samedi 25 avril 2009


Ponyo sur la Falaise
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines ]

La vérité sort de la bouche des enfants : « un film c’est d’abord raconter une histoire », selon le Professorino, 7 ans : bon sang ne saurait mentir.

Mais Ponyo pose problème ; celui de la magie Miyasaki. Après une virée familiale (13 personnes, 9 enfants, 4 adultes, de 5 à 44 ans), un constat s’impose : c’est bien mais on n’a rien compris. Le vieux sage japonais sucre les fraises, mélange ses thématiques habituelles (La Sorcière, la Pollution, la Petite Fille, la Mère Nature), mais on ne comprend rien, sans parler du paquet d’invraisemblances (des histoires de niveaux d’inondation dont on vous évitera le détail).

Mais à la fin, on est quand même conquis. C’est beau à en pleurer (même si c’est très en dessous des standards habituels), et une seul plan suffit à vous remuer la moelle épinière (le chalut qui racle le fond de la mer, les bateaux la nuit sur la ligne d’horizon…)

Miyasaki, l’homme qui fait le plus pour le développement durable et la promotion du tourisme au Japon…




samedi 25 avril 2009


Le théorème de l’extension
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Séries TV ]

Les BD Y : Last man on Earth etWalking Dead, subissent, comme l’éternelle loi des séries, l’usure due à l’allongement déraisonnable des saisons et des épisodes.

Partant de concept très forts (le dernier homme sur terre, les USA envahi par les zombies), ils sont condamnés (c’est la loi numéro un de la dramaturgie) à faire toujours plus, plus haut, plus loin, plus fort.

C’est ce qui guette Lost, c’est ce qui a tué Alias ou les X-Files, et, dans une moindre mesure, explique les coups de mous de Six Feet Under ou des Sopranos.

La raison est simple : ce qui gouverne la production US, c’est évidemment l’argent, pas l’art. Ce qui est positif ailleurs (des films bien faits, bien écrits), fait le malheur des séries, en les usant jusqu’à la corde.

Au départ, le créateur vend un concept : « Nice chick kicks ass » (Alias), mais ce concept doit à tout prix être le plus ouvert possible : si ça marche, on doit pouvoir délayer la sauce autant que faire se peut. D’où les monstruosités scénaristiques désolantes que le spectateur – qui, lui, a toujours foi à 100% dans le concept – doit subir, parfois dès la deuxième saison. Les extraterrestres dans Twin Peaks, le virage « clean » de Nate dans Six Feet Under, le complot dans le complot du complot (Alias, X-Files, bientôt Lost)… C’est la que les séries « sautent le requin »*

C’est dommage, mais c’est aussi la limite du cinéma US : pour quelques auteurs qui arrivent à maîtriser leurs œuvres (Seinfeld, David Chase des Sopranos, David Simon et Ed Burns de The Wire), le reste doit se plier aux contraintes du business…

*un petit mot pour dire que l’excellent site Jumptheshark n’est plus, gobé par TVguide, le Télé 7 jours US. Pourquoi, on ne sait…