vendredi 3 novembre 2006


MGM se réintéresse à la production ?
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip ]

MGM a décidé de relancer avec Tom Cruise/Paula Wagner (récemment virés de la Paramount par Sumner Redstone) le mythique studio United Artists, fondé notamment par Charlie Chaplin et Mary Pickford. Le studio, créé par des artistes, pour les artistes, coula après l’échec retentissant des Portes du Paradis de Michael Cimino.

Que vient faire Tom Cruise dans cette galère ? remonter la pente, après la baffe de la Paramount… Et peut être monter la suite de Battlefield Earth ?




vendredi 3 novembre 2006


Mémoires de nos pères
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Ah, magie du cinéma ! Ah, versatilité infinie du public ! Même le Professor Ludovico n’échappe pas à cette terrible malédiction. Il aime ce film raté, lui qui voue aux gémonies, chaque jour que Dieu fait, tous les scribouillards à la petite semaine qui ne savent pas finir un scénario ! Peut être que le Professor est un peu trop accro à la Seconde Guerre Mondiale ? Peut être que cette histoire de vrai-faux héros lui tripote les entrailles ? Pourtant, on n’y comprend rien à ce film ! Où est votre histoire, M. Eastwood ? Où sont les personnages, M. Haggis ? On n’y comprend rien, à vos Drapeaux de vos Pères ! On a même l’impression que Eastwood (et Spielberg, co-producteur) courent après des lièvres qui ne sont pas rattrapables : l’anti-héroïsme de Voyage au Bout de l’Enfer, la reconstitution « terrain » de La Ligne Rouge, le réalisme effréné de Il Faut Sauver Le Soldat Ryan… Tout cela échoue, se mélange, mais l’intrigue progresse.

Car passé cette première demi-heure, et ses multiples flash-back, flash-forward, quand les fumées des obus de 400 se dissipent, on commence à y voir plus clair. Donc il y a un fils, aujourd’hui, qui cherche des témoins pour lui parler de son père, un des trois « héros » qui ont planté le drapeau à Iwo Jima, ce moment connu de tous, grâce à une photo historique … Mais ce père, l’un de ces soldats que l’on voit grenouiller sur la plage d’Iwo Jima, c’est qui ?

Puis il y a ensuite cet indien, qui n’a pas de nom, et qui ne veut pas être un héros. Au cours du film, on découvre son prénom, Ira. Ceux qui aiment Johnny Cash reconnaissent alors Ira Hayes, et sa Ballade du même nom. Et comprennent tout de suite son destin tragique. On progresse… On passe ainsi de la bataille d’Iwo Jima à ses préparatifs, pour revenir au fils qui cherche aujourd’hui le héros dans le père, puis on retourne après la bataille, assister à la médiatisation des « héros » d’Iwo Jima, pour revenir encore et toujours à la bataille elle-même…

Petit à petit, dans cette confusion, le puzzle s’assemble pourtant. C’est déstabilisant, mais ça sert aussi le propos. Comme le dit un protagoniste « Nous n’étions pas des héros, c’est vous qui avez fait de nous des héros. Vous voulez toujours qu’on vous raconte une histoire… » Message qui pourrait tout aussi bien s’adresser au spectateur !

Mais Clint Eastwood, lui, se refuse à raconter une histoire : à la guerre, il n’y aucune logique, il n’y a pas de début, pas de fin. Il n’y a pas de héros, il n’y a pas de méchants*. Il n’y a pas de parcours christique : le petit gars du Texas venu se sacrifier sur les plages du Pacifique pour planter la star spangled banner, ça n’existe pas ! D’ailleurs, cette scène de drapeau est incroyablement filmée, en temps réel, quasi documentaire, ça pourrait être de la vidéo : ce moment héroïque, c’est juste des gars qui cherchent un bout de ficelle pour faire tenir un drapeau sur un tube en métal ?

C’est ainsi qu’Eastwood avance ses pions, petit à petit, et gagne la partie. Il réussit un film raté par endroits, mais passionnant de bout en bout. Et surtout, fait passer un message compliqué. Une gageure, surtout aujourd’hui.

*Eastwood en fera la démonstration l’année prochaine, en filmant Iwo Jima du côté japonais : Letters from Iwo Jima




mercredi 1 novembre 2006


MGM renonce à la production
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip ]

Une nouvelle qui est passée quasi inaperçue la semaine dernière (dans Le Figaro Médias tout de même) mais qui, pourtant, est assez révélatrice. Harry Sloan, le PDG de MGM (aujourd’hui une mini-major, loin de ce qu’elle fut dans les années 50) a annoncé qu’elle ne produirait plus de blockbusters, ces grosses machines qui coûtent au moins 150M€ et qui doivent en rapporter le double. Au cours d’un séminaire avec ses cadres, il a décidé de recentrer la MGM sur son « métier de base », à savoir la distribution. Qu‘en termes choisis ces choses-là sont dites ! Il entérine tout simplement l’échec d’Hollywood en ce moment, faisant le constat que les films coûtent de plus en plus cher et tout simplement, trop chers : « Les grandes majors ne savent plus produire, leur modèle est mort. Depuis plusieurs années, elles sont dans une dérive des coûts mettant en péril leur rentabilité et menaçant leur équilibre économique. » Et que dans cette industrie de prototypes, un prototype de 150M€ qui se plante met en danger l’entreprise MGM.

Fort de ce constat, Harry Sloan préfère que la MGM distribue les films indépendants de la salle au DVD, en passant par la VOD, ce qu’elle sait faire. Les indépendants, eux, savent faire des films à l’ancienne (autour de 60M€, tout de même !), mais sans cachet de stars exorbitants, et surtout sans campagne promo à 50M€ !

PS En parlant de prototypes, et de séries, une autre info a retenu notre attention. TF1, qui ne veut plus diffuser de films le dimanche soir (pas sûrs de faire 30% de l’audience, alors qu’avec « Les Experts », on peut garantir une part de marché), diffusait hier soir Le Seigneur des anneaux : Les Deux Tours. Pourquoi ? Parce qu’on peut garantir sur trois soirées une part de marché équivalente…




mercredi 1 novembre 2006


Thank your for smoking
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’est un peu le reproche que l’on peut faire au cinéma indépendant en ce moment : c’est gentillet. Ici, c’est gentillet et malin. Thank your for smoking s’attaque en apparence à une cible facile – les lobbyistes du tabac – mais retournent machiavéliquement le spectateur en s’attaquant aussi à la partie adverse : les lobbies anti tabac. L’histoire tourne aussi de l’éternelle (et pour tout dire ultra chiante) « father and son relationship ». Mais ça aussi, il réussit à s’en moquer gentiment. Le reste est à l’avenant, drôle, pédagogique, et pas ennuyeux. Mais on aurait envie que ça morde un peu plus…




mercredi 1 novembre 2006


The Queen
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Voilà un film qui ose, mais peut être pas assez… The Queen raconte, du côté d’Elisabeth II et de son entourage, la semaine qui sépara la mort de Diana de son enterrement. Et c’est tout simplement shakespearien : La reine, coincée dans ses traditions et qui tient enfin sa vengeance psychologique sur la « Princesse du Peuple » ; son mari, falot, qui la soutient, son fils Charles, qui en profite pour prendre ses distances et régler quelque conflit oedipien, et surtout Tony Blair, débutant premier ministre qui s’empare de cette affaire pour, une fois de plus, asseoir sa popularité.

Mais le film est plus malin que ça, chacun va révéler un côté alternatif : Charles ne peut s’empêcher d’être triste, Blair finit par compatir pour la reine, et Elizabeth elle-même, au cours d’une surprenante métaphore animalière, va elle aussi « heurter le mur » comme disent les anglais.

C’est remarquablement joué, rapide, malin, et drôle. Le seul reproche qui reste néanmoins, c’est que ça aurait pu aller plus loin… Plus dans la tragédie, ou plus dans la comédie… Ce qui fut probablement impossible à réaliser avec des protagonistes connus de tous et encore vivants…




mardi 31 octobre 2006


L’affaire Villemin
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

C’est vraiment le truc qui énerve. Un sujet extraordinaire, connu de tous, plein de rebondissements, des spectateurs déjà accros. Des moyens (6 fois 52 mn). Des comédiens plutôt bons dans l’ensemble. Et au final, une plantade franco-française dans toute sa splendeur.

Le scénario, signé par Pascal Bonitzer (Petites Coupures, Rien Sur Robert) et le réalisateur, Raoul Peck (Lumumba), est écrit dans ce français théâtreux parlé dans le sixième arrondissement, mais sûrement pas sur les rives de la Vologne…

Extraits : Un avocat : « Cher confrère, je ne vous connaissais pas z-ainsi » Jean-Marie Villemin : « Gregory était tout pour moi, je regardais par ses yeux, il regardait par les miens », etc.

Le montage est fait par un étudiant de l’IDHEC (coupe nette, au milieu d’un geste, sans transition sonore (sûrement un parti prix artistique)).

La mise en scène est absente. Les personnages sont debouts, lancent leur phrase, l’air pénétré. Source d’inspiration numéro un : Les Rois Maudits. Notamment cette superbe scène : à droite, debout, le petit juge, à gauche, l’expert graphologue, au fond, en silhouette, un gendarme. Qui ne bouge pas. Qui attend, sans rien faire, sa réplique. Une réplique qui vient : « laissez moi vous expliquer, M. Le Juge ! » Ouf ! On se demandait ce qu’il faisait dans le plan.

A titre de comparaison, deux exemples vu récemment :

Dans Les Aventuriers De L’Arche Perdue, une scène d’explication sur l’Arche entre Indy et son mentor, le Dr Brody. Indy parle, et c’est un moment assez faible dans la narration. Brody ne reste pas là, les bras croisés, à l’écouter ! Au contraire, un étudiant dépose une pomme sur le bureau d’Indy. Brody, tout en écoutant Indy, s’en empare, la regarde, l’essuie sur sa veste, et la croque. Ce n’est rien, mais la scène est vivante, humaine… Ca bouge ! On n’est pas des robots qui débitent leur texte !

Dans The Wire, série sur Canal Jimmy. Deux flics, en gros plan discutent de leur enquête qui part en couille. C’est un moment un peu décourageant. Derrière, on entend un bruit de pas très discret. On voit dans l’arrière-plan une ombre ; quelqu’un passe en effet sur le trottoir, et l’on se souvient alors que ces deux personnages sont dans une cave, où leur hiérarchie les a exilé.

Voilà deux exemples qui ne coûtent rien, qui enrichissent une scène à peu de frais. Il faut juste un peu moins de fainéantise.




lundi 2 octobre 2006


Little Miss Sunshine
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

La France, fille Aînée de l’Eglise… du cinéma indépendant US ? C’est à se poser la question, après avoir vu Little Miss Sunshine, encensée par la critique : « incroyable petit film » « acide, tendre, cruel » « échappée drolatique » « Menée tambour battant », on vous passe les détails. Si vous avez lu ma critique sur Sideways, vous voyez où je veux en venir. Même film, mêmes effets sur la critique. Daniel Schneidermann ferait sûrement une excellent papier là-dessus, l’effet boule de neige sur des médias qui se montent le bourrichon pour décréter que tel film est Le Film Du Mois.

Ce film-là n’est pas mauvais, il est même drôle. C’est très bien joué. Voilà. C’est tout. Ca manque un peu de tout : un peu plus d’histoires, un peu plus drôle, un peu plus cruel, un peu plus caustique. Surtout qu’on peut trouver beaucoup mieux dans le genre : Les Berkman se Séparent, par exemple. La Vie Aquatique, récemment.




dimanche 1 octobre 2006


A Scanner Darkly
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Les cinéastes rêvent-ils de Philip K. Dick ? Sûrement. Mais aujourd’hui, qui ne rêve pas de Philip K. Dick ? Nous vivons dans un monde dickien, monde qu’il a prophétisé tout au long de son œuvre : Nicolas Sarkozy rêve de pouvoir arrêter les crimes avant qu’ils ne soient commis (comme son ami Tom Cruise de Minority Report). Une milliardaire américano-irakienne part en vacances dans l’espace, comme dans Total Recall. Nous regardons sur France 5 une émission qui s’appelle Ubik. Et la moitié des américains croient probablement à la Vérité Avant Dernière, qui nous fait croire que nous sommes en guerre, et restent dans le Bunker, alors que la guerre est finie depuis longtemps.

Car il est vrai que Philip K. Dick fut un incroyable visionnaire, mais aussi un très médiocre écrivain. Pire, il le savait ; ayant écrit des centaines de romans, il n’a jamais réussi à en peaufiner un. On doute même qu’il en ait relu certains. Il vécut misérable, et au moment de toucher le jackpot d’Hollywood, il mourut, juste avant que Blade Runner ne sorte.

Depuis, il n’a cessé de faire fortune. Ou, en tout cas, son œuvre a fait fortune. Pas moins de 10 films en 20 ans ! Scott, Verhoeven, Spielberg, John Woo : excusez du peu !

Qu’est-ce qui les attire donc tant ? Le côté visionnaire : dès les années soixante, K. Dick parlait de ce qui arrive aujourd’hui. L’humanisme, aussi : K. Dick est auteur de SF par obligation, mais c’est surtout de nous qu’il parle, de nos névroses, de notre schizophrénie. Mais surtout, c’est pour des raisons beaucoup plus prosaïques que K. Dick est autant adapté : ses livres sont nuls ! Une idée géniale, des personnages archétypaux (Shreck, Arctor, Deckard), des dialogues à deux cents, une histoire vite baclée : quel plus beau terrain vierge pour un scenariste ?

Ils ne sont pas gênés, d’ailleurs. Les plus grands films tirés de l’oeuvre dickienne se sont faits au prix de révisions mémorables, voire même d’un changement radical de genre (film noir pour Blade Runner, film d’action pour Total Recall, etc.) Scott inversé la sécheresse de Los Angeles en 2019 par une pluie incessante, avec le succès que l’on sait.

Richard Linklater et ses producteurs (Soderbergh-Clooney, toujours aux avants-postes) ont fait le pari contraire : A Scanner Darkly tente l’impossible : adapter fidèlement l’œuvre dickienne (Substance Mort en français). C’est probablement pourquoi c’est raté. Pas complément d’ailleurs, mais peu sexy au final. On suit une bande de drogués, et un flic infiltré parmi eux ; il suffit de lire le pitch pour comprendre qu’on est chez K. Dick : « un flic infiltré se voit confier la mission de s’arrêter lui même » (sic)

Le film va donc suivre de manière indolente les conversations de camés, plutôt rigolardes et bien jouées (mention spéciale, une fois de plus, à Robert Downey Jr). Mais l’intrigue n’avance pas. On se surveille, on se drogue, on délire, on repasse en boucle les vidéos. Si on s’intéresse aux histoires de came, on est en terrain connu. On imagine bien que les acteurs se sont éclatés à jouer ça, ayant eux-mêmes eut fort à faire avec la drogue (Wynona Ryder, Robert Downey Jr)… mais bon, c’est un peu ennuyeux à la fin, et on ne voit pas où ça veut en venir ; tout sera résolu, deus ex machina, dans les dix dernières minutes.

Pour finir, l’aspect visuel a fait couler beaucoup d’encre, et c’est vrai que c’est impressionnant, ces images redessinées par ordinateur après avoir été filmées. Elles donnent un ton futuriste qui au final … dessert le film, puisque celui-ci ne se déroule que « dans 7 ans ». Là où le même procédé faisait la fortune de Renaissance, il est sous-exploité ici (pas de vaisseau, pas de décor gigantesque). le film aurait donc gagné à un traitement réaliste, voire même vidéo, puisque la télésurveillance est au cœur du film.

On ne peut que comparer A Scanner Darkly avec Miami Vice. dans les deux cas, la forme l’emporte sur le fond, et draine, malheureusement toute l’énergie du metteur en scène.

* Si vous ne voulez pas lire Dick, il suffit de lire l’excellente biographie que lui a consacré Emmanuel Carrère : « Je suis vivant et vous êtes tous morts »




mercredi 27 septembre 2006


Subventions
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Entendu ce matin sur Europe1*, le genre de chiffre qui réjouit le Pr Ludovico. Grâce aux subventions françaises, le cinéma africain peut exister. Que ferait ces pauvres africains sans nous ? Sans le Génie Français et notre formidable système qui protége l’Art et les Artistes ? Ainsi 10 films africains ont été soutenus, produits et sortis en salle en 2005. Pendant ce temps, le Zaïre, sans subventions, a produit … 200 films.

*dans le cadre d’une émission plus générale sur les clichés sur l’Afrique




lundi 25 septembre 2006


Miami Vice
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Qu’est-il arrivé à Michael Mann ? Où est passé le génie de Heat, le virtuose d’Ali et de Révélations ? La réponse est simple : il fait Chef Op’ de luxe pour Mann Michael, le scénariste tâcheron de Miami Vice.

Avant d’abattre le film à l’aide mon Glock de service, il faut dire que Miami Vice n’est pas un film sans qualités. D’abord, c’est d’une beauté à couper le souffle : le moindre plan de chargeur M-16, de soleil couchant ou de Ferrari est à couper le souffle. Le Mann est capable de filmer des cheveux mouillés sous la douche, caméra portée, avec autant d’élégance que les Falcon au milieu des nuages, ou le sombre éclat d’un gun dans la lumière glauque de Miami.

Ensuite, Mann invente carrément sous nos yeux un nouveau genre cinématographique : le cinéma-vérité-hollywoodien. Avec des caméras DV, nous voilà plongés au coeurr de l’action, d’un réalisme étouffant. Le film se promène de Miami à Ciudad del Este, plus vite qu’il n’en faut à Colin Farrell pour emmener Gong Li déguster un Mojitos à La Havane. Ce qui permet de donner au film une caution de quasi-reportage sur les banlieues crasseuses de Port Au Prince, les trailer parks de Miami, ou les chutes d’Iguacu.

Mais c’est aussi ce qui détruit le film. Derrière le réalisme outrancier, se cache un scénario parfaitement indigent. L’intrigue elle-même est déjà faiblarde (deux flics abandonnent une opération importante pour se porter immédiatement au secours d’un de leurs informateurs. Celui-ci se fait tuer, les deux flics se mettent au service du FBI pour retrouver qui l’a balancé… Ils deviennent instantanément des transporteurs de drogue crédibles, obtiennent la confiance du plus gros trafiquant de drogue de la planète, baisent sa femme, se font enlever leur copine, et dans la même demi-heure la sauve des griffes des Aryens qui contrôlent le trafic à Miami !)

Miami Vice est sûrement scénario plus ridicule de l’année ! On ne comprend rien à l’intrigue. Les personnages n’ont pas d’épaisseur (et on rarement vu des acteur de ce calibre jouer aussi mal). Les confrontations flics-bandits sont pathétiques. On se menace en roulant des gros yeux, comme dans la cour de l’école quand on joue aux gendarmes et aux voleurs. Il n’y a aucun enjeu derrière les personnages. On n’a pas peur une seule seconde qu’il leur arrive quelque chose. On aimerait bien qu’il leur arrive quelque chose !

Et comme on s’ennuie tellement, (ou on rigole, c’est selon), que l’on ne peut s’empêcher de faire les comparaisons qui tuent : Le deal qui tourne mal (tellement mieux fait chez le Scarface de De Palma)… le flic qui tombe amoureux de la femme du patron (tellement mieux fait chez le Scarface de De Palma)… Les troubles des flics undercover (tellement mieux fait dans Donnie Brasco)… la guerre des polices (tellement mieux fait dans Heat)… Etc. etc.

Autant Heat était réussi, autant Miami Vice est un ratage complet. On y retrouve pourtant les obsessions du réalisateur (l’amitié virile, la frontière ténue entre flic et voyou, les femmes qui viennent compliquer tout ça…) Mais cette fois-ci, ça ne marche plus. Et ça confirme l’option d’un Michael Mann en roue libre, déjà aperçue dans Collateral, film qu’on avait cru pouvoir habiller du manteau du « bel exercice formel autour du film de genre »… mais déjà pointait un certain ennui, et une fainéantise scénaristique évidente. Défauts qui ne pouvait que donner naissance à Miami Vice.