[ Les gens ]



jeudi 3 février 2011


Maria Schneider
posté par Professor Ludovico

Histoire tragique – mais classique – de l’usine à rêves : Maria Schneider fut le temps de deux films, Le Dernier Tango à Paris (1972), et Profession : Reporter (1975) un sex symbol absolu, un symbole tout court.

Le symbole de la révolution sexuelle (la réplique culte dans le Tango : « Go, get the butter! »), et de la liberté, mais aussi de la tentation de la folie, des années soixante-dix dans le chef d’œuvre d’Antonioni.

Elle disparut ensuite, dans une filmographie improbable, faite d’apparitions ici et là, et de téléfilms. Elle vient de mourir à 58 ans.

Magie du cinéma, on n’oubliera pas Maria Schneider, ses deux films, ses cheveux noirs, sa moue boudeuse, et son talent.




lundi 31 janvier 2011


L’obsession du « Director’s Cut »
posté par Professor Ludovico

Dans le merveilleux monde du cinéma, traîne une mauvaise manie, comme en témoigne la double page récente de Libé sur 2001 ; c’est celle du Director’s Cut.

Ce mythe – car c’en est un – traînait dans l’air depuis quelques années, largement inspiré par les cinéastes dits « maudits » (Eric von Stroheim, Orson Welles, Nicholas Ray, Michael Cimino, …) et par l’idée très romantique que leurs films, maudits eux aussi, auraient empêchés de sortir, tailladés, mis en pièce, détruits, par de méchants producteurs…

Rien n’est moins vrai. Nous ne nions pas, évidemment, l’existence de producteurs psychopathes et destructeurs, et de films qui ne se sont pas faits, ou qui n’ont pas été montés comme l’entendait leur réalisateur.

Mais relier ces deux faits, c’est là le problème.

Non, le cinéma n’est pas une œuvre de démiurge (même Kubrick, même Lynch, même Fellini), c’est un travail collectif, souvent sous l’autorité, bienveillante ou non, d’un producteur.

Quand les producteurs harcèlent Coppola sur Apocalyspe Now, ils ne font que l’obliger à terminer un tournage, qu’il n’aurait sûrement pas achevé sans eux. Au final, c’est lui qui triomphe, puisqu’il livre un film qui n’a rien à voir avec la commande originale, écrite par John « Conan » Milius (un film d’action façon La Légion Saute sur Kolwezi)…

De même, Le Parrain ne serait pas le chef d’œuvre qu’il est devenu s’il n’y avait pas eu Robert Evans. Le playboy producteur secoua les puces du toujours mégalomaniaque Coppola, lui rappelant qu’il voulait un film ethnique, et que ce montage (que Francis croyait définitif), ne sentait pas assez la pasta, les olives et la sauce tomate… Le Parrain, c’est autant l’œuvre de Coppola que de Robert Evans.

Tout ça pour dire que le producteur est crucial dans l’industrie du cinéma : même sur un tout petit budget, il est impossible de ne pas avoir de pilote dans l’avion. Or le réalisateur est très mal placé (ou alors c’est un génie comme Stanley K.) pour créer et, en même temps contrôler la qualité de la création.

Quiconque aura tâté du tournage, même en amateur, me comprendra. Mon scénario est-il bon ? Ce dialogue sonne-t-il juste ? L’acteur joue-t-il faux ? La musique est-elle dans l’esprit ? Trop romantique ? Pas assez ? Cette scène est-elle indispensable, même si j’ai travaillé six mois dessus ? L’artiste est sans arrêt assailli par le doute, d’autant plus qu’il n’est pas seul, mais qu’il gère un orchestre : acteurs, décorateurs, chefs op’, scénaristes, ingénieurs du son… Tout cela coûte énormément d’argent, un argent qui n’est JAMAIS celui de l’auteur. Van Gogh peut peindre toute son œuvre en achetant lui-même sa peinture, en vendant une toile ici ou là. Ridley Scott (ou Jacques Rivette) ne peuvent créer sans l’argent réuni par le producteur.

Ce mythe, Hollywood a su l’exploiter. Un George Lucas cupide (mais en existe-t-il d’autres ?), retravailla son Star Wars, remonta des scènes*, refit les effets spéciaux, et revendit le tout comme une version « définitive ».

Vu l’argent amassé, cela donna quelques idées au frère ennemi de Lucas, Coppola lui-même, qui en profita pour massacrer son chef d’œuvre, Apocalypse Now, comme il est détaillé ici. Depuis, les versions longues refleurissent (Blade Runner étant à ce jour le seul exemple probant).

Ce qui nous amène aujourd’hui, ce sont vingt minutes de 2001 qui réapparaissent. En l’occurrence, ces 20 mn ont été coupées par Kubrick après les premières projections-tests, vu la mauvaise réaction du public. S’il existe une antithèse de l’artiste maudit, c’est bien Kubrick, qui a tout fait pour proposer une œuvre parfaite, et finie.

Car la vérité, dans cette affaire, c’est cela : une œuvre d’art, par définition, est complète. Quand elle est exposée au public, acheté par un riche mécène ou consommée par des teenagers en mangeant popcorn, c’est bien que l’artiste considère qu’elle est regardable, écoutable telle quelle. On n’imagine pas Gainsborough venant rajouter un petit nuage à son Mr and Mrs Andrews, Praxitèle réajuster le sein de son Aphrodite, ou Céline réécrire la fin du Voyage au Bout de la Nuit.

Non, ces director’s cut n’ont que des buts mercantiles : revendre quelque chose qui a déjà été vendu, et souvent dans le but de promouvoir un nouveau support : vous l’aviez en DVD, rachetez le Version Longue en Blu-Ray.

Rappelons le principe essentiel : nous ne sommes obligés à rien…

* Jusqu’à en altérer le sens. Ainsi Han Solo est un bad boy dans le Star Wars originel, qui abat sans sommation un consommateur de la cantina sur Tatooine. Dans la version remastered, il est en légitime défense…




mardi 4 janvier 2011


And the Winner is… Lady Gaga !!!
posté par Professor Ludovico

C’est la fin de l’année, le début d’une nouvelle, et c’est donc l’heure des bilans. Qui a percé cette année, qui s’est gaufré, bref, votre best of de l’année… Ces petites discussions de comptoir sont beaucoup moins futiles qu’il n’y paraît, beaucoup moins en tout cas, que les Oscars, les Césars, et la Palme d’Or des Alpes Maritimes réunis… Car en faisant votre bilan, votre Topten, votre Bottom Five (on y revient bientôt), c’est de votre cœur dont il s’agit : qu’est ce qui nous a ému, fait rire, ou profondément énervé… de vrais goûts en somme… Et il y a beaucoup plus de respect à avoir dans les goûts du public, qui plébiscite Bienvenue chez les Ch’tis, dans la rétrospective 2010 du Cercle (l’excellente émission de Beigbeder), ou dans les coups de cœur de Télérama, ou du Masque et la Plume… Parce que ce sont de vrais goûts, les goûts des gens, qui peuvent être discutables, mais qui n’en restent pas moins de véritables élans du coeur… L’opposé, donc des cérémonies professionnelles susnommés, où l’éclairagiste récompense le meilleur acteur dans un second rôle, et où le meilleur acteur est chargé de trouver la meilleure coutumière…

Donc voilà.

J’ai vu 30 films cette année, c’est peu. J’ai lu 42 livres, ce qui est beaucoup. Je me suis mis à lire des BD, aussi… J’ai vu 18 films à la télé, ce qui est énorme… L’effet Canal+, ou l’effet âge… J’ai vu plein de séries aussi, et ça, ça prend du temps…

Tout ça revient quand même annoncer un déclin du produit « cinéma en salle », de moins en moins moins attirant pour moi…

Mais surtout, quand je cherche très clairement à identifier ce qui m’a marquée cette année, c’est… Lady Gaga !

Rappelons le contexte : il y a quelques mois, dans mon bar favori, retentit une étrange mélodie… P-P-P-Poker face… De la dance classique, mais avec un petit truc en plus… Mais quand la Professorinette m’a poussé à regarder sur Youtube « Telephone », de madame Gaga (vous savez que vous êtes vieux quand ce sont vos enfants qui se mettent à vous conseiller des choses !), c’est là que j’ai compris. Lady Gaga, la nouvelle Madonna, mais aussi le futur du cinéma… Pour reprendre la belle formule de Libé, citant Bowie : « Lady Gaga a compris que les yeux étaient plus affamés que les oreilles… » Tout est dit.

Lady Gaga, ses textes, ses provocs, mais surtout ses clips, ont balayé toute la concurrence. Ce n’est que du clip, mais pour obtenir un tel déferlement, il fait être sacrement douée ! Tout en piquant à droite et à gauche (Madonna, Marilyn Manson), mais aussi dans tous les arts (tableaux de Hopper, Néons façon Las Vegas, expressionnisme allemand), le tout au service d’une musique qui n’a rien d’original, pire, dont les références sont plutôt cheap (Queen, Boney M, le disco…) mais qui est incroyablement efficace.

Lady Gaga est l’artiste total, comme d’autres avant elle (Bowie, bien sûr, mais aussi Gwen Stefani plus recemment), elle ne propose pas des chansons, mais un univers. Et Lady Gaga, ce n’est pas l’album de l’année (qui achete encore des albums ?), c’est l’événement de l’année. Si elle maintient ce niveau, Stefani Germanotta deviendra une grande artiste, mais sinon, elle aura révélé les futurs Fincher des dix prochaines années. La perfection pop de Telephone, ou le glamour glacé et lynchien de Paparazzi (Jonas Åkerlund), l’esthétique décadence de Alejandro (Steven Klein), voilà de quoi piocher à Hollywood pour les prochains blockbusters…

Mais Hollywood n’est-il pas mourant ? Ce sera l’objet d’une prochaine chronique…




vendredi 26 novembre 2010


Goncourt-Oscars, même combat
posté par Professor Ludovico

Pour la première fois de ma vie, je lis un Prix Goncourt. Peut-être parce que c’est Michel Houellebecq, et que j’ai tous ses livres sauf un. J’ai adoré Houellebecq, quand je l’ai découvert à ses débuts, avec Extension du Domaine de la Lutte et Les Particules Élémentaires. J’ai été déçu, puis énervé, par le systématisme porno de Plateforme… et je n’ai pas lu (ni vu) La Possibilité d’une Ile.

La Carte et le Territoire, pour sa part, est un livre distrayant, bien écrit, mais pas un chef d’œuvre. Pourtant, c’est lui qui a le Goncourt cette année. Ce qui me ramène à CineFast et qui valide ma théorie sur les prix – quels qu’ils soient -, ces autocélébrations professionnelles à qui l’on donne l’apparence de compétitions définitives.

On peut avoir son panthéon personnel (mon film préféré c’est Apocalypse Now…), un panthéon Critique (les films de l’année pour les Inrocks…) ou populaire (nos lecteurs ont voté, c’est Mes Amis, Mes Amours, Mes Emmerdes…) Mais l’idée qu’une bande de vieux croûtons (l’académie Goncourt), de starlettes (le « Jury » de Cannes) ou de techniciens et d’acteurs yankees (les Oscars) me disent qui est le meilleur livre, film, acteur, ou costumière de l’année me consterne.




vendredi 29 octobre 2010


Roman Polanski: Wanted and Desired
posté par Professor Ludovico

Décevant. On attendait plus du documentaire de Marina Zenovich sur l’ « affaire Polanski », le détournement de mineure qui força le réalisateur à fuir les USA pour éviter la prison. On s’ennuie dans ce doc, qui a un goût de trop peu.

Ce qui est bien rendu, par contre, c’est l’atmosphère de l’époque (1977), le déchaînement hollywoodien autour de l’affaire (Polanski, parce qu’il a réalisé Rosemary’s Baby, est accusé d’avoir lui-même tenu le couteau pour assassiner sa femme); l’entêtement bigot du Juge Rittenband, corrompu et chasseur de star, et la volonté, terrible, évidente, de Roman Polanski de profiter de la vie au milieu de tant de malheur.

C’est finalement ce que lui reprocheront les médias : ne pas se plier aux actes de contritions médiatiques, vouloir malgré tout faire la fête, lui, le veuf éternel de la petite fiancée de l’Amérique.

Polanski fuira une justice indigne, pour trouver en France un refuge artistique et une intelligentsia (un peu trop) complaisante à son égard. Ne mérite-t-il pas aujourd’hui un procès plus équitable, c’est une autre question… déjà traitée ici




mercredi 20 octobre 2010


Slumdog Millionnaire
posté par Professor Ludovico

Slumdog, c’est comme la pâte à crêpe : il faut laisser reposer un peu, vu la quantité de levure utilisée… Maintenant que la hype est passée, on peut donc regarder Slumdog Millionnaire.

Slumdog, c’est le prototype du film pour les gens qui ne vont pas beaucoup au cinéma ; le spectateur en ressort abasourdi, éreinté, par tant de nouveautés : cadrages étonnants, rythme dément, musique Bollywood, c’est sympa, ça change.

Mais voilà, vous l’avez compris, ce n’est pas un film pour CineFaster, parce que Danny Boyle, on le connaît depuis qu’il est tout petit. On avait beaucoup aimé son premier film, Petits Meurtres entre Amis, et adoré Trainspotting, évidement ! Mais on aurait du se méfier, parce que tous les défauts de Danny Boyle étaient dans Trainspotting ; le sens putassier de la hype, et l’esbroufe pour tout cinéma… Depuis, notre ami a enchaîné les daubes, sauf peut-être un Sunshine intéressant. Il sait tenir une caméra, on ne lui ôtera pas cela, mais il ne sait pas tenir un stylo.

Slumdog Millionnaire, c’est aussi l’équivalent cinématographique de la littérature édifiante du XIXème siècle : Sans Famille, Deux Ans de Vacances, et autres Mystères de Paris. Ici, c’est Les Mystères de Bombay, ou comment, par sa vie extraordinaire, un chien galeux des bidonvilles peut répondre à toutes les questions du Jean-Pierre Foucault local et gagner des millions. Une fable humaniste, qui ravira l’occidental complexé devant tant de misère qui sommeille en chacun de nous, mais qui laissera le cinéphile sur sa faim.




lundi 11 octobre 2010


Flying Padre, The Seafarers, The Day of the Fight
posté par Professor Ludovico

Grâce à TCM, on voit enfin les premiers courts métrages de Kubrick.

On n’en tirera rien, pour être franc, car rien n’indique dans ces débuts le grand formaliste que va devenir Kubrick. C’est bien filmé, sans plus, il y a quelques trouvailles visuelles, mais le reste est d’un conformisme effrayant. D’ailleurs, artiste, il ne le deviendra vraiment qu’avec Lolita, en adaptant un sujet sulfureux, et visuellement, avec 2001.

Pour le moment, Kubrick ne fait que des films d’entreprise, comme le consternant The Seafarers. Dans ce document de propagande sur le syndicat des marins américains, maquillé en documentaire, se glisse pourtant une perle : au milieu d’un plan édifiant sur la bibliothèque « où les marins peuvent se cultiver en attendant leur prochain embarquement », Kubrick filme consciencieusement un calendrier de camionneurs, avec jeune fille à forte poitrine : en pleine ambiance Mad Men, costard strics et répression sexuelle, ça pique les yeux. On se repasse le plan, mais non, c’est bien ça.

Pervers Stanley frappait pour la première fois.




jeudi 30 septembre 2010


RIP Tony Curtis
posté par Professor Ludovico

On n’est pas très nécro dans CineFast, d’abord parce qu’un grand artiste ne meurt jamais. Cette chronique voudrait-elle dire que Tony Curtis n’était pas un grand comédien ? En tout cas, il est clairement dans la deuxième division Hollywoodienne…

C’est lui-même qui le dit dans Certains l’Aiment Chaud… Et Marilyn, sa biographie : il considère, à raison, Jack Lemmon comme un comédien bien supérieur.

La filmographie de Curtis est à vrai dire bizarre, sans chef d’œuvre absolu (le concernant). Il l’explique aussi dans sa bio ; les acteurs ethniques n’avaient pas la cote à l’époque. Le pauvre Bernard Schwarz eut beaucoup de mal à se placer dans des rôles de séducteurs face aux WASP à la Montgomery Clift… Ce qui ne l’empêchera pas d’enregistrer un tableau de chasse conséquent : Billy Wilder (Certains l’Aiment Chaud), Stanley Kubrick (Spartacus), Blake Edwards, Richard Fleischer (L’Etrangleur de Boston, sûrement son meilleur rôle).

Mais il jouera également dans des nanars incroyables, dont l’ineffable Homme Homard Venu de Mars, que je me rappelle avoir vu à la grande époque du Festival Fantastique du Rex.

Mais en fait, Tony Curtis restera pour toujours le Danny Wilde d’Amicalement Vôtre, même si c’est basé sur un malentendu. C’est Bernard Roux, son doubleur, qui imprima en effet un humour que le personnage n’avait pas dans la VO des Persuaders.

Salut Danny, va jouer au base ball dans les rues de New York




mardi 14 septembre 2010


Fort Chabrol
posté par Professor Ludovico

Un mystérieux message MMS* me somme de faire une chronique sur Claude Chabrol.

Comme je suis un être craintif, je m’exécute : en fait, je ne sais pas quoi dire sur Claude Chabrol, le cinéaste ; si j’ai toujours trouvé le type sympa, ça ne fait pas forcément un grand artiste.

Ce qui reste dans ce cas, c’est la technique Perec :

– Je me souviens de La Décade Prodigieuse à la télévision, parce que j’étais fan d’Orson Welles. Le film m’avait beaucoup plu, mais j’étais jeune à l’époque… Hier, sur Europe1, Chabrol expliquait que c’était un film raté.

– Je me souviens de Que la Bête Meure, un film qui m’avait terrifié enfant, et qui est sûrement très bien (pas revu)

– Je me souviens de Violette Nozières, et c’est probablement là que je suis tombé amoureux d’Isabelle Huppert

– Je me souviens du Docteur Petiot, le seul que j’ai dû voir au cinéma, et qui est très mauvais.

Mais voilà, devenu adulte, cinéphile, CineFaster, le cinéma de Chabrol ne m’intéresse plus ; les notables de provinces qui baisouillent entre eux et se battent pour l’héritage de Mamie, mouais… J’ai peut être accompagné la Professore à Betty, mais je ne me rappelle de rien.

Ensuite, le côté Jem’enfoutiste de Chabrol – qui peut paraître éminemment sympathique comparé aux pamoisons de certains « Créâââteurs » autoproclamés – me pose toujours un peu problème.

Chabrol faisait plein de films, sachant qu’un paquet était mauvais, et ça le faisait plutôt marrer… J’ai du mal à comprendre qu’on puisse se vanter de ses échecs… Pour tout dire, je trouve ça bizarre, pour ne pas dire suspect…

* « Alerte SFR Info : Mort du réalisateur Claude Chabrol à l’âge de 80 ans. A toi cinefast !!! »




lundi 19 juillet 2010


Mais Où Est Donc Passé la Septième Compagnie ?
posté par Professor Ludovico

L’été, c’est redif’ à tout va, et c’est du lourd cette année : Le Chanteur de Mexico (1957), Le Gendarme de St Tropez (1964), et Mais Où Est Donc Passé la Septième Compagnie ? (1973)

Ce dernier tient une place particulière dans la filmographie du Professore ; il fait partie des rares films que j’ai vus au cinéma en étant enfant, et j’en garde d’excellents souvenirs, dont des rigolades ininterrompues avec ma mère. En outre, ce film (et ses suites) remportèrent d’énormes succès à l’époque (4 millions de spectateurs, par exemple, pour le premier opus).

C’est donc se replonger à la source que de les regarder, 37 ans après, dans l’espoir de retrouver quelques scènes cultes : « J’ai glissé chef » et autres « Le fil rouge sur le bouton rouge »*…

Mais malheureusement, s’il y a bien quelque chose qui subit vraiment l’outrage du temps, c’est l’humour. Certes, on n’est pas forcé de s’attendre à Citizen Kane, mais là, c’est plutôt Le Désert des Tartares.

Pendant une heure – montre en main – pas de gag ! Rien. Et même, plutôt, du drame. Une patrouille – pas fut-fut’ – perdue dans un cimetière. Une compagnie (la 7ème, donc), prisonnière des allemands. Pas de gag, mais plutôt le blues, version « drôle de guerre ».

Et puis les premiers gags arrivent, et là, c’est le drame ! On voit bien le positionnement des gags, là où on devrait rire, mais on ne rit pas. Chaussettes trouées, mimiques de Jean Lefevbre, allemands ridiculisés, les zygomatiques restent coincés.

A la fin du film, on aura ri deux ou trois fois. Avec l’impression troublante d’avoir visité le Jurassic Park de l’humour français.

*en fait dans un sequel : On a retrouvé la Septième Compagnie, ou La Septième Compagnie au clair de Lune.




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