mercredi 8 avril 2009


Loin de la Terre Brûlée
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Ne perdez pas une seule seconde pour voir ce film, qui disparaît peu à peu des écrans, car, franchement, ça ne le fera pas sur votre petite télé, même Full HD, même 106 cm. Les vagues du Pacifique ne feront pas pleurer Charlize Theron de la même manière, et le désert nouveau mexicain ne mettra pas autant en émoi Kim Basinger.

Car c’est bien du sort de deux femmes dont il s’agit, aux antipodes climatiques, mais qui partagent, on s’en doute très vite, un point commun.

Le film de Guillermo Arriaga*, produit par Miss Theron elle-même, est un chef d’oeuvre de subtilité, et pour une fois que ça a un sens, une véritable tragédie grecque. Quoi de commun pourtant entre cette trentenaire désespéré qui enchaîne les partenaires sexuels, et cette desperate housewive white trash, au cœur du Nouveau Mexique ? Nous ne le révélerons pas ici, mais il faut aller voir ce film, qui, s’il n’est pas le chef d’oeuvre de l’année, n’en est pas loin du tout.

* scénariste d’Amours Chiennes, Trois Enterrements, Babel, 21 grammes. Au bowling, on appelle ça un strike.




mercredi 8 avril 2009


Oba(morganfreeman)mania
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Les fans de 24 me gonflent, surtout lorsque je les asticote sur le républicanisme réac de leur série culte, alors qu’ils pretendent voter à gauche depuis 1936. Il m’opposent alors le seul argument progressiste de la série : « Ouais, y’a de la torture dans 24, mais c’est la première série où le président il est noir… »

Eh ben non : dans Deep Impact, le Prez il est noir, même que c’est Morgan « fucking » Freeman.

Et toc.




mercredi 8 avril 2009


Deep Impact
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

On l’a un peu oublié aujourd’hui, mais Deep Impact, en 1998, c’était la petite soeur intello d’Armageddon, ou plutôt, dans l’esprit de ses géniteurs, un vaporware, c’est à dire un produit fait pour tuer la concurrence.

Combat il y eu, longtemps sans victoire, mais finalement la brute Armageddon l’emporta (201M$) sur le mélo Deep Impact (140M$).

A l’époque, on vouait Armageddon aux gémonies, malgré les avertissements ironiques de l’ami Olivier, et on vénérait Deep Impact, criant à la terrible injustice du box office.

Malheureusement, selon le théorème du Professore Ludovico, le temps a fait son oeuvre : Armageddon est régulièrement rediffusé, signe du classico en voie de maturation, mais Deep Impact ne passe quasiment jamais à la télé.

Il est repassé ce week-end, l’occasion de réexaminer l’engin et de comprendre pourquoi.

D’abord, le principal intérêt du match Armageddon-Deep Impact, c’est de voir ce que l’on peut faire en partant d’une même histoire. Dans les deux cas, il s’agit d’un film catastrophe (la terre menacée par un météore), dans les deux cas, une bande de courageux astronautes ricains (aidé à chaque fois d’un russe sympa, d’un noir courageux, et même d’une femme pas idiote) vont aller sauver le monde.

Mais les ressemblances s’arrêtent là. Armageddon est un film d’action hardcore, Deep Impact est un film catastrophe mélo. Et c’est dans l’action que Deep Impact coule à pic, et dans le mélo qu’il performe. Les scènes avec la navette, avec Robert Duvall et Jon Favreau, font pâle figure face à la pyrotechnie Bruckheimerienne ; les scènes ont irrémédiablement vieilli, dix ans après, ce qui n’est pas le cas d’Armageddon.

Mais là où Deep Impact est fort, c’est dans sa capacité de prendre cette histoire au sérieux. Que se passerait-il, si un météore arrivait ? Que ferait le Président des Etats-Unis ? Comment le peuple réagirait ? Là où Arnageddon est caricatural (mais intéressant), Deep Impact est formidable de réalisme. Oui, le président est obligé de mentir, oui, les états sélectionnent ceux qui méritent de vivre et ceux qui vont mourir, et oui, il y a de la place pour la lâcheté, mais aussi pour l’héroïsme… Le final donne lieu à des scènes sublimes, et notamment la réconciliation entre l’héroïne (Tea Leoni) et son père, un monument du mélo US.

Même vieilli, le Deep Impact mérite donc la (re)voyure, si vous avez la chance de tomber dessus…