[ Le Professor a toujours quelque chose à dire… ]

Le Professor vous apprend des choses utiles que vous ne connaissez pas sur le cinéma



samedi 28 juin 2008


Da Vinci Code, le livre
posté par Professor Ludovico

J’ai une fascination pour les mystères. J’ai une fascination pour les cathares, les templiers, les OVNI, le Graal. J’ai aussi, dois-je l’avouer, une fascination pour les succès inexplicables : Bienvenue chez les Ch’tis. Austin Powers. Le Da Vinci Code. Comment ce qui, sur le papier, ne devrait pas marcher devient un succès planétaire ? Comment une œuvre, a priori insignifiante, devient (ne serait-ce que quelques mois) partie intégrante de l’âme d’un peuple ?

La revigorante lecture, il y a quelques années, de Tintin et le Secret de Famille, de Serge Tisseron, m’a ouvert les yeux, sans répondre pour autant à cette question. S. Tisseron s’attache à démonter, vignette par vignette Le Secret de la Licorne, l’une des œuvres majeures d’Hergé. Et démontre que le scénario ne tient pas la route une seule seconde : pourquoi le capitaine de Haddoque s’acharne-t-il à cacher derrière des énigmes (trois messages codés, dans trois maquettes de bateau) l’emplacement d’un trésor qui se trouve tout bêtement… dans les caves de son château ? Y aurait-il quelque chose à cacher ?

Je vous laisse découvrir l’explication proposée par Tisseron, mais peut-on, à la même aune, décrypter le Da Vinci Code ?

J’ai vu le film l’an dernier (critique ici), mais je m’étais toujours épargné de lire le livre. Je refuse, par principe, de perdre une semaine sur 600 pages mal écrites. Mais après un voyage à Rennes-Le-Château, et la lecture de L’Enigme Sacrée, l’envie était trop forte. Je ne le regrette pas, car cette lecture nous plonge dans des abîmes sans fond.

Passons sur ses défauts communément admis (son inculture crasse sur la France, le Louvre, la peinture… Dan Brown en fait un fond de commerce éhonté, prétendant avoir fait des recherches très précises sur ces sujets : « Toutes les descriptions de monuments, d’oeuvres d’art, de documents et de rituels secrets évoqués sont avérées », (Da Vinci Code, p. 7).

Bien sûr, aussi, c’est écrit gros, c’est bourré de clichés, et c’est écrit au lance-pierres. Mais concentrons-nous, plutôt, sur l’essentiel : le scénario.

Un historien (Robert Langdon) et une cryptographe (Sophie Neveu) sont lancés dans une quête du graal de 24 heures à travers la France, l’Angleterre et l’Ecosse. Cette quête leur fera découvrir un terrible secret, qu’un complot de l’église catholique nous cache depuis 20 siècles : Jésus était noble, descendait du roi David, il a eu des enfants avec Marie Madeleine, et ses enfants ont établi en France la dynastie des Mérovingiens. Il ne sont pas seuls à chercher des preuves de ce complot, l’Opus Dei cherche à les récupérer aussi pour les détruire et protéger cette satanée église catholique, ainsi qu’un mystérieux « Maître », dont on découvre l’identité à la fin.

Déjà, on tique. Si ce terrible secret était révélé, qu’est-ce que ça pourrait bien changer ? Les catholiques arrêteraient-ils d’être catholiques ? Et puis, quelque part, comment a-t-on pu conserver ce secret si longtemps, alors que différentes dissidences (coptes, protestants) sont apparues ? Et le Prieuré de Sion, chargé de protéger ce secret (contre l’église catholique), pourquoi n’a-t-il rien révélé ? Pourquoi veut-il le révéler maintenant ? Tout cela est assez invraisemblable. Mais ça devient encore plus intéressant lorsque Langdon lui-même, contredit la thèse même du livre, page 556. « Toutes les religions sont fondées sur des thèses fabriquées (…) et elles aident des millions de personnes à vivre ». Dans ce cas, où est le problème ?

Même retournement final avec Silas, le tueur de l’Opus Dei, montré sous les traits d’un tueur (albinos aux yeux rouges, et aux cheveux blancs, le monstre !) qui s’humanise vers la fin, tout comme son commanditaire. A la fin du livre, on comprend même que la base de cette quête n’avait pas de sens, puisque les supposés sénéchaux irremplaçables du Prieuré sont en fait déjà remplacés (24h après !)

Nous voilà donc face à un mystère, un vrai. Ces best-sellers sont très souvent mal faits, peu précis historiquement parlant, mais peuvent tenir la route côté scénario. Là, c’est clairement invraisemblable.

Il y a donc matière à creuser. Pourquoi un tel acharnement contre l’église catholique, d’abord ? En fait, c’est une vieille tradition US. Les catholiques, aux Etats Unis, c’est les italiens, les mexicains, les irlandais, bref, la racaille ! Le cinéma s’est souvent payé l’église catholique (Peur Primale sur les prêtres pédophiles, Le Parrain III sur l’Opus Dei,…)

Dan Brown vient de ce background là : prof, et fils de prof dans un collège épiscopal (protestant). Dan Brown chantait dans la chorale, assistait à l’école du dimanche et passait les étés dans un camp religieux. Des comptes à régler, peut-être avec le camp d’en face. Surtout que son autre roman, Anges & Démons, tape aussi sur le Vatican.

Ensuite, Da Vinci Code vogue sur les flots enchanteurs des théoriciens du complot. Ainsi, dans le chapitre 82, il fait dire au personnage de Langdon que le Nouveau Testament est basé sur des mensonges. Il prétend ensuite que l’église catholique lutte contre un concept vague, le féminin sacré (une thèse défendue par des féministes new age dans les années 70, dont l’une d’elles est la femme de Baigent, l’un des auteurs de l’Enigme Sacrée). En clair, l’Eglise Catholique complote contre les femmes, pour les écarter du pouvoir. Lectorat féminin assuré !

On nous cache tout, on nous dit rien ! L’Amérique aime ça (X-Files, Complots), et nous aussi, peut-être avec un peu de second degré…

Il est intéressant également de remarquer que le film de Ron Howard est bien moins outrancier sur ces sujets. Produit par Brian Grazer, monsieur 24 Heures, on aurait pu craindre le pire, mais non, le film se cale sur l’intrigue, et ca passe beaucoup mieux en 2h qu’en 600 pages…

En bref, féminisme new age, théorie du complot, catholic bashing, les 3 ingrédients de la recette Da Vinci Code ? Avec sûrement une pincée d’un autre ingrédient : notre incroyable et irrésistible besoin de rêver…




samedi 28 juin 2008


Noir et blanc ou couleur ?
posté par Professor Ludovico

Hollywood le sait bien : on filme le présent en couleurs, et le passé en noir et blanc. C’est pourquoi il fallait absolument aller voir l’exposition « Des Parisiens sous l’Occupation » ou jeter un œil sur le livre tiré de l’exposition. Passons sur le « scandale » la querelle byzantine dont le PS a définitivement le secret de fabrication, et particulièrement la Mairie de Paris : oui, André Zucca était salarié à Signal, revue de propagande nazie, (c’est pour ça qu’il avait accès à la fameuse pellicule Agfacolor). Non, voir cette expo ne fait pas de nous des collabos. Car l’expo, comme le livre, dessillent l’œil.

Pour notre génération, si la seconde guerre mondiale s’écrit en couleurs dans notre imaginaire hollywoodien (Les Canons de Navarronne, Il Faut Sauver le Soldat Ryan), notre mémoire « réelle », officielle, est en noir et blanc. Un noir et blanc qui crée une distance artificielle ; cette histoire n’est pas la nôtre, c’est au mieux l’histoire de nos grands parents. En tout cas, c’est le passé.

Les photos d’André Zucca viennent balayer tout ça. Le passage à la couleur est un formidable travelling sur un décor de rêve : Paris, 1940. Et la couleur créé soudain ce miracle d’identification : le Paris de 1940 est (presque) le même Paris de 2008 ! Mêmes rues, mêmes lampadaires, même Métro. Et surtout : mêmes parisiens ! Des enfants qui jouent, des jeunes qui draguent, et mêmes des soldats allemands soudainement moins terrifiants qu’en noir et blanc.

Un lien se fait avec le présent : ces vélos-taxis qui envahissent Paris à cause du rationnement font écho au Vélib’ et au rationnement -invisible, réduit, mais réel- de l’essence aujourd’hui…

Et ce garçon qui sourit en mettant son bateau à l’eau aux Tuileries, c’est votre grand père, et c’est aussi vous à 11 ans. Cette jeune femme élégante qui se fait draguer à Saint Michel, c’est votre grand-mère. Ce bébé dans le landau aux halles, c’est maman.

Zucca exprime effectivement l’insoutenable : entre 1940 et 1944, les parisiens ont continué de vivre presque normalement ! malgré les persécutions antijuives, malgré la guerre, malgré les privations, ils sont allé au cinéma, au théâtre, aux courses. Les femmes se sont faites belles, les hommes se sont habillés comme Albert Préjean, et ils ont bu ensemble des cafés en terrasse ! Quelle révélation ! Ils n’ont pas tous résisté, l’arme au poing, contre l’envahisseur nazi !

Merci à cette exposition de remettre un peu d’ordre dans nos mémoires, et un peu de modestie dans notre réécriture de notre histoire nationale…

Bibliothèque historique de la Ville de Paris
22, rue Malher (4e), jusqu’au 30 juin

Les Parisiens sous l’occupation, photographies en couleurs D’andré Zucca
préface de Jean-Pierre Azéma
Gallimard




dimanche 1 juin 2008


Indiana Jones et le Canard de cristal
posté par Professor Ludovico

25 ans après, le Canard Enchaîné se trompe toujours. En 1984, l’hebdomadaire démolissait Indiana Jones et le Temple Maudit (et encensait Rambo II dans la même page), il démolit aujourd’hui Indiana Jones et le Royaume des Crânes de Cristal.

Ce n’est pas tant que ce film mineur ne le mérite pas un peu, mais le Canard, comme d’habitude, se trompe de cible ; il attaque la meilleure scène du film, à savoir la zone 51, l’accusant d’antisoviétisme primaire et d’apologie de l’arme nucléaire.

C’est n’avoir rien compris au sens du film, à l’esprit de la saga, et à la signification de la scène en question.




samedi 15 mars 2008


La Môme et la Marseillaise
posté par Professor Ludovico

Il y a quand même une très belle scène dans La Môme, chroniquée ci-avant. C’est celle où Piaf, enfant, chante la Marseillaise et vole la vedette à son père. D’abord, pour un peu, la caméra de Dahan s’arrête de virevolter, et l’émotion peut s’installer. Parce que la Marseillaise, ça marche toujours. « Allons enfants ! », et c’est reparti. La question, c’est le rythme : où couper ?

Dahan aurait pu le faire dès le premier couplet, mais il sait, même si c’est long pour un clipeur comme lui, qu’il faut continuer jusqu’au refrain. On ne coupe pas l’hymne national.

Bien lui en prend, car la petite actrice (Pauline Burlet) fait bien le boulot. Et Jean-Paul Rouve, en père jaloux, aussi. Et enfin, le public de ces artistes de rue, qui se laisse gagner par l’émotion. Là aussi Dahan évite la faute de goût classique de ce genre de reconstitution : le cliché. On sort de la Guerre de 14, et les français sont très patriotes. Dahan ne commente pas, n’ironise pas. Très bien.

Le message est passé : l’artiste c’est Piaf, pas son père.




vendredi 14 mars 2008


Entrées vs Dollars
posté par Professor Ludovico

Encore un échange avec Mister Drogo qui me suscite une chroniquette, sous la forme de cette question :

– Pourquoi les français annoncent des budgets de films en euros et des recettes en entrées ? Hein, pourquoi ?

Sûrement pour ne pas faire comme ces salauds de yankees, « obsédés de leur fric », « grand enfants acculturés », « industriels simplistes », comparent budget en dollars et recettes… en dollars ?




mardi 11 mars 2008


Babel, Babylone
posté par Professor Ludovico

Cette chronique n’a pas grand’chose à voir avec le cinéma (quoique). Mais bon, MuséeFast n’existe pas encore. Je suis allé voir ce soir l’exposition Babylone, qui débute au Louvre. Je l’avoue, ma seule connaissance mésopotamienne se résume à Adèle Blanc-Sec et l’ineffable Pazuzu (Pa ! Pazu ! Pazuzu !). Mais bon, j’aime l’Histoire, j’aime l’Antiquité, j’aime Le Louvre, que je fréquente pourtant beaucoup moins que l’UGC CineCité.

Bref, me voila donc parti pour une heure d’exploration, au milieu de pièces splendides, sculptures et bas reliefs de quatre mille ans. Sans parler de quelque beaux tableaux flamands d’inspiration babelienne, et des traductions du XV° siècle de la Divine Comédie et de Saint Augustin. Bref, splendide exposition.

Mais où veut il donc en venir ? se demande le Cinefaster, étonné de tant de préliminaires.

Eh bien j’y arrive. Ce qui m’emmerde dans les musées français, c’est le refus ABSOLU de la moindre pédagogie. Confit dans leur élitisme snobinard, aucun muséographe ou muséologue (les deux existent, j’en ai rencontré) ne s’abaissera à vous expliquer quoique ce soit. Nous sommes entre gens cultivés, n’est-il pas ?

Du texte, pourtant, il y en a. Soit pour détailler la généalogie de Nabuchodonosor, soit pour vous traduire des poèmes sumériens. Mais d’explications, point. Un dessin (qui vaut pourtant un long discours), point ! Légendes d’objets, relevés ainsi au hasard :

– « Tuile avec antéfixe à palmette » (qu’est-ce qu’un antéfixe ? qu’est-ce qu’une palmette ?)
– « Abastron de forme ovale allongée »
– « Cachet discoïdal à bélière en forme de tête de canard », avec cette référence mystérieuse : A0 5684.

Je n’invente rien, allez-y, vous verrez. Dans les musées français, il est plus important de noter la référence de cet objet (qui doit servir à 200 personnes maximum à la Réunion des Musées Nationaux), plutôt que d’expliquer, en deux mots, à quoi sert un antéfixe.

Quel rapport avec CineFast, me direz vous ? Eh bien, je pense qu’on y trouve là une autre forme de l’antagonisme franco-américain, au cinéma comme ailleurs. Quiconque a visité un musée américain connaît la différence. Ceux-ci sont très bien faits, très didactiques, souvent avec beaucoup de maquettes, de schémas explicatifs, de définitions, et surtout plusieurs niveaux de compréhension, pour les enfants et pour les adultes. Et ce n’est pas une question de moyens : j’ai vu un musée de dinosaures à Bozeman, Montana (27 000 hab.) qui valait largement le Jardin des Plantes.

On voit l’analogie avec le cinéma : les grands auteurs américains sont des raconteurs d’histoire (Welles, Kubrick, Ford, Coppola, Scorsese). Nul besoin d’expérimentations gratuites. Nul besoin d’élitisme. Pas besoin d’être « entre nous ». Ils s’adressent au
« common people ».

Nous qui sommes toujours prêts à donner des leçons de démocratie aux yankees, n’oublions pas que, pour les américains, la culture ne sert pas à se distinguer de la masse. Le PDG va voir le dernier Ben Stiller comme sa femme de ménage, et ne cherche pas à frimer à l’opéra comme Bernard Arnault. Il n’y pas de nobles : on existe par le pognon, la réussite, et pas par autre chose. Est-ce bien ? Je n’en sais rien. Ce que je sais, c’est que je n’ai rien appris sur Babylone ce soir. Et que j’en apprendrai cent fois plus sur Wikipédia… Honte à moi, sombre populiste ! vermine poujadiste !

Dans un formidable essai de 1998, La Comédie de la Culture, Michel Schneider, ancien Directeur de la Musique sous Jack Lang, découpait en petits morceaux la prétendue « politique culturelle de la France ». Et dénonçait au final une politique de subvention se substituant à une politique d’éducation. « Au lieu d’aider la création », disait-il en substance, « nous devrions favoriser l’accès à la culture : rendre les musées gratuits et accueillants, par exemple ». On le voit, on en est loin.

Je laisse la conclusion à l’exposition elle-même, qui, sans le savoir, s’auto-parodie dans la salle « Babylone et le théâtre », qualifiant ainsi le XVIII° siecle de Voltaire et de son Sémiramis :

« [A cette époque] une certaine touche d’érudition flattait un public bourgeois ».

On ne saurait mieux dire.




lundi 3 mars 2008


Le Pianiste, pourquoi ça marche…
posté par Professor Ludovico

En rapport à mes critiques d’hier, et après avoir revu des bouts du Pianiste, une comparaison s’impose. Oui, Le Pianiste est un biopic, ou plutôt une bio, pas epic du tout. C’est basé sur une histoire vraie, celle du pianiste Wladyslaw Szpilman qui a écrit son autobiographie. Mais d’abord, ce pianiste nous est inconnu, ce qui n’est pas le cas de Piaf. Et Polanski nous raconte qu’une petite partie de cette vie, celle de la guerre.

Polanski, très intelligement, enlève tout de suite l’épique de cette histoire, même si celle-ci est connue, archi-connue (il met pourtant les dates : 12 mars 1940, 16 août 1942, 18 janvier 1943, tout cela se rapportant à des moments précis, comme le début de l’insurrection du ghetto de Varsovie). Mais son génie, c’est que le squelette de son histoire n’est pas là. L’histoire, elle ne se déroule que dans le regard perdu d’Adrian Brody.

Contrairement à La Môme, nous n’enchaînons pas Les Grandes Dates du Ghetto, mais on nous propose plutôt de suivre la progression intérieure de Wladyslaw Szpilman : va-t-il s’en tirer ? Que ferions nous à sa place ? Et le pire est à venir, dans la réponse : rien. Nous ne ferions rien. Nous subirions les mêmes humiliations en silence, nous nous cacherions, et puis nous attendrions la mort.

C’est là le chef d’oeuvre de Polanski, que d’avoir su répondre à cette éternelle question sur le génocide : pourquoi les juifs se sont laissés faire ? (Ce qui évite une question plus lancinante : pourquoi avons nous laissé faire?) Comme si les juifs s’étaient volontairement laissés allés à l’abattoir. Ils n’ont rien fait parce qu’il n’y avait rien à faire. Et vous non plus, vous n’auriez rien fait…




mercredi 6 février 2008


Petits problèmes ménagers
posté par Professor Ludovico

Hier, voulant regarder avec Madame la sitcom Arrested Development, je reçois de mon DVD-lecteur enregistreur HD ce message sibyllin : « ce disque HDMC ne peut être lu ». Ce DVD, évidemment, je l’avais lu la veille et l’avant-veille sur la même machine. Après différents essais avec d’autres CD, après avoir éteint et rallumé ladite machine, essayer de trouver la réponse dans la notice (pourtant volumineuse) : bernique.

Ce genre de problème électroménager me met hors de moi ! J’ai envie de tuer quelqu’un ! Alors justement, j’ai inséré un DVD pirate de Dexter (une histoire de serial killer), format DivX. Evidemment, ça marche immédiatement.

Morale de l’histoire : cette industrie est en train de mourir. Non seulement les lecteurs sont de moins en moins mécaniques et de plus en plus informatiques, donc buggés, mais en plus, quand on achète un DVD, on doit se coltiner 1 minute de chargement, 2 mn de film anti-piratage, le logo de la Fox, les 5 avertissements en néerlandais et en serbo-croate interdisant de louer ce CD dans un vidéoclub, ou pire, de le regarder dans un bus, puis à nouveau un logo de la Fox, puis l’affiche d’un menu ; vous l’aurez remarqué, l’ergonomie de ces menus pourtant basiques est à chaque fois différente, pour paramétrer pourtant toujours les mêmes choses : les sous titres (en VF), la langue (en VO). On peut enfin regarder un épisode : 10 mn d’attente pour 26 mn de plaisir. Pendant ce temps, les DVD piratés sont en VOST, d’accès direct, et sans pub !

Vive eMule ! Vive les disques durs portables !




dimanche 3 février 2008


Allez les petits !
posté par Professor Ludovico

Il y a une seule chose qui puisse me distraire d’aller à l’UGC Cine-Cité, et c’est bien le Tournoi des V nations (je sais il faut dire VI, mais je ne m’y fais pas, même si j’aime le rugby italien).

Tradition filiale, déjà. Malgré l’absence de télé, mon père me traînait chez son beau-père pour voir France-Galles commenté par Roger Couderc. Je devais avoir 5 ou 7 ans ; Depuis, je ne dois pas avoir raté un tournoi.

Il faut dire que le Tournoi, c’est une production hollywoodienne, ou une mini-série digne de HBO : un superbe travail de réalisation (Ouh le bourre-pif en ralenti haute-définition, Oh la jolie cascade dans l’en-but), un chef d’oeuvre de chef opérateur (le Rouge gallois, le Bleu écossais, et bien sûr, le Blanc immaculé de l’anglais.)

Mais surtout, on ne sait jamais dans quel genre dramaturgique classer le rugby. Comédie dramatique (la dernière Coupe du Monde) ? Tragédie grecque (Durban, 1995 ? (les connaisseurs apprécieront)) Ou tragi-comédie, comme hier ??

A l’issue d’un match plié d’avance (19-6 à la mi-temps), et Jonny Wilkinson enquillant les coups de pied comme à son habitude, l’Angleterre allait triompher en son jardin de Twickenham. Comme tous les ans depuis 20 ans.

L’Angleterre règne sur ce sport, qu’elle a inventé. Et elle le fait savoir, en humiliant régulièrement ses adversaires les plus pugnaces. Mais les scénaristes gallois nous avaient réservé une petite surprise : profitant d’une erreur d’inattention de Jonny Wilkinson (même les blockbusters peuvent dérailler), les prolos, les mineurs de Cardiff ont décidé de coller deux essais en une minute aux aristos de St John’s Wood : 26-19 au final. Il restait 10 mn à jouer, 10 mn de cliffhanger absolu, pour enfin profiter du dénouement final, tout en violence débridée : le sang anglais coulant sur la pelouse de Twickenham.

Car le sommet de ce sport très particulier, ce n’est pas de brandir le Bouclier de Brennus, de gagner le Tournoi ou d’être Champion du Monde ! Laissons ça à Christian Clavier et Didier Barbelivien, aficionados d’un soir ! Non, la vraie victoire du peuple celte (irlandais, gallois, écossais et français unis autour de ce seul but), c’est de tuer la bête saxonne.

At home.

Et de venger à la fois Mers-el-Kebir, le Bloody Sunday, et renouveler l’Auld Alliance… en humiliant l’anglais orgueilleux, sûr de lui et dominateur, dans son joli jardin vert de Twickenham. Et tacher de sang son maillot blanc immaculé.

Les français, qui ne comprennent décidément rien à la dramaturgie, ont rendu l’antenne au coup de sifflet final, alors que nous nous attardions, avec un plaisir difficile à dissimuler, sur ces visages britanniques couverts de honte…




vendredi 1 février 2008


Merci Michel Denisot !
posté par Professor Ludovico

Petite anecdote personnelle : si la rubrique « Pour en finir avec…» existe, c’est d’abord, bien évidemment, parce que nous aimons à CineFast dégonfler certaines baudruches du paysage cinématographique. Mais pour ma part, c’est surtout du à la lecture d’une interview de Michel Denisot dans un des premiers Studio (oui je le confesse, j’ai lu cette honorable brochure rutilante dans les années 80).

Or que disait l’homme du Grand Journal et du PSG ? Qu’il aimait le cinéma, bien sûr. Mais à la fin, il y avait une petite question piège : « Y’a-t-il un cinéaste que vous n’appréciez pas ? » Et qu’est-ce qu’il répond, notre consensuel Michel ? « Je n’aime pas Chaplin. Je n’ai jamais compris exactement où était le « génie » de Charlie Chaplin. » Qu’il ose démolir comme ça, dans un média grand public, une icône aussi évidente que Chaplin fut pour moi une révélation, qui m’inspire encore aujourd’hui…




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