lundi 4 mai 2009


Romaine par moins 30
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Je suis fan de Sandrine Kiberlain.

Voilà une actrice – c’est exceptionnel – qui sait exactement ce qu’elle vaut. Moralité : pas un film regrettable dans sa carrière. Elle connaît ses limites – elle n’est pas Meryl Streep -, donc elle se contente d’interpréter film après film le même personnage, une fille dégingandée : elle-même. Du drame (En Avoir (ou pas)) à la comédie, Sandrine est à l’aise partout.

Ici particulièrement, dans Romaine par moins 30, une comédie légère, qui aurait pu aller plus loin. Le pitch : le compagnon de Romaine lui fait – encore !- une surprise. Un voyage impromptu au Québec, avec, peut-être, l’idée de s’y installer. Craignant subitement que l’avion ne s’écrase, elle lui avoue la vérité, toute la vérité ! Non seulement elle n’a pas très envie d’aller au Québec, sans parler de s’y installer, mais surtout, il ne l’a jamais fait jouir !

Malheureusement, l’avion ne s’écrase pas, et Romaine se retrouve abandonnée dans la Belle Province, sans argent, sans papier, sans téléphone. De cette situation difficile naîtront moult situations comiques, et, finalement, une révélation.

Le film est plaisant, bien joué, bourré de situations incongrues (on pense parfois à Hal Hartley), et on se met à regretter qu’Anne Obadia ne soit pas allée plus loin. On sent la retenue derrière chaque gag, et la volonté de ne pas s’appesantir sur telle ou telle chute. C’est dommage, mais si ça rend le film moins drôle, ça le rend également plus profond : en quoi sommes nous responsables de nos propres malheurs ?

Un film drôle qui fait un peu réfléchir, ça ne se rate pas.

PS : Et en plus une très belle BO, avec Johnny Cash et Moriarty…




lundi 4 mai 2009


Monstres contre Aliens
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Même si, pour de basses raisons familiales, j’étais obligé d’y aller, force est de reconnaître que ça commence bien, Monstres contre Aliens. Par un plaidoyer féministe, plus exactement : Susan, l’héroïne, doit-elle vraiment épouser cet abruti, même s’il perce à la télé ? Mettant la main à la pâte, le film concrétise l’option à sa manière : maintenant qu’elle fait 15 m de haut, Susan peut réfléchir à la question.

Mais très rapidement, le film retombe dans les errements Pixar-Dreamworks (intrigue cousue de fil blanc, Président stupide, et Méchant copié-collé de Mars Attack*)

Seule la morale finale – féministe, encore – rattrape un peu le film. Heureusement, mon fils a adoré : « c’est drôlement bien dessiné »

*comme quoi la leçon du film de Tim Burton, sur les insupportables clichés du film catastrophe, n’a pas porté…




lundi 4 mai 2009


David Lachapelle
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens ]

S’il est un photographe hollywoodien, David Lachapelle est de ceux-là : stars (Di Caprio, Angelina Jolie, Eminem) et starlettes (Anna Nicole Smith, Pamela Anderson) ont leur place derière l’objectif.
Mais le génie de David Lachapelle, ce n’est pas la perfection nacrée des couleurs, la provoc’ comme fond de commerce, non, c’est l’adéquation du médium au message. Représenter Courtney Love en Pieta de Kurt Cobain, Bowie en masque de papier, la guerre comme saint « holy » et le saint comme guerre « war », tout est finalement subtil chez lui.

Et il a formidablement saisi l’époque : le porno, la chirurgie esthétique, le racisme, le fétichisme des marques, la société de consommation…

Et pour une fois, je ne m’y prends pas trop tard, donc vous n’avez aucune excuse pour ne pas y aller….

David Lachapelle
MONNAIE DE PARIS
11, quai de Conti – 75006 Paris