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Commentaires et/ou Conseils d’achat de DVD – Peut dégénérer en étude de fond d’un auteur



mercredi 13 octobre 2010


Amadeus
posté par Professor Ludovico

A fins éducatives (évidemment), on projette le chef d’œuvre de Milos Forman aux enfants. Avec un peu d’inquiétude : vingt-cinq ans plus tard, qu’est le virevoltant anti-biopic mozartien devenu ? Il va bien, merci.

Outre que dans la forme, très classique, Amadeus n’a quasiment pas vieilli, on marche encore. Pourquoi ? Parce Milos Forman refuse la vérité, et qu’il préfère raconter des histoires. L’anti-biopic en trois points.

1/ Pour évoquer la vie de Mozart, Peter Shaffer (auteur de la pièce d’origine et scénariste) préfère… Salieri. D’abord, on sait moins de choses sur le compositeur contemporain de Wolfgang (ça permet de broder à loisir), et surtout, on peut inventer/amplifier une confrontation entre les deux…

2/ Une histoire, pas l’Histoire. Amadeus n’est pas une biographie (même si toute la vie de Mozart est retracée dans les grandes lignes), mais bien l’histoire d’un apostat : Salieri lui-même. Dévôt, chaste, le compositeur italien a donné sa vie à Dieu en échange d’un don pour la musique, et il en est remercié puisqu’il va même jusqu’à occuper la charge de compositeur de cour. Mais l’injustice guette : un libertin, pétomane, irrespectueux, égocentrique, qui n’est non seulement pas puni par Dieu, mais au contraire gratifié de tous les dons. Amadeus, c’est l’histoire d’une chute en enfer… Qui valut en toute logique, l’oscar à F. Murray Abraham.

3/ Le vrai sujet, Mozart n’est traité qu’en creux, au travers du regard que Salieri pose sur lui : s’il est chaste, c’est que Mozart est un obsédé sexuel, s’il est respectueux des puissants, c’est que Mozart ne pense qu’a sa musique… Plus Forman s’écarte de Mozart, mieux il le peint… la notion de point de vue, souvent nécessaire au cinéma, est indispensable au biopic. Pour paraphraser Machiavel : pour peindre la montagne il faut être dans la plaine, pour peindre le prince, il faut être du peuple… Et Forman fait en plus, deuxième subtilité, parcourir le chemin inverse à Wolfie. Plus le personnage avance, plus il prend en épaisseur, plus il gagne en humanité, notamment dans la fameuse scène finale de l’écriture du requiem, où il s’excuse devant son « meurtrier » de l’avoir moqué. Mozart aura sa rédemption avant de mourir, Salieri pourrira en enfer.

Et comme le pauvre jeune prêtre qui recueille les confessions de l’italien, nous n’aurons plus qu’à pleurer devant une cette double tragédie…




mercredi 29 septembre 2010


La Captive aux Yeux Clairs
posté par Professor Ludovico

Depuis trois semaines, c’est Opération Patrimoine chez CineFast : La Captive aux Yeux Clairs passe sur Arte. On regarde donc le chef d’œuvre déclaré, quatre étoiles dans le Tulard*

Ouille ouille ouille ! Chaotique, bizarre, pas très passionnant, on va gravir cet Everest du 7ème Art par petits bonds, un quart d’heure par ci, une demi-heure par là… D’autant plus que la technique nous lâche : le magnéto freebox oublie les trois dernières minutes. Mais grâce à Ostarc the Hacker, nous voilà rapidement équipé d’une bien meilleure version, VOST, mais plus moche… Pas grave il reste trois minutes, terminées hier, nous permettant la chronique qui suit…

Le pitch : deux trappeurs se rencontrent, dans des USA pre-Western (on est en 1830). Amitié virile ou rivalité, les deux hommes s’engagent dans une expédition de français qui remontent le fleuve pour acheter des peaux aux indiens et leur rendre… la captive aux yeux clairs, une jeune indienne, très belle, qui a été enlevée par un autre chef indien…

On se croit dans un film d’aventures, une odyssée western, mais on passera par tous les genres : comédie, drame, érotisme, fantaisie monty pythonesque (avec catapultage de chevreuil !). L’intrigue non plus n’est pas claire, et on n’en saura guère plus à la fin, sinon que, dès qu’il y a une fille, ça devient le bordel dans l’amitié virile. Côté mise en scène, c’est le bordel aussi : des séquences incroyablement esthétiques, notamment les extérieurs tournés à Grand Teton National Park, dans un noir et blanc impeccable succèderont des plans minables, mal coupés, mal montés…

Howard Hawks nous a habitués à mieux : Scarface, Le Grand Sommeil, Rio Bravo, Le Port de l’Angoisse

La Captive aux Yeux Clairs reste donc un mystère à élucider.


* la Bible : Guide des Films de A-Z, sous la direction de Jean Tulard, Collection Bouquins




mercredi 22 septembre 2010


Dans Ses Yeux
posté par Professor Ludovico

Horreur ! Malheur ! Je viens de réaliser que j’ai oublié de vous parler de Dans Ses Yeux, Oscar du meilleur film étranger 2010 ! Et mon agent au Kremlin qui ne me dit rien ! C’est pourtant elle qui m’avait conseillé de voir ce film argentin !

Dans Ses Yeux est peut-être tout simplement le meilleur thriller de l’année, sans pour autant tirer un seul coup de feu.

Le pitch : un magistrat hanté par le meurtre, vingt ans plus tôt, d’une jeune femme. Un meurtre jamais élucidé, à cause de l’inertie de la justice, dans cette période grise de la dictature argentine.

Vingt ans après, comme chez Dumas, nos héros ont vieilli, qu’ont-ils fait de leur vie ? Blessé à plus d’un titre, notre héros veut reprendre l’enquête. L’occasion pour le spectateur d’apprendre petit à petit ce qui s’est réellement passé, mais on ne vous en dit pas plus.

Très classiquement filmé, malgré un plan séquence d’anthologie, subtil, dérangeant, il ne faut pas rater Dans Ses Yeux. Je sais que j’arrive après la bataille. Mais rien n’empêche de guetter les sorties DVD.




dimanche 5 septembre 2010


La Ligne Rouge
posté par Professor Ludovico

45ème minute. Le premier coup de feu est tiré dans La Ligne Rouge, le (seul?) chef d’œuvre de Terrence Malick. Signe que La Ligne Rouge n’est pas un film de guerre, mais assurément bien plus que ça : un des plus grands (si ce n’est le plus grand) film de guerre de tous les temps. Autant Apocalypse Now, est rock, un feu d’artifice qui éclaire la face fun de la guerre, hélicos, explosions et ski nautique, autant La Ligne Rouge est un requiem, la face sombre : peur, fatalité et destin.
Le génie de La Ligne Rouge, c’est de refuser de sortir la guerre des activités humaines. La guerre n’est pas une parenthèse, un épiphénomène, une aberration. La guerre fait partie de l’humanité, de la vie de tous les jours. Pire, dans La Ligne Rouge, c’est le quotidien qui envahit la guerre. Pour certains, la guerre est un métier, une carrière (le magnifique double monologue Nick Nolte/John Travolta), pour d’autres c’est le prix à payer pour l’amour (Ben Chaplin, qui perd ses galons pour l’amour de sa femme, et qui hante ses visions au milieu même de l’assaut) Pour d’autres, la guerre est un acte de foi (le capitaine grec, formidable Elias Koteas) ou au contraire un bordel athée dont il faut se démerder (Sean Penn, dans l’un de ses plus grands rôles). On peut y être un saint (Jim Caviezel), une ordure (Nick Nolte), un fou (John Savage) ou simplement une bête apeurée (Adrian Brody).
Car le casting de La Ligne Rouge, c’est aussi la grande réussite de Malick : des stars, rien que des stars, et pourtant, pas une grosse tête à l’horizon (voir les vingt secondes de Clooney à la fin, par exemple).
L’autre réussite, c’est l’adaptation du roman de fleuve de James Jones, auquel Malick ajoute ses obsessions personnelles : la nature édenique, le Bon Sauvage, et la cohabitation du Bien et du Mal dans ce contexte. Il est remarquable d’ailleurs que ce mélange est ici parfaitement réussi, alors qu’il est poussif ailleurs (Les Moissons du Ciel ou Le Nouveau Monde).
Dans ces films, Malick reste confus, phénomène amplifié par les faux raccords*, sa figure de style favorite. Mais ici, la confusion sert le propos : quelle plus grand désordre que la guerre ? Les pensées s’entrechoquent en voix off, les couchers de soleil de cartes postales se superposent aux boucheries hallucinantes, filmées au plus près des combattants, dans le glissé parfait des steadycam… Avec cette perfection des plans, à ce refus de la caméra portée, Terrence Malick refuse les conventions habituelles du film de guerre (camera portée, plans large au-dessus de la bataille) ; c’est la Nature elle-même qui regarde, comme les varans, les perroquets, le Désastre en train de s’accomplir…
A la fin, pourtant, on n’aura pas perdu le fil (la ligne rouge ?) : ni les messages philosophiques, ni le destin, tragique ou pas, de cette cinquantaine de personnages…
Mieux, on aura compris toutes ces pulsions qui les habitent, et il ne sera donné raison ou tort à personne ; le colonel hystérique avait tort moralement, mais raison sur le fond : en manipulant ses soldats, il obtient d’eux de prendre la colline. Après avoir agoni le capitaine protecteur de ses soldats, il le relève de son commandement et le décore cyniquement, probablement pour acheter son silence ; mais la colline est prise, sans trop de pertes, et son avancement garanti. Sublime ironie, la colline est prise grâce au courage d’un ex-officier (Ben Chaplin, l’amoureux transi), au saint déserteur et pacifiste (Caviezel)… il n’y a aucune logique dans la guerre, aucun sacrifice expiatoire, aucun courage inné qui expliquerait tout… juste des situations, et du chaos.

Mélangeant cette efficacité toute Hollywoodienne avec l’ambition européenne du propos, La Ligne Rouge est le chef d’œuvre définitif de Malick, un des quelques films de guerre qui doivent absolument être vus, même si l’on n’est pas familier du genre.

*en collant par exemple bout à bout deux séquences tirées de la même scène, ce qui ne se fait pas normalement




jeudi 29 juillet 2010


Les Beaux Gosses
posté par Professor Ludovico

Les Jeunes. A-t-on jamais vu minorité plus maltraitée au cinéma ? Entre la vision idyllique, Spielbergienne, de l’enfant-roi, et la caricature façon American Pie, il y a pourtant de la marge. On compte sur les doigts d’une main les bons films sur l’adolescence. Quelques Truffaut, les films de Larry Clark ou Gus Van Sant (et encore, pas tous), les John Hughes…

Et aujourd’hui, Les Beaux Gosses ! Riad Sattouf réussit à maintenir l’équilibre, probablement parce qu’il est suffisamment empathique, suffisamment proche de ses personnages, pour ne pas être dans l’approbation totale. Ses ados sont montrés tel quels : boutonneux, racistes, violents, bêtes et moches… Mais on les aime quand même !! Parce qu’on les voit, à la fois avec le regard des adolescents que nous fûmes, et celui des parents d’ados que nous sommes devenus.

Ses héros sont réalistes (fringues, musique, tics de langage), donc ils sont émouvants, face à l’immuabilité de l’expérience humaine : le premier amour, l’expérience de la sexualité, la séparation nécessaire avec les parents…

Derrière la comédie, derrière un apparent amateurisme, Riad Sattouf dit des choses profondes et vraies.




mercredi 28 juillet 2010


Requiem pour Un Massacre
posté par Professor Ludovico

Décidément, j’ai un problème avec le cinéma russe, ses outrances, ses excès, sa faconde un peu pénible. J’ai cru mourir au travelling final du Stalker de Tarkovski, et depuis, j’évite. Mais comment résister à Requiem pour un Massacre, sur les partisans biélorusses lors des exactions nazies ? C’est forcément un sujet pour Le Professore.

Ca commence par vingt minutes d’exposition sur la paysannerie russe, la vie des partisans dans la forêt (récurer le faitout, faire cuire la viande, se doucher sous les arbres…), le tout ponctué de bourrades slaves, de grands éclats de rire hystériques, et d’improbables plans face caméra… Du cinéma russe, donc.

Heureusement, les allemands ont le bon goût de commencer le bombardement à ce moment-là. On a rarement filmé un pilonnage d’artillerie de cette manière (et c’est un artilleur qui vous parle !) ; les arbres sont déchiquetés, le héros devient sourd, la terre soulevée recouvre tout…

On repart ensuite pour quelques aventures lourdement symboliques, comme le franchissement d’une tourbière, interminable (Stalker, part two). Puis des nazis encerclent le village et massacrent la population. C’est incroyablement bien filmé, mais toujours aussi hystérique. La vengeance, et le message final qui tombe comme un cheveu dans le bortsch (« tuer le Hitler qui est en nous ») ne réussiront pas à nous convaincre.

Si l’on intègre le fait que le film a un quart de siècle, on y trouvera quelques excuses, car il est formidablement réalisé, mais c’est tout.




mardi 20 juillet 2010


Les Moissons du Ciel
posté par Professor Ludovico

Il pourrait y avoir trois angles différents à cette chronique : les ressorties estivales, la collectionnite aiguë du cinéphile, ou le cas Malick. Qu’à cela ne tienne, on va faire les trois.

Avant, l’été, c’était le temps béni du CineFaster. Un : Kubrick ressortait un de ses chefs d’œuvres en copie neuve. Bon, on a vu huit fois Orange Mécanique, mais en copie neuve, ca ne se refuse pas. Deux : les festivals d’été. Le Max Linder s’en était fait une spécialité : ressortir en salles quelques chefs film cultes. Par exemple : les trois Parrain dans l’après midi. (Bon, ça, je déconseille…).

Mais maintenant, les stations touristiques sont bien dotées en salles, et Hollywood investit l’été comme au pays natal, avec le crucial 4 juillet. L’été est donc devenu la rampe de lancement des grosses machines, avec l’espoir de tenir jusqu’en septembre, par exemple : Shrek 4 et Toy Story 3.

Donc exit les grosses ressorties, sauf le Malick, invisible en salles depuis des lustres. Ce qui nous amène à l’angle numéro 2 : la collectionnite aiguë. Car le cinéphile est lui aussi un collectionneur ; pas l’espèce vulgaire, qui entasse les DVD sur son étagère en rotin, comme on le faisait jadis avec Tout Rabelais, relié pleine peau, aux éditions Jean de Bellot.

Non, le cinéphile collectionne du virtuel, des trucs en vrac dans la tête : des scènes célèbres, des répliques cultes, des filmographies exhaustives. Tout Mocky, c’est difficile, mais tout Malick ; fastoche ! 4 films en quarante ans, pas le temps d’avoir la migraine. Mais après tout – et c’est ce qui nous amène à l’angle numéro 3 – quid de l’œuvre Malick ?

Sous le charme de La Ligne Rouge, Le Professore lui-même avait succombé à la hype Malick : M. Le Maudit, le Misanthrope d’Hollywood, l’Auteur de Chefs d’Œuvres Immortels : de quoi nourrir tout Kubrickien normalement bâti.

Mais après Un Nouveau Monde alléchant mais prétentieux, Badlands, intéressant mais désormais daté, on peut également ranger Les Moissons du Ciel dans la dernière catégorie. C’est beau (très beau, même, photo de Nestor Almendros), c’est social (1916, le sort du lumpen prolétariat US, de la sidérurgie à la paysannerie (à la mode Les Portes du Paradis), c’est Malickien (la nature, le ciel, la barbarie humaine qui vient gâcher tout), mais ca reste très marqué 70’s et pas du meilleur. Dans le genre récit déconstruit, on préférera Antonioni ou Godard.

Donc c’est à voir, mais ça ne mérite pas l’étagère en rotin.




lundi 19 juillet 2010


Mais Où Est Donc Passé la Septième Compagnie ?
posté par Professor Ludovico

L’été, c’est redif’ à tout va, et c’est du lourd cette année : Le Chanteur de Mexico (1957), Le Gendarme de St Tropez (1964), et Mais Où Est Donc Passé la Septième Compagnie ? (1973)

Ce dernier tient une place particulière dans la filmographie du Professore ; il fait partie des rares films que j’ai vus au cinéma en étant enfant, et j’en garde d’excellents souvenirs, dont des rigolades ininterrompues avec ma mère. En outre, ce film (et ses suites) remportèrent d’énormes succès à l’époque (4 millions de spectateurs, par exemple, pour le premier opus).

C’est donc se replonger à la source que de les regarder, 37 ans après, dans l’espoir de retrouver quelques scènes cultes : « J’ai glissé chef » et autres « Le fil rouge sur le bouton rouge »*…

Mais malheureusement, s’il y a bien quelque chose qui subit vraiment l’outrage du temps, c’est l’humour. Certes, on n’est pas forcé de s’attendre à Citizen Kane, mais là, c’est plutôt Le Désert des Tartares.

Pendant une heure – montre en main – pas de gag ! Rien. Et même, plutôt, du drame. Une patrouille – pas fut-fut’ – perdue dans un cimetière. Une compagnie (la 7ème, donc), prisonnière des allemands. Pas de gag, mais plutôt le blues, version « drôle de guerre ».

Et puis les premiers gags arrivent, et là, c’est le drame ! On voit bien le positionnement des gags, là où on devrait rire, mais on ne rit pas. Chaussettes trouées, mimiques de Jean Lefevbre, allemands ridiculisés, les zygomatiques restent coincés.

A la fin du film, on aura ri deux ou trois fois. Avec l’impression troublante d’avoir visité le Jurassic Park de l’humour français.

*en fait dans un sequel : On a retrouvé la Septième Compagnie, ou La Septième Compagnie au clair de Lune.




mercredi 14 juillet 2010


Carlos
posté par Professor Ludovico

Après quelques péripéties footballistico-magnetoscopières, on peut enfin finir Carlos, le biopic-événement. Enfin, l’événement auto-décreté par Canal+. Car à part l’ambition du projet, on ne voit pas vraiment ce qu’il y a d’événementiel dans Carlos.

Carlos, le film, c’est un peu Tintin. Le Tintin première période, Tintin chez les Soviets, Tintin en Amérique, Tintin au Congo, etc. C’est à dire, pas le meilleur. Comme disait Hergé : « A l’époque, on dessinait une page, un gag à la dernière case, et on ne savait pas trop ce qu’on mettrait la semaine suivante »

Dans Carlos à Vienne, Carlos au Yémen, ou Carlos et les Prostituées de Budapest, c’est pareil. Assayas est un garçon doué avec une caméra, pas de doute. Les acteurs sont bons, la reconstitution est aux petits oignons (on a ressorti une impressionnante collection de 4L, de R12, et de Peugeot 304.

Mais c’est à peu près tout.

Carlos tue des gens, fait de grandes déclarations dialectiques, des dizaines d’avions se posent sur des dizaines d’aéroport, « Aéroport d’Aden, Mai 1979 », Carlos
fume une clope, boit un verre de whisky, achète des armes, fume une autre clope, vend des armes, fume une clope, prend des otages à Vienne, fume pleins de clope… Carlos est une véritable ode au tabac, pas une scène sans voir nos héros la clope au bec, quand ce n’est pas Jacques Vergès ou le Colonel Rondot. Au bout d’un moment, ça en devient presque drôle.

On se croirait un peu dans OSS 117.

Mais à part ça ? L’influence de Carlos qui décline dans les années 80, son discours qui devient confus, ses errements dialectiques, on ne saura rien du personnage Carlos, de ses envies, de ses motivations. Est-il un grand méchant ? Un benêt !? Un voyou auto-investi d’un rôle historique ? On ne le saura pas, parce qu’Assayas reste sagement à distance, sans prendre parti. Pas de point de vue, pas d’enjeu, pas de personnage, pas de dramaturgie.

N’accablons pas trop le cinéaste ; on sent bien qu’Assayas n’est que l’exécutant de luxe, la caution « intello » de Canal.

Intéressant pour quiconque s’intéresse à la periode, mais inintéressant pour le cinéphile. Rétrospectivement, La Bande à Baader, c’était pas mal.




dimanche 11 juillet 2010


Dommages collatéraux de Lost
posté par Professor Ludovico

Tombant sur Flash Forward hier, je me suis surpris à rêvasser devant pendant vingt minutes. Puis, après une scène de poursuite plutôt nulle, j’ai fini par mettre le premier épisode de Battlestar Galactica Saison 3 dans le DVD.

En tout cas, ce qui est sûr, c’est que je n’ai pas envie de voir Flash Forward. Malgré le pitch, étonnant (pendant quelques secondes, les protagonistes voient leur futur), la réalisation (toujours nickel) et le cast (beaucoup d’anciens de Lost*), je n’ai plus envie de me faire prendre. Plus envie de découvrir que tout ça n’est qu’un rêve, qu’ils sont en enfer, au paradis, ou dans un univers parallèle. Plus envie de découvrir que John, qu’on croyait membre du Projet Nharta, est en fait le chef des Ceux-là.

Plus envie de se faire avoir.

Cette année, en tout cas.


*Et pourtant aucun lien avec Lost ou JJ Abrams, si ce n’est ABC qui produit le show (et qui a décidé de l’arrêter après des audiences désastreuses, au 22ème épisode…)




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