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Commentaires et/ou Conseils d’achat de DVD – Peut dégénérer en étude de fond d’un auteur



jeudi 3 octobre 2013


Séance de rattrapage sous-marine
posté par Professor Ludovico

Pour ceux qui ont raté – et ils sont nombreux K-19, Le Piège des Profondeurs*, Canal+ propose en ce moment une séance de rattrapage sur l’odyssée de ce sous-marin nucléaire soviétique. Mal conçu dès le départ, le K-19 rencontra de nombreux incidents avant d’éviter de justesse l’explosion de son réacteur, ce que l’on apprit seulement après la chute de l’URSS.

Le film, qui ressemblait à sa sortie à une GCA pour aficionado de film de sous-marin (avec l’improbable Harrison Ford en Capitaine Vostrikov), se révéla un excellent film.

Peut-être parce qu’il était réalisé par une certaine Kathryn Bigelow, qui a fait depuis le chemin que l’on sait.

*The Widowmaker en anglais, ça a plus de gueule…




vendredi 27 septembre 2013


Iron Man 3
posté par Professor Ludovico

La fréquentation baisse dans les cinémas français, depuis le jackpot d’Intouchables. Et selon les prévisions, ça va encore baisser cette année. En même temps, Iron Man 3 est le roi du box-office US (400 millions de dollars), français (2 millions d’entrées) et mondial (1,2 milliard de dollars).

Ce matin sur Europe1, une exploitante expliquait cette baisse de la fréquentation par un manque de films originaux, remplacé par des films faits à la chaîne, selon des recettes ultra-éprouvées. Parlait-elle d’Iron Man ? On ne sait.

Ce que je sais moi, c’est que je vais de moins en moins au cinéma, de peur de voir Iron Man 3 ou l’un de ses clones. Je ne suis pas allé voir les 3ème aventures de Tony Stark, malgré l’affection que j’ai pour Robert Downey Jr., et j’ai bien fait. Le jeune Fulci m’a prêté le DVD, et je l’ai donc regardé, en quatre fois. D’abord pour respecter les horaires de couchage de la Professorinette et du Professorino, mais surtout, parce que le hamburger était immangeable. Trop épais, pas assez de viande et trop de cornichon…

Iron Man 3 propose d’emblée un argument ridicule : le grand méchant devient Maître du Monde pour se venger de Tony Stark parce qu’il… n’est pas venu à un rendez-vous (sic), il y a dix ans de cela (resic) ; Guy Pearce a beau jouer parfaitement Aldrich Killian, ça ne passe pas la barre du crédibilomètre.

Iron Man 3 est mal fait, parce qu’il faut avoir vu tout le reste (IM 1&2, The Avengers) pour ne pas être perdu et comprendre les angoisses des Pepper-Stark (la peur du vide, le couple qui va pas fort, tout ça).

Iron Man 3 est épais ; les bastons occupent tout le film, ça défouraille dans tous les sens, et à la fin, Monsieur Stark sort ses quarante-deux armures (reresic), qui volent toutes seules. A quoi ça sert d’avoir Iron Man si, à la place, on peut faire combattre son slip en acier ?

Iron Man 3 se la joue. On a mis Shane Black aux commandes, Monsieur Arme Fatale et surtout Monsieur Kiss Kiss Bang Bang, un film où Robert Downey Jr. jouait déjà ce petit gars futte-futte, qui te sort la vanne qui tue en plein milieu des combats. Cette sorte d’humour witty auquel les amerloques ne comprennent rien. Il faut être européen, a fortiori anglais, pour tenter ce genre de truc sans se casser la gueule. Ici, Robert Downey Jr., épuisant, balance vanne sur vanne, censée être « pointues », tandis qu’il remet son armure en place, se réconcilie pas avec sa femme, et se moque du grand méchant.

A la toute fin, Tony Stark fait exploser – pour les yeux de sa belle (Gwyneth Paltrow, définitivement hot) – ses quarante-deux joujoux. Un joli feu d’artifice ? Ou une métaphore, finalement, de l’Hollywood des années 2010 ? un adulte crétin resté définitivement ado met des pétards dans ses vieux jouets et les fait exploser.

Hollywood n’aime plus son cinéma, il le casse.




mercredi 18 septembre 2013


Gods and Generals
posté par Professor Ludovico

Gods and Generals fait partie de ces films, nanars improbables, qui hantent la collection mentale – en existe-t-il une autre ? – des cinéphiles, comme des péchés inavouables.

Il sera difficile d’oublier Gods and Generals, ce pantagruélique hamburger sudiste de 3h20. 3h20 de troupes confédérées marchant en ligne vers l’ennemi, de la gauche de l’écran vers la droite de l’écran, 3h20 de troupes de l’Union marchant en ligne vers l’ennemi, de la droite de l’écran vers de la gauche de l’écran, 3h20 de sous-titres indiquant le nom du régiment , 3h20 de bigoteries du général sudiste « Stonewall » Jackson, implorant Dieu de le rappeler à lui dès aujourd’hui, si tel est son destin (je vous rassure, c’est son destin), 3h20 de citations historiques utilisées comme dialogue (« Il a perdu son bras gauche, j’ai perdu mon bras droit »), 3h20 de personnages noirs jouant à l’Oncle Tom (l’esclavage c’est mal, mais nos maîtres sont drôlement sympas), 3h20 de drapeaux, de coups de fusil et d’explosions, 3h de reconstitutions de batailles (Bull Run, Fredericksburg, Chancellorsville). Mais 3h20 sans la moindre histoire, sans le moindre personnage, sans le moindre enjeu.

Comment un tel film a pu se monter ? Par le caprice d’un seul homme, Ted Turner, qui dépensa de sa poche les 56 millions de dollars nécessaires. Comme tous les Civil War buffs, Ted Turner est passionné par les batailles, les drapeaux, les uniformes, (qui sont tous authentiques, comme il tient à le préciser dans l’intro du DVD), son seul désir de film étant « qu’on se sente comme revenu à cette époque ». Du cinéma de petit soldat de plomb, donc, comme ces collectionneurs napoléoniens qui s’amusent à aligner les figurines de la bataille d’Austerlitz. Ici, c’est une collection à 56M$, entièrement au service des de la cause sudiste (Ted Turner, né dans l’Ohio, est un Georgien de cœur). Tout le monde est héroïque, courageux, dévoué à sa famille, sa terre, à Dieu et évidemment, personne n’est raciste (sauf un personnage yankee, tiens tiens…)

Le soldat héroïque, courageux, dévoué à sa famille, à sa terre mérite mieux (La Ligne Rouge) ; la Guerre de Sécession mérite beaucoup mieux (The Civil War).




dimanche 15 septembre 2013


Layer Cake
posté par Professor Ludovico

Fin de la trilogie recommandée par Notre-Dame-de-l’Ardéchoise. Après deux films de Guy Ritchie, Arnaques, Crimes et Botanique et Snatch, Layer Cake est cette fois-ci réalisé par Matthew Vaughn, le producteur des deux films.

Changement de ton aussi, car il s’agit là d’une tragédie, qui, si elle reprend le contexte habituel (gangsters british, arnaque et arnaque dans l’arnaque), Layer Cake s’attache à décrire la fin d’un gangster. Ici, dans un rôle qui va le révéler au grand public, notre James Bond national, Daniel Craig himself. S’il n’a pas encore les muscles, il a déjà la classe. Producteur de cocaïne haut de gamme, le personnage de Craig (qui n’a pas de nom) conçoit son travail comme un business, et ce business, il faudra bien l’arrêter un jour. Pour cela, comme dit Manchette, il faut avoir «  un plan de vie beau comme une ligne droite*… »

Mais évidemment, rien ne va marcher comme prévu.

Le film est chargé d’une douce langueur, qu’on pourrait associer à la nostalgie. On imagine que XXXX (Craig) a commencé par dealer du hasch, comme dans Arnaques, Crimes et Botanique, puis a pris quelques coups – et un peu de sagesse – comme dans Snatch. Le voilà un homme fait, qui se marierait bien à Sienna Miller (nous aussi). Mais pour cela il faut réaliser le grand coup, le denier coup, celui qui vous met à l’abri pour trois générations.

Le film replonge alors dans les délices de ses deux prédécesseurs : arriver à faire de la somme de toutes les pressions une opportunité, et résoudre, d’une pierre trois coups, tous les problèmes.

Côté réalisation, Layer Cake est plus léché, plus abouti, même s’il erre dans les mêmes facilités scénaristiques que Snatch. On finit par se moquer de toutes ces intrigues puisqu’on n’y comprend rien. Mais si le film reste plaisant jusqu’au bout, c’est grâce à cette tonalité tragique.

Et on ne peut s’empêcher d’y voir une trajectoire pour nos deux scénaristes-producteurs. Mathew Vaughn partira ensuite à Hollywood (Kick Ass, X-Men-Le Commencement) ; Guy Ritchie s’enterrera un peu avec Madonna (Swept Away, Revolver) pour rebondir avec les Sherlock Holmes. La fin d’une époque.

* Martin Terrier était pauvre, esseulé, bête et méchant, mais pour changer tout ça, il avait un plan de vie beau comme une ligne droite.

La position du tireur couché, Jean-Patrick Manchette




samedi 14 septembre 2013


Les grands films ne meurent jamais…
posté par Professor Ludovico

Un Conte de Noël, Vol 93. Deux films qui passent cette semaine à la télé, vus et revus. Mais on commence à regarder et on ne peut plus s’arrêter…

Chez Desplechin, on est à la maison. Une maison étrange, biscornue, peuplée de gens bizarroïdes, des conflits rances qui remontent à l’enfance ; la maison de tout un chacun, en quelque sorte. On connait par cœur ce Conte de Noël, mais on reste pour les répliques cultes « Ferme ta gueule, je suis là ! – Oui mais toi, tu ne comptes pas ! » « Ton frère n’est pas parfait et ton fils est bancal » « Tu ne m’aimes toujours pas. – Je ne t’ai jamais aimé, maman ! – Oui, tu étais mon petit juif !»

Images somptueuses, acteurs énormes – de la diva Deneuve au moindre second rôle de petit rebeu ami de la famille. Et on s’enthousiasme de cette inventivité foisonnante. Car Desplechin tente tout : les génies, c’est à ça qu’on les reconnait. Fausses coupes, dialogues improbables, fondus façon cinéma muet. Tout est bon dans la dinde de noël de Roubaix…

Dans Vol 93, c’est une autre forme d’innovation qui nous est proposée : filmer la réalité, le concept le plus stupide du cinéma, mais ici réussi. De l’ambiance absconse des contrôleurs aériens « American Airlines, CD 193, Delta Kilo Sierra, en approche à 200 nautiques, pression 29,26, restez à cette altitude », aux terribles messages d’adieu lancés par les portables des passagers du UA93, Paul Greengrass ne nous épargne rien. Sauf une chose, le pathos. Ses terroristes sont extrêmement crédibles, extrêmement humains, et on se met à angoisser pour eux. Et espérer un ultime revirement qui bien sûr ne viendra pas. Ajoutez à cela une fin sublime, abrupte comme le crash, qui évite à Vol 93 les fautes de goût habituelles du cinéma américain, et vous obtenez un chef d’œuvre.




jeudi 12 septembre 2013


Les Kaïra
posté par Professor Ludovico

Divine surprise : Les Kaïra est un excellent film ! Le carton comique de l’an dernier (1 million d’entrées, le film français le plus rentable de 2012) est bien fait, bien joué, et surtout très drôle.

Il faut dire qu’un film sur la banlieue qui glisse, discrètement dans le décor, une station de bus « Mathieu Kassovitz » ne peut pas être entièrement mauvais.

En deux mots, le pitch : trois losers de banlieue, dont un nain, tuent le temps en jouant au foot à la playstation, écoutant du rap et en matant du porn. Et envisagent de prendre au premier degré les propositions de carrière afférentes : footballeur, rappeur, pornstar. Ils vont aller de déconvenue en déconvenue : le bonheur, c’est plus simple que ça, c’est souvent à portée de nain. Euh, de main.

C’est ça, les Kaira, une comédie qui joue sur toutes les palettes de l’humour, du slapstick (les burqa qui se prennent un poteau) à la parodie (gangsta rap revu par Ramzy, excellent en méchant), name-dropping (cameo de Cantonna, de Katsuni), ou blagues de nain. Kaira s’attaque à tout : la banlieue, le porno, les wesh wesh et les islamistes, sans jamais baisser de rythme.

On regrettera juste l’happy end convenu, mais tout le reste est impeccable, à commencer par la réalisation, magnifique. A voir absolument.




dimanche 8 septembre 2013


Snatch
posté par Professor Ludovico

Et si Guy Ritchie était le Michel Audiard anglais ? Le chroniqueur des petits gangsters cockney des années 2000, leur dialoguiste de surdoué ? C’est particulièrement vrai dans Snatch, parfaitement drôle et bien écrit.

Certes, Snatch est moins réussi au niveau de la (dé)construction de l’histoire, plus brouillon, moins pur que Arnaques, Crimes et Botanique. Certains défauts apparaissant désormais au grand jour, comme la Loi d’Olivier, par exemple, qui interdit au metteur en scène d’être le dieu omniscient de son univers : dans Snatch, il n’est pas possible au spectateur de prévoir certains événements, comme le plan final de Mickey, le gitan. Ça passait dans Arnaques, Crimes et Botanique, parce que l’histoire, circulaire, mettait le spectateur en connivence avec le réalisateur : vous allez voir ce qui va se passer, les gars, Vinnie va en prendre plein la figure ! Et d’attendre avec jubilation la prochaine scène avec Vinnie.

Dans Snatch, ce défaut est certes amoindri par la voix off permanente (que l’on retrouve dans les 3 films (Arnaques, Crimes et Botanique, Snatch, Layer Cake)). Mais la voix off, c’est le signe d’une certaine défaite cinématographique : je n’arrive pas à raconter cette histoire avec le film, donc je vous offre l’audioguide.

Cette jubilation-là n’est plus dans Snatch : au bout d’une demi-heure, le spectateur à renoncer à comprendre quelque chose à l’arnaque dans l’arnaque. Évidemment c’est confortable pour le réalisateur, désormais libre de faire n’importe quoi. Mais le spectateur sent ce n’importe quoi, et se désintéresse un peu de l’intrigue, il « sort » du film. Et dans ce genre de film-puzzle, où le principal plaisir le spectateur est de démêler l’intrigue, c’est un crime.

Mais bon, Snatch reste un délicieux bonbon sucré grâce à ses gueules (Jason Statham, Brad Pitt, Alan Ford, Dennis Farina, Vinnie Jones), ses répliques qui tuent, et une réalisation ambitieuse, complexe, graphique, qui – c’est une rareté – ne tourne pas à vide mais sert à chaque fois le propos.




jeudi 5 septembre 2013


Generation War
posté par Professor Ludovico

Rarement a-t-on vu aussi mauvaise traduction. On pourrait croire que Generation War est un nouveau documentaire de Ken Burns, ou une série américaine sur la guerre en Irak. Mais cette mini-série en trois épisodes est allemande et s’appelle en réalité Unsere Mütter, Unsere Väter (nos mères, nos pères). Son sujet : un groupe de jeunes allemands confrontés à la guerre sur le front de l’est.

Un peu d’histoire : en juin 41, tout réussit à Hitler ; il a conquis l’Europe sans difficulté, il s’étend au Moyen Orient, l’Amérique n’est pas entrée en guerre et les généraux allemands sont encore sous le charme de son « génie » stratégique. Il est temps pour lui de s’attaquer à son véritable objectif, la Russie. Des plans sont établis depuis longtemps, camouflés sous le pacte de non-agression germano-soviétique. Seule ombre au tableau : il faut attaquer les russes vite, car ils sont encore affaiblis économiquement et militairement. Au plus tard fin avril – début mai, pour avoir le temps de parcourir les 2000 km jusqu’à Moscou. Après ce sera l’automne, saison des pluies et des pistes boueuses. Les plans sont prêts, mais la logistique patine, et finalement ce sera juin. On sait déjà que c’est trop tard, mais on y va quand même… Le Reich vient de sceller sa chute, mais il ne le sait pas encore.

C’est dans cet état d’esprit que commence Unsere Mütter, Unsere Väter. Cinq amis berlinois, un peu caricaturaux (l’officier honnête, le petit frère séditieux, la beauté qui veut percer dans la chanson, l’infirmière secrètement amoureuse, l’ami juif que l’on protège), cinq berlinois convaincus de la victoire prochaine, car qui peut battre désormais la Grande Allemagne ? Et qui a plus raison de se battre que l’Allemagne, menacée de l’intérieur comme de l’extérieur par les communistes et les juifs ? A noël, on se retrouvera pour fêter la victoire à Berlin. De ces caricatures, les acteurs tirent le meilleur et notamment Tom Schilling, excellent en petit frère antinazi qui finit par démontrer personnellement que « la guerre ne fait que révéler nos côtés les plus obscurs ». Pour cela, on pardonnera de menus défauts : un peu de naïveté, un montage racoleur, et des invraisemblances scénaristiques. Dans l’idéal, on mixerait Un Village Français et Unsere Mütter, Unsere Väter. L’intelligence et la subtilité du premier, le punch, la religion du cinéma du second.

Car c’est la reconstitution de l’ambiance du front russe qui est sûrement la plus grande réussite de Unsere Mütter, Unsere Väter. Une partie méconnue de la Seconde Guerre Mondiale, mise sous le boisseau de l’hégémonisme culturel américain de ces soixante-dix dernières années, où l’on nous a fait croire que la guerre avait été gagnée à l’ouest, par le débarquement de Normandie. Une nécessité de la Guerre Froide, appuyé par Hollywood, pas en manque d’épiques reconstitutions de l’héroïsme yankee : Le Jour le Plus Long, Les Canons de Navaronne (on y revient prochainement), Quand les Aigles Attaquent, etc. etc. Et donc, évidemment, très peu de films sur le front de l’est : une version française et allemande de Stalingrad, et le Croix de Fer de Peckinpah*.

A l’heure où – pour le meilleur et pour le pire – l’Europe se débarrasse de l’influence américaine, un nouveau regard est posé sur la guerre à l’est. Sans l’erreur d’Hitler, et sans l’engagement total des russes (53% des pertes alliées) qui « fixèrent » à la fois les troupes et les moyens économiques allemands à l’est, les nazis aurait annexé l’Europe.

Cette guerre à l’est fut exceptionnelle à plus d’un titre : immensité des moyens engagés, intensité des combats, mais surtout, sauvagerie absolue de part et d’autre. La non-signature par les russes de la Convention de Genève servit de prétexte aux allemands pour ne pas l’appliquer non plus, contrairement à ce qu’ils faisaient à l’ouest. D’où, évidemment, Shoah par balles pour les allemands et représailles anti-ukrainiennes de l’autre côté.

Ce que réussit à faire Unsere Mütter, Unsere Väter, c’est de filmer ça à hauteur d’hommes ; filmer l’enfer de la guerre, bien sûr, mais filmer aussi la spécificité de ce conflit qui marqua durablement les esprits allemands : non l’Allemagne n’était pas invincible, non l’Allemagne n’avait pas raison, non la Wehrmacht n’était pas le dépositaire du vieil honneur prussien.

* Mais évidemment, plein de films côté russe : La Ballade du soldat, Quand Passent les Cigognes, Ils ont Combattu pour la Patrie, L’Enfance d’Ivan, et récemment : Requiem pour un massacre ou Dans la Brume




dimanche 1 septembre 2013


Arnaques, Crimes et Botanique
posté par Professor Ludovico

Tout arrive à point à qui sait attendre. J’avais toujours rechigné devant Arnaques, Crimes et Botanique : trop clip, trop brit spirit, trop montage-haché-sur-une-musique-hip, bref, trop Dannyboylic.

Il a fallu une fatwa lancée d’Annonay par Notre-Dame-de-l’Ardéchoise, sur le thème tu me rends mon coffret Guy Ritchie ou je t’atomise, pour que le Professore se mette au travail. En insérant le DVD, il s’est rappelé – comme pour se donner du courage – qu’il avait bien aimé le Sherlock Holmes de Monsieur Ritchie…

En fait, nul besoin. Arnaques, Crimes et Botanique est tout ce qui est écrit ci-dessus, mais c’est parfaitement mené. Un film d’arnaque comme il y en a plein, version La Ronde de Max Ophuls, où des bandits A tentent de voler des bandits B qui ont volé aux bandits C ce dont les bandits A voulaient s’emparer. Ce qui pourrait être totalement artificiel s’avère particulièrement brillant, servi par des dialogues witty et les « gueules » du cinéma anglais.

Quant à Guy Ritchie, qui signait là son premier film avant de devenir clippeur – puis bien plus – de Madonna, il montrait son sens parfait du timing, aucune scène ne s’embarrassant de secondes inutiles. Ce qui peut s’avérer gadgetique ailleurs, notamment chez les derniers Danny Boyle, est parfaitement maîtrisé ici, jusqu’à son cliffhanger final.

Passons à Snatch.




dimanche 25 août 2013


Le Messie de Dune
posté par Professor Ludovico

Le Professore, défenseur du monde libre, avait échappé aux griffes de Karl Ferenc Scorpios dans l’épisode précédent. Ce qu’il ne savait pas, c’est que l’agent du SPECTRE lui avait implanté sous hypnose un mot-commande dans les profondeurs de son cerveau. Dès que Ludovico entendrait les mots « Parle-moi de ton monde natal, Usul », il ne contrôlerait plus ses actes.

C’est ainsi que je me retrouvais, tout jugement suspendu, à introduire dans mon lecteur Blu-Ray Sony dernier cri, le DVD de Children of Dune. Oui, la suite de la série TV honnie, l’adaptation au scandaleux succès du plus grand livre jamais écrit*.

J’étais resté abasourdi devant le premier chapitre, Dune, ses cadrages improbable, sa déco à deux francs, ses acteurs en plastique et ses images de synthèse réalisées sur Amiga. Hors de question de voir la suite, malgré les exhortations d’un ami de Montreuil, DAF d’une grande société informatique française. Mais quelqu’un avait fait sauté mon conditionnement impérial, et j’étais bien en train de regarder la suite. Impossible de faire demi-tour. Susan Sarandon était là, dans un fauteuil Conran, sur une Salusa Secundus en 3D dans le rôle de Wensica Corrino. Trop tard pour faire demi-tour…

Mes pensées se troublèrent de plus en plus quand je me mis à penser que certes moche, ce second chapitre, Le Messie de Dune, était diablement fidèle au livre. Pas seulement à l’intrigue, mais aussi à l’esprit du Messie de Dune. Un livre qui torpille l’idée de héros. Paul Atréides, devenu Muad’ Dib, a lancé ses Feydakin dans l’univers ; ils mettent ces planètes à feu et à sang et les convertissent l’une après l’autre à cette dictature théocratique.

Qu’est-ce que ça fait de passer de libérateur à tyran, c’est le sujet du livre, diablement bien illustré dans ce Messie de Dune TV. Il faut juste éviter de regarder les images, atroces. Car cette adaptation télé a – sciemment – pris le contre-pied du film de Lynch, qui avait été un atroce bide aux Etats Unis. Elle a respecté le livre à la lettre, mais au passage, a parfaitement raté le look du film, ce qui était – et reste – le principal atout du film de Lynch.

Me voilà en tout cas obligé de regarder Les Enfants de Dune.

* C’est ce que croyais à quinze ans, en tout cas.




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