Ah c’est ça une bonne idée de faire une rétrospective Veronica Lake. Constance Frances Marie Ockelman va exploser dans les années 40, en quelques films : Les Voyages de Sullivan, Tueur à gages, La Clé de verre, Ma Femme est une Sorcière, Le Dahlia Bleu…
Mystérieusement belle, intelligente, pointue, Veronica Lake enchaine les rôles de femme fatale mais tombe vite dans l’oubli. Peu importe, son visage étrange, sa mèche blonde qui cache son œil droit, lui donne pour toujours de l’avance sur ses voisines de plateau, qui s’évertuent à jouer les nunuches, decent american women. Lake imprime la pellicule et nos souvenirs pour toujours.
On commence donc par Tueur à gages, pas le meilleur tirage. Une histoire bourrée de rebondissements abracadabrantesques, qui tient surtout par l’actrice et le couple maudit qu’elle forme avec le tueur à gages du film, le débutant Alan Ladd avec qui elle va faire d’autres films, avec de vrai scenarios : La Clé de verre, et Le Dahlia Bleu
Beaucoup mieux, on y reviendra…
Rétrospective Veronica Lake
OCS
posté par Professor Ludovico
River of Grass est un peu l’équivalent, pour Kelly Reichardt, du Peur et Désir de Kubrick. C’est-à-dire un film de débutant, un peu raté, avec plein de maladresses, mais qui pose d’emblée les futures thématiques de la cinéaste de Old Joy, Wendy et Lucy, ou First Cow. La figure de style du road movie, de la fuite à deux ; mais aussi l’errance immobile, le poids du lieu qui détermine socialement les personnages, et la volonté de s’en extirper…
River of Grass, c’est aussi le premier et le dernier film de Reichardt en Floride, dans son Dade County natal. Un comté qui a particularité d’abriter une mégalopole urbaine (Miami) et un désert terrifiant (le marais des Everglades).
Il est symptomatique que notre couple maudit, Cozy et Lee, essaient pendant tout le film d’en sortir et n’y arrivent jamais. Kelly Reichardt, elle, s’enfuira au fin fond de l’Oregon, l’opposé absolu de la Floride : un état quasi désertique, pluvieux, progressiste, et qui inspirera ses plus beaux films.
samedi 8 juin 2019
Love, Death and Robots
posté par Professor Ludovico
L’amour à mort avec les robots. Cette petite série
d’animation est à la fois anecdotique et intéressante. Anecdotique car il s’agit
de (très) courts-métrages plus ou moins réussis. Intéressant parce qu’il y a
des perles narrative ou graphique à découvrir…
jeudi 21 mars 2019
De l’Or pour les Braves
posté par Professor Ludovico
Inexplicablement, De l’Or pour les Braves manquait à ma collection des années 70, l’anthologie paternelle des films sur la Seconde Guerre mondiale : des Canons de Navaronne à L’ouragan vient de Navaronne (avec Harrison Ford !), du
Pont de la Rivière Kwai au Pont trop Loin . Pas que des chefs d’œuvre, donc.
Mais celui-ci est très original ; on croit commencer par un film sur Telly Savalas, mais si on lit bien le titre original, on s’aperçoit que ça s’appelle Kelly’s Heroes, que Kelly c’est Clint Eastwood, et que de héros, il n’y en a point. Kelly est un ancien lieutenant dégradé qui réunit une bande de loufiats armés jusqu’aux dents (et jusqu’au Sherman) pour aller libérer, un peu en avance, un petit village de l’est de la France. Enfin, surtout libérer sa banque de 16 millions de dollars en lingots d’or.
Le film de Brian G. Hutton* est un curieux mélange de classique action-movie 60’s avec son cast de dur-à-cuir, mais contient aussi les amorces du mouvement hippie (le film est sorti en 1970), avec une section de Sherman déjantée pilotée par Donald Sutherland qui a l’air de fumer du shit en permanence.
La morale de l’histoire est également très étonnante, mais on vous laissera la découvrir…
* Qui nous donna aussi Quand les Aigles Attaquent
dimanche 30 décembre 2018
La Bûche
posté par Professor Ludovico
On apprécie ici beaucoup Danièle Thompson, son sens de l’intrigue bien menée, des dialogues ciselés et ses personnages bien campés. Il manquait La Bûche à notre répertoire, mais elle a pris un petit coup de vieux.
Ne subsiste que la prestation rigolote de Sabine Azéma en chanteuse russe et le grand Claude Rich. Le fiston (Christopher Thompson) joue déjà comme cochon face à une Charlotte Gainsbourg déjà très douée. Par ailleurs les intrigues amoureuses, les révélations, semblent aujourd’hui très évidentes aux spectateurs habitués.
Mais bon, avec ce film, le système Thompson se mettait en place…
samedi 1 décembre 2018
L’Origine du Christianisme
posté par Professor Ludovico
Plus compliqué, mais tout aussi passionnant, L’Origine du Christianisme poursuivent l’œuvre entamée par Corpus Christi : comment, après la mort de Jésus, le christianisme est né à partir de l’an 50. Un débat, non pas contradictoire, mais en revanche bourré d’incertitudes, dans lequelles Jérôme Prieur et Gérard Mordillat tentent de mettre de l’ordre. Comment Saint-Paul, celui qui ne croyait pas, est devenu le plus grand prosélyte ? Comment une religion, issue de Judée, et dont les principaux prophètes étaient juifs, a accusé les juifs de tous les maux pour mieux convertir les romains ? Comment une religion naissante, en interdisant aux non-juifs du prêcher à Jérusalem, leur a paradoxalement offert l’opportunité de prêcher dans l’ensemble du pourtour méditerranéen ? Comment l’exclusion des premières hérésies, a permis à la religion de se définir ?
Tout cela en dix heures ardues, mais toujours passionnantes.
samedi 24 novembre 2018
Kursk
posté par Professor Ludovico
Il est franchement étonnant de voir un film des années soixante sortir finalement en 2018. C’est pourtant le cas avec Kursk. Casting europudding, dialogues en anglais oxfordien*, russian-bashing digne de la guerre froide, et des clichés à la pelle dans la salle des torpilles. C’est même un best of : le petit garçon qui récupère la montre de son père (oui, comme Pulp Fiction !), le même père qui met la photo de sa petite famille sur son poste de travail (signant à coup sûr son arrêt de mort), le méchant général à qui on ne serre pas la main et qui essuie une larme ; on aura compris que le petit garçon est vraiment très en colère.
Pourtant il y a plusieurs choses sympathiques dans ce film. Quelques scènes à surprenantes, drôles ou émouvantes, de bons acteurs (Matthias Schoenaerts, Colin Firth, Léa Seydoux) et une véracité historique assez appréciable, vu qu’on sait maintenant à peu près ce qui s’est passé. Seul le russian bashing demeure gênant. Rappelons que si jamais Le Téméraire ou Le Vigilant coulait au large de Ouistreham, on refuserait tout autant l’aide de Poutine que les russes ont refusé celles des anglais en 2000.
Si vous êtes fan de film de sous-marin, vous êtes bien sûr obligé de voir Kursk, sinon évidemment, il y a First Man…
On y vient.
* Ce qui réévalue à la hausse les pathétiques imitations d’accent russe des acteurs américains, de K-19 à la Poursuite d’Octobre Rouge…
vendredi 26 octobre 2018
Man on The Moon
posté par Professor Ludovico
On a voulu revoir Man on the Moon après avoir vu le documentaire Jim & Andy, et on pourrait dire, comme la première fois, que le film n’est pas bon. Même en marchant dans les traces d’Andy Kaufman, sorte de comique délirant US inconnu de ce côté de l’atlantique, mélange d’autiste fou et de roi du canular, malgré la performance d’acteur de Jim Carrey, malgré le casting et la tentative finale de décollage vers le fantastique, le film de n’est pas intéressant. Car, comme tous les biopics ,il n’est que l’illustration des Grands Moments du Grand Homme, comme dans la chanson de REM :
Now, Andy did you hear about this one?
Tell me, are you locked in the punch?
Andy are you goofing on Elvis? Hey, baby?
Hey, baby, are we losing touch?
Même bien fait, ça ne marche pas…
vendredi 14 septembre 2018
Fantastic Mr Fox
posté par Professor Ludovico
On avait raté le seul Wes anderson qui manquait à notre collection. Une nouvelle rediffusion télé nous a permis de combler ce terrible déficit, et faire la preuve de l’efficacité, une fois de plus, de la recette Anderson : traitement enfantin pour des sujet sérieux (les pères défaillants, l’écologie, l’avidité des hommes), casting All-Star (George Clooney, Meryl Streep, Bill Murray…) et réalisation au cordeau…
Comme d’habitude, à ne pas rater.
mardi 7 août 2018
Peau d’Ane
posté par Professor Ludovico
Au risque de me brouiller avec la Professora, posons la question qui fâche : « Que trouve-t-on exactement à Peau d’Ane ? » Ce film est en bonne place dans le patrimoine cinématographique français et pourtant, les décors sont nuls, les chansons sont nulles et tout le monde joue – et chante – comme un pied.
Probablement, ce qui s’appelle enfance, c’était dire découvrir pour la première fois la féerie du cinéma : le manteau magique, les personnages du roi en bleu, le Prince charmant en rouge et le chat blanc. Et oui, Catherine Deneuve est d’une beauté à couper le souffle, tout comme Jacques Perrrin. Et comme tout conte de fées, il apprend aux filles à ne pas être trop proche de leur papa.
Mais si on n’a pas eu cette enfance-là, c’est trop loin et c’est trop long.