[ A votre VOD ]

Commentaires et/ou Conseils d’achat de DVD – Peut dégénérer en étude de fond d’un auteur



vendredi 10 mai 2013


Iron Sky
posté par Professor Ludovico

Voilà un genre qui intéresse peu le Professore – la série Z – mais qui prolifère aujourd’hui via le direct to video. Un film sort ici du lot, grâce à sa thématique grindhouse, et une bande annonce d’enfer, légèrement survendeuse, qui a incité le Professore à donner immédiatement 4,99€ à myTF1 pour visionner enfin Iron Sky, en HD VOST.

Le pitch est effectivement extraordinaire : la présidente des Etats Unis (on aura reconnu Sarah Palin) envoie un noir sur la Lune pour faciliter sa réélection : « A Black on the Moon : Yes She Can« . Mais notre héros, James Washington (sic) découvre le terrible secret qui se cache derrière la dark side of the moon : pas Syd Barrett (qu’on entend sur l’album du même nom), pas un engin extraterrestre (Transformers), pas une mission spatiale restée secrète (Apollo 18), non, non, une base nazie, bien sûr ! Réfugiés depuis 1945, les astronautes d’Hitler exploitent une mine d’Helium3, le carburant ultime, dans le but de lancer leur vaisseau ultime, le Götterdämmerung, pour reconquérir la terre et y apporter enfin paix, prospérité et Lebensraum. Difficile, on en conviendra, de résister à un tel pitch, même si à l’évidence, Iron Sky est sous-casté, sous-filmé, sous-scénarisé : une vrai série Z donc.

Mais quand même. On se régale des situations gagesques, des parodies qui traversent chaque scène d’Iron Sky. Tout y passe : de la conseillère media de la Présidente qui singe Hitler dans la cultissime scène de la Chute « Que toutes les personnes qui ne dirigent pas un département quittent la pièce !! « , à la jeune nazie qui ignore tout du vrai Hitler (elle n’a vu que la version courte du Dictateur), de Star Wars à Star Trek, d’Apollo 13 à Armageddon, mais aussi Einstein, Dr Folamour, Wagner (la BO concoctée par Laibach sample allègrement Siegfried)… Sans oublier tous les clichés de la Blaxploitation, avec son héros black aidée d’une sidekick en porte jarretelles, jeune et blonde, nazie mais sympa quand même…

On passe un excellent moment, le popcorn dans une main, et le coca dans l’autre…




lundi 15 avril 2013


A Double Tranchant
posté par Professor Ludovico

Jagged Edge fait partie de ces mignardises eighties qui ont bâti la carrière cinéphilique du Professore. Dans sa base de données – avec tableaux croisés dynamiques – nous apprenons que le Professore Ludovico a vu déjà quatre fois Jagged Edge (la plupart du temps en VO), cinq si on compte ce soir, sur HD1, en VF évidemment. Un signe qui ne trompe pas : A Double Tranchant fait partie du panthéon secret du Professore

Tout aussi évidemment, A Double Tranchant semblera bien daté à celui qui le découvre aujourd’hui : moyens miteux (3 décors, et pas le moindre hélico en vue), performances d’acteurs légèrement surjouées (Glenn Close), et ficelles de scénario aisément décelables.

Facile à dire aujourd’hui, car à l’époque, Jagged Edge secouait des salles entières, vous collait au siège dès le meurtre introductif, vous faisait pleurer pendant le procès, vous scotchait dans son épilogue. En fait, A Double Tranchant fut le modèle d’une ribambelle de films à venir, meurtre shocker, film de procès, et film à twist. Le tout sous la houlette d’un réalisateur prometteur, Richard Marquand (Le Retour du Jedi), qui va malheureusement mourir deux ans plus tard, mais surtout du scénariste-star de l’époque, Joe Eszterhas (Flashdance, La Main Droite du Diable, Music Box, Basic Instinct, Sliver, Showgirls)

Le pitch est basique sur le papier : Paige Forrester a été sauvagement assassinée dans sa maison, visiblement par un détraqué sexuel. Mais Thomas Krasny (Peter Coyote), l’ambitieux procureur de San Francisco est convaincu que c’est le mari, Jack Forrester (Jeff Bridges), qui a déguisé ce meurtre en crime sexuel, pour – dans la plus pure « Tradition Colombo » – hériter de la fortune de sa femme.

Teddy Barnes (Glenn Close), l’ancienne collaboratrice du procureur Krasny, accepte de prendre sa défense, d’abord parce qu’elle convaincue de son innocence, mais aussi parce qu’un vieux contentieux l’oppose à son ancien chef. Elle est aidé par un vieux privé hardboiled joué par Robert Loggia (le Frank de Scarface).

Une fois le procès lancé, tout ce beau monde enlève les gants, et les deux parties se rendent coup pour coup. Témoins surprise, contre-interrogatoire musclé, révélations troubles sur la victime, nouvelle pistes, tout l’attirail du film de procès est convoqué… Peu à peu Glenn Close tombe amoureuse de son client, et perd pied, de plus en plus investie émotionnellement, et de moins en moins professionnellement… ces deux intrigues progressent de concert, jusqu’au dénouement final.

A la revoyure, le film de n’est pas devenu un classique comme La Fièvre au Corps, (beaucoup mieux filmé, beaucoup mieux joué) mais reste le parangon du film de procès, aussi codifié qu’un film de sous-marin : « Motion denied ! », « Overruled ! », « The witness is yours » et autres « Puis-je vous voir quelques minutes dans mon bureau ? Je ne tolérerais plus aucun écart dans ce procès !! » On y retrouve l’Avocat Acharné, le Procureur Retors et le Vieux Juge Très Sage, des archétypes qui feront florès dans les films de procès des années 90 (Suspect Dangereux, Des Hommes d’Honneur, Peur Primale, Meurtre à Alcatraz, Dead Man Walking, Philadelphia, Le Mystère von Bülow).

A Double Tranchant n’a pas inventé le genre, mais il l’a canonisé.




samedi 30 mars 2013


Apollo 13
posté par Professor Ludovico

Que reste-t-il d’un film ? D’une œuvre en général ? Le temps est un merveilleux tamis pour trier les chefs d’œuvre de la hype du moment, ou, sans être aussi sarcastique, du coup de cœur irraisonné.

Ce soir, on checke avec le professorino Apollo 13, le film de Monsieur Ron Howard, avec Monsieur Tom Hanks et une pelletée d’acteurs extraordinaires : Monsieur Kevin Bacon (Footloose, X-Men : Le Commencement) Monsieur Bill Paxton (Titanic) Monsieur Gary Sinise (Les Experts : Manhattan), et, évidemment, Monsieur Ed « Failure is NOT an option » Harris.

Le film est bon, bien sûr, si bon qu’il créera la matrice de la série De la Terre à la Lune : l’héroïsme de la NASA confronté au déclin médiatique de la conquête spatiale, la famille mise à mal, et évidemment, la nostalgies sixties. Tout cela fonctionne au petit poil, comme une Saturn V bien huilée.

Mais ce qui emporte le tout, c’est simplement la dernière scène, celle du retour de la capsule dans l’atmosphère. Ron Howard, arrive, en une dizaine de minutes, à faire oublier que nous savons déjà tout de ce happy ending. Les astronautes d’Apollo 13 n’ont pas péri dans la réalité, ils ne vont pas mourir ici. Pourtant, Howard réussi a créer un faux suspens autour de ces trois minutes fatidiques, ces trois minutes de silence radio, qui, s’ils se poursuivent au-delà, signifient la destruction de la capsule.

Howard est certes un bon technicien ; il a mis cet enjeu très tôt dans le film, dès l’accident : « Le bouclier thermique va-t-il résister ? » Il l’évoque à nouveau, à deux ou trois reprises, façon d’amener progressivement à la conscience du spectateur qu’il y a peut-être un problème de ce côté-là.

Mais surtout, Howard et ses acteurs créent dans Apollo 13 des personnages exceptionnels, profondément humains, avec leurs qualités et leurs défauts. Hanks-Lovell, capitaine courageux, Bacon-Swigert le seducteur parano, Paxton-Haise le bon camarade fragile. Kathleen Quinlan* fait une Marilyn Lovell, forte mais angoissée, qui vient renforcer ce canevas dramaturgique.

Mais c’est surtout Ed Harris* qui emporte la mise, pourtant dans un second rôle, plutôt discret au début du film : le Directeur de Mission de la NASA, Gene Kranz. Harris impose pendant tout le film un personnage bourru, autoritaire, mais soucieux avant tout du retour de trois hommes coincés dans quelques centimètres cube de métal au fin fond de l’éther intersidéral.

C’est quand les communications reviennent, après 4 minutes d’insoutenable suspens, et qu’Ed Harris consent enfin à s’asseoir sur sa chaise, les yeux embués de larmes, qu’Howard colle justement le spectateur à son siège, appliquant ainsi la règle du transfert, qui a pour but de maximiser l’émotion en mettant le spectateur dans la même situation que le personnage à l’écran.

Dans cette scène, d’une simplicité extrême, Howard a tout simplement transformé un biopic quelconque en classique instantané.

* Ces deux acteurs seront « récompensés » par deux nominations à l’Oscar du meilleur second rôle




mardi 26 mars 2013


Une Pure Affaire
posté par Professor Ludovico

Accumuler les clichés ne fait pas un film. C’est la leçon d’Une Pure Affaire, un film malin, trop malin. Si son histoire est bonne (que feriez vous si vous trouviez un kilo de cocaïne ?), son traitement est raté, en grande partie parce que par Alexandre Coffre hésite en permanence entre le drame social et la comédie de mœurs. Il faut respecter le genre, comme dirait le Professore.

Mais comme Coffre est malin, qu’il filme très bien, que sa musique est jolie, et qu’il a de bons interprètes (Pascale Arbillot, pour l’épouse, Laurent Lafitte, pour le collègue odieux), il se croit tout permis. On imagine les conversations avec le scénariste, c’est-à-dire lui-même :

– « A ce moment-là, on passe à l’acte 2 ; le spectateur doit comprendre le débat moral ; est ce vraiment bien de vendre de la drogue ? Comment illustrer cela mon petit Coffre ?

– Et bien Alexandre, si on mettait ça dans la bouche de l’ado ? Genre renversement des valeurs, les jeunes qui donnent des leçons aux vieux ?

– Pas mal, ça, mon petit Coffre ! Effet comique garanti, et on sent bien le changement d’acte ! Écris-moi ça vite fait coco ! »

Qu’on ne se méprenne pas : ce genre de réflexion existe est indispensable sur n’importe quel film. Ce qu’on reproche à Une Pure Affaire, c’est de s’arrêter là, à ne pas peaufiner son ouvrage, à ne pas travailler son sujet, à se reposer entièrement sur les dialogues, ce qui rend le film peu subtil.

Deuxième fausse bonne idée : François Damiens. Autant le comédien est drôle, autant il peut sûrement, un jour, être utilisé dans un drame, autant là il est faiblard, toujours à mi-chemin entre Les Caméras Planquées et le juriste émouvant qu’il devrait être.

Le symbole en fait, de ce film entre deux chaises qu’est Une Pure Affaire.

PS On ajoutera – une fois de plus – que le monde de l’entreprise est traité dans Une Pure Affaire de façon parfaitement caricaturale, une constante dans le cinéma français.




mardi 26 février 2013


Anonymous
posté par Professor Ludovico

C’est la surprise de l’année dernière : un film intelligent sur Shakespeare, réalisé par… Roland Emmerich. Oui, l’artiste de 2012, l’esthète de Independance Day, le fin dialoguiste du Jour d’Après.

Un film sur Shakespeare, ou sur l’escroquerie ? Car on ne sait pas grand chose du Barde Immortel, si ce n’est des choses très contradictoires. Issu d’une famille de gantiers, il est devenu le poète et le dramaturge le plus respecté au monde. Il y a peu de portraits de lui, et ses œuvres ont été publiées à titre posthume. Comment, issu de la bourgeoisie, un simple acteur aurait pu en savoir autant sur l’histoire anglaise (Henry V, Richard III), la mythologie antique (Songe d’une nuit d’été), ou l’Italie (Le Marchand de Venise, Romeo et juliette) ?

Anonymous illustre une de ces thèses : Shakespeare n’aurait été que le prête-nom d’un grand noble, à qui l’écriture, la poésie, le théâtre, étaient interdits, passions inavouables dans l’Angleterre très puritaine d’Elisabeth Ière.

Cet argument, Emmerich le traite tout en finesse, grâce probablement à un excellent scénario original de John Orloff (Band of Brothers). Plutôt que de se focaliser sur le comte écrivain (formidable Rhys Ifans en Edward de Vere), ou sur Shakespeare (présenté de manière un peu trop caricaturale), il se focalise sur l’intermédiaire ; Ben Johnson, un autre dramaturge, qui a vraiment existé, et écrit notamment Volpone. Et c’est lui, l’idiot, qui refuse le pacte faustien proposé par le comte de Vere, car il espère bien faire carrière, et faire percer son œuvre. L’acteur Will Shakespeare n’aura pas ces précautions, il endossera le rôle avec talent, pour les cinq siècles à venir.

Entrelaçant finement la situation politique de l’époque (la succession à venir d’Elisabeth, ses mythiques bâtards), et le flashback amoureux entre la Reine Vierge et un noble de la cour, Anonymous joue sa partition à merveille, même si elle est parfois difficile à suivre…

Un seul reproche, l’image, trop travaillée à la palette graphique, qui tire une peu le film vers le bas. Mais tant pis, laissons nous entraîner par ces textes magnifiques qui résonnent encore à nos oreilles ; peut importe qui en est le véritable auteur !




lundi 25 février 2013


Oh My God !
posté par Professor Ludovico

Qui ira dire à mademoiselle Tanya Wexler qu’elle filme au XXIème siècle ? Pire, qu’elle y vit ?

Sur un sujet rigolo (l’invention du vibromasseur dans la prude Angleterre victorienne*), Tanya Wexler – qui vient pourtant du cinéma indépendant – n’a en stock qu’une comédie fadasse à proposer, avec des dialogues que ridiculiserait ceux de My Fair Lady (1964).

Oh My God est mal joué, à commencer par ma chouchoute (Maggie Gyllenhaal), qui campe une suffragette hystérique. Et l’hystérie, c’est bien ce dont on l’accuse (le film s’appelle Hysteria en VO). Franchement, on serait plutôt d’accord. Idem pour mettre ce gandin de Hugh Dancy, bien pâle dans une comédie qui devrait être un peut hot.

Nous aussi, après 95 mn de ce régime basse tension : il est grand temps de changer les piles.

* based on a true story, évidemment




mercredi 20 février 2013


Il Était Une Fois Dans l’Ouest
posté par Professor Ludovico

Croyez-le ou non : le Professore n’avait jamais vu de Western Spaghetti, malgré ses origines (la famille Ludovico est évidemment originaire de la campagne florentine, vers Sant’Andrea in Percussina), malgré sa génération, gavée de Sergio Leone, malgré la musique d’Ennio Morricone, malgré Claudia Cardinale… Et malgré le cadeau de Notre Agent au Kremlin : le DVD de Il Était Une Fois Dans l’Ouest attendait patiemment dans sa boîte le bon moment…

Jusqu’à ce jour. Maintenant, j’ai vu Il Était Une Fois Dans l’Ouest. Et ce ne fut pas facile. La première partie laisse la drôle d’impression de regarder un Tarantino, quarante ans plus tôt : perfection stylistique, dialogues ciselés, acteurs hiératiques (trop !), mais narration pas claire et fond inexistant.

Heureusement, l’action se déploie petit à petit, et on découvre le secret de McBain, le mari malheureux de Claudia Cardinale, qui devait, au passage, être la plus belle femme du monde à l’époque. On accepte alors plus facilement les incohérences du scénario (Morton, le semi paralytique, rejoignant miraculeusement Frank, alors qu’il était le prisonnier de Bronson et Robards quelques minutes avant).

Si Leone a les mêmes défauts que Tarantino (c’est à dire une perfection dans le réalisme, oxymoré au ridicule de certaines situations), il réussit en revanche à créer des personnages de chair et de sang. Cheyenne, Jill et Harmonica fournissant un triangle amoureux improbable, mais magique.

On reste scotché devant la perfection et le gigantisme des décors, le cadrage (chaque plan est sublime), les dialogues au couteau de Bertolucci et Argento, et la musique, devenue iconique (qui finit même par cannibaliser le film)…

On tombe amoureux de Claudia Cardinale, veuve courage, à qui Robards adressera ce compliment magnifique*.

La fin, belle et amère, entraîne le film du côté du chef d’œuvre.

* « You can’t imagine how happy it makes a man to see a woman like you. »




mercredi 13 février 2013


Eternal Sunshine of the Spotless Mind
posté par Professor Ludovico

How happy is the blameless vestal’s lot!
The world forgetting, by the world forgot
Eternal sunshine of the spotless mind!
Each prayer accepted, and each wish resigned

Soleil éternel d’un esprit sans tache, pour les vestales irréprochables ? Le message du film de Michel Gondry est pourtant d’affirmer le contraire du très beau poème d’Alexander Pope : non, il n’y a pas de soleil éternel, ni d’âme sans tache, que l’on soit irréprochable ou pas. Et le coup de génie, c’est d’en faire un film léger, drôle, sympa, et émouvant, qui dépoussière au passage la comédie romantique.

L’argument est simple : que se passerait-il si nous pouvions effacer les gens qui nous déplaisent de notre mémoire ? Et en particulier, les histoires d’amour ratées ?

C’est ce que décide Joel Barish, impeccablement joué par Jim Carrey. Joel veut se débarrasser de tous ses souvenirs de Clementine (Kate Winslet), amour fantasque aux cheveux mandarines : la belle histoire d’amour a tourné au couple aigri. S’en débarrasser comme l’on débarrasse son bureau en changeant de job : toute une vie dans un carton et hop, poubelle ! L’image sera réutilisée plus tard.

Mais rien n’est simple dans la vie, et cet « effaçage » va tourner à la catastrophe, et démontrer l’inanité de la proposition.

Dans ce film-cerveau, Michel Gondry est à l’aise comme un poisson dans l’eau. Il suffit de comparer avec ce que Spike Jonze avait fait du même matériau : Dans la peau de John Malkovich (fourni par le même scénariste Charlie Kaufman). Autant Jonze avait accouché – selon la belle formule de Philippe de Winterfell – d’un film « avec un cerveau, mais pas de cœur », autant Eternal Sunshine of the Spotless Mind montre ses muscles. Un film de cœur tout autant que de cerveau.

D’abord, parce que c’est une vraie love story, entre deux déficients de l’amour, un Barish autiste, et une Clementine virevoltante.

Ensuite, parce que l’histoire est magnifiée par un message, un vrai : nous ne sommes pas des êtres parfaits, et nous n’avons pas vocation à le devenir. Aucune machine ne peut enlever les taches de nos souvenirs malodorants, de nos erreurs, de nos fautes. Nous ne pouvons pas réécrire nos histoires Une idée anti-américaine s’il en est, au pays de la « seconde chance ».

Enfin, parce que ce message est sublimé par le génie visuel et graphique de Michel Gondry. Sa narration explosée supprime tous les temps morts, et coupe au sein d’une scène tout ce qui est inutile. Ce pourrait être qu’un délire esthétique de plus, dans un monde où le montage est un art à la portée du moindre utilisateur de Mac. Mais Gondry est un vrai cinéaste, et sa mise en scène déconstructiviste sert parfaitement le propos délirant du film.

C’est d’autant plus fort que ses effets spéciaux, fort coûteux au demeurant, sont utilisés avec beaucoup de discrétion : une couverture de livre qui s’efface par ci, une maison qui s’écroule par là, dans l’obscurité d’un arrière-plan.

A aucun moment, Gondry ne fait étalage de sa virtuosité ; il conserve même, grâce à son intrigue secondaire et ses personnages annexes (Kirsten Dunst, Mark Ruffalo, Elijah Wood, Tom Wilkinson), une sorte d’humour foutraque, utile contrepoint de la tragédie ambiante.

On comprend mieux pourquoi on vient de confier les manettes de L’Ecume des Jours : qui d’autre que lui peut adapter le délire poétique de Boris Vian ?

Après Soyez Sympas, Rembobinez, Gondry affirme à nouveau son amour du cinéma. Le cinéma, c’est la vie.

Effacer ses souvenirs, c’est effacer le cinéma. Mais rien n’effacera Eternal, qui porte si bien son nom, finalement.




jeudi 31 janvier 2013


The Rock
posté par Professor Ludovico

En 1996,  The Rock signe l’aboutissement du film « High Concept » mis en place par le duo  de producteurs Simpson/Bruckheimer ; une aventure des eighties à découvrir dans Box Office, le passionnant livre de Charles Fleming consacré à Don Simpson.

Or ce film, c’est aussi le dernier : la même année, Don Simpson meurt dans ses toilettes, une bio d’Oliver Stone à la main. Incident cardiaque, dû à l’abus de médicaments et de drogues. Simpson ne verra pas Armageddon, futur film de leur poulain Michael Bay. Or, The Rock n’est que le brouillon d’Armageddon, en alignant les mêmes thématiques, et les mêmes figures de style. Démonstration.

Le parcours du héros

The Rock et Armageddon, c’est – malgré les apparences – la même histoire, le même Parcours du Héros Simpsono-Bruckheimerien. Deux types ordinaires, deux real McCoys sauvent la planète, en combattant à la fois l’ennemi intérieur (qui n’en est pas vraiment un) et l’Etat Tyran  (qui nous a vraiment mis dans le pétrin).

Dans Armageddon, c’est le duo Willis/Affleck, binôme antique Vieux Con/Jeune Con, qui sauve la planète, aidé par une joyeuse bande de Village People issue des recoins de l’Amérique trash. Dans The Rock, ce binôme est déjà là : Nicolas Cage débute sa fructueuse coopération avec les S&B dans le rôle de Stanley Goodspeed (« Bon vent » en anglais (1)), un ingénieur spécialisé dans les armes bactériologiques. Sean Connery est John Patrick Mason, un ancien détenu d’Alcatraz, évadé multirécidiviste. Les voilà obligés de faire équipe pour empêcher un général renégat, Hummel, (Ed Harris, en beauté !), de bombarder San Francisco, pour (sic !), restaurer l’honneur perdu des centaines de Marines morts au combat dans des missions secrètes. Pour cela, le duo Mason/Goodspeed doit se rendre sur The Rock, qui n’est pas un astéroïde tueur mais bien la prison d’Alcatraz, dans la baie de San Francisco.

L’Etat Tyran, l’Etat Menteur

Constante américaine, constante républicaine, constante simpsono-bruckheimerienne : depuis la Révolution de 1776, les américains semblent vivre dans l’angoisse du retour de la tyrannie, sous la férule d’un ennemi extérieur (les british, les communistes, les extraterrestres), ou intérieur (l’administration fédérale, le FBI, Washington) (2). Un propos parfaitement illustré par X-Files, 24 ou Homeland.

Mais chez Simpson/Bruckheimer, l’ennemi extérieur n’existe pas. Les Russes d’Armageddon sont nos amis. Les Russes d’USS Alabama sont nos amis, aussi, à part quelques exaltés, vite réduits au silence par les troupes loyalistes. Il y a bien une menace extérieure dans Top Gun (des Lybiens), mais le véritable ennemi de Maverick, c’est lui-même. La constante de Simpson/Bruckheimer, c’est bien la tyrannie intérieure, le risque d’un état centralisateur, omnipotent, manipulateur, qui commande tous les espaces de nos vies. L’état est une menace ; l’état, c’est LA menace.

C’est précisément l’argument de The Rock : le Général Hummel prend Alcatraz, ses 80 touristes, et la ville de San Francisco en otage pour extorquer au gouvernement 100M$ : une récompense pour les familles des soldats morts en opération secrète, sans sépulture. On n’a rien dit aux familles : premier mensonge. Cet argent, Hummel veut qu’il provienne des trafics d’armes de la CIA, c’est à dire l’Irangate (vente d’armes à l’Iran pour financer les Contras nicaraguayens). Deuxième mensonge.

Pour cela on fait appel à Mason, un type qui a passé trente ans à Alcatraz, parce qu’il est l’agent secret britannique qui a volé… les dossiers secrets de Hoover ! « This man knows our most intimate secrets from the last half century! The alien landing at Roswell, the truth behind the J.F.K. assassination. » Troisième, quatrième, cinquième mensonge !!! L’état nous ment, et il nous ment depuis toujours ! Kennedy, Zone 51, Irangate.

Dans cette introduction, Bay a posé le dilemme : même si ses méthodes sont contestables, Hummel met le doigt où ça fait mal, sur l’état manipulateur, qui surveille les citoyens, bafoue leurs libertés individuelles, et qui – terrible péché – nous ment. Comme dans Armageddon, Ennemi d’Etat, USS Alabama, ou Déjà Vu.

Cela permet de justifier – au passage – le port d’arme, autre obsession redneck. Chaque citoyen devant être capable, comme les Minutemen de 1776, de se retrouver armes à la main pour casser de l’Habit Rouge. C’est traité ici au travers d’une blague : le gardien d’Alcatraz n’est pas autorisé à porter une arme (comme s’il pouvait faire quelque chose contre cinquante marines surentrainés !) Une mama noire, touriste otage, se moque de lui : « Oh you’re not allowed to carry a gun? I got a goddamned gun! If I’d’a known this was gonna happen, I’d’a brought my mother-fuckin’ gun! » Si on avait armé les citoyens, tout cela ne serait pas arrivé ; heureusement, deux citoyens lambda vont prendre les choses en main.

Le Président des Etats-Unis, créature luciférienne

Si les démocrates – et donc Hollywood en général – magnifient souvent la fonction (A La Maison Blanche, Président d’un Jour, Deep Impact, 2012…), c’est une antienne du cinéma « républicain », que d’en faire la critique. Avec une autre illustration de la tyrannie : l’imagerie présidentielle.

Dans Armageddon, POTUS (3) donne l’ordre de faire sauter l’astéroïde et sacrifie ainsi Bruce Willis. Idem dans The Rock : le Président ne croit plus en Goospeed et Mason, il envoie donc ses avions bombarder le rocher d’Alcatraz, alors que nos héros sont justement sur le point de stopper Hummel et ses Marines terroristes.

Manque de confiance dans l’héroïsme du Citoyen lambda ? Usage inconsidéré de la force brute ? Décisions absurdes, prises dans le brouillard ? Cette critique de la fonction présidentielle est déjà développés dans l’USS Alabama de Tony Scott, où des procédures foireuses, sans tête, rédigée en haut lieu sans le pragmatisme du terrain manquent de mener à l’apocalypse nucléaire, c’est à dire : l’Armageddon.

Comment mieux illustrer ce gouvernement « sans tête » ? En évitant de le filmer. Dans toutes ces oeuvres, on ne voit rien du Président des Etats-Unis. Invisible dans USS Alabama, simple regard bleu-vert dans The Rock, nimbé d’une sorte de vapeur (le diable ? l’indécision ?), et carrément dans l’obscurité du Bureau Ovale dans Armageddon, tel Méphistophélès dans les ténèbres, force immatérielle possédé de noirs desseins.

Les soldats perdus de l’extrême droite

Les extrémistes de droite sont des personnages récurrents dans l’univers Simpson/Bruckheimer. Provocation Sudiste et républicaine (4) vers un Hollywood Nordiste, bien-pensant et démocrate ? Pas seulement. Les personnages très à droite de leurs films sont toujours nuancés et un perpétuel mouvement de balancier vise à les mettre en perspective. D’abord de manière très négative, puis sensiblement positive, jusqu’au point où ces films finissent irrémédiablement par sonner comme un plaidoyer avec circonstances atténuantes. Un processus tout à fait à l’œuvre dans Le Plus Beau des Combats, mélo sur le foot US, sorti en 2000. Le facho n’est pas celui qu’on croit : l’entraineur sudiste a les idées plus ouvertes qu’on ne le suppose de prime abord, et le vrai facho (sur le terrain, du moins), c’est Denzel Washington, le coach noir imposé au premier. A la fin, ce mouvement de balancier aura « positivé » les deux personnages, qui deviendront amis, comme dans la vraie vie.

Dans The Rock, Michael Bay poursuit ce même but : Hummel est d’abord présenté comme un personnage sombre, terrifiant et sans pitié : il fait tuer des dizaines de soldats pour s’emparer des munitions. Mason – tout à son rôle de sidekick british – moque l’absurdité de la démarche (et au passage, du scénario !) : « I don’t quite see how you cherish the memory of the dead by killing another million. And, this is not combat, it’s an act of lunacy, General Sir. Personally, I think you’re a fucking idiot. » Cette autodérision scénaristique est une indication du caractère comique, autoparodique, de The Rock.

Mais ensuite, Hummel révèle une grande compassion pour tous les soldats, amis ou ennemis, et un grand sens de l’honneur (5). Dans un mexican standoff (6) d’exception, les Navy Seals (commandés par Anderson, un officier ayant servi sous les ordres du Général) se font piéger dans les douches d’Alcatraz, ce Fort Alamo du pauvre. Ils refusent de se rendre, et se font abattre jusqu’au dernier.

Hummel, consterné par un massacre qu’il a tenté d’éviter, montre alors toute son humanité (au mépris de tout réalisme scénaristique !) Hummel est certes un facho, mais 1) il a des raisons valables (le message politique du film, voir plus haut), 2) il peut se montrer humain. A la fin du film, Hummel déviera même un missile avant sa chute fatale sur San Francisco. « Me prenez-vous pour un dément ? Je n’allais pas tuer des milliers de gens !! » : Hummel admet sa défaite, et demande à ses hommes de se rendre. Mais certains ne sont pas aussi nobles : « I want my fucking money !!! » Ce sont eux, les véritables traîtres. Ils n’étaient là que pour l’argent, pas pour l’honneur. CQFD.

La Loi du Talion

« L’Europe est baignée dans le culture du Nouveau Testament (égalité, charité, pardon), tandis les Etats-Unis sont dans le culte primitif de l’Ancien Testament (Dix Commandements, Loi du Talion) » Si je me permets de citer la théorie du FrameKeeper, c’est que c’est une constante du cinéma US, qui irrigue tout aussi bien le film d’action (La Loi du Talion) que la comédie (happy ending sur les valeurs familiales). The Rock, mi-film d’action, mi-comédie, possède évidemment les deux.

Quand sonne l’heure du jugement, séparant le bon grain de l’ivraie, Hummel « l’Homme d’Honneur » meurt dans les bras de Goodspeed, qui a tenté de le sauver d’un deuxième mexican standoff. Comme un châtiment divin, il répond au premier : « Qui vit par l’épée périra par l’épée ! » Les autres terroristes subissent également la Loi du Talion, symboliquement punis en fonction des crimes commis : empalé par le missile qu’il allait lancer, ou avalant la munition bactériologique qu’il allait répandre sur San Francisco.

La rédemption des pères

Si les femmes sont rigoureusement absentes de The Rock, hormis les quelques apparitions habituelles (et minuscules) de la Fille ou de l’Epouse/Mère (7), c’est que le thème de la famille, et particulièrement des défaillance paternelles, est central.  En mineur dans The Rock, et en vrai thème dans Armageddon, les pères sont à la ramasse à Alcatraz.

Mason a passé sa vie à tenter de s’évader (dans tous les sens du terme) et n’a jamais vu sa fille. Nick Cage est un adulescent, qui tripatouille sa guitare et commande via Fed-Ex des vinyls des Beatles ; il ne veut pas d’enfant. Pas de bol, sa compagne est enceinte.

Voilà donc nos deux personnages principaux confrontés aux affres de la maturité. C’est l’objet d’une scène, lourde de sens, au sommet de San Francisco, dans le jardin du Musée des Beaux Arts (le bâtiment s’appelle aussi Legion of Honor !) Au milieu de colonnes grecques, de l’Athena moderne, nos deux mâles gagnent en sagesse : Mason promet à sa fille de revenir, en faisant un mea culpa retentissant, et Goodspeed lui sauve la mise (en faisant croire qu’il est « en mission », et pas évadé de nouveau)…

Même cause, même effet dans Armageddon. Bruce Willis n’a pas été un bon père pour Liv Tyler : sa rédemption finale sera de « confier » sa fille à Ben Affleck. Will Paxton est divorcé : il retrouvera épouse et enfant. Steve Buscemi est un obsédé sexuel : il voudra un enfant, après ses exploits interstellaires. La morale est sauve : tout désordre, même après la pire catastrophe humaine possible (l’armageddon !) doit retourner à l’ordre moral, social et familial, dans la plus pure tradition puritaine US.

Le Rookie/L’Homme d’Expérience

Etait-ce une allégorie de leur propre association ? Ou le signe de brûlures plus intimes ? Les deux producteurs ont multiplié les duos de mâles dans leur cinématographie : 48 heures, Le Flic de Beverly Hills, Bad Boys, USS Alabama, Jours de Tonnerre, jusqu’à ce duo de père et fils virtuels.

Mason, le Père, a tout raté : il multiplie les conseils à Goodspeed, son « Fils », lui-même père en devenir : « Losers always whine about their best. Winners go home and fuck the prom queen ! » ; « I’m fed up saving your ass. I’m amazed you ever got past puberty. » ; « I’m sure all this will make a great bed time story to tell your kid. »

Selon les canons de la comédie américaine, ces personnages ne sont que deux faces interchangeables, que l’on réconcilie à la fin. Goodspeed devient courageux et bagarreur, Mason devient sage et plein d’honneur. Le coup de génie étant d’avoir inversé les rôles au début. On croit que Mason est un vieux gâteux, il est en fait un agent secret en forme exceptionnelle, et Goodspeed, qui a montré son courage dans l’intro en désamorçant une bombe bactériologique serbe, se révèle plutôt poule mouillée. Les scènes d’action du milieu du film s’en trouvent renforcés, car le spectateur jubile devant l’énergie du vieux et le regard perpétuellement effrayé du rookie, le tout appuyé de dialogues délicieusement hardboiled (« Je vais très bien, CONNARD !!! »).


Le partenariat avec la Navy

Avec Top Gun, les Simpson Bruckheimer ont développé un partenariat riche avec l’US Navy (8). La Marine avait mis à leur disposition porte-avions et F-15 sans compter, elle fut récompensée par un clip de recrutement de 110 mn. Ces bonnes relations serviront ensuite à monter USS Alabama, et The Rock. Les « méchants » sont des Marines, les gentils des Navy Seals, et les méchants avions qui vont les bombarder sont eux aussi prêtés par la Navy (mais on cache soigneusement leur appartenance !)

Figures stylistiques

Côté style, rien de nouveau sous le soleil : l’œuvre simpsono-bruckheimerienne n’est qu’un éternel work in progress, de Flashdance  aux Experts. Entre les deux, la « patte » S&B se sera installée, elle aura même fait florès dans tout Hollywood.

Côté image, The Rock perfectionne le look fluo mis en place dès Top Gun. Vert et bleu pétant, et jolis filtres Belkin, furieusement eighties, pour des couchers de soleil couleur tabac. Côté musique, grosse pop qui tache pour vendre des CD, et musique russo-wagnérienne de gros tonnage pour le reste.

Au-delà de cette averse de couleurs et de sons, un déluge phénoménal de cascades et d’explosions, même quand l’action le justifie peu. L’évasion de Mason dans San Francisco donne lieu par exemple à une course-poursuite dantesque et totalement irréaliste (la Ferrari 355 explosant fenêtres et devantures sans jamais se rayer, jusqu’à sa destruction finale.) Le tout, faut-il le souligner, sans aucun trucage numérique…

Ce style apocalyptique est devenu la marque de fabrique de l’usine Bruckheimer. Des Experts à l’ensemble de la filmographie qui va suivre : Les Ailes de l’Enfer, 60 Secondes Chrono, Black Hawk Down, Bad Company, The Island, Transformers

Mais The Rock est sûrement l’apogée de ce style. Don Simpson va mourir. Le duo commençait à battre de l’aile, devant ses excès coke-médocs-putes, mais la mort de Simpson va profondément affecter Jerry Bruckheimer. De fait, sa production va s’assagir : moins de violence (Coyote Ugly), plus de films familiaux grâce à un contrat en or avec Disney (Pirates des Caraïbes, Benjamin Gates), ou plus profonds (Le Roi Arthur, Le Plus Beau des Combats). Il entamera aussi une série de succès exceptionnels à la télé avec Les Experts, mais aussi Cold Case, et FBI : Porté Disparus.  Aujourd’hui, son royaume est consensuel. Question de business, mais aussi d’âge.

De son côté, Michael Bay sera finalement le plus fidèle continuateur (9), avec des films sur-vitaminés (Bad Boys II), mais eux aussi plus profonds (The Island), ou plus familiaux, sous influence de Spielberg (Transformers)

The Rock, (Ge Rock pour les intimes, attachés à la prononciation toute particulière de Sir Connery) sera évidemment massacré par la critique à sa sortie et tout aussi évidemment un formidable succès en salle.

Il reste aujourd’hui le parangon de ce cinéma drôle et écervelé.

Et, disons-le tout net, un classique.

  1. On dit aussi God speed, ce qui est aussi le nom d’un bateau célèbre, chargé de colons qui qui fondèrent la colonie de Jamestown en Virginie. Les Pères Fondateurs, encore, toujours.
  2. Comme le dit le Commandant Anderson (Michael Biehn), chef des Navy Seals venus l’intercepter : « But like you, I swore to defend this country against all enemies, FOREIGN, sir… and DOMESTIC »
  3. President Of The United States
  4. Jerry Bruckheimer est un des rares donateurs du parti républicain à Hollywood
  5. Tout comme le personnage de Déjà Vu, interprété par Jim Caviezel
  6. Figure de style chère au western spaghetti, où trois cowboys  (ou plus) se menacent mutuellement. Ça finit en général par un carnage.
  7. On notera l’obsession Bayenne pour les filles pointues, aux yeux en amande et brunes : Kate Beckinsale dans Pearl Harbor, Liv Tyler dans Armageddon, Vanessa Marcil dans The Rock, Megan Fox dans Transformers
  8. Il faut à ce propos absolument lire l’excellent livre de Jean-Michel Valantin « Hollywood, le Pentagone et Washington, Les trois acteurs d’une stratégie globale ».
  9. Il fera encore trois films avec Jerry Bruckheimer : Armageddon, Pearl Harbor et Bad Boys II

 




mercredi 16 janvier 2013


Le Silence des Agneaux
posté par Professor Ludovico

Les grands films ne meurent jamais. Les grands acteurs non plus. Je suis tombé sur Le Silence des Agneaux, j’ai voulu regarder la scène culte (la rencontre avec Hannibal Lecter), et évidemment, je suis resté jusqu’au bout.

Pour une raison simple : Le Silence des Agneaux est a priori une série B (un shocker destiné aux teenagers à pop corn du samedi soir*), magnifiée en chef d’œuvre par un bon réalisateur (Jonathan Demme) mais surtout par son casting A-list : Jodie Foster et Anthony Hopkins. C’est eux qui tiennent le film, c’est eux qui en font une œuvre, qui transforment le monstre en être humain (à certains moments, aussi incroyable que cela puisse paraître, on est avec lui, contre le docteur qui le garde) et l’apprentie G-Man en personnage de chair et d’os, avec passé et fêlures. Jodie Foster est évidemment parfaite dans ce genre de rôle.

A côté, l’intrigue marche toujours, et elle est fort bien gérée par Demme (la scène de l’ascenseur, ou le double assaut) qui procurent l’effroi sous toutes ses formes : psychologique face à Lecter, ou physique dans l’ultime face à face avec le Tueur au Papillon.

A regarder à nouveau, de préférence en plein jour …

* Les suites (Dragon rouge, Hannibal et Hannibal Lecter : Les Origines du Mal), sont d’ailleurs retournées à cet état initial.




décembre 2025
L M M J V S D
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293031