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Commentaires et/ou Conseils d’achat de DVD – Peut dégénérer en étude de fond d’un auteur



jeudi 23 décembre 2010


Frost/Nixon, l’Heure de Vérité
posté par Professor Ludovico

Ça commence pas mal, et le final est un peu plus faible ; mais vous pouvez regardez Frost/Nixon, l’Heure de Vérité !

Ron Howard est un grand cinéaste, le genre de type qui peut filmer trente minutes deux types assis dans des fauteuils (l’interviewer, l’interviewé) sans vous ennuyer. Ici, il ne s’agit pas de n’importe qui, puisque c’est l’interview de Nixon par David Frost en 1977. Historique ! Vous ne le saviez pas ? Moi non plus. Destitué en 74, Nixon devient l’homme le plus détesté des États-Unis, à cause du Vietnam, mais aussi du Watergate, l’immeuble où il fit espionner des démocrates.

Autre problème, Nixon ne voulut jamais reconnaître la moindre faute. C’est justement ce qui motive David Frost, une sorte d’Arthur seventies, un beau gosse anglais, animateur de jeux télévisés et de talk-shows en Grande-Bretagne, en Australie, et aux États-Unis. Il se met en tête d’interviewer Nixon, et de lui faire cracher sa Valda. Sauf qu’il ne sait pas sur qui il est tombé. Voilà le pitch de Frost/Nixon, l’Heure de Vérité.

Le film est passionnant de bout en bout, mais chute sur une trop petite fin. Oui, Frost arrive enfin à faire tomber Nixon, mais c’est tellement subtil que Ron Howard est obligé d’appuyer ses effets, par un commentaire d’un des journalistes de l’équipe. Probablement aussi, que cette histoire est beaucoup plus référentielle pour l’américain moyen que pour tout autre citoyen de la planète.

On retiendra néanmoins deux performances exceptionnelles Michael Sheen (Frost), déjà excellent Tony Blair dans The Queen ou The Deal, et Frank Langella en Nixon, qui ne cherche pas la ressemblance ou l’imitation : Langella est Nixon, tout simplement…




vendredi 17 décembre 2010


Michael Clayton
posté par Professor Ludovico

On devrait toujours écouter ses amis. Quand mon Phiphi à moi m’a dit « Michael Clayton, ouais, c’est pas mal. Ca te plairait ! » J’aurais dû l’écouter. Et y aller. Right away. Peut-être qu’il aurait du être plus dithyrambique, le Phiphi, à la façon des ados, ou donner une note sur dix à la façon des critiques de cinéma télé, mais, en fait, il a raison, on a passé l’âge.

Au final, je n’y suis pas allé ; trop de Djjjoordge, trop de bogossitude cool mâtinée de conscience sociale, trop de What else ?

Mais l’idée a fait son chemin, et quand Michael Clayton est passé sur la chaîne avec un +, je l’ai enregistré. Il traînait donc sur mon disque dur quand je suis passé à l’attaque avant-hier soir…

Eh bien, c’est très bien ! C’est une sorte d’Erin Brockovich à l’envers (décidément Soderbergh – qui produit – a un problème avec les multinationales !)

Ça commence donc par une grosse boite agrochimique qui a empoisonné des agriculteurs avec ses engrais, et qui fait face à une class action qu’elle est sûre de perdre. Un cabinet d’avocat, dirigé par le toujours génial Sidney Pollack (pourquoi n’a-t-il pas fait l’acteur dans plus de films !) essaie de leur sauver la mise. Mais un des avocats, et l’un des meilleurs, pète les plombs et se retourne contre ses employeurs, et son client.

C’est là qu’intervient Michael Clayton (George, bien sur !) : ancien flic, avocat freelance, qui intervient dans la zone grise pour gérer les mauvais coups. Le voilà chargé de ramener son collègue et ami à la raison.

Cette histoire, somme toute classique, Tony Gilroy* a le talent de la cacher dans une trame scénaristique complexe. Un scénario qui commence par la fin ; des images mystérieuses, un puzzle que le spectateur essaie de recomposer : Clayton jouant au poker, une femme en sueur dans les toilettes, un prêteur sur gages… Petit à petit, les pièces s’imbriquent, le sens prend forme, jusqu’à une conclusion qui reste classique, mais, de par ce traitement, se révèle brusque et inattendue.

Acteurs excellent, musique et cinématographie parfaite : on est sous le charme – doublement – de Michael Clayton. Et on peut reconnaît un bon réalisateur à son courage : celui, par exemple, de tout miser sur un plan séquence final, dans un taxi : sur le sourire énigmatique de George Clooney.

*Encore un monsieur qui a travaillé sur Armageddon (Adaptation du scénario)




lundi 6 décembre 2010


Morse
posté par Professor Ludovico

J’avais zappé Morse jusqu’à ce qu’une bonne âme ne m’éclaire sur son sujet ; ce que je ne ferais pas ici, de peur de vous gâter le plaisir. Sachez simplement qu’il s’agit d’un serial killer qui rode, pas loin d’une école, et notamment auprès d’un petit blondinet, tête de turc de sa classe.

Morse réussit la gageure de réunir intrigue simple (on pourrait même dire simpliste, voire amerloque si on est grossier), traitement complexe, et perfection stylistique.

Car si l’intrigue est effectivement basique, on ne s’en rend compte qu’à la fin. Entre-temps, on aura apprécié avancer de découverte en découverte, Tomas Alfredson, le réalisateur suédois, jouant avec nos nerfs (et nos réflexes cinéphilique) pour faire avancer l’histoire.

Et, cela ne gâche rien, Morse est beau, très beau : chaque plan, chaque mouvement semble étudié, épuré comme une photo. La musique est parfaite, les acteurs aussi. Que demande le peuple ?




lundi 29 novembre 2010


Police Python 357
posté par Professor Ludovico

Direct 8, la chaîne de télé qui émet en direct des années 70, diffusait hier un des films cultes du Professore : Police Python 357. Pour être franc, je n’ai pas eu le courage de le regarder en entier, à cause d’actualités cinéphilique très chargée (2 épisodes de The West Wing, et OL-PSG qui passait sur Comédie!* Mais bon, je zappais, arrêtant régulièrement le DVD pour voir le score, en réalité pour ne pas rater les moments cultes de Police Python 357 : le meurtre de Stefania Sandrelli, Signoret en larmes dans sa Mercedes, l’acide sur le visage de Montand.

Ah Montand, le roi sauvage des années 70… Il est difficile d’imaginer aujourd’hui l’emprise qu’avait Montand sur le public de l’époque. Une emprise morale, de par son passage au PC, puis sa rupture avec icelui, une emprise comique, en signant les grands succès de la décennie (La Folie des Grandeurs, le Sauvage, Le Grand Escogriffe), une emprise scénique par la chanson, et une emprise sexuelle, parce que, même vieillissant, il continuait d’affoler les gonzesses.

Dans ce film-là, il est impérial, sous la coupe d’une inexplicable solitude (si ce n’est celle des véritables loners américains), et sous le poids des non-dits bourgeois qui ont tué l’autre couple (François Perrier- Simone Signoret). Dans ce polar à la fois traditionnel (dans le fond) et moderne (dans la forme), Corneau tire le meilleur des deux mondes : histoire tirée au cordeau de Daniel Boulanger et modernité narrative de Corneau (c’est son deuxième film). En cela, il est proche d’un Melville, cieux sous les lesquels Montand passa aussi de bons moments…

Un jour je vous parlerai du Juge Fayard, dit Le Shérif

*(1-2 à la 83eme, 2-2 trois minutes plus tard).




mardi 23 novembre 2010


Whiteout
posté par Professor Ludovico

C’est l’étrange alliance du polar à l’ancienne (des meurtres sont commis sur la base US en antarctique, une US Marshall déjà traumatisée s’y attelle), d’un producteur habitué aux grosses machines, Joel Silver, Mr MatrixDie Hard, et d’un réalisateur survitaminé – pour ne pas dire plus – Dominic Sena, qui a déjà un beau parcours de GCA (Opération Espadon, 60 secondes Chrono)…

Tout cela, on le découvre un peu stupéfait au générique de fin, parce que pour tout dire, Whiteout est un peu mou de la fesse. Combat, angoisse, scène gore, révélation finale : tous ces éléments manquent de muscle. Ce qui fait qu’on a vraiment l’impression d’être dans un polar fifties, avec Lana Turner et Robert Taylor : pas trop de violence, pas trop d’angoisse, et pas de sexe.

Mais on ne boudera pas son plaisir pour autant : un avion russe écrasé, une mystérieuse cargaison à bord, et la nuit polaire qui va tomber… Quel CineFaster saurait résister à ça ?




lundi 22 novembre 2010


Espion(s)
posté par Professor Ludovico

Rien de pire quand le fond ne colle pas à la forme. Ici, la forme fait croire à un film d’espionnage réaliste comme on les aime : beaucoup de psychologie, de manipulations, et pas de coups de feu ou de gadget à la 007. C’est pourquoi on a beaucoup aimé Le Tailleur de Panama, L’Espion qui venait du froid, La Mort aux Trousses, Les Patriotes

Espion(s) est donc filmé à la perfection, en décors réels (aéroport d’Orly, Londres la nuit), les acteurs sont bons (Guillaume Canet, Hippolyte Girardot, et ma chouchoute depuis Les Arcandiers, Géraldine Pailhas, (NDLR : pourquoi ne fait-elle pas plus de films ??), la musique est splendide. Bref, tout va bien.

Sauf que ce parti-pris réaliste est détruit par un scénario truffé d’invraisemblances (Canet qui sait tirer au pistolet en une semaine, les agents anglais qui sympathisent avec la source), mais aussi de répliques cultes : « Alors, la situation, en Syrie ? »

Bref, c’est énervant, une fois de plus, de voir le cinéma français pécher sur le scénario, c’est à dire là où ça coûte le moins cher.




mercredi 17 novembre 2010


GI Joe – La Revanche du Cobra
posté par Professor Ludovico

On avait onze ans et on jouait à GI Joe, Action Joe en français. Enfin, on rêvait d’y jouer, puisque ma mère m’interdisait de « jouer à la poupée ». Pas grave, on rêvait sur catalogue : Action Joe commando anglais, Action Joe Soldat Allemand, Action Joe parachutiste américain…

Dans les années 90, ces salauds du marketing l’ont relooké en GI Joe, super-soldat de science-fiction, avec hélico, roquettes bactériologiques, et cité sous-marines englouties.

Pire, ils ont décidé d’en faire un film, mais heureusement, c’est Stephen Sommers aux commandes, l’auteur des immortels La Momie et Le Roi Scorpion.

Donc on se passionne pas trop pour le scénario, mais plus pour la combinaison en latex de Sienna Miller, la Tour Eiffel qui se dissout (aucun symbole freudien liée à Miss Miller), et une séquence de poursuite dans Paris, Hummer contre Super-Soldier, plutôt rigolote.

A voir avec le Professorino, en mangeant des Pop Corn. On peut même aller pisser sans mettre sur Pause.




vendredi 29 octobre 2010


Roman Polanski: Wanted and Desired
posté par Professor Ludovico

Décevant. On attendait plus du documentaire de Marina Zenovich sur l’ « affaire Polanski », le détournement de mineure qui força le réalisateur à fuir les USA pour éviter la prison. On s’ennuie dans ce doc, qui a un goût de trop peu.

Ce qui est bien rendu, par contre, c’est l’atmosphère de l’époque (1977), le déchaînement hollywoodien autour de l’affaire (Polanski, parce qu’il a réalisé Rosemary’s Baby, est accusé d’avoir lui-même tenu le couteau pour assassiner sa femme); l’entêtement bigot du Juge Rittenband, corrompu et chasseur de star, et la volonté, terrible, évidente, de Roman Polanski de profiter de la vie au milieu de tant de malheur.

C’est finalement ce que lui reprocheront les médias : ne pas se plier aux actes de contritions médiatiques, vouloir malgré tout faire la fête, lui, le veuf éternel de la petite fiancée de l’Amérique.

Polanski fuira une justice indigne, pour trouver en France un refuge artistique et une intelligentsia (un peu trop) complaisante à son égard. Ne mérite-t-il pas aujourd’hui un procès plus équitable, c’est une autre question… déjà traitée ici




mercredi 20 octobre 2010


Slumdog Millionnaire
posté par Professor Ludovico

Slumdog, c’est comme la pâte à crêpe : il faut laisser reposer un peu, vu la quantité de levure utilisée… Maintenant que la hype est passée, on peut donc regarder Slumdog Millionnaire.

Slumdog, c’est le prototype du film pour les gens qui ne vont pas beaucoup au cinéma ; le spectateur en ressort abasourdi, éreinté, par tant de nouveautés : cadrages étonnants, rythme dément, musique Bollywood, c’est sympa, ça change.

Mais voilà, vous l’avez compris, ce n’est pas un film pour CineFaster, parce que Danny Boyle, on le connaît depuis qu’il est tout petit. On avait beaucoup aimé son premier film, Petits Meurtres entre Amis, et adoré Trainspotting, évidement ! Mais on aurait du se méfier, parce que tous les défauts de Danny Boyle étaient dans Trainspotting ; le sens putassier de la hype, et l’esbroufe pour tout cinéma… Depuis, notre ami a enchaîné les daubes, sauf peut-être un Sunshine intéressant. Il sait tenir une caméra, on ne lui ôtera pas cela, mais il ne sait pas tenir un stylo.

Slumdog Millionnaire, c’est aussi l’équivalent cinématographique de la littérature édifiante du XIXème siècle : Sans Famille, Deux Ans de Vacances, et autres Mystères de Paris. Ici, c’est Les Mystères de Bombay, ou comment, par sa vie extraordinaire, un chien galeux des bidonvilles peut répondre à toutes les questions du Jean-Pierre Foucault local et gagner des millions. Une fable humaniste, qui ravira l’occidental complexé devant tant de misère qui sommeille en chacun de nous, mais qui laissera le cinéphile sur sa faim.




jeudi 14 octobre 2010


Le Bon, la Brute, et le Cinglé
posté par Professor Ludovico

Le Professore n’est pas très Cinéma Asiatique, même si chez CineFast, il y a quelques séditieux qui apprécient le gore japonais ou le thriller coréen. Trop d’atemis, trop de courses sur les bambous, trop de princesses cruelles aux ongles de 20 cm.

Mais la, épiphanie : Le Bon, la Brute, et le Cinglé est tout simplement l’un des meilleurs films de l’année. En tombant par hasard il y a quelques mois sur l’intro – une incroyable scène d’attaque de train –, je décidais de graver les petits octets du western coréen de Ji-woon Kim sur mon disque dur.
Il me fallut quelques mois – et un cruel manque de place pour enregistrer le dernier Mad Men – pour m’obliger à regarder le film. Mais là, ô surprise ! L’attaque du train n’est pas un épiphénomène, c’est un échantillon ! Pendant deux heures, ça n’arrête pas, ça ne baisse pas une seule seconde en intensité. Bagarre, humour, cascades, le tout photographié à la perfection. Et surtout, Ji-woon Kim évite l’accueil habituel des petits génies de la mise en scène (et du cinéma asiatique) : le plan gratuit.

Dans Le Bon, la Brute, et le Cinglé, tout est payant : chaque plan, chaque mouvement de caméra a un sens, apporte un plus, et n’alourdit pas l’ensemble.

Tant et si bien qu’on oublie l’histoire : trois types qui se battent pour une carte au trésor (au milieu du film, l’un d’entre eux se demande même ce que peut être ce fameux trésor)…

La conclusion, toute voltairienne « il vaudrait mieux cultiver son jardin » n’est pas la scène moins surprenante de ce must-have de tout cinéphile qui se respecte.




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