samedi 6 mai 2017


The Bling Ring
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Hollywood Gossip -Les films ]

La cinéphilie, c’est simple comme un coup de fil. On lit un vieux Vanity Fair de 2010 qui traîne*, et notamment un article sur le Bling Ring, cette bande de rich kids qui décidèrent un jour de dévaliser leurs idoles. S’introduisant dans les villas des Hollywood Hills, le Bling Ring déroba argent, bijoux, mais surtout vêtements de Lindsay Lohan, Paris Hilton ou Orlando Bloom. Etrange effet miroir que ces fashion victims dérobant à d’autres fashion victims leurs atours, et s’en parant. A l’instar, comme le fait remarquer l’article, du Tueur au Papillon avec la peau des cadavres, dans le Silence des Agneaux. Hollywood, toujours et encore.

On en parle à la Professorina**, qui, elle, a vu le film de Sofia Coppola. Elle nous informe qu’il passe toujours sur OCS. On regarde et on découvre, dès les crédits, que le film est inspiré par l’article qu’on vient de lire. In girum imus nocte et consumimur igni …

À vrai dire, la petite Sofia s’est contentée d’adapter – presque mot pour mot – les verbatim des interviews recueillis par Nancy Jo Sales. Mais elle a du talent, et ça marche.

Comme l’explique la règle scénaristique de Robert McKee, le ponte du scénario, « Parle de toi. Parle de tes expériences », Sofia Coppola est parfaitement à l’aise, dans la description de ces adolescents gâtés, gâchés par l’argent (et l’absence) de leurs parents. Comme elle l’est dans la plupart de ses films, car elle a appliqué ce principe jusqu’à Marie Antoinette.

Mais elle a aussi la bonne idée de prendre comme point de vue non pas la cheffe du Bling Ring, l’odieuse Rebecca, (Katie Chang) mais celui, plus attendrissant, de Marc (Israel Broussard)***, l’ado le moins riche de la bande. C’est lui qui, énamouré « I loved her like a sister », se jette à corps perdu dans cette stupide aventure. Son visage, au bord des larmes, dans le bus qui l’emmène en prison, est une des plus belles réussites du film.

* Au sommaire : A new decade, a new Hollywood, The genious and tragedy of John Hughes, Annie Leibovitz’s Oscars Masters, et Ryan Kavanaugh, The theory of Relativity. Y’a-t-il mieux que VF pour le Cinefaster ?
** Qui vient de déclarer que tout compte fait, Los Angeles, c’est quand même mieux que New York. Bon sang ne saurait mentir.
*** Bizarrement ce sont les acteurs les moins expérimentés qui s’en sortent le mieux, alors qu’Emma Watson est moins convaincante…


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