Brokeback Mountain et Appaloosa, finalement, c’est la même nostalgie du Western qui est à l’œuvre, tout en se situant aux deux extrêmes de la production : l’un déconstruit, (deux cowboys qui s’enculent), l’autre remythifie (deux cowboys qui s’aiment).
Brokeback Mountain fait paradoxalement plus dans le chromo, la reconstitution soignée de son époque (les années 60-70). Comme obligé de respecter l’univers pour mieux raconter une histoire entièrement neuve.
Appaloosa, au contraire, se fiche un peu de la reconstitution, des zolies images de l’Ouest, parce que lui, il raconte l’histoire immémoriale du western : un brigand (Irons), deux copains shérif (Mortensen, Harris), la Loi, l’Honneur, et la conception toute particulière qu’ont les gens de l’Ouest de ces deux mots dans l’Amérique de 1870. Et à la fin (splendide), on est retombés sur ses pieds. Appaloosa vaut surtout pour cela, et son duo d’acteurs plutôt comiques.
On rigole pas beaucoup dans Brokeback Mountain, on est dans le mélo, c’est superbement bien joué, avec la fine fleur de cette génération (Heath Ledger, récemment décédé, et surtout le génial Jake Gyllenhaal). Ang Lee arrive même à gérer avec talent le passage des ans (l’histoire se déroule sur une vingtaine d’années), mais au final, il peine à faire décoller son film, trop scotché sur ces paysages du Wyoming.
posté par Professor Ludovico
L’opus final de la trilogie Jason Bourne est excellent, mais il faiblit sur la fin, ne fournissant qu’une conclusion rapide et baclée sur les motifs et modi operandi de l’organisation Treadstone.
Mais surtout, c’est un saut qualitatif que fait effectuer Paul Greengrass à la franchise et à tout le cinéma d’action en général. Après avoir vu La Vengeance dans la Peau, difficile de voir les autres films d’actions du même œil.
Greengrass, connu pour ses excellents films à la limite du documentaire (Bloody Sunday, United 93) apporte ce regard « réaliste » à un scénario qui, dans le fond, l’est très peu. Greengrass n’est pas le premier à se la jouer « camera portée », mais dans La Vengeance dans la Peau, il porte cet effet de style à son paroxysme. On est juste derrière Jason Bourne, on est Jason Bourne à Madrid, à Paris, à Tanger. Tout le dispositif est cohérent : tourné en décors naturels, cascades réalistes, le film d’action est passé dans une nouvelle ère.
A voir, rien que pour ça.
jeudi 1 janvier 2009
Shaolin Soccer
posté par Professor Ludovico
La nuit du 31, je fais tout pour ne rien faire. C’est dès 20h30 que je me suis glissé sous la couette pour regarder Shaolin Soccer. J’ai donc raté le Gui, « la Bonne Année tout le monde ! », mais aussi Sebastien, qui apporte la Culture aux Masses Populaires sur France Télévisions.
Bon ben Shaolin Soccer, c’est pas terrible, ça donne même envie de dormir. Intrigue minable, personnage grimaçant à tout bout de champ, happy end attendue, il faut être très fan de cinéma asiatique pour trouver ça intéressant. A réserver uniquement le 31.