[ Le Professor a toujours quelque chose à dire… ]

Le Professor vous apprend des choses utiles que vous ne connaissez pas sur le cinéma



lundi 15 mai 2023


La langue étrangère de Succession
posté par Professor Ludovico

Au-delà de l’incroyable succès de Succession, ce Game of Thrones contemporain, ultra-réaliste, sur les milliardaires et leurs querelles d’héritage, le premier épisode de cette ultime saison nous a fait remarquer un particularisme jusque-là ignoré : la langue. En effet, ces dialogues incroyablement écrits… ne veulent rien dire ! La plupart du temps, on a du mal à comprendre de quoi parlent ces êtres vils. Chaque personnage s’exprime par métaphore, chacun dans son style : obscène et vulgaire pour Roman, le puîné priapique, bullshit entrepreneurial 2.0 pour Kendall, le pseudo manager, et anglais procédural pour Shiv, la décevante cadette.

Dans la scène d’ouverture de ce S04e01, nos héros essaient de monter un site web, c’est-à-dire – pour la première fois – travailler réellement : « The Hundred », site d’info, évidemment disruptif. Mais une autre opportunité se présente, un conglomérat à racheter, à coups de milliards : c’est plus simple. Et c’est encore mieux : c’est l’entreprise que Papa convoite…

Aucune discussion réaliste ne sera envisagée sur la valeur réelle de cette entreprise. Ces affaires-là se règlent à coups d’enchères téléphoniques, comme sur le marché aux poissons de Trouville-sur-Mer*.

Les dialogues, écrits le showrunner Jesse Armstrong, virevoltent comme d’habitude dans Succession. On se perd à saisir les allusions, les jeux de mots vernaculaires et à y comprendre quelque chose. En réalité, il n’y a rien à déchiffrer, si ce n’est le caractère des personnages. Ces enfants sont vides ; leur père, lui, ne l’est pas, même si c’est une ordure castratrice. Leur langue est complexe, châtiée, mais vide. Lui s’exprime par borborygmes, assaisonnés de fuck tonitruants, mais ce qu’il dit est clair, et net.

La scène finale, par opposition, vient démontrer ce propos ; deux personnages se séparent, et pour la première fois, parlent normalement. Et ils pleurent…

Humains, après tout.

* Pour s’en convaincre, il suffit de lire Milliardaires d’un Jour : Splendeurs et Misères de la Nouvelle Economie, l’incroyable livre de Grégoire Biseau et Doan Bui. Les auteurs racontent, avec force détails, comment Caramail, Lycos, ou Libertysurf ont roulé dans la farine des vieux crabes expérimentés comme Bernard Arnault, François Pinault, ou Jean-Marie Messier. Et vendu pour des milliards des entreprise qui ne valaient rien.




jeudi 11 mai 2023


Scream VI
posté par Professor Ludovico

Année après année, décennie après décennie, la saga Scream poursuit son chemin. Après avoir méta-analysé les films d’horreur, les copycats des films d’horreur, les médias, les réseaux sociaux, cette dernière itération ne s’intéresse à rien de moins que la mort d’Hollywood.

C’est à vrai dire le seul intérêt de ce film, dont la qualité décline : acteurs moins connus, moins bons, dialogues chétifs… Mais il reste toujours quelque chose à piocher dans Scream.

Ici, c’est la scène finale qui se tient dans un vieux cinéma désaffecté… transformé en musée, vous voyez la métaphore ? Dans ce hangar abandonné, toute une memorabilia de la saga. Photos, affiches, couteaux encore sanglants des véritables meurtres, et, évidemment, la collection complète des Ghostfaces, ces masques terrifiants qui signent le tueur, de film en film.  

Il ne faut pas prendre la saga Scream à la légère. Les six films sont quelque part l’annonce du monde qui vient. La gadgetisation de la terreur, le rôle délétère des médias, l’omniprésence des réseaux sociaux : derrière d’aimables et terrifiants divertissements, Scream a toujours dit des choses sérieuses, sans avoir l’air d’y toucher.  

Or, depuis quelques mois, Hollywood enchaîne les films de nostalgie Hollywoodienne : Babylon, The Fabelmans,  Scream VI. Ce que dit celui-ci, c’est qu’Hollywood est mort, enterré sous le poids de ses propres franchises (dont Scream fait partie) …

C’est évidemment un sentiment que nous partageons ici. Depuis les années 2000, Hollywood est incapable de créer de nouvelles franchises originales qui ne soit pas inspirées de livres ou de comics*. Comme dans les années 50, où la télé prenait le pouvoir, et ne sortaient que des péplums ou des westerns… Hollywood is dead, et c’est peut-être une bonne nouvelle.

*Hormis de rares exceptions (Fast & Furious, Pirates des Caraibes), et des sagas d’horreur (Conjuring, Saw, American Nightmare, Rec, Insidious…)




mercredi 10 mai 2023


The Vampire Diaries
posté par Professor Ludovico

Le Professore Ludovico a fait un pari stupide. Il s’est engagé à regarder Vampire Diaries, huit saisons, 171 épisodes, si la Professorinette se mettait enfin à réviser The Wire, ce qu’elle promet de faire depuis dix ans.

Aussitôt dit, aussitôt fait : après avoir eu la confirmation que la demoiselle savait qui était Snot, on a attaqué la série teen-com, vampire bit-lit de CW.

À vrai dire c’est une expérience intéressante. D’abord en tant que Rôliste… The Vampire Diaries a tous les codes de la Mascarade, le code de ce que font les vampires, ce qu’ils n’ont pas le droit de faire, les coutumes et la la hiérarchie vampirique, et les différentes façons de les tuer… En clair tout ce qui a été défini par Ann Rice et le jeu de Mark Rein-Hagen, Vampire : The Mascarade. Ces vampires ne viennent clairement pas de Twilight, dont la série se moque à plusieurs reprises.

Et puis il y a le plaisir de regarder une série légère, dont on se fout un peu ; argument avancé par la Professorinette elle-même. On peut regarder The Vampire Diaries en faisant la vaisselle, parce que de toute façon un truc va vous être répété trois fois, au cas où vous n’auriez pas tout compris… On peut même écrire la chronique CineFast de The Vampire Diaries en regardant The Vampire Diaries, c’est dire… Tout cela choquera le cinéphile hardcore, mais c’est le concept même de la Série Hamburger. La Série Hamburger ? Un concept sur lequel nous reviendrons bientôt…




mardi 9 mai 2023


L’étoffe des rêves
posté par Professor Ludovico

L’étoffe dont sont faits les rêves. Quelle plus belle définition du cinéma ? C’est pourtant du Grand Bill, William Shakespeare lui-même, que vient cette expression, tirée de La Tempête*.

Cette phrase a eu une belle postérité au cinéma. C’est une des répliques culte du Faucon Maltais, et même sa conclusion morale. De quoi est faite cette statue de faucon qui accumule la convoitise – et les morts ? Réponse de Bogart-Sam Spade: « The, uh, stuff that dreams are made of** ».

Mais La Tempête a eu aussi d’autres adaptations, dont la plus étonnante est probablement Planète Interdite, avec Leslie Nielsen. Oui le futur Flic pour Sauver la Reine ! L’argument est lointain mais semblable, un vaisseau spatial arrive sur Altaïr, une planète habitée par un seul savant et sa fille, comme Prospero et Miranda. Mais la planète est aussi peuplée de rêves, qui prennent une forme très physique.

Le Ludovico a vu La Tempête récemment, dans une toute petite salle, La Huchette, avec trois acteurs pour jouer tous les rôles***. C’était magnifique. Le metteur en scène, Emmanuel Besnault, n’avait gardé que la moëlle, et avec deux planches et trois bouts de chiffon, reconstituait une île, des bateaux échoués, une grotte…

Le théâtre, c’est aussi l’étoffe dont on fait les rêves.

* « We are such stuff dreams are made on, and our little life is rounded with a sleep » : « Nous sommes de la même étoffe que les songes et notre vie infime est cernée de sommeil. »

** Une anecdote rigolote en direct d’IMDb : il existe encore 3 statuettes du film de John Huston, et elles valent 1M$ chacune, soit trois fois ce qu’a coûté le film, et en fait au passage l’un des accessoires le plus chers du cinéma…

***La Tempête, de William Shakespeare
Mise en scène d’Emmanuel Besnault
Avec Jérôme Pradon, Marion Préïté ou Juliette Marcaillou, Ethan Oliel




mercredi 3 mai 2023


1776
posté par Professor Ludovico

1776, c’est bien sûr la date de la Déclaration d’Indépendance, du 4 Juillet, la Révolution Américaine, Independance Day, Roland Emmerich et Bruce Springsteen, mais je m’égare…

1776, c’est le nombre de critiques atteint ce jour sur Cinefast par le Professore Ludovico (avec Ted Lasso, voir ci-dessous) …

Ça se fête.




vendredi 28 avril 2023


Donjons & Dragons : L’Honneur des Voleurs
posté par Professor Ludovico

Né du croisement improbable de la littérature de Fantasy* et du wargame napoléonien avec figurines, ce loisir était – quand nous l’avons découvert au début des années 80 – dans sa plus tendre enfance.

On créait un personnage sur une feuille de papier, en lui attribuant des caractéristiques chiffrées (sa force, son intelligence…), et on partait explorer des « donjons », sa plus simple expression ludique. Explorant virtuellement un ensemble de couloirs souterrains, nous y tuions à coup de dés le plus de monstres possibles… 40 ans plus tard, le Jeu de Rôles a bien évolué. Comme toute forme d’art, il a mûri. Des dizaines d’univers, des centaines de scénarios, bien plus subtils qu’une simple exploration de souterrains, ont été produits et joués. Et aujourd’hui, on incarne un personnage, on lui donne un passé, des dilemmes moraux : c’est un véritable personnage de fiction…

Tout ce que ne fait pas – somme toute – Donjons & Dragons, le film. Au-delà d’être un patchwork kitsch particulièrement laid, L’Honneur des Voleurs est une histoire ultra classique, sans personnages ni émotions. Des voyous à la ramasse, pitchés en une phrase (le père de famille négligent, la barbare en rupture de ban…) se retrouvent à lutter contre un mal antique qui veut détruire l’humanité… aka le scénario Copytop des studios hollywoodiens (Marvel & Co.) depuis des années…

Sur le plan visuel, pas mieux. En cela, le film respecte le matériau original : D&D a toujours été graphiquement atroce. Cinq éditions et quarante ans plus tard, il est toujours aussi laid : guerriers cheveux en brosse de quarterbacks texans, sorcières MILF peroxydées, châteaux dessinés par Disney… Normal pour un pays qui n’a jamais vu de châteaux forts… Le film fait de même en mélangeant allègrement des Marie-Antoinette, des Martin Luther et des épées antiques à la Conan le Barbare : tout ça est, pour les américains, est médiéval !

Mais le pire reste à venir : l’omniprésence du fan service, même pour le fan qu’est le Professore. Que le film cite visuellement des monstres (Mimic, Displacer Beast, Cube Gélatineux…), ou des objets magiques iconiques (Bag Of Holding , Horn Of Beckoning Death, Helm Of Disjunction…) fait plaisir. Mais le fan service sature littéralement les dialogues. Un name dropping totalement insupportable : Mordenkainen, Neverwinter, Baldur’s gate, etc., on cite même des règles du jeu…

Tout cela donne l’impression d’un gâchis (qui n’est pas immense, parce qu’on n’en attendait pas grand-chose), mais un gâchis tout de même. C’est mieux que le premier film de 2000, bien sûr, mais ça reste très loin de Game of Thrones, ou même de licences plus kitsch comme The Witcher ou Conan.

Et c’est dommage, car il y avait de la matière. D’une part, la partie comique est assez réussie, avec 2 ou 3 scènes cultes, et toute une série de blagues tongue-in-cheek pour initiés… Mais doublement dommage car Donjons & Dragons, le jeu, aurait pu s’appuyer sur les scénarios qui servaient de support à nos parties. Ces « modules » proposaient de belles aventures, mille fois plus originales que la lutte éternelle contre le grand méchant**… Hasbro n’avait qu’à se baisser pour les ramasser…

*Le Seigneur des Anneaux de JRR Tolkien, le Cycle des Epées de Fritz Leiber, Elric de Michael Moorcock, Conan le Barbare de R.E. Howard, Terremer, de Ursula Le Guin…

** The Sinister Secret of Saltmarsh, où un repaire de pirates mène à complot d’homme-lézards
Castle Amber, où l’on explore la maison hantée d’une antique famille
The Secret of Bone Hill/The Assassin’s Knot, où l’on explore une ile pleine de mystères et où l’on résout un meurtre étrange
The isle of Dread, où l’on explore une ile peuplée d’antiques créatures
Expedition To The Barrier Peaks, un donjon qui se révèle être… un vaisseau spatial

etc.

Chronique publiée également sur Planet Arrakis




lundi 19 décembre 2022


Titanic au Qatar, Hamlet à Doha
posté par Professor Ludovico

Tandis qu’Avatar : La Voie de l’Eau est en ce moment sur les écrans, le seul chef d’œuvre de James Cameron se jouait hier au Stade de Lusail : la finale de la Coupe du Monde 2022. Après que le boa constrictor argentin ait étouffé nos Bleus pendant tout le match, la magie de la dramaturgie footballistique prenait enfin son envol. Le football n’est pas une science exacte, domination et possession ne valent pas score.

Après quatre-vingt minutes de dictature, les argentins faisaient une erreur, une seule ! et offrait un penalty à Mbappé qui n’en demandait pas tant… Et qui, selon la logique vicieuse du football, entraînait un deuxième but, car la panique s’était installée dans la pampa… C’était la remontada.

La France aurait pu (du) tuer le match ce moment-là, elle serait aujourd’hui championne du monde, mais le football est un trop beau spectacle pour se contenir dans ces clichés étroits. Prolongation, nouveau but de Messi. Nouveau penalty de Mbappé. Qui écrit un tel scénario, à part les James Cameron du football ?

Mbappé et Messi étaient sur la même planche, mais il n’y a pas de place pour deux : le plus grand drame sportif du XXIe siècle était en place, tout serait décidé au hasard, ou plutôt dans cet incroyable rendez-vous avec soi-même que sont les tirs au but. La fin fut sublime. Le roi Messi gagna. L’héritier Kylian perdit.

Commença alors une autre pièce, un autre blockbuster, signé Shakespeare. Le jeune Hamlet Mbappé ne veut plus vivre. Devant une telle malignité de fortune (perdre en inscrivant un triplé), être ou ne pas être : telle est la question. A l’aube de de son vingt-quatrième anniversaire, le futur Roi du Monde ne peut comprendre que cette défaite le rendra beaucoup plus fort. Il ne peut, à lui seul, être le sauveur de la Nation. Mais la leçon est amère. Pour le moment, il n’est que douleur… Il y a quelque chose de pourri dans l’émirat du Qatar… On veut mourir, dormir, rêver peut-être…

Mais le football est cruel ; il honore les gagnants mais veut aussi humilier les perdants. Médailles en chocolat, discours interminables… Survient Claudius-Macron, le roi des Francs… Pour la première fois, le Président réussit à nous attendrir. Peut-être parce que son masque de porcelaine est exceptionnellement tombé, et que l’on voit enfin un amour authentique du football, et une sincère déception. Macron relève le Petit Prince du football, le réconforte, et l’encourage à aller chercher son horrible trophée (un soulier doré Adidas de meilleur buteur), en passant, sublime image, devant cette coupe qu’il désirait tant. Un simple regard, l’œil vide, une photo de groupe…

Bonne nuit, doux prince…




dimanche 11 décembre 2022


Same old story (morning glory)
posté par Professor Ludovico

Alors voilà… L’équipe de France de football est en demi-finale de la Coupe du Monde pour la 7e fois de son histoire. Les haters, qui, il y a 3 semaines, promettaient de boycotter l’Odieuse-Coupe-du-Monde-du-Qatar ressortent en urgence le drapeau bleu-blanc-rouge, les maillots 98 et leur 45 t de Gala, le bien nommé Freed from Desire. A commencer par les politiques ; le premier d’entre-eux nous abjurant de ne pas politiser le sport mais twittant à chaque match…

Les bobos parisiens (donc je m’enorgueillis de faire partie) ne sont pas choqués de fumer en terrasse sous des radiateurs au gaz, mais s’étaient scandalisés de cette odieuse Coupe du Monde climatisée.

Comme d’habitude, le football est l’exutoire commode des passions tristes ; il ne viendrait à personne l’idée de critiquer le Festival de Cannes qui convoie en jets privés le gratin hollywoodien et organise des parties sur les méga-yachts de la Baie d’Antibes. Ni de s’étonner de dépenser de 250 M$ de dollars à réaliser un film écologique… entièrement en image de synthèse.  

Le football est le loisir du peuple ; la culture, c’est la meilleure façon de montrer que l’on en fait pas partie.




dimanche 13 novembre 2022


The end
posté par Professor Ludovico

John Ford disait qu’il mettait tout son budget dans le début et la fin ; le début pour installer les spectateurs dans le film, et la fin pour les faire revenir au cinéma. Si c’est assez évident pour le grand écran– il n’y a pas de grands films sans fin mémorable –, c’est moins vrai pour les séries.

On a pourtant déjà évoqué ici l’idée qu’une grande série, c’était avant tout une grande fin. Si elles offrent souvent plusieurs saisons éclatantes, cela se termine souvent en eau de boudin, pour de basses raisons de business model : les audiences ont baissé, la chaîne s’est désintéressée du show, et les créateurs sont déjà partis faire autre chose. Les acteurs ont la tête ailleurs, et la deuxième équipe tente de finir le travail…  

Les séries chefs-d’œuvre racontent tout le contraire : le showrunner est toujours là, il écrit le dernier épisode, voire le dirige. Il a la volonté de conclure son œuvre en beauté. Les grandes séries ont toujours un dernier épisode (ou simplement une dernière scène) qui résume totalement le show. C’est le cas de Sharp Objects, dans sa dernière phrase, ou de Six Feet Under qui n’a pas toujours été bonne – loin de là -, dans sa dernière scène. Game of Thrones, elle, finit une saison 8 décevante par un dernier épisode méta si décrié, concluant pourtant en beauté tous ses arcs, et donnant une leçon de storytelling au spectateur…

Voici donc pour le Professore Ludovico 17 fins étincelantes, et donc 17 séries chef d’œuvre…

The Wire
The Sopranos

Twin Peaks (saison2, évidemment)
Mad Men
Battlestar Galactica
Seinfeld

Friday Night Lights
The Prisoner
Justified
The West Wing
Six Feet Under
Game Of Thrones
Sharp Objects
Generation Kill
Godless




samedi 29 octobre 2022


You shake my nerves and you rattle my brain
posté par Professor Ludovico

Too much love drives a man insane
You broke my will, but what a thrill
Goodness, gracious, great balls of fire

I laughed at love ’cause I thought it was funny
You came along and moved me honey
I’ve changed my mind, your love is fine
Goodness, gracious, great balls of fire

Kiss me baby, woo feels good
Hold me baby, well
I want to love you like a lover should

You’re fine, so kind
I want to tell the world that you’re mine mine mine mine

I chew my nails and I twiddle my thumbs
I’m real nervous, but it sure is fun
Come on baby, drive my crazy
Goodness, gracious, great balls of fire




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