[ Les gens ]



mardi 6 mai 2014


James Bond 007 contre Dr No
posté par Professor Ludovico

Pour une fois, le Professore Ludovico ne voulait pas faire son coinçouille : profitant d’une diffusion TNT, il s’est mis à regarder James Bond 007 contre Dr No.

A mater, pourrait-on dire, car l’espoir de voir Ursula Andress en petit bikini blanc n’était pas étranger à l’affaire. Il fallut être patient, car la belle mit une heure à jaillir du lagon jamaïcain du bon docteur. Elle était – accrochez-vous – partie pêcher des coquillages à l’endroit même où son père, le professeur Ryder, avait disparu quelques années auparavant. Le paternel était marine biologist, ce qui ne manquera pas de déclencher des rires discrets chez les fans de Seinfeld.

Bref, à part le chemisier blanc, (champion du monde de T-Shirt mouillé), et la séance de douche anti-radioactive (on veut tous bosser au CEA), il n’y a rien à sauver de James Bond contre Dr No. L’histoire est pathétique (le Dr No cache sur son île jamaïcaine une mine d’uranium qui lui permet d’alimenter sa centrale nucléaire afin de dérégler les fusées américaines qui partent pour la Lune de Cap Canaveral, dans un but probablement criminel, il fait partie du SPECTRE, après tout !), la mise en scène indigente, les gadgets ridicules (la Voiture Dragon ! Le compteur geiger !) et tout ce petit monde joue comme un pied, comme toujours, et pour toujours, dans les James Bond.

Pas étonnant que ce soit les mêmes qui s’extasient sur James Bond et sur 24. Mauvaise nouvelle, il paraît que Jacko revient. En Angleterre. S’il pouvait en profiter pour buter l’agent 007, ça m’irait bien.




jeudi 17 avril 2014


Fincher perd son Jobs
posté par Professor Ludovico

On l’annonçait, la bave s’écoulant des babines : le duo de choc Social Network, Sorkin-Fincher, était reformé pour s’attaquer au biopic du Commandeur des Croyants, le génial designer de Lisa et du Newton, monsieur Steve Jobs lui-même.

Malheureusement, Fincher a osé demander ce qu’il demande à chaque fois : le final cut*. Ce qui n’a pas plu à monsieur Sony, exit donc David Fincher.

Reste à savoir qui cuisinera la recette Sorkin, une bonne surprise n’étant pas à exclure. Et vu le sujet, il reste de grandes chances qu’on aille voir le film quand même. On n’est pas sectaires.

* Pour Social Network, Fincher avait formulé trois exigences : tourner le scénario tel quel sans y changer une virgule, l’assurance des avocats du studio que le film ne risquait aucun procès de la part de Marc Zuckerberg**, et, évidemment, le final cut.

** Le Zuck, grand prince, invita tout le personnel de Facebook à une projection privée de The Social Network, et se contenta du commentaire suivant : « They got the clothing right. »




jeudi 10 avril 2014


Amy Adams
posté par Professor Ludovico

Amy*, Lois Lane**, Peggy Dodd***, Joan Vollmer****, et bien sûr, la Princesse Giselle***** : par quelques apparitions et un grand rôle dans une fantaisie pour enfant, Amy Adams s’est imposée comme une grande actrice. Elle ne paye pas de mine. Elle est jolie, mais elle est rousse (ce qui ne simplifie pas la vie d’une actrice mainstream à Hollywood) mais c’est une très bonne actrice…

Faites plus attention à ses prochains films, ils seront sûrement très bons.

*Dans Her.
**Dans Man of Steel.
***Dans The Master.
****Dans Sur la Route.
*****Dans Il Etait Une Fois.




lundi 3 mars 2014


Pourquoi Leonardo di Caprio n’a-t-il pas eu l’Oscar ?
posté par Professor Ludovico

CQFD.




dimanche 2 mars 2014


Resnais
posté par Professor Ludovico

A CineFast, on a généralement l’habitude de dire du mal du cinéma d’Alain Resnais. Comprenons qu’il s’agit là de fustiger une certaine tendance paresseuse de la critique à chefd’oeuvriser tout nouveau film d’auteurs consacrés, comme Woody Allen, Clint Eastwood ou Alain Resnais.

On va s’abstenir ici, par respect pour l’œuvre immense du cinéaste qui s’est éteint hier. Nuit et Brouillard, L’Année dernière à Marienbad, Mon oncle d’Amérique, La vie est un roman, Smoking / No Smoking : Resnais a réalisé 50 films et documentaires depuis 1936, dont quelques vrais chefs d’œuvres.

Et ça suffit.




samedi 15 février 2014


Ode to the Kitsch
posté par Professor Ludovico

Franchement, ce n’est pas un nom pour débuter dans le cinéma… Surtout quand on débute, en 2012, dans John Carter, au kitsch assumé, ou Battleship, tendance kitsch involontaire. Pourtant sa carrière a commencé bien plus tôt. 6 ans plus tôt exactement, dans l’A La Maison Blanche du foot US, Friday Night Lights.

Mais la carrière de qui ? De Taylor Kitsch, mesdames et messieurs : Monsieur Taylor Kitsch.
Le Taylor Kitsch est fort, le Taylor Kitsch est beau, mais surtout, le Taylor Kitsch est intelligent et sensible. Si Friday Night Lights est inondé de talents (Kyle Chandler (Coach Taylor), Connie Britton (sa femme), Zach Gilford (Matt Saracen), Jesse Plemons (Landry), Adrianne Palicki (Tyra Collette), Brad Leland (Buddy Garrity), Taylor Kitsch apporte, avec Tim Riggins, son personnage de running back white trash, une touche de sensibilité qui fait l’âme de la série.

Le running back, au foot américain, c’est le joueur qui porte le ballon. C’est exactement ce qu’il fait dans FNL. Riggins est en effet personnage emblématique de la série. White trash texan abandonné par ses parents, vivant avec son frère de bière et de chips, le running back des Dillon Panthers est en route pour nulle part. Footballer doué, beau gosse, il tombe toutes les filles mais ne s’en attache aucune, et ses résultats scolaires médiocres ne lui promettent pas d’avenir radieux. Surtout quand on couche avec la copine de son meilleur ami, Jason Street, le quarterback idole de la petite ville de Dillon, cloué sur une chaise roulante…

Tim Riggins n’a pas le profil du héros type. Pourtant, comme dans John Carter, Taylor Kistch propose – à l’aide d’une palette de jeu tout en nuance – un personnage bien plus attachant et subtil que ce premier abord. Serviable, mature, adulte dans un corps d’adolescent, Tim Riggins mérite mieux que son sort. Et si l’american dream n’est sûrement pas pour lui*, il y a une voie pour une vie plus honnête.

Dans John Carter, Taylor Kitsch porte aussi cette mutation, de John Carter from Earth, à John Carter from Mars. Et même dans Battleship, un film rigolo, agréable, mais évidemment pas un chef d’œuvre, Kitsch promène cette loser attitude qui transcende l’aimable GCA en lui apportant (un tout petit peu) de profondeur psychologique. Sans leur acteur principal ces films ne sont pas les mêmes.

Il ne manque donc désormais à Kitsch qu’un ou deux films de référence, comme on parle au tennis de match de référence. Un film qui montrera l’étendue de son talent à un public plus large, plus adulte et révèlera au monde entier sa finesse, et sa sensibilité. Un drame, une love Story, un biopic : peu importe.

Alors, Taylor Kitsch ne sera plus kitsch du tout.




mercredi 5 février 2014


Actualité de Police Python 357
posté par Professor Ludovico

Les grands films ne meurent jamais.

Les grands acteurs non plus.

On devait regarder les Seahawks battre les 49ers et aller au Superbowl, mais cette saloperie de football américain dure quatre heures et boom ! On tombe sur Police Python 357, le chef d’œuvre d’Alain Corneau. Et on tombe assez tard dans le film pour rester, parce qu’on sait qu’on va enchaîner les 3 Grandes Scènes : Montand qui se défigure à l’acide, Signoret qui le supplie de l’aider à se suicider, et la fusillade finale.

Mais aujourd’hui, c’est surtout la performance de Signoret que l’on retient : un monstre paralysé dans son fauteuil roulant, qui protège les crimes de son mari pour maintenir les apparences de la bourgeoisie de province, mais qui, une fois mise au fait devant le désastre, ne rêve que d’en finir. Sa scène finale avec Montand est un chef d’œuvre du genre. La voix chevrotante, au bord des larmes, Signoret le supplie d’appuyer pour elle sur la détente : « Sinon, je dirais tout. Je mentirais. Je savais très bien mentir quand j’étais vivante. »

Un ange – ou un démon – passe. On ne peut s’empêcher de penser au vrai couple, Signoret-Montand, les deux monstres sacrés du cinéma français. Lui, encore séducteur, et Casque d’Or, devenue une grosse dame moche. Et la trahison qui traine entre eux, depuis l’histoire de Montand avec Marilyn Monroe sur le tournage du Milliardaire.

Signoret puise-t-elle dans ces ressources pour jouer ça ? Sûrement.

Le regard dépité de Montand en contre champ en est le plus bel aveu.




dimanche 2 février 2014


R.I.P. Philip Seymour Hoffman
posté par Professor Ludovico

Le Temps d’un Week-End, Twister, Boogie Nights, The Big Lebowski, Happiness, Magnolia, Séquences et Conséquences, Dragon Rouge, Truman Capote, Presque Célèbre, Punch-Drunk Love, La 25e Heure, Mission Impossible 3,
7h58 ce Samedi-Là, La Guerre selon Charlie Wilson, Les Marches du Pouvoir, Le Stratège, The Master
, …

Martin Brest, Roger Donaldson, David Mamet, Cameron Crowe, Joel et Ethan Coen, Paul Thomas Anderson Spike Lee, J.J. Abrams, George Clooney, Mike Nichols…

Que dire de plus ?




mardi 28 janvier 2014


Charlotte Gabris
posté par Professor Ludovico

J’avais bien accroché à la voix légèrement sensuelle et délurée de Charlotte Gabris, quand elle chroniquait la saison dernière chez Drucker* sur Europe1. J’avais accroché à ce personnage de hâbleuse ne doutant de rien, et son mélange sucré/salé de séductrice comique.

C’est ce que j’ai cherché en allant voir Charlotte Gabris au théâtre. Si les textes ne sont pas d’égale qualité, on y retrouve ce charme, et surtout, on est face à une vraie comédienne. C’est ça, la magie du théâtre. Elle est là, Charlotte Gabris, devant vous. Pas de mensonge. Pas d’artifice. Pas de plan de coupe. Pas de deuxième prise. Il faut être bon tout de suite. Jamais la possibilité de refaire une seconde fois une bonne première impression, comme on dit.

Gabris démontre cette capacité de passer du rire au drame en quelques secondes. On voit, en train de naître, une grande comédienne potentielle. Potentielle, parce qu’il faudra maintenant des rôles, et des bons, et des succès, au cinéma ou au théâtre. C’est tout ce qu’on lui souhaite.


*Il faudra rendre un jour grâce à Michel Drucker, formidable découvreur de talents, s’il en est.




vendredi 24 janvier 2014


Pyramide du Louvre et Sanisette Decaux
posté par Professor Ludovico

Pour une fois, on est d’accord avec Jean Pierre Jeunet. Eh oui, tout est possible sur CineFast.

Sur 20minutes.fr, l’auteur du multichromatique L’extravagant Voyage du Jeune et Prodigieux T.S Pivet déverse sa bile sur le cinéma français, un reproche qu’on fait souvent au vieux Ludovico. En deux mots, Jeunet fustige la faible qualité des films français « moches, mal montés, mal filmés, mal joués, mal sonorisés, mal écrits… plus c’est moche, plus c’est de l’art ! » Et de jouer, non sans raison*, à l’historien du cinéma : « C’est encore la tradition de la nouvelle Nouvelle Vague qui nous pourrit la vie. »

Et voilà l’auteur immortel d’Un Long Dimanche de Fiançailles qui part sur cette magnifique métaphore, dite Syndrome de la Pyramide du Louvre : « Le long-métrage français, c’est quand même à 90% l’apothéose de la laideur et ça ne dérange personne. J’appelle ça le syndrome de la Pyramide du Louvre et des chiottes Decaux. La pyramide du Louvre, en verre, ça ne peut pas être plus beau et ça avait fait tout un scandale. Les chiottes Decaux, c’était des horreurs, mais je n’ai jamais lu une critique négative. La laideur ne dérange personne et la beauté choque, et ça c’est très français. »

La formule est rigolote et en plus, on est d’accord avec toi Jean-Pierre ! Même si l’excès inverse – dont tu te fais le champion – qui préfère l’esthétisme à tout crin aux dépens de vrais personnages et d’une histoire qui tienne debout n’est pas forcément la solution.

* La Nouvelle Vague fustigea dans les années cinquante la « Qualité Française » des René Clair et autres Claude Autant-Lara, héritier d’un certain cinéma de qualité, mais conformiste et éloigné de la réalité. Tandis qu’eux s’emparaient des toutes nouvelles cameras 16mm et filmaient dans la rue… technique dont allait s’approprier Dennis Hopper pour Easy Rider, et ses suiveurs du Nouvel Hollywood.




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