pour plaire sur le papier. Le sujet, les protagonistes (les Brigades Rouges versus la Démocratie Chrétienne), le chaos des Années de Plomb, assorti d’une maîtrise technique imparable. Si vous connaissez quelque chose au sujet, ou que vous n’y connaissez rien, ça reste intéressant.

Bellochio a une idée, voir l’enlèvement de Moro au travers des yeux de ses protagonistes : Moro lui-même, sa famille, le Pape, Cossiga, le Ministre de l’Intérieur, le couple de brigadistes, etc. Mais il n’a pas de point de vue, à part présenter Moro comme une sorte de saint*. C’est oublier la situation de l’Italie, la Dici au pouvoir depuis des décennies, l’intransigeance des Brigades Rouges…

Mais ne cherchez pas à trouver du cinéma, il n’y en a pas. Marco Bellocchio filme l’action telle qu’elle arrive : à plat.

Pourtant, contrairement à d’autres, Bellocchio essaye d’en mettre, du cinéma, mais il n’y parvient pas. Il veut par exemple filmer le patriotisme de Cossiga. Que fait-il ? Il montre des drapeaux italiens, vert, blanc, rouge, qui flottent au vent, qui sont abaissés le jour de l’enlèvement d’Aldo Moro, ou qui flottent mollement. Ça c’est du cinéma. Une image, pas de dialogue. Ce drapeau qui flotte mollement, c’est l’angoisse qui traîne dans Rome, quasiment sous couvre-feu. A un moment, le drapeau de l’appartement de Cossiga s’enroule autour du mât. Métaphore : Cossiga est noué de l’intérieur par sa culpabilité vis-à-vis de Moro, par sa femme (qu’il n’aime pas). Tout est dit. Ce drapeau entortillé l’obsède, on le voit. L’épisode décolle… Mais Bellocchio se croit obligé de jeter du dialogue. Cossiga se lève « C’est beau un drapeau qui flotte au vent ».

C’est tout le cinéma que vous trouverez dans cette Nuit Eternelle

*Il a en plus l’outrecuidance de se la jouer Fellini, Moro portant sa croix Place Saint Pierre. La métaphore n’est pas légère, et elle tombe à plat, juxtaposée au réalisme du reste…




mercredi 29 mars 2023


The Offer
posté par Professor Ludovico

Comment faire un film français à Hollywood ? C’est très simple, The Offer l’a fait. Prenez un sujet en béton : le making of du Parrain pendant l’âge d’or, Robert Evans, la Paramount, Al Pacino, Marlon Brando, Coppola, Mario Puzo, Dean Tavoularis… Prenez des bons acteurs (ressemblants et doués) pour les incarner. Reconstituez les 70s aux petits oignons, musique, bagnoles, fringues… Collez tout ça dans les décors pourris du lot de la Paramount, avec une cuiller de CGI qui se voit bien. Un scénario ? Est-ce nécessaire ? Cette histoire est tellement géniale ! Des personnages, pour quoi faire ? Une bonne imitation de Brando et ça fera le plat pour saucer ! On expliquera tout par les dialogues et rien par le cinéma…

Quel meilleur hommage la Paramount pouvait rendre à son plus grand chef d’œuvre ?




vendredi 3 mars 2023


La Nuit du 12
posté par Professor Ludovico

On devrait toujours faire confiance à son instinct de CineFaster. Quand La Nuit du 12 est sorti, ça faisait pas envie. Et puis voilà, quelques mois plus tard, on est pris par la hype. Le film gagne tout aux Césars, il est élu Meilleur Film Français de l’Année par les auditeurs de France Inter. Comme le dit le Rupélien, « malgré ses récompenses officielles, c’est un très bon film ».  

Dominique Moll intervient d’ailleurs très justement au Masque et la Plume, et invoque les deux David : Fincher (Zodiac) et de Lynch (Twin Peaks). En réalité, il faut se méfier des gars qui parlent bien de cinéma, les conseilleurs ne sont pas toujours les payeurs. Et on est payés pour le savoir, ici, à CineFast.

Mais on se fait prendre comme un bleu, on a soudain envie de cette Nuit du 12. Ça tombe bien, ça passe sur Canal. Et ça commence, en effet, comme dans Twin Peaks : une jeune femme assassinée, les flics qui débarquent, qui doivent annoncer la nouvelle aux parents effondrés, tandis que la communauté apprend la nouvelle. Mais le début de La Nuit est plat, ennuyeux, irréaliste…

Qu’on soit clair, on a bien compris l’intention : Moll ne veut pas faire un thriller à la Fincher, ni un mélo à la Lynch. Le réalisateur d’Harry, un Ami qui vous veut du Bien est dans une veine naturaliste, qui vise la sobriété. Mais la sobriété n’est pas l’ennemi de la subtilité. Pourquoi ces dialogues à l’emporte-pièce ? Pourquoi ces personnages taillés à la serpe ?

Moll a un message à faire passer, très bien… Les femmes sont tuées par les hommes et ce sont majoritairement des hommes qui enquêtent sur ces hommes qui tuent des femmes. C’est un message intéressant, et légitime, sur les féminicides. Mais est-ce que ça ne peut pas être dit plus subtilement que par un personnage qui débarque et prononce exactement ces mots ?    

Tout est possible au cinéma, mais il faut travailler. Si ces personnages sont servis par d’excellents comédiens (Bastien Bouillon, Bouli Lanners…), ils sont seulement esquissés (le vieux flic en colère, parce que sa femme le trompe, le jeune flic solitaire, qui prend cette enquête particulièrement à cœur, etc. Tout cela existe probablement dans la réalité ; mais Dominique Moll n’arrive pas à incarner ces idées. Pour cela, il lui faudrait développer ces personnages, en faire autre chose que des figurines de plomb qu’on dépose dans ce décor. Leur donner des dialogues vivants, pas des slogans…

C’est tout le talent des vingt premières minutes de Twin Peaks où, en quelques gestes, une réplique, une paire de chaussures, la série installe son univers et ses personnages.

Il ne suffit pas d’invoquer Lynch et Fincher. Il faut un peu s’en inspirer.




vendredi 24 février 2023


A Spy Among Friends
posté par Professor Ludovico

A Spy Among Friends tente quelque chose d’extrêmement risqué : le biopic sur un sujet qui passionne le Professore Ludovico ; l’affaire Philby. Rappelons les faits : en 1951, on découvre que Burgess et McLean, deux espions britanniques sont en fait des agents doubles, qui s’enfuient aussitôt pour l’URSS. Leur ami Philby est accusé d’avoir laissé faire, voire pire : les avoir prévenus. Il se défend. Philby est isolé, placardisé, mais innocenté. Il quitte le MI6, devient journaliste à Beyrouth, mais la CIA ne le lâche pas. En 63, sous la pression, il rejoint lui aussi l’URSS. De la même manière, un de ses meilleurs amis, Nicolas Elliott, est accusé de l’avoir laissé partir.

A Spy Among Friends commence là, en suivant Elliott – le toujours très bon Damian Lewis* – et presque accessoirement, Philby (Guy Pearce**).

Là où la série fait très fort, c’est qu’elle ne s’intéresse pas à l’action mais bien aux souvenirs. Que s’est-il passé ces trente dernières années entre ces deux personnes ? A Spy Among Friends entremêle les flash-backs, de sorte qu’on ne sait plus où l’on est, ni quand l’on est. Interrogatoire à l’arrivée de Philby à Moscou (en 63), opérations en Autriche (en 38), dîner amical avec Angleton, futur patron de la CIA (en 41) : la série réussit l’exploit de nous faire entrer dans la tête des protagonistes, ce qui est la nature même de l’espionnage. Pas de coups de feu, pas d’échange sur un pont à Berlin, pas de parapluie empoisonné. A Spy Among Friends est un immense mindfuck.

Interprété avec une immense sensibilité, la minisérie révèle lentement sa grande intelligence, alors qu’elle peut paraître au début longue et confuse.

C’est la marque des grands.




vendredi 6 janvier 2023


Tokyo Vice
posté par Professor Ludovico

On peut tirer un très bon film (ou une bonne série) d’un assez mauvais livre. J’avais eu très envie de lire Tokyo Vice, la plongée du journaliste Jake Adelstein dans l’univers des yakusas, mais le livre avait laissé un goût d’inachevé et de confusion…

La série de J. T. Rogers, dramaturge américain qui fait ici ses premiers pas à Hollywood, réussit au contraire à construire une véritable histoire en repartant directement du narrateur. Le jeune Jake (fabuleux Ansel Elgort) a quitté pour des raisons mystérieuses son Missouri natal pour le Japon, avec un objectif : devenir journaliste. Ceux qui connaissent un peu l’Archipel savent à quel point il est difficile de s’intégrer, a fortiori d’y travailler. On suivra donc les pérégrinations, les erreurs, les rebuffades, les incompréhensions de Jake Adelstein dans les univers très ritualisés de la Presse, de la Police ou des yakusas, faits d’échanges d’information, de cadeaux qu’il faut – ou pas – accepter, de respect et d’auto-contrition. On y croisera des yakuzas tordus, et d‘autres respectueux de la tradition, des flics incorruptibles et des flics corruptibles, des journalistes consciencieux et d’autres beaucoup moins.

Ce qui fait le charme de Tokyo Vice, c’est ce qui fait le charme de Tokyo : cette proximité trompeuse avec l’Occident (même ville, mêmes voitures, même niveau de vie) et en même temps, le décalage absolu de l’âme japonaise. Tokyo Vice sent le Ramen et le Shabu-shabu à chaque plan.  

Scénaristiquement, le show tient la route, avec sa galerie de personnages attachants (l’hôtesse de bar américaine (Rachel Keller), le flic à principe (Ken Watanabe), le jeune yakusa rétif (Sh? Kasamatsu)), mais on retiendra la révélation Ansel Elgort*, acteur principal et producteur de Tokyo Vice, dont le visage, à la fois solaire et tourmenté, illumine la série.

* vu ailleurs, mais pas par nous : Divergente, Baby Driver, et le West Side Story de Spielberg




mardi 27 décembre 2022


The White Lotus
posté par Professor Ludovico

Si on cherche un point de vue inratable sur la décadence de l’Occident en général, et celle de l’Amérique en particulier, il suffit de se plonger dans l’eau à 25°C des plages hawaïennes de White Lotus, le nouveau home run que nous a concocté HBO. Six heures bien serrées, thèse/antithèse/synthèse via le parti-pris – pour le moins étonnant – d’une tranche de vie de touristes friqués dans un hôtel de luxe hawaïen : The White Lotus.

On y suit, un peu comme dans Downton Abbey, les riches (les clients) et les pauvres, (le personnel)… Pas un pour rattraper l’autre ! La plus belle brochette de connards que l’industrie hôtelière du Pacifique Est ait jamais connue…

Venez découvrir les déboires d’une famille complètement dysfonctionnelle, pilotée par notre chouchoute MILF Connie Britton (dans peut-être le rôle le plus méchant de sa carrière*), en CEO de la tech/Mère absente d’un foyer complètement déjanté. Dans le sens strict du terme : roulant sur la jante. Mais aussi un couple de jeunes mariés en voyage de noces, qui selon la célèbre formule du Dr Guigui, « sont déjà malheureux mais ne le savent pas encore » …) et enfin une sexagénaire foldingue (Jennifer Coolidge**), pétée de fric, venue disperser les cendres de sa mère, mais surtout se disperser elle-même.

Vous avez déjà rencontré, dans la vraie vie, ce genre de personnes, véritables trous noirs d’égocentrisme. Des gens dont l’ego est tellement dense, tellement lourd, qu’ils cherchent à attirer vers eux toute la lumière environnante. Quiconque s’en approche est immédiatement détruit. Et bien évidemment rien ne sort de ce puits sans fond. Mais le coup de génie de The White Lotus est de faire une série avec uniquement des protagonistes-trous noirs…

On ne sait pas très bien d’où viennent les créateurs de The White Lotus***, mais en tout cas il ne faut pas rater cette charge destroy sur l’Amérique (et qui vaut pour l’Europe, dans une moindre mesure), ses boomers égocentriques dépassés et ses millenials wokistes à géométrie variable.

« Devant la férocité de ce spectacle, le peuple en resta à la fois satisfait, et stupéfait », comme aurait dit l’auteur du Prince.

* Spin City, The West Wing, Friday Night Lights, 24, American Horror Story, American Crime Story, relire Cinefast, please…  

** Inventeure du terme MILF, dans American Pie (information courtesy Professorinette)

*** Mike White est le scénariste du Monde secret des Emojis et de Pitch Perfect 3 : WTF ?




mardi 6 décembre 2022


Magnum
posté par Professor Ludovico

Voilà… Trente ans après, je sais enfin la fin de Magnum. Et la vérité sur le mystérieux Robin Masters ! Occasion aussi de constater ce que trois décennies font à la cinéphilie…  

Magnum était dans les années 80 une série moderne, rapide et comique. Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? Le charme des acteurs est toujours là, en particulier Magnum/Higgins et leurs doubleurs français… L’action a pris un énorme coup de vieux, puisque l’on est habitué à des chorégraphies pyrotechnique bien plus spectaculaires. Mais surtout, la série semble aujourd’hui pesamment moralisatrice. Les intrigues ne tiennent pas très bien la route et les rebondissements sont un peu forcés (mais ne serait-ce pas le lot des séries mainstream façon The Closer/NCIS ?)

Pourquoi est-il plus facile de regarder un film des années 50 ? Probablement justement, grâce à la qualité de l’écriture, qui seule, peut survivre au temps.




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