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Commentaires et/ou Conseils d’achat de DVD – Peut dégénérer en étude de fond d’un auteur



jeudi 25 mai 2017


10 Cloverfield Lane
posté par Professor Ludovico

 
C’est la bonne surprise du mois. 10 Cloverfield Lane est une excellente série B servie par d’excellents acteurs, dont l’inusable John Goodman. Le pitch : une jeune femme, après un accident automobile, se retrouve enfermée dans une cave. Elle se croit prisonnière d’un serial killer, mais son geôlier lui tient un autre discours : il l’a sauvée de l’apocalypse qui s’est déclenché pendant qu’elle était dans le coma. La voilà en tout cas condamnée à vivre avec ce gros type bizarre dans son abri antiatomique de survivaliste redneck.

Dit-il toute la vérité ? C’est tout l’objet de 10 Cloverfield Lane. À partir de ce canevas classique de film d’horreur, le film tresse un scénario beaucoup plus subtil que la production habituelle. Dans les liens entre la « prisonnière » et son « geôlier », le film fournit des rebondissements ou des variations étonnantes, que nous tairons bien évidemment ici. 
 
Une authentique série B, intelligente et sans esbroufe, divertissante mais subtile : ça mérite d’être noté.




lundi 8 mai 2017


Wyatt Earp
posté par Professor Ludovico

Wyatt Earp fait partie, dans l’esprit, des grands films de Lawrence Kasdan. Pourtant, il subsiste dans la tête du CineFaster le souvenir tenace d’un échec au box-office. A la vision, on comprend pourquoi. Certes, la reconstitution far west est aux petits oignons, et l’image est magnifique. On imagine ce qui a plu aux CineFaster (et ils sont nombreux) qui l’ont vu à l’époque : un western réaliste, qui se débarrasse de la propreté hollywoodienne, mais qui reprend quand même à son compte une forme de classicisme mis à mal par le western spaghetti ; ici c’est donc poussière, rasage de trois jours et antihéroisme de rigueur.

Mais pour le reste, c’est absence de cinéma à tous les étages. Kevin Costner ne joue pas très bien. Il n’a jamais très bien joué mais ce n’est pas exactement ce qu’on lui demande. Denis Quaid cabotine à qui mieux mieux dans le rôle de Doc Holiday, et le reste n’est pas mieux, au bord de la caricature. En fait, on est dans l’un des premiers biopic, on est en 1994. Wyatt Earp, le film, enchaîne donc les grands moments, façon image d’Épinal, de Wyatt Earp, l’homme. Le chasseur de bison, le veuf éploré, le shérif.

Les dialogues sont indigents et la direction d’acteur quasi nulle. Comme dans les pires dramatiques françaises*, on peut voir dans Wyatt Earp un acteur patientant dans un coin de l’image, et qui soudain s’anime pour dire sa tirade, comme au théâtre.

En 1994, Lawrence Kasdan était perdu pour le cinéma, mais nous ne le savions pas encore.

* Phénomène notamment identifié dans L’Affaire Villemin.




samedi 6 mai 2017


The Bling Ring
posté par Professor Ludovico

La cinéphilie, c’est simple comme un coup de fil. On lit un vieux Vanity Fair de 2010 qui traîne*, et notamment un article sur le Bling Ring, cette bande de rich kids qui décidèrent un jour de dévaliser leurs idoles. S’introduisant dans les villas des Hollywood Hills, le Bling Ring déroba argent, bijoux, mais surtout vêtements de Lindsay Lohan, Paris Hilton ou Orlando Bloom. Etrange effet miroir que ces fashion victims dérobant à d’autres fashion victims leurs atours, et s’en parant. A l’instar, comme le fait remarquer l’article, du Tueur au Papillon avec la peau des cadavres, dans le Silence des Agneaux. Hollywood, toujours et encore.

On en parle à la Professorina**, qui, elle, a vu le film de Sofia Coppola. Elle nous informe qu’il passe toujours sur OCS. On regarde et on découvre, dès les crédits, que le film est inspiré par l’article qu’on vient de lire. In girum imus nocte et consumimur igni …

À vrai dire, la petite Sofia s’est contentée d’adapter – presque mot pour mot – les verbatim des interviews recueillis par Nancy Jo Sales. Mais elle a du talent, et ça marche.

Comme l’explique la règle scénaristique de Robert McKee, le ponte du scénario, « Parle de toi. Parle de tes expériences », Sofia Coppola est parfaitement à l’aise, dans la description de ces adolescents gâtés, gâchés par l’argent (et l’absence) de leurs parents. Comme elle l’est dans la plupart de ses films, car elle a appliqué ce principe jusqu’à Marie Antoinette.

Mais elle a aussi la bonne idée de prendre comme point de vue non pas la cheffe du Bling Ring, l’odieuse Rebecca, (Katie Chang) mais celui, plus attendrissant, de Marc (Israel Broussard)***, l’ado le moins riche de la bande. C’est lui qui, énamouré « I loved her like a sister », se jette à corps perdu dans cette stupide aventure. Son visage, au bord des larmes, dans le bus qui l’emmène en prison, est une des plus belles réussites du film.

* Au sommaire : A new decade, a new Hollywood, The genious and tragedy of John Hughes, Annie Leibovitz’s Oscars Masters, et Ryan Kavanaugh, The theory of Relativity. Y’a-t-il mieux que VF pour le Cinefaster ?
** Qui vient de déclarer que tout compte fait, Los Angeles, c’est quand même mieux que New York. Bon sang ne saurait mentir.
*** Bizarrement ce sont les acteurs les moins expérimentés qui s’en sortent le mieux, alors qu’Emma Watson est moins convaincante…




mercredi 19 avril 2017


Les Cavaliers
posté par Professor Ludovico

Le film de John Ford ne brille pas par son histoire, elle est même un peu confuse. Les Cavaliers prend appui sur une histoire vraie de la Guerre de Sécession, le raid Grierson, pendant le siège de Vicksburg : 1700 cavaliers nordistes traversant le Mississipi sur les centaines de kilomètres pour harceler les lignes de ravitaillement sudistes.

Dans le film, le colonel Marlowe (John Wayne), obtus, vieille école, sévère mais juste, est soudain flanqué de Kendall (William Holden), un médecin-major sarcastique et progressiste. Bientôt en territoire ennemi, nos cavaliers sont hébergés par une riche héritière sudiste (Constance Towers, qui révèle progressivement ses talents de comédienne). Mais l’on découvre qu’elle espionne. Aujourd’hui, on la tuerait sans vergogne mais dans un John Ford on l’emmène avec son esclave noire.

Elles vont donc accompagner le régiment de Cavalerie dans sa chevauchée à travers les territoires sudistes et révéler les caractères de chacun. (Rien de tel qu’une femme pour révéler le vrai caractère de John Wayne). Dans cet étrange trio amoureux, où Wayne et Towers sont raides dingues du camp adverse, facon Roméo & Juliette in Dixieland, William Holden tient la chandelle et arbitre toute l’affaire.

On l’aura compris, c’est un western sans western (les quelques batailles ont pris un bon coup de vieux), un conflit Hawksien sans Howard Hawks, et pourtant, ça marche. Car de cette tragédie plutôt drôle et de cette comédie fondamentalement tragique, il se dégage une irrépressible mélancolie. Celle d’un pays déchiré, cet amour impossible entre le Nord qui a déjà raison et le Sud qui a déjà perdu. Le Sud, dernier rêve d’une noblesse à l’européenne, ce mode de vie élégant et prestigieux auquel les Etats enfin Unis n’accèderont jamais.

Il reste aussi quelques plans splendides, au milieu d’une mise en scène évidemment conventionnelle, comme ce wagon en flammes, ou cette conversation bucolique dans un champ de blé, dans un magnifique contre-jour de fin du monde.




dimanche 16 avril 2017


David Lynch: the Art Life
posté par Professor Ludovico

Il faut voir ce documentaire qui filme longuement David Lynch en train de fumer et de peindre, et qui raconte sa vie jusqu’à son premier film, c’est-à-dire Eraserhead.

L’histoire d’une vie paisible dans les années 50, qui va donner naissance au cinéma le plus bizarre qui soit.

Si vous aimez Lynch, il faut voir ce film




vendredi 14 avril 2017


Les Horizons Perdus
posté par Professor Ludovico

Comme on le sait, on n’aime pas beaucoup Capra ici. Trop gentillet.

Mais la curiosité américano-cinéphilique emporte tout, et on veut voir Lost Horizon pour une seule raison, pour un seul mot, magique : Shangri-La. Longtemps, on a prononcé ce mot comme une incantation. Comme un enfant dirait « Abracadabra ». Shangri-La… Shangri-La… Shangri-La…

Et puis, peu à peu, on a su, notamment grâce au cinéma. Apprend-on ailleurs, finalement ? Captain Sky et le Monde de Demain. Captain America. Shangri-La, c’est une lamaserie secrète, et imaginaire, au cœur du Tibet. Un endroit où l’on se ressource, on se rédime, et où l’on renait.

Lost Horizon, c’est d’abord un roman de James Hilton, qui connait un gros succès en 1933 et est transformé en film par Frank Capra quatre ans plus tard. Le pitch : un avion avec des Américains ayant chacun leurs problèmes s’écrase dans les montagnes du Tibet. Ils sont recueillis et emmenés dans la cité secrète de Shangri-La.

Là-bas, ils découvrent une sorte de paradis perdu où l’on vit (presque) éternellement et où nos personnages vont soigner blessures de l’âme et du corps. La malade sera soignée, le célibataire trouvera une femme et tout est bien qui finit bien dans le meilleur des mondes possibles, comme dirait Candide. Seuls ceux qui ne comprennent pas Shangri-la ne peuvent accéder à ce nirvana, qui, comme disait Gaspard Proust, est le nom indien de la déprime. En deux mots, le film est long, assez mal filmé, pas très bien joué et pontifiant en diable.

Mais l’intérêt est plutôt américanophilique ; cette passion des américains, peuple très chrétien et très occidental s’il en est, pour le mysticisme tibétain. Des récits affabulés de Lobsang Rampa (chomeur dans le civil), Le Troisième œil, etc., au gratin de hollywood (Richard Gere en tête), le Tibet est une sorte d’idéal qui remonte probablement à ce livre et ce film initial. Depuis, des chansons s’en sont emparé (Kashmir de Led Zeppelin, le girlgroup Shangri las et leur Leader of the pack, Camp David, la résidence des présidents US, qui s’est longtemps appelée ainsi, etc.

Tout ça est bien intéressant, mais que ça ne vous oblige pas à voir le film…




dimanche 26 mars 2017


My Life Directed by Nicolas Winding Refn
posté par Professor Ludovico

Avez-vous déjà vu un réalisateur à quatre pattes en train de monter une étagère Ikea ? Non ? Alors vous devez voir My Life Directed by Nicolas Winding Refn, le documentaire sur le metteur en scène danois, réalisé par son épouse, Liv Corfixen. En gros, celle-ci, refusant d’être abandonnée encore un an de plus parce que monsieur tourne, décide de le suivre en Thaïlande avec les enfants sur le tournage d’Only God Forgives. Elle filme essentiellement quand Refn ne tourne pas, c’est à dire le soir, au petit déjeuner, etc.

Ce qui pourrait être un home movie ennuyeux et familial, est en fait passionnant. Refn est pénible à vivre, comme probablement tous les artistes. Et pour une fois, on le voit en direct. Il ne veut pas faire un nouveau Drive, mais pense que le studio (et le public) ne veulent que ça. Il veut aller à Cannes, mais pense ne pas être pris, etc., etc. Mais en faisant l’anti-Drive, son film ne va pas marcher. Comment sortir de ce dilemme, alors que – jalousie ! – l’autre Danois, Lars von Trier, y arrive ?

Le film va ainsi d’anecdote en anecdote ; on voit ainsi le Pusher négocier contre quelques milliers de dollars sa participation à un événement local. Et compter consciencieusement les billets. Ou encore, Ryan Gosling jouer avec les petits Refn. Mesdames, si vous hésitiez encore, le beau Ryan est décidément bon à marier.

A la fois pendant danois de Heart of Darkness – le doc de Madame Coppola sur Apocalypse Now !My Life Directed by Nicolas Winding Refn est aussi son contraire absolu, et solaire.

A ne pas manquer.




vendredi 24 mars 2017


L’Enfer du Dimanche
posté par Professor Ludovico

Après Friday Night Lights, on avait envie de revoir L’Enfer du Dimanche, le film d’Oliver Stone sur le football américain. C’est fait, grâce à OCS. Bon, c’est toujours aussi mauvais. C’était mauvais à l’époque (1999), ça l’est encore plus aujourd’hui. Monter un film à l’arrache, avec 3 plans par seconde, dans le but de créer un pseudo sentiment d’urgence, ce n’est pas du cinéma.

Mais le pire n’est pas là. L’Enfer du Dimanche est un film qui pète plus haut que son cul, ce qui est tout simplement la chose la plus insupportable dans le domaine artistique. Le programme d’Any Given Sunday est alléchant sur le papier : corruption et commotion, dans le sport-roi US. La métaphore l’est tout autant : le football américain, sport de gladiateurs blacks devant une Amérique du fric tout aussi décadente que celle de Quo Vadis*. Oliver Sone va une fois de plus démythifier une vache sacrée ; c’est – souvent – ce qu’il fait de mieux.

Mais derrière la critique, l’Enfer du Dimanche est en fait un film cucul la praline : le méchant joueur noir prétentieux (Jamie Foxx ) trouvera finalement la rédemption auprès du gentil coach blanc (Pacino), vieux et sage ; il assimilera les saines valeurs du travail et de l’esprit d’équipe. La pétasse blonde (Cameron Diaz) révélera ses véritables qualités après avoir été une héritière insupportable pendant les trois quarts du film. Le linebacker qui joue gonflé aux corticoïdes prendra évidemment un choc fatal. Périra-t-il devant nous ? Non, il est vivant ! Si on veut critiquer le foot US, on peut le faire avec amour et il faut aller jusqu’au bout, cf. Friday Night Lights. Mais Oliver Stone est comme ça : grand gueule, mais quand il faut livrer de la tragédie, y a plus personne.

Reste quand même dans L’Enfer du Dimanche quelques moments de bravoure : le pep talk final de Pacino**, la performance de Cameron Diaz (un de ses meilleurs rôles) et le dernier match, où là, contrairement au reste du film, le montage cut de Stone fait merveille.

* Entre parenthèses, il y avait dans la bande-annonce originale (et pas dans le film) cette réplique dans la bouche de Cameron Diaz : « Leur vie est courte (comme les gladiateurs, NDLR), mais elle est belle. »


** « That’s a team, gentlemen, and either, we heal, now, as a team, or we will die, as individuals. That’s football guys, that’s all it is. Now, what are you gonna do? »




dimanche 19 mars 2017


Hail, Hail, Rock’n’Roll
posté par Professor Ludovico

Dans le film de Taylor Hackford, entièrement monté et produit – dans tous les sens du terme – par Keith Richards, il y a cet échange savoureux. Chuck Berry : tu ne vas quand même pas me dire quelle est la tonalité de cette chanson !! C’est moi qui l’ai écrite ! Keith : c’est justement parce que c’est toi qui l’a écrite que je sais qu’elle est en Si Bémol. Et pas en Ré.

Tout Hail, Hail, Rock’n’Roll est à cette aune, Chuck Berry renâclant devant l’hommage que lui rend le petit blanc de Dartford, cent fois plus riche que lui et qui lui a tout piqué. Les chemises de mauvais gout, les plans de guitare, les intro en si bémol.

C’est l’histoire de Chuck Berry, et des pionniers noirs du rock ; des petits blacks à qui on donnait un centime sur chaque disque vendu, tandis que les blancs en touchait dix. Si ça va pas, tu peux toujours retourner au champ de coton. Chuck avait plein de défauts ; il était irascible, radin, colérique, il se tapait des gamines. Mais pendant que Jerry Lee Lewis se mariait avait avec sa cousine de treize ans, Chuck moisissait en taule.

Peu importe tout cela, nous avions treize ou quatorze ans et Antenne 2 diffusait Jazz à Antibes. Le Limougeaud m’avait prévenu : ce soir, y a Chuck Berry ! C’est le King !. On était en 1980 et ma vie ne serait plus jamais la même. Voir ce petit vieux (il avait cinquante ans) faire le duck walk, écarter les jambes comme en quarante, chanter les Little Sixteen et les Cadillac, les Maybellene les Bettie Jean, les Carol et les Nadine, m’avait donné pour toujours le gout de l’Amérique, et avait décidé de mon futur : le rock’n’roll.

C’est un moment, comme dirait Greil Marcus ; un carrefour où tout change. L’attitude corporelle, la sexualité du texte et du phrasé, l’envie immédiate et incontrôlable de danser, Chuck Berry a accompli tout ça. Il y a, en vérité, peu de chansons qui donnent vraiment envie de tout casser. Johnny B. Goode est de celle-là. Et en fait cassa tout. Chuck Berry commença à avoir vraiment du succès en 1955. Dix ans après, c’était la fin de la ségrégation, comme si le noir qu’aimaient les blancs et les noirs, bien avant Michael Jackson, avait cassé la barrière.

Au cinéma, il faisait partie du cast de La Blonde et Moi, la charge anti rock’n’roll qui devint son meilleur outil de promotion. Mais surtout, on n’oubliera pas Retour vers le Futur. Le film de Zemeckis, incroyable hommage, et – en même temps, déconstruction ultime de l’Amérique des fifties –, ne pouvait choisir meilleure illustration musicale que Johnny B. Goode.

Mais en en faisant l’apex de son film, la scène d’hommage uchronique est devenue aussi un moment de l’histoire américaine. Michael J. Fox, petit blanc venu du futur, reprenant dans le passé Johnny B. Goode devant d’autres petits blancs (médusés), et des noirs (admiratifs), qui téléphonent au cousin Chuck pour qu’il « découvre ce nouveau son » ; quel meilleur hommage au plus grand architecte de leur musique populaire ?

Les gens meurent, mais la musique est éternelle. L’Edda poétique, un ensemble de poèmes scandinaves du XIIIème siècle, dit ceci :

Le bétail meurt et les parents meurent
Et pareillement, on meurt soi-même
Je connais une chose qui ne périt jamais
Le prestige des exploits d’un homme mort.

Sæmundr Sigfússon pensait probablement à Chuck Berry.




jeudi 16 mars 2017


Contact
posté par Professor Ludovico

Que faire quand ces putain de sous-titres de Orange is the New Black ne velent pas fonctionner sur la Freebox ? Il reste à organiser une visite du patrimoine ; ce soir, Contact. Ça faisait longtemps qu’on voulait montrer le film au Professorino et à la Professorinette et dans un premier temps, on lui laisse le choix entre Les Affranchis, Contact, Starship Troopers. Finalement on prend la décision pour eux : ce sera Contact. Mais comment expliquer que Contact est un 2001 dont a extrait la moelle pour faire un blockbuster grand public ? Eux qui pensent que 2001 est la pire expérience de leur vie ? Le Professore Ludovico fait profil bas ; on va regarder Contact comme ça, sans discuter. Et en fait, on est un peu inquiet parce que le début est assez mou. Mais très vite les jeunes têtes blondes ne veulent plus aller se coucher ; ils sont accros à cette histoire mystico-scientifique.

Maintenant qu’on connaît l’histoire de Contact (les ET, le père disparus, les complots de Washington), on peut s’intéresser aux sous textes. Et ce qu’on n’avait pas vu à l’époque, c’est le débat mystique qui est le fond de Contact. Qui doit-on envoyer comme émissaire de l’humanité ? Quelqu’un qui ressemble (au peuple américain) et donc qui est à 95 % croit en un Dieu quelconque ? Ou quelqu’un qui en a vraiment envie ? Quelqu’un qui a tout donné et qui est prêt à donner sa vie pour cette cause ?

Contact avait à l’époque l’intérêt d’apporter une réponse ambiguë : on envoie d’abord le politicard : celui qui fait semblant de croire en quelque chose, le Professeur Drumlin (Tom Skerritt). une forme de critique de l’hypocrisie religieuse américaine.

Il y avait aussi dans Contact cette histoire d’amour extraordinairement équivoque entre une Jodie Foster, geek coincée, et un prêtre beau comme un dieu (Matthew McConaughey). Entre l’amour bien réel et le souvenir virtuel du père, Jodie Foster, en bonne freudienne, choisit le père. Mais pourtant le professeur-prêtre croit en elle : est-ce qu’elle a la foi ? Pas la simple croyance en un dogme, mais bien le fait de posséder de vraies valeurs. Évidemment Contact répond par l’affirmative.

A part ça on se demande comment on a pu tomber amoureux de Jodie Foster dans ces horribles fringues années 90 sud-africaine, look Johnny Clegg & Savuka …




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