[ Les films ]



lundi 26 mai 2025


Rafael Nadal, hommage
posté par Professor Ludovico

Un sportif qui s’arrête, c’est un homme qui meurt.

Pour une fois, France 2 n’a pas raté les funérailles de Rafael Nadal. Elle a su filmer comme il fallait l’incroyable hommage que Roland-Garros a rendu hier à son plus grand champion*.

Là où d’habitude la télé coupe la fin d’un match**, elle n’a pas raté Rafael, l’homme, qui s’inclinait devant la dépouille du champion Nadal. Invités à la cérémonie, tout le public du Central, sobrement relooké terre de sienne, était en pleurs.

S’il y eut quelques ratés (un trophée en plexiglass et des longueurs), les caméras n’ont rien perdu de l’émoi qui planait en ces lieux. L’émotion de Nadal, matador sans pitié sur le court, qui se métamorphosait en Rafi, ado timide d’après match. La télé a su filmer ses larmes, capter les hésitations de son discours, faire le fondu enchainé qu’il fallait sur le public. Personne ne fut oublié, ni ses victimes (Djokovic, Federer, Murray), ni le petit personnel de Roland, chauffeurs et ramasseurs de balles…

Nadal, comme après chaque victoire, n’en revenait pas d’être là. Il eut d’ailleurs les mots justes : « Je sais que je ne jouerais plus ici, mais un bout de mon cœur sera toujours là, avec ce lieu et avec son peuple ».

* 14 victoires en vingt ans
** Voire une balle de match…




dimanche 11 mai 2025


Sinners
posté par Professor Ludovico

L’enfer est pavé de bonnes intentions, dit-on.

L’enfer, ici, est à Clarksdale, Mississippi. Le Professore Ludovico est en terrain connu. Clarksdale, où selon le mythe, le Blues est né. At the Crossroads Robert Johnson a vendu son âme au diable en échange du don de jouer de la guitare comme personne. Sinners y projette son action en pleine prohibition ; deux jumeaux reviennent à la maison (tous les deux interprétés par notre chouchou Michael B. Jordan). Ces gangsters ont quitté Chicago pour recycler leur argent dans un juke joint, ces boites où on boit, on danse, on joue du blues. Ça tombe bien, un jeune guitariste, Preacher Boy, a décidé de désobéir à son pasteur de père pour jouer la musique du diable. Ça tombe bien doublement, parce qu’il y a des vampires dans le coin. Blues, Prohibition, Vampires : autant dire que chez CineFast, on appelle ça un strike.

Mais voilà, Sinners est une bouse incroyable. Une fois qu’on a une bonne idée, il faut travailler pour la réaliser. Le film est tellement mal fait que les yeux vous tombent des orbites… Les dialogues sont écrits avec les pieds, (même un scénariste de quinze ans n’oserait pas écrire des telles inepties), et l’intrigue est particulièrement biscornue. Les personnages sont tellement en carton qu’on a du mal à comprendre leurs motivations*.

Mais après ce démarrage poussif, les vampires débarquent, et ça devient plus fun. Le propos, lui, devient très confus. Si l’on souscrit totalement à l’idée de mettre en valeur la culture afro-américaine du Sud (Blues, Vaudou, Soul food), le gumbo s’épaissit de seconde en seconde. D’abord avec un grand classique : les blancs sont évidemment les grands méchants de l’histoire. Les vampires sont forcément blancs, et forcément membres du Klan. A partir de là, ça devient parfaitement inepte. Le blues serait en fait la musique qui sauve, et la musique du diable serait… la country et la gigue irlandaise !

Autant vous dire qu’on est très loin de O’Brother pour la défense du blues ou d’Une Nuit en Enfer pour la promotion des vampires. L’impression trouble – c’est un comble pour le cinéaste de Black Panther – que le film est fait par des blancs qui voudraient rendre grâce au blues en enfilant tous les clichés sur les noirs**.

Et c’est, à vrai dire, la plus grande tristesse que procure Sinners. L’idée que des gens intelligents, talentueux (le cinéaste indé de Fruitvale Station et l’acteur délicat de The Wire/Friday Night Lights) produisent des daubes démagogiques pour faire un blockbuster. Certes, le fameux One for Us, One for Them, s’applique à tout le monde. On voit ce qu’un Brad Pitt peut faire, capable d’aligner Deadpool 2 et produire Le Roi la même année. Mais après Creed, Black Panther, où sont les projets intelligents du duo ? Certes, on n’a jamais demandé de la finesse à Michael Bay, et les Vampire, Vous avez dit Vampire de nos années 80 ne volaient pas haut. Mais les films tenaient debout.

Dans la salle, le public n’y voyait pas problème. Cet échafaudage pataud, cette simplicité balourde plait. Le film marche fort, signe que les goûts changent.

On n’est pas obligés de suivre.  

* Ainsi, Stack, un des jumeaux, tire gratuitement sur un gamin, lui pète le genou, mais paye immédiatement les soins. Le même interdit à Preacher Boy de jouer du blues dans sa boite, alors qu’il lui à offert une guitare expressément en ce sens. Une femme l’a recueilli enfant mais il ne va pas à son enterrement… Etc., etc.

** Ce qui donne la seule bonne réplique du film : « See, white folks, they like the blues just fine. They just don’t like the people who make it. »




vendredi 9 mai 2025


Quand Vient l’Automne
posté par Professor Ludovico

Au Masque et la Plume, François Ozon avait un jour expliqué son système de production. « Je fais un film tous les ans, disait-il en substance, parce que ça me met à l’abri d’un échec. Quand mon film arrive en salle, j’ai déjà assuré le financement du film suivant. Si c’est un échec, c’est trop tard pour que les producteurs pinaillent sur le projet en cours. » Encore une ruse de cinéaste contre l’Usine à Rêves…    

Quand commence Quand Vient l’Automne, on se dit que ce système a ses limites. Le film débute comme une dramatique régionale de France 3 : caméra non pas posée, mais carrément assise, acteurs en préretraite, et tutti quanti.

Mais le film, comme souvent chez Ozon, file doucement vers la perversité. Michelle, une gentille grand-mère pour pub de confiture (Hélène Vincent) prépare le diner pour sa fille (Ludivine Sagnier) qui amené son petit-fils à garder. Mamie s’arrête nonchalamment sur un guide des champignons dangereux, y regarde à deux fois avant de préparer la poêlée : le mystère commence, en a-t-elle mis ou pas ? En tout cas, la fille, odieuse et prête à tout pour toucher l’héritage, se retrouve aux Urgences.

La machine Ozon est en route, façon Chabrol : la grand-mère en larmes, les soupçons de la fille, le fils qui lui reproche… La deuxième intrigue peut commencer : la meilleure amie de Michelle (Josiane Balasko) voit opportunément son fils sortir de prison.

Que vient faire Vincent dans cet embrouillamini, on n’en dira rien, puisque le film gagne de scène en scène une louche de vice et de suspense… Dommage que le début n’ait pas été mieux travaillé.




mercredi 7 mai 2025


Ben Mendelsohn, un simple haussement de sourcils
posté par Professor Ludovico

Voilà dix minutes que Le Roi, la saga historico-shakespearienne de David Michôd a débuté. Ben Mendelsohn, l’acteur qui interprète Henri d’Angleterre se fait insulter par Hotspur, un de ses vassaux, qui quitte la salle.

Et là, Ben Mendelsohn hausse les sourcils. Et le temps s’arrête.

C’est tout le talent, toute la nuance qui manque aux mauvais films, et aux mauvais acteurs. A côté de ce Roi, les autres films hurlent leurs dialogues.

Ici, Henri, diminué, malade, hirsute, crie son indifférence… d’un simple haussement de sourcils. Une indifférence coupable, qui va précipiter l’Angleterre dans la ruine : voilà ce que signifie ces trois secondes d’acting.

Et c’est Ben Mendelsohn qui s’y colle. Le très grand acteur australien, souvent abonné aux seconds rôles (Bloodline et une tripotée de chef-d ‘œuvres*) n’a jamais cessé de nous impressionner.

En contrepoint, il y a une autre scène plus loin dans Le Roi, une scène intéressante. Un assassin français est arrêté. Henri V (Tim Chalamet himself) l’interroge. Interprété par un acteur français (Tom Lacroix), il joue mal. Ce n’est pas de sa faute. Chalamet, qui l’interroge en français,  joue mal aussi. Pourquoi ? C’est le grand défaut du cinéma américain. Quand on fait jouer des acteurs étrangers, Hollywood ne prend visiblement pas la peine de se faire aider par quelqu’un « qui a l’oreille », comme le recommandait Hitchcock. Un réalisateur qui pourrait diriger l’acteur, le corriger. Hollywood n’a pas le temps et en plus, Hollywood s’en fout**.

Mais dites-donc ? Une petite visite dans le moteur de recherche de CineFast et on réalise – ô Horreur – qu’on n’a pas chroniqué Le Roi !

Ça vient, ça vient !

*Le Nouveau Monde, The Dark Knight Rises, Cogan: Killing Them Softly, The Place Beyond the Pines, Lost River, Rogue One, et à la télé : Girls, The Outsider, Andor…

** Comme Tomer Capone, acteur israélien qui joue plutôt bien Frenchie dans The Boys, mais devient ridicule dès qu’il parle français.




lundi 28 avril 2025


The show must go on
posté par Professor Ludovico

À l’issue de Stade Français-Stade Toulousain, défaite 21-27, Jean-Bouin a fait retentir les accords mineurs de la chanson de Queen, The show must go on.

Dans un match que le Stade Français ne pouvait pas (et ne devait jamais se permettre) de perdre, a fortiori contre l’équipe Z de Toulouse, on indiquait au supporter parisien ce qu’il devait en penser : une défaite triste, oui, mais le spectacle continue…

Voilà que le sport est devenu : un show comme les autres. Ce qu’il n’est pas, évidemment. Son idiosyncrasie, c’est de rester imprévisible, insaisissable, et non scripté. Personne ne pouvait prévoir, la même semaine à Old Trafford, l’incroyable 2-4 devenu 5-4 en douze minutes pour Manchester United contre l’Olympique Lyonnais. Si l’on mettait autant de rebondissements dans un film ou dans une pièce, cela serait particulièrement ridicule, mais ici, That’s football, le spectacle capable des plus incroyables rebondissements de dernière minute.

Aussi, prendre les codes du spectacle, de l’Entertainment, pour les appliquer au sport est une erreur tragique. Le sport vit de cette imprévisibilité, qui n’a nul besoin d’être souligné par quelconque feu d’artifice, jingle, ou Pompom girls. Le public réagit, et cela suffit.

C’est malheureusement aussi une tendance dans le cinéma. Spielberg dit qu’un bon film pourrait se comprendre muet, sans dialogue ni musique. Un film comme Dune indiquera pourtant, avec force accents Zimmeriens, ce qu’il faut ressentir : la Peur, le Mystère, l’Amour. C’est aussi le cas des dialogues, qui surexpliquent l’intrigue. Un article récent signalait d’ailleurs l’explosion des sous-titres aux Etats-Unis, le pays où ils n’existaient tout simplement pas, faute de VO. Sur leur plateforme de streaming préféré, les spectateurs américains affichent désormais les sous-titres, pour mieux comprendre l’action.

Il devient d’autant plus simple de distinguer les grands films, les grandes séries, à ce qu’elles laissent une part, volontairement incompréhensible, à la sagacité du spectateur. Fargo, Succession et leurs dialogues qui ne veulent rien dire, sauf à montrer l’imbécillité des personnages et leur vacuité. Ou au contraire l’absence de dialogues, qui laisse le cerveau tirer lui-même ses conclusions, comme dans la scène finale de Lincoln, ou celles d’Adolescence.

Adolescence ? Justement, on y vient…




samedi 26 avril 2025


Tardes de Soledad
posté par Professor Ludovico

Le Professore Ludovico en est à sa troisième feria (Guadalajra, Nîmes, Riscle) et il ne sait toujours pas quoi en penser. Plutôt du déplaisir, mais sans aller jusqu’à l’interdire. Ce n’est pas Tardes de Soledad, le film d’Albert Serra qui va y aider, plus proche de l’installation d’art contemporain que du documentaire à thèse.

Serra a un plan et il s’y tient : filmer Roca Rey, la star montante de la tauromachie, uniquement sur son lieu de travail : l’arène. Ou dans sa voiture, quand il va au combat ou en revient.

Ce sera tout : pas de spectateurs, pas de hors-champ sur la vie au dehors. Bus-arène-bus, ce sera tout, et c’est déjà beaucoup.

Si ce système est répétitif (et un peu trop long, une demi-heure de trop), le dispositif impressionne. Car le film montre – et c’est paraît-il l’ambition affichée par Serra – ce que les yeux ne voient pas. Et en l’occurrence, ce que les oreilles n’entendent pas.

A savoir l’extrême vulgarité, l’extrême mépris de la cuadrilla de Roca Rey pour le taureau. L’aficionado, selon la doxa tauromachique, vante habituellement le taureau, sa force, sa fougue, son courage. Ici, c’est l’inverse. Grâce aux micros HF disposés sur Rey et son équipe, on les entend en permanence insulter le taureau. Contrepoint ironique, les mêmes micros captent les louanges à l’endroit du patron : « Roca, tu es le meilleur,  tu as les couilles plus grosses que l’arène, jamais ils n’ont vu ça… » et tutti quanti…

C’est la force de Serra : ne rien nous épargner, nous montrer, comme disait Machiavel, « la vérité effective de la chose ». Les cris du matador, ses yeux exorbités, mais évidemment le sang qui suinte du taureau, la langue pendante de la bête essoufflée, ses yeux révulsés pendant le coup de grâce, et le morceau de viande que des chevaux extraient prestement de l’arène…

Toutes ces choses, relativement peu visibles sur place, sont soudain mises à plat, en gros plan devant nous. En absentant les autres éléments (le public, parfois même le taureau), Serra nous force à voir.

Et après ce face à face à face avec la mort (magnifiquement illustré par le premier plan du film, un taureau qui respire bruyamment dans la nuit, le regard fixé sur le spectateur), il n’est pas neutre que l’autre dispositif procède de même. Roca Rey, face caméra dans son bus, silencieux, immobile, tandis que ses assistants dithyrambent virilement.

Le héros du jour ne leur répond pas, perdu dans ses pensées. Face à face, non pas avec la mort, mais avec le spectateur.




jeudi 10 avril 2025


Queer
posté par Professor Ludovico

William Burroughs aimait les armes à feu (il en a même tiré des œuvres d’art singulières, en tirant sur des planches en bois). Il a aussi tué son épouse avec un calibre 22 en jouant à « Guillaume Tell » : un verre d’eau posé sur la tête et bang ! Joan Vollmer trépassait. Accident (ou acte manqué avant de devenir homosexuel à plein temps), Burroughs n’aurait donc pas aimé que Luca Guadagnino rate à ce point sa cible en adaptant Queer, son deuxième roman.

Peut-être est-ce ainsi, le même acte manqué : qui trop embrasse mal étreint. Car il est évident que Guadagnino s’est passionné pour cette histoire d’homosexuel vieillissant qui emballe un jeune hétéro dans le Mexique sordide des années 50. Les citations de l’œuvre burroughsienne abondent (millepattes, héroïne, « William Tell act »…) Mais le film ne marche absolument pas. En réalité, rien ne va dans Queer.

Malgré l’affection que nous portons à Daniel Craig, il est peu crédible en écrivain homosexuel. Et il n’est pas aidé par le rôle comique que Guadagnino lui donne. Essayer d’apprivoiser l’humour caustique de Burroughs pour en faire une tragi-comédie n’est pas une mince affaire. Queer est un livre âpre, et Bill, le personnage principal, est l’alter ego autobiographique de Burroughs. Il fallait donc un dur, avec le terrifiant regard de poisson mort qu’il a affiché toute sa vie.

Ensuite, le parti-pris déco, Mexico fifties reconstituée en maquette, sorte de réalisme poétique à La Lune dans le Caniveau matinée de Wes Anderson, rend le film bizarrement irréel, alors que c’est un des livres les plus réalistes de l’auteur du Festin Nu. Avoir tout reconstitué en studio rend le film petit et pathétique, notamment les scènes dans la jungle, qui ont l’air d’avoir été tournées dans le jardin de l’assistant réal’. Guadagnino est loin de ses bases, ça se voit, et on le sent d’autant plus quand il essaie de jouer une partition à la Cronenberg*/David Lynch. Le Weird, c’est un métier.   

Ce mélange d’irréalisme et d’acteurs peu plausibles empêchent le film de décoller. Queer n’arrivera jamais à inspirer quoi que ce soit, ni empathie, ni affection, ni érotisme.

Tout le contraire, en somme, de Call Me by Your Name.  

* Qui avait interprété à sa sauce Le Festin Nu, une demi-réussite.




vendredi 4 avril 2025


Grand Paris, deuxième
posté par Professor Ludovico

Retour avec le Professorino sur Grand Paris, le petit film aux grandes idées. Deux ans après, le film de Martin Jauvat fait le même effet : un Do-It-Yourself sur l’errance francilienne de deux gamins, entre la gare RER de Saint-Rémy-lès-Chevreuse et les Pyramides de l’Axe Majeur de Cergy-Pontoise.

Mais c’est quoi ce film, dont nous bassine le Ludovico, titulaire de la Chaire d’Etudes Bayennes à UCLA, depuis deux ans ? Rien de moins qu’un petit chef-d’œuvre, qui, l’air de ne pas y toucher, propose en scred la possibilité d’un monde meilleur, au travers (rien de moins) que la nécessité d’un Grand Paris accueillant enfin ses banlieues, ou du pouvoir de la bienveillance et de l’amitié. Tout en se moquant, au passage, du complotisme, de la RATP, des mauvais dragueurs et des fumeurs de joints…

Le tout malicieusement camouflé derrière le sourire benêt de son réalisateur (et principal protagoniste) Martin Jauvat.

Un grand film de 80mn, pour 4 euros seulement sur Prime Vidéo.




vendredi 21 mars 2025


Mickey 17
posté par Professor Ludovico

Que dire d’un tel film ? Que penser d’un film qui accumule autant de talents (acteurs, déco, propos politique) pour échouer aussi lamentablement, et pour une seule et unique raison ? Cette raison, c’est le ton. Pour cette comédie SF, Bong Joon-ho a choisi la bouffonnerie. Et ça ne marche pas…

Cela pourrait être une grande idée, un film comique dans une SF ambitieuse, une farce sur Elon Musk dans l’espace, un film sur l’esclavage et les dérives de la génétique, une parodie de l’impérialisme et de la colonisation, saupoudré de fausse religiosité trumpiste… Mais voilà, le ton n’est pas bon.

Mickey 17 est une immense bouffonnerie horriblement appuyée. Tell, dont show, doublement : les acteurs racontent l’histoire et la voix off de Robert Pattinson commente par-dessus.

Un simple erreur de ton, ça suffit à faire la différence. On aurait adoré un film sérieux dans cet ambiance (dystopie, vaisseau spatial, planète gelée…) On se serait esclaffés sur une parodie subtile des ambitions martiennes de Dr Musk et Mister Donald. Mais voila, pour une toute petite raison, ça ne marche pas.

C’est un drame ? Non, c’est le cinéma.




mercredi 12 mars 2025


Anora, tristesse et paillettes
posté par Professor Ludovico

Les producteurs d’Anora ont révélé avoir dépensé 18M$ pour leur campagne des Oscars. Campagne fructueuse,  puisque le film de Sean Baker a remporté 5 trophées dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure actrice.

Pour remettre l’église au centre du village, 18M$, c’est la somme qu’a rapporté le film aux USA (38M$ à l’étranger). Mais c’est surtout trois fois le budget du film (un petit 6M$)… Sublime ironie d’un film dénonçant les excès des ultrariches…

C’est pourtant un investissement calculé, qui met le studio de production en évidence (FilmNation Entertainment), et rend éminemment bankable l’actrice et le réalisateur pour de futurs projets. C’était la stratégie, en son temps, d’un certain Harvey Weinstein, qui attirait les talents en leur promettant une statuette.

Mais c’est aussi la folie insensée de ce business, qui préfère mettre 18M$ dans cette campagne, plutôt que de faire trois films avec…




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