vendredi 24 mars 2017


L’Enfer du Dimanche
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Après Friday Night Lights, on avait envie de revoir L’Enfer du Dimanche, le film d’Oliver Stone sur le football américain. C’est fait, grâce à OCS. Bon, c’est toujours aussi mauvais. C’était mauvais à l’époque (1999), ça l’est encore plus aujourd’hui. Monter un film à l’arrache, avec 3 plans par seconde, dans le but de créer un pseudo sentiment d’urgence, ce n’est pas du cinéma.

Mais le pire n’est pas là. L’Enfer du Dimanche est un film qui pète plus haut que son cul, ce qui est tout simplement la chose la plus insupportable dans le domaine artistique. Le programme d’Any Given Sunday est alléchant sur le papier : corruption et commotion, dans le sport-roi US. La métaphore l’est tout autant : le football américain, sport de gladiateurs blacks devant une Amérique du fric tout aussi décadente que celle de Quo Vadis*. Oliver Sone va une fois de plus démythifier une vache sacrée ; c’est – souvent – ce qu’il fait de mieux.

Mais derrière la critique, l’Enfer du Dimanche est en fait un film cucul la praline : le méchant joueur noir prétentieux (Jamie Foxx ) trouvera finalement la rédemption auprès du gentil coach blanc (Pacino), vieux et sage ; il assimilera les saines valeurs du travail et de l’esprit d’équipe. La pétasse blonde (Cameron Diaz) révélera ses véritables qualités après avoir été une héritière insupportable pendant les trois quarts du film. Le linebacker qui joue gonflé aux corticoïdes prendra évidemment un choc fatal. Périra-t-il devant nous ? Non, il est vivant ! Si on veut critiquer le foot US, on peut le faire avec amour et il faut aller jusqu’au bout, cf. Friday Night Lights. Mais Oliver Stone est comme ça : grand gueule, mais quand il faut livrer de la tragédie, y a plus personne.

Reste quand même dans L’Enfer du Dimanche quelques moments de bravoure : le pep talk final de Pacino**, la performance de Cameron Diaz (un de ses meilleurs rôles) et le dernier match, où là, contrairement au reste du film, le montage cut de Stone fait merveille.

* Entre parenthèses, il y avait dans la bande-annonce originale (et pas dans le film) cette réplique dans la bouche de Cameron Diaz : « Leur vie est courte (comme les gladiateurs, NDLR), mais elle est belle. »


** « That’s a team, gentlemen, and either, we heal, now, as a team, or we will die, as individuals. That’s football guys, that’s all it is. Now, what are you gonna do? »