[ Brèves de bobines ]

Petites réactions et conseils de sortie de salle



mercredi 4 juillet 2018


Hostiles
posté par Professor Ludovico

Un bon western, ça ne se refuse pas. Celui-là avait l’air très bien. Et c’est le cas : un capitaine de cavalerie au bord de la retraite, vétéran des guerres indiennes, se voit confier une ultime mission : escorter le chef qu’il a combattu jusque dans le Wyoming, pour que celui-ci meure parmi les siens. Après la guerre, vient le temps de la real politik. Pour pacifier les indiens, il faut aussi des symboles. Mais comment oublier les morts ? Les rancunes et les rancœurs ?

Sur ce très beau sujet, Hostiles ne marche pas complètement. Il y a une forme d’auto-contemplation gênante comme si le film ne le lassait pas de se regarder dans le miroir : « comme je suis beau ! comme je suis triste ! Comme je suis ému ! » Mais néanmoins, le film est agréable, magnifique sur le plan visuel, et, en matière de western, c’est ce qui se fait de mieux en ce moment…




mercredi 6 juin 2018


Le Dossier Odessa
posté par Professor Ludovico

Le film sur le papier a tout pour plaire : la chasse aux nazis, une ambiance sixties, un film d’espionnage sérieux comme le Professore Ludovico les aime… Malheureusement c’est très mauvais, ça pris un énorme coup de vieux. Tout est irréaliste ; ça commence comme John la Carré et ça tourne James Bond, John Voight est pas très bon, et on a du mal à imaginer les gars du Mossad engager un journaliste aussi nul.

A fuir.




vendredi 25 mai 2018


Cold Hell
posté par Professor Ludovico

Conseillé par le Framekeeper, Cold Hell (Die Hölle) est un petit polar allemand mélangeant à la fois clichés et originalités. Clichés parce qu’il surfe sur la dynamique habituelle « serial killer + témoin qui a tout vu + flics blasé » et qu’il enchaîne les poncifs du genre, parfois à la limite du vraisemblable.

Mais l’intérêt est ailleurs, dans un contexte assez passionnant. L’héroïne, chauffeuse de taxi d’origine turque mais totalement intégrée, se voit régulièrement rappelée à ses origines, par les allemands de souche comme par les turcs. Se cache pourtant derrière tout cela tout un ensemble de subtilités que le spectateur sera amené à décrypter. Idem pour le flic qui gère l’enquête et montrera un autre visage au fur et à mesure que l’intrigue avance.

Cold Hell est assez gore et mais sa mise en scène est raffinée et inventive. Un petit bijou, donc, à découvrir dans les recoins de votre VOD.




samedi 21 avril 2018


Retour vers le futur, le livre
posté par Professor Ludovico

Dans cette collection du British Film Institute, nous avions déjà une monographie sur Alien qui était très bien, une étude sur Shining ,achetée mais non lue, mais celui-ci, signé d’Andrew Shail et Robin Soate est très mauvais, malgré sa jolie couverture DeLorean.

Mal traduit – le nom du tracteur n’apparait même pas – le livre fait trois contresens majeurs : Retour vers le Futur serait l’apologie toute reaganienne des magnifiques Fifties, le parangon de l’anti-féminisme, et la promotion (sic) du nucléaire.

CineFast vous prouvera tout le contraire prochainement. La meilleure adaptation de Sophocle par la bande à Spielberg vaut mieux que ça.




dimanche 16 avril 2017


David Lynch: the Art Life
posté par Professor Ludovico

Il faut voir ce documentaire qui filme longuement David Lynch en train de fumer et de peindre, et qui raconte sa vie jusqu’à son premier film, c’est-à-dire Eraserhead.

L’histoire d’une vie paisible dans les années 50, qui va donner naissance au cinéma le plus bizarre qui soit.

Si vous aimez Lynch, il faut voir ce film




samedi 21 janvier 2017


The War Room
posté par Professor Ludovico

A regarder en ces temps difficiles pour l’Amérique, la campagne de Clinton de 1992 vue de l’intérieur par un très grand documentariste, DA Pennebaker. Coups bas, intrigues, motivations des troupes, tout est dans The War Room. Un Primary Colors en vrai.

Et on y découvre l’excellent James Carville, l’excellent protagoniste de K Street, la série de Soderbergh sur les lobbys de Washington.




samedi 5 novembre 2016


Shotgun Stories
posté par Professor Ludovico

Comme pour dire qu’on finit la collection Jeff Nichols, on regarde son premier film, Shotgun Stories.

C’est l’occasion de remarquer le chemin parcouru. Shotgun Stories est un premier film, avec les forces qui vont faire la carrière de Nichols, mais aussi les faiblesses qui seront corrigées ensuite. L’histoire est basique : l’éternelle vengeance des Atrides, au cœur de l’Arkansas. Comment des white trash (ces gitans de l’Amérique), vont se transmettre les rancunes de père en fils, jusqu’à l’absurde.

L’histoire est simpliste, peut être trop. Mais le talent de Michael Shannon se révèle là, lui qu’on avait jusque-là (dans notre cinéphilie sélective) cantonné dans rôles subalternes*: Pearl Harbor, Un Jour Sans Fin, Vanilla Sky, Bad Boys II. Pour Michael Shannon, il y a un avant et un après Shotgun Stories.


* comme on dit dans Drôles de Dames




dimanche 2 octobre 2016


De Battre mon Cœur s’est Arrêté
posté par Professor Ludovico

Il nous en manquait un, on l’a vu. De Battre mon Cœur s’est Arrêté était le seul Audiard qui nous manquait. Bon ça a un peu vieilli, et Romain Duris ne joue pas très bien. A-t-il bien joué un jour, on ne sait. En tout cas, c’est dans ce film là qu’il joue le mieux, et arrive à rendre crédible ce pianiste doué devenu petite frappe de l’immobilier. Mais Audiard reste cet élégant portraitiste de notre temps, le seul peut être capable de traduire ce qu’est la France d’aujourd’hui avec un tant soit peu de sérieux. Un cinéma politique sans être dogmatique.

C’est que De Battre mon Cœur s’est Arrêté, comme les autres Audiard, propose des personnages solides, sur une intrigue solide pourtant basée sur cet étrange polar mixant amour de Bach et spéculation immobilière.




jeudi 14 juillet 2016


La Neuvième Porte, bis repetita placent
posté par Professor Ludovico

Revoir La Neuvième Porte se fait toujours avec plaisir. Découvrir comment Roman Polanski – pour amener cette histoire à son terme avec beaucoup de subtilité – a glissé des motifs, et même en entrevoir de nouveaux.

Ainsi on découvre que la compagne de Johnny Depp est placée dès les premières scènes, que le code d’entrée de certaines portes s’ouvre avec le code 666, que Polanski fait une fixation sur les chaussettes, que Johnny Depp fume et boit comme un trou, et, qu’évidemment, il y a au moins une porte dans chaque scène.

Au-delà de métaphores sataniques détectées lors de récents visionnages, figures mythiques du diable (le taxi, le chien, …) le franchissement du Styx (ici une petite rivière qui ne laisse pas passer les Rolls Royce), et le feu, bien sûr, le feu omniprésent dans le film auquel répond les volutes de tabac qui sortent de la bouche de Johnny Depp.

Le diable n’est pas celui que l’on croit.




samedi 19 décembre 2015


Tristesse Club
posté par Professor Ludovico

Il y a heureusement des films que les américains ne sauront jamais faire et pour lesquels l’Europe, et en particulier la Grande Bretagne et la France savent parfaitement faire.

Tristesse Club fait partie de ceux-là. Au départ, c’est une des recommandations du Top Ten. C’est-à-dire de tous les films recommandé par les amis en ce froid mois de janvier et dont on se dit, telles les bonnes résolutions à la même période : « Ah zut, on aurait dû aller le voir ! » et puis, une minute après, on demande aux copains « Ça vaut VRAIMENT le coup ? » parce qu’on est pas vraiment sûr de vouloir faire l’effort. Mais comme ces braves gens viennent de vous le recommander, ils ne vont pas se dédire non plus…

Bref ça passe sur Canal, et on jette un œil. En dix minutes, on aura le temps de se faire une idée, et éventuellement jeter la recommandation à la poubelle des bonnes résolutions.

Pas de bol, ces dix premières minutes sont géniales : Laurent Laffitte mate un cul dans la file d’attente de la superette, tape son fils de 13 ans pour régler ses achats et Vincent Macaigne s’entraine à draguer les jeunes filles avec sa secrétaire de cinquante balais.

Le ton, est posé, délirant, et ce n’est que le début, car une bonne nouvelle arrive vite : Papa est mort. Au moment de toucher l’héritage de ce père très absent, pas de cadavre mais une fille, Chloé (Ludivine Sagnier) dont ne sait pas trop si c’est une ex du père ou une demi-sœur.

C’est parti pour 90 mn d’humour décalé et de règlements de comptes aigres-doux. Les acteurs à l’évidence se régalent, et nous aussi.




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