[ Hollywood Gossip ]

Qui a dit quoi sur qui dans la bonne ville de Babylone…



dimanche 24 mars 2013


Hollywood Babylon enfin en français !
posté par Professor Ludovico

Après des décennies d’attente, le livre culte de Kenneth Anger est enfin traduit : Hollywood Babylon*, le brûlot trash que tout CineFaster se doit de lire dans sa vie. Et ceux qui pensent que c’était mieux avant devraient lire aussi, tiens !

Car on oppose souvent un Avant mythique – les années 20 ou d’autres -, que l’on pare de toutes les vertus, morale et bienséante, à notre époque moderne, soi-disant gangrenée de tous les excès, fric, drogues et sexualité débridée.

Hollywood Babylon a ce mérite ; ce n’était pas mieux avant, et parfois, c’était pire. L’Hollywood des années folles était une véritable Sodome et Gomhorre, où peu de gens finissent changés en sel. Pédophilie, partouzes, voyeurisme, drogue, alcool, meurtre, extorsion, tout est décrit par le menu dans Hollywood Babylon, y compris la complaisance de la presse.

Vous y retrouverez, au coin des chapitres, les héros connus ou (désormais) inconnus : Charlie Chaplin, Randolph Hearst, Eric von Stroheim, Frances Farmer, Fatty Arbuckle, Rudolph Valentino. Mais aussi un yacht, ainsi qu’une bouteille de coca, des couloirs secrets, une équipe de foot, et une Buick Electra…

Extraordinaire, implacable, trash, Hollywood Babylon est une lecture indispensable.

*Hollywood Babylon
Kenneth Anger
Editions Tristram




jeudi 14 mars 2013


Spielberg se prend pour Napoléon
posté par Professor Ludovico

Après AI, Steven récidive : il s’attaque au deuxième scénario abandonné par Kubrick : Napoléon. Un projet qui tenait à cœur au Maître, qui dut lâcher prise quand la Warner lui annonça qu’elle ne suivrait pas eu égard au retentissant échec de Waterloo, le film de Sergueï Bondartchouk avec Rod Steiger.

La mort dans l’âme, Kubrick renonça à son bébé, qu’il comparait auprès de Michel Ciment « à la campagne de Russie » ; arrêter le film avant l’hiver, éviter la bataille de trop, et échapper à la Berezina. Kubrick recycla le monumental travail de préparation dans Barry Lyndon.

La question, aujourd’hui, c’est qu’est-ce qui fait courir Steven ? Qu’est-ce qui pousse Spielberg à suivre, aussi obsessionnellement, les pas de Kubrick ? Dans son chef d’œuvre, Les Corrections, Jonathan Franzen nous met en garde contre la prétention des enfants à « corriger » les erreurs de leurs parents, sous peine d’immenses déceptions…

AI était, à cette aune, un demi succès. Une première partie Kubrickienne, glaciale, sur l’adoption, la parentalité, l’humanité… La deuxième, spielbergienne, partait dans tous les sens : le robopute Jude Law, Robin Williams Dr Know, mais se terminait en beauté avec la vision prémonitoire de New York, pris dans les glaces…

Napoléon est présenté par l’auteur des Dents de la Mer comme une mini-série, ce qui est déjà de bon augure. En 3 ou 6 épisodes, on pourra donner à ce Napoléon l’ampleur qu’il nécessite. Après, Spielberg est-il le bon réalisateur/producteur pour un sujet aussi peu consensuel ? On incline à penser que non. Lincoln, Amistad, Band of Brothers, The Pacific… Toutes ces séries ou films ont été des déceptions sur le plan historique, plombé par la volonté consensuelle de Spielberg.

Le problème de Spielberg, c’est qu’il fait trop de films. Si Kubrick a cette œuvre minérale, presque parfaite, c’est qu’il a fait très peu de films. D’autant moins de chance d’en rater un. Spielberg, lui, amasse les films, comme Hitchcock. Il aime tourner. Il ne pourra pas faire œuvre, il y a trop de taches dans son CV.

Il est temps pour lui de renoncer à devenir un grand cinéaste reconnu (ce qu’il est déjà), d’expier son péché originel (avoir coupé l’herbe sous le pied d’Aryan Papers (le projet de Kubrick sur la Shoah, mort-né avec le succès de La Liste Schindler).

Il est temps de tuer le père.




lundi 11 mars 2013


Manque de culture cinématographique et paranoïa australienne
posté par Professor Ludovico

Dès le titre, on comprend que CineFast ne pouvait manquer de vous narrer cette anecdote.

Rapportée par le Professora, et trouvée dans cette grande revue cinématographique qu’est Air et Cosmos, no 2344.

Dans un avion qui relie Sydney à Wellington, un jeune homme se promène avec un T-Shirt. Pas n’importe quel T-Shirt, non, mais portant l’inscription suivante :

– « My name is Inigo Montoya, you killed my father, prepare to die… »

Le CineFaster aura reconnu la réplique fétiche de Princess Bride, où Inigo Montoya, immortel Mandy Patinkin (le mentor de Carrie dans Homeland), recherche pendant tout le film le spadassin à six doigts qui « a tué son père »…

Si l’avion était empli de CineFasters, l’histoire se serait arrêtée là. Mais malheureusement, il était plein d’australiens, semble-t-il toujours tétanisés par le 11-septembre, et qui ont exigé le retrait du menaçant vêtement.

Le pauvre T-Shirt fut enlevé, et le vol reprit sa trajectoire normale. L’histoire ne dit pas quel film était programmé dans l’avion…




vendredi 25 janvier 2013


JJ Abrams, le grand mensonge
posté par Professor Ludovico

Ah, délicieuses contradictions américaines ! Ce pays qui abhorre le mensonge, mais pratique l’hypocrisie, en offre l’illustration éclatante aujourd’hui.

Dans le rôle principal, JJ Abrams, notre menteur pathologique. L’homme qui avait déclaré, Saison 1, et sans rire, qu’il connaissait la fin de Lost, et que l’île n’était « absolument pas un purgatoire« , récidive ces jours-ci.

Il y a un mois, il renonce à diriger Star Wars VII . La main sur le cœur, et un argument massue, lourd comme un pâté en croûte Klingon : « J’ai eu quelques discussions avec la production, mais j’ai rapidement fait savoir ma décision. A cause de la fidélité à Star Trek et surtout à cause du fait que je suis un grand fan de Star Wars, je ne voulais pas être impliqué dans ces suites. J’ai décliné l’offre très rapidement. Je préfère largement faire simplement partie du public et ne rien savoir de l’intrigue plutôt qu’être impliqué dans cette histoire. Ces deux franchises sont sans cesse comparées, mais je ne rentre pas dans ce jeu-là. Je suis un énorme fan de la première trilogie et l’idée de voir cet univers se développer est absolument fascinante. De plus, Kathleen Kennedy est une amie et il n’y a pas de productrice plus futée qu’elle. La saga est en de bonnes mains »

Ce matin, Patatras. JJ Abrams dirigera Star Wars VII. Qu’est-ce qui a changé ? Probablement un zéro rajouté sur un chèque, un droit au final cut, un bonus de 0,00005% sur les mugs Yoda, ou une petite copine qui jouera la femme de Bobba Fett. Ou (on n’est pas à l’abri de nouveaux rebondissements), une façon de négocier pour l’une et l’autre partie (Disney qui tente un coup de pression pour faire baisser le cachet de Ben Affleck (pressenti lui aussi) ou Abrams qui veut voir augmenter le sien sur Star Trek III. Peu importe. Le Professore n’est pas dupe, mais il a un cœur.

Quand JayJay a évoqué sa fidélité à Star Trek, celui-ci a fait un bond. Le Professore n’aime pas trop Star Wars, trop concon, trop plagiaire pour lui. Et il est un trekkie pratiquant : la série originale, et TOUS les films (11*, douzième en cours, avec Gégé justement). Avec des scénarios qui racontent autre chose qu’un paysan en peignoir, à qui on offre un coupe chou, et qui part découvrir le vaste monde à la recherche de sa soeur(TM)  et de son père(TM). Mais une fois de plus, le Professore a cru le Grand Menteur.

Tous les artistes sont des affabulateurs, et il faut avouer que l’on attendait plus grand-chose d’Abrams, à qui l’on aurait pourtant volontiers confié, il y a quelques années, la succession Spielberg.

Mais là, bizarrement, ça fait mal.

*Star Trek, La Colère de Khan, À la recherche de Spock , Retour sur Terre, L’Ultime Frontière, Terre inconnue, Star Trek : Générations, Premier Contact, Insurrection, Nemesis,
Star Trek (le reboot de JJ Abrams) et à venir : Star Trek Into Darkness (2013)




dimanche 20 janvier 2013


Arletty
posté par Professor Ludovico

J’ai toujours aimé Arletty. Aussi loin que je me souvienne, c’est à dire vers 15 ans, quand j’ai découvert la gouaille de Loulou dans Fric Frac*, la colère rentrée de Raymonde dans Hôtel du Nord**, et évidemment, la sincérité triste de Garance dans Les Enfants du Paradis***.

Je viens de lire son autoportrait, judicieusement baptisée La Défense (elle est née à Courbevoie, comme son ami Céline), et je l’aime encore plus. Représentante éternelle de la petite française type, pas forcément très belle, mais charmante, marrante, et pas la langue dans la poche. L’esprit – et la séduction – à la française.

Dans son livre, elle ne cache rien, ni la semi-prostitution des débuts, ni ses démarrages peu glorieux dans le mannequinat****, les revues comiques, le cabaret, et le théâtre populaire. Où, au passage, les textes étaient très osés, pleins de sous-entendus.

Arletty ne cherche pas à embellir la réalité (elle n’a pas été gentille avec tout le monde), ni à éluder ses problèmes à la Libération***** : elle avait pour amant un officier allemand, et a toujours affiché son mépris (même après) pour De Gaulle, et ses collègues comédiens qui avaient fui la France et revenaient comme « résistants ».

On ressort de cette confession, à la fois peu écrite (des bouts de phrase, façon Céline) mais finalement très littéraire, avec l’impression d’avoir accompagné une femme dans une trajectoire de vie, de la petite fille espiègle à la jeune femme séduisante, de la femme de pouvoir à la vieille dame indigne.

La vie d’Arlette ferait un formidable biopic. Et, surtout, les dialogues seraient de Jeanson.

Arletty
La défense, autoportrait
Editions Ramsay cinema

* « Vous nous prenez pour des caves ! »
** « Atmosphère ! Atmosphère ? Est-ce que j’ai une gueule d’atmosphère ??? »
*** « C’est tellement simple, l’amour »
**** On offrait déjà moult cadeaux aux actrices (on dirait sponsoring aujourd’hui)
***** « Comment vous sentez vous ? » lui demande-t-on en prison. Elle répond : « Pas très résistante. »




samedi 5 janvier 2013


Salaire des acteurs : mea culpa
posté par Professor Ludovico

Petite précision due à la lecture du Parisien ce matin. Les aides du CNC sont financées par les recettes des films (une vertu que j’indiquais déjà). Mais le financement public est plus faible que je ne le pensais : 1,7% du budget des films.

Donc mea culpa, ma conclusion est fausse :votre argent sert rarement à financer le salaire de Danny Boon.

Il reste qu’une partie du système reste vicieux : le poids des acteurs dans le montage du film (l’article du Parisien est très éclairant là-dessus), les obligations des chaînes qui les invitent à produire tout et n’importe quoi, et le système de copinage propre à l’organisation même du CNC.

Mais bon, ce n’est pas une raison pour écrire n’importe quoi.




lundi 31 décembre 2012


Le salaire des acteurs
posté par Professor Ludovico

Voilà une petite controverse qui aurait pu passer inaperçue, au cœur du trou noir Noël-Jour de l’An. Mais c’est la période des bilans, et Le Parisien a ouvert le bal avec un article sur les tops/flops de l’année, tout en dégonflant quelques baudruches : oui, La Vérité Si Je Mens est 4ème est un succès en nombre d’entrées (4,6M), mais c’est quand même une déception pour ses auteurs, car le film, ayant coûté 25M€, espérait bien plus (le deuxième de la franchise avait fait 7M€).

Car la règle d’or dans ce business, ce n’est pas les entrées (qui reste néanmoins le critère du public et des médias), mais bien le ratio recettes/investissements. Ainsi Paranormal Activity, Le Projet Blair Witch restent des résultats marquants, car pour des budgets minuscules (15 000$ et 60 000 $), ils ont rapportés énormément d’argent (107 M$ et 140M$). Ce qui n’empêche pas, évidemment, d’investir énormément, dans l’espoir de gagner encore plus.

Ce qui nous amène à la controverse du jour : comme le signale cruellement Le Parisien, « Les grosses stars hexagonales n’ont pas fait recette » : ni Adjani (David et Madame Hansen, 100 000 entrées), ni Gad Elmaleh (Le Capital, 400 000), ni Dany Boon, ni le casting all-stars des Seigneurs (2,7M). Et Fabrice Leclerc, de Studio Ciné Live, un magazine peu réputé pour être un histrion de la contre culture, de conclure : « Contrairement aux américains, nombre de réalisateurs français ne bossent pas suffisamment leur scénario » ; encore un qui lit CineFast !

Mais l’assaut le plus sournois ne vient pas des odieux médias, ou des horribles critiques (ces réalisateurs frustrés), non, l’attaque vient de l’intérieur, via une charge destroy dans Le Monde datée du 28 décembre (et aimablement indiqué par l’ami Fulci). Cette charge ne vient pas de n’importe qui : Vincent Maraval, patron de Wild Bunch, un des plus gros distributeurs français The Artist, Le Discours d’un Roi, Le gamin au Vélo, Polisse, Old Boy, La Chambre du Fils, etc.

Maraval parle carrément de « désastre »*. Reprenant le bilan du Parisien, il constate que tous les gros films français se sont plantés cette année. Pire, même les gros succès commerciaux perdent de l’argent. Moralité : les films français sont tout simplement trop chers.

Et d’indiquer la source du mal : les stars françaises, surpayées. Et de balancer des chiffres, qui malgré l’inclination naturelle du Professore, l’ont que même cloué sur son siège : les films français ont le deuxième budget moyen après les USA (bizarre, pour une production peu orientée sur le blockbuster à effets spéciaux). Ensuite, les cachets des acteurs : 3,5M€ pour Dany Boon dans Un Plan Parfait, une somme qui n’est pas couverte par les entrées du film ! et 1M€, pour quelques minutes dans Astérix… Ou Vincent Cassel, qui demande 226 000€ pour Black Swan et 1,5M€ pour Mesrine : dix fois moins de recettes que le film de Darren Aronofsky, cinq fois plus de salaire ! Et de multiplier les exemples avec des stars internationales comme Benicio del Toro, ou Soderbergh, qui gagnent moins que… Marylou Berry ou Philippe Lioret.

Il n’y aurait aucun mal à cela si ces chiffres étaient produit par le marché : Depardieu vaut 2 parce qu’il va rapporter 20. Le Professore, citoyen d’honneur de Los Angeles, California, est évidemment est pour le marché, et n’a jamais trouvé scandaleux le salaire des footballeurs, par exemple. Pourquoi ? parce que le salaire des stars, les primes de match, c’est l’argent des mécènes (le Qatar, Abramovitch, Aulas) ou celui des sponsors. Ils font ce qu’ils veulent de leur argent, parce qu’ils pensent que ça va leur rapporter quelque chose, de l’argent ou de l’image.

Mais là, c’est votre argent qu’il s’agit. Car si ce système existe, c’est dû au fameux fonctionnement du cinéma français. La fameuse exception culturelle dont on nous rebat les oreilles, et qui génère un régime très particulier et extraordinairement déficitaire (l’intermittence : 223 M€ de cotisations pour 1 276 M€ de paiements, et aucun chômage). Mais aussi un système extrêmement vicieux de financement**, via le CNC, Canal+ et les chaînes de TV, ce qu’explique très bien Vincent Maraval : les acteurs célèbres permettent au film de se faire, uniquement sur leur nom. Dès lors, ils disposent d’un droit de vie ou de mort sur le film, qu’ils monnayent à prix d’or. Au final, que le film ait coûté cher ou pas, qu’il ait du succès ou pas, qu’il fasse un bon score ou pas à la télé, ne change rien. Les chaînes sont obligées d’acheter des films et d’en diffuser, donc tout le monde vit bien avec ça.

Sauf le contribuable.

Moi je veux bien financer Arte, même si je la regarde rarement. Mais ça m’embête de financer Dany Boon dans Astérix.

Vraiment.

* A lire également, la réfutation par Jean-Michel Frodon, qui n’est pas n’importe qui non plus, et qui relativise en partie le propose de Maraval, notamment le « désastre ».

** qui a une seule vertu : les gros films (français et étrangers) financent les plus petits




vendredi 2 novembre 2012


Victoire de l’Empire
posté par Professor Ludovico

Depuis 48h, la rédaction de CineFast est assaillie de demandes d’interview exclusive. Du monde entier, du Magyar Nemzet de Karl Ferenc, de l’Osservatore Romano de Ludo Fulci, on souhaite recueillir l’avis du Professore.

Ses assistantes, Magenta et Columbia, prennent les appels, mais ne savent que répondre : le Professore est injoignable. Il travaillerait à un livre-somme sur Starship Troopers ou à une analyse détaillée de l’influence de Kubrick sur l’art de l’origami au Japon.

La vérité oblige à dire qu’il n’en est rien. Le Professore s’en fout.

Comme de son premier pyjama Star Trek, de ses DVD de San-Ku-Kaï, ou de son 45t de Capitaine Flam dédicacé par Richard Simon.

From day one, le Professore n’aime pas George Lucas. Ce petit voleur à la tire de la SF sans talent, qui a construit son œuvre, tel le Facteur Cheval, en accumulant des bouts du travail des autres (Dune, Flash Gordon, les films de guerre aérienne des années quarante, les Chevaliers de la Table Ronde) pour écrire son petit univers minable de gentils et de méchants galactiques qui a, à notre grand désespoir, conquis la planète, tandis que les chefs d’œuvres de la SF croupissent dans les tiroirs d’Hollywood, attendant une adaptation*…

George Lucas est un escroc. Un bon producteur (Star Wars, Indiana Jones), mais un réalisateur lamentable (Star Wars, le film), un scénariste pitoyable (Star Wars 1-2-3). Les meilleurs Star Wars ont été réalisés par d’autres (Irvin Kershner) et scénarises par d’autres (Lawrence Kasdan).

George Lucas n’a rien fait d’autre après. THX 1138 est intéressant, American Graffiti pas mal, mais en dehors de ça ?

Donc, si vous voulez mon avis (et que vous n’êtes pas encore allez vous réfugier sur Oth, comme toute racaille Rebelle qui se respecte), le rachat par Disney est une BONNE nouvelle. Même pour vous, les lucasseux ! Cette franchise de produits dérivés va enfin produire de vrais films, les premiers depuis L’Empire Contre Attaque. Ça sera toujours aussi sirupeux et passionnant que les amourettes galactiques de Luke Skywalker, mais au moins il y aura une début, une fin, trois actes, des comédiens dirigés, des effets spécieux lisibles, et une musique audible.

Bienvenue dans le cinéma professionnel !

* Je fournis une liste personnelle, au cas où Bob Iger jetterait un coup d’œil à CineFast, une fois fini la lecture de Variety : Chroniques Martiennes, Les Monades Urbaines, La Ruche d’Hellstrom, Croisière sans Escale, Babel 17, L’Orbite Déchiquetée, Ubik, La Grande Porte, Demain les Chiens, Martiens go Home, Les Voyages électriques d’Ijon Tichy , La Guerre Eternelle, Radix, et, en heroic fantasy : Terremer, Le Cycle des Épées, Elric le Necromancien, L’Ombre du Bourreau, Les Neuf Prince d’Ambre…




vendredi 31 août 2012


Le vrai visage de Clint Eastwood
posté par Professor Ludovico

Clint Eastwood est républicain. Ce n’est pas une tare en soi, beaucoup de gens talentueux à Hollywood le sont : Zack Snyder, Jerry Bruckheimer…

Mais, hier, le grand Clint est monté à la tribune de Tampa Bay pour soutenir Romney-Ryan, probablement le ticket le plus réactionnaire depuis la candidature de Barry Goldwater en 1964. Ces braves gens réclament (en gros) la peine de mort partout et l’avortement nulle part. Clint ne s’est pas contenté de faire une apparition, il s’est fendu d’un discours particulièrement démago, et anti-Obama.

C’est son droit.

Ce qui est cocasse là-dedans, c’est surtout l’admiration sans borne qui règne en France autour d’Eastwood, et tout particulièrement dans la presse de gauche*. A l’instar de Woody Allen (à l’autre bord politique), tout ce que fait le grand Clint est « le nouveau chef d’œuvre de Clint Eastwood » (on notera l’aspect unique du « le », dont la répétition année après année ne cesse de faire sourire).

Bref, Eastwood a fait des bons films, voire des très bons (Un Monde Parfait, Sur la Route de Madison, Million Dollar baby, Mémoires de Nos Pères**). Depuis, il vit sur ce capital de sympathie et enchaîne, il faut bien l’avouer, des nanars (L’Echange, J. Edgar, Gran Torino).

Espérons que le discours droitier de Eastwood Clint fera ouvrir les yeux sur l’œuvre de Clint Eastwood au trio Télérama-Libé-Inrocks.

* dans la même dimension, 24, la série la plus fascisante qui soit recueille aussi l’admiration du même type de presse

**Je ne suis pas un fan d’Impitoyable




lundi 20 août 2012


Tony Scott, un ouvrier à Hollywood
posté par Professor Ludovico

Triste nouvelle ce matin en ouvrant Internet : Tony Scott est mort. Pire, il s’est suicidé, en se jettant d’un pont de San Diego.

Tony Scott, frère de Ridley, était un pilier de l’analyse CineFastienne. Réalisateur de 26 films, dans la grande tradition des faiseurs d’Hollywood, producteur de films et de séries, publicitaire renommé, il s’était fait connaître par Les Prédateurs, et son célèbre trio vampirique Sarandon-Bowie-Deneuve.

Immédiatement repéré par les Simpson-Bruckheimer, il enchaînera avec eux pendant quinze ans quelques joyaux de la GCA (Top Gun, Le Flic de Beverly Hills II, Jours de Tonnerre, Revenge, True Romance, USS Alabama, Ennemi d’Etat).

La décennie 2000 verra son talent s’émousser, trop marqué par ce style coloré des productions Bruckheimer, désormais partout, et repris par ses propres disciples (Michael Bay).

Pendant ce temps, Don Simpson mourrait et Jerry Bruckheimer assurait un tournant plus familial à ses productions.

A partir de là, Tony Scott tournera surtout avec Denzel Washington (Man on Fire, Domino, Déjà Vu, L’attaque du Métro 1 2 3, Unstoppable) ; il produira aussi des séries (Numb3rs, The Good Wife, Les Piliers de la Terre…)

Son cinéma était efficace, puissant, toujours au service de ses histoires. Il n’a jamais eu la prétention des œuvres de son frère Ridley, ce qui explique qu’il n’a réalisé aucun chef d’œuvre, mais aussi qu’il a échappé à la vindicte des déçus.

Le cinéma de Tony Scott était dans la pure tradition Hollywoodienne.




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