samedi 19 mars 2016
Roger Deakins
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]
Et si mon cinéaste favori était un chef op’ ? En préparant la chronique de Hail Caesar!, la dernière œuvre des frères Coen (hé oui, le chef est de sortie), on se penche sur la filmographie du chef opérateur quasi attitré de nos frères de Minneapolis, et qu’est-ce qu’on trouve : le gratin de la filmo du Professore Ludovico, depuis 1980. Jugez plutôt :
1984, Sid et Nancy, Sur la route de Nairobi, Homicide, Cœur de Tonnerre, Passion Fish, Les Évadés, Dead Man Walking, The Big Lebowski, O’Brother, Intolérable Cruauté, Le Village, L’Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford, Dans la Vallée d’Elah, No Country for Old Men, A Serious Man, Prisoners…
Sans parler des films peu appréciés ici, mais dont la virtuosité cinématographique ne fait aucun doute : Barton Fink, Jarhead, WALL-E, Les Noces rebelles, True Grit, Skyfall, Sicario…
Voilà un homme qui a du goût.
jeudi 17 mars 2016
Bonnes résolutions
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -
Pour en finir avec ... ]
On a décidé, parce que ça suffit, de ne plus s’ennuyer à regarder ce qui ne nous plaisait pas. Suivant en cela les conseils de Nanni Moretti : « Aujourd’hui, si je vois un film qui ne me plaît pas, je ne me mens plus sur mes goûts». J’ai donc décidé de laisser tomber Breaking Bad, qui pourrit sous ma télé en attendant que j’ouvre le coffret de la saison 2 prêté depuis des années par Notre Dame l’Ardéchoise. Je ne vais pas lui rendre pour autant, puisque la Professorinette veut se plonger dans le meth dès qu’elle aura une seconde entre The Originals, Hart of Dixie et Parks & Recreation.
Mais moi, c’est fini. L’idée de me forcer à regarder cette saison 2, tout en sachant que la 3 et la 4 ne sont pas bien (parait-il) pour finir en beauté saison 5 ne tient pas le bout.
J’ai autre chose à faire de ma vie de cinéphile.
Voir :
• Treme
• Show me a Hero
• The Knick
Tenter le coup avec :
• Black Sails
• Vinyl
• Deadwood
• The leftovers
Finir :
• Louis CK
• Boardwalk empire
• Girls
• Game of Thrones
Revoir
• le pilote de Cosmos 1999
• et mon intégrale San Ku Kai…
mardi 15 mars 2016
American Sniper
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
American Sniper, c’est le genre de film qui pose problème. Pas complètement réussi, mais au propos (très) ambigu. Et qui le rend le film illisible.
American sniper est en effet à la fois une dénonciation de ce que la guerre fait aux hommes (stress post traumatique, « addiction » à l’adrénaline, impacts familiaux), à la fois un plaidoyer pro domo pour les hommes, les vrais, qui la font. A la fois, l’apologie d’une forme de justice immanente (tu me tues, je te tue), et à la fois, le réquisitoire contre cette guerre-là. Eastwood est un libertarien, c’est à dire quelqu’un qui considère que les Etats-Unis ne devraient s’occuper que d’eux-mêmes. C’est un peu ce qu’exprime Taya, la femme du héros (Sienna Miller) quand elle lui rétorque que s’il veut s’occuper de USA, il ferait bien de commencer par elle, et ses enfants…
On l’a vu dans ses derniers films, Eastwood est de moins en moins subtil dans la réalisation. American Sniper sera donc très loin de Mémoires de nos Pères ou d’Un Monde Parfait, mais il propose quelques moments de bravoure. La scène de la tempête de sable, par exemple.
Et si le rôle-titre est formidablement joué par Bradley Cooper, c’est au service de dialogues un peu trop direct pour être honnêtes. Quant à son antagoniste, le sniper irakien Mustafa (Sammy Sheik), il est réduit à un grand méchant façon Inspecteur Harry, alors que son personnage aurait pu être extrêmement intéressant (c’est un ancien champion olympique)… Ce qui faisait le génie de Lettres d’Iwo Jima n’intéresse visiblement plus Eastwood.
Mais surtout, c’est la fin – ou plutôt le générique – qui rend le film terriblement troublant. On y montre les images de l’enterrement du vrai Chris Kyle, avec démonstrations patriotiques afférentes (sirènes de pompier, bannière étoilée, minute de silence dans les stades de foot)
Qui est donc Chris Kyle ? Un vrai héros américain ? Un tueur en uniforme ? Un type bien, détruit par la guerre ? L’ambiguïté ne fait qu’obscurcir le message d’un film déjà pas très clair.
dimanche 13 mars 2016
The Newsroom, saison 3
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Pendant qu’Orange is the New Black se casse la gueule, une autre série relève la tête. On a regardé le pilote de la saison trois de The Newsroom et on s’est d’abord trouvé consterné – comme d’habitude, direz-vous – par la gentillesse dégoulinante de l’usine à Marshmallow Sorkin.
Évidemment au bout de cinquante minutes, on était totalement conquis et prêt à partir pour six épisodes. Ce qu’on va faire dès ce week-end.
vendredi 11 mars 2016
Orange is the New Black, saison 3
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Quoi de pire que l’agonie d’une série, si tant est qu’on l’ait beaucoup aimée ? Orange is the New Black est en train de mourir sous nos yeux, dans une agonie de treize heures, lors de cette troisième saison interminable. Le Professorino et la Professorina, complètement scotchés devant les prisonnières de Lichtfield, tentent d’expliquer qu’une série est condamnée naturellement à décliner. C’est tout simplement qu’ils n’ont pas encore vu une Grande Série.
Tout ce qui faisait le talent de la première saison a disparu : cette finesse féministe, des intrigues fortes, et des personnages passionnants, notamment via ces flashbacks, principe tiré directement de Lost, qui amenait le spectateur à tout vouloir savoir du passé de ces femmes.
Mais arrivés en saison 3, Orange is the New Black a succombé à la drogue fatale des séries : les rebondissements. En supprimant quelques personnages attachants, en transformant bizarrement son personnage principal (même si la cause de cette transformation est réaliste), Orange is the New Black s’est perdu en chemin. Cliffhanguer à tout va, c’est se retrouvé dans le vide, accroché à la falaise. La série est aujourd’hui bien en peine de trouver de nouveaux personnages, et de nouvelles intrigues.
Son propos est la plupart du temps affligeant (le roman de Crazy Eyes, le théâtre d’improvisation), ou étendus à l’extrême, comme le rachat par le groupe privé MCC. Ou encore cette histoire d’adoption de bébé : le talent de la comédienne (qui est immense), ne suffit pas à masquer la vacuité de ces rebondissements artificiels.
On a la désagréable impression – comme dans les dernières saisons de Lost – qu’Orange is the New Black a été confié des scénaristes juniors, pendant que Jenji Kohan encaisse l’argent aux Bahamas et prépare sa nouvelle série. Bizarre, car on vient d’apprendre que c’est re-signé pour trois ans de plus.
Pas sûr qu’on les regarde.
mercredi 9 mars 2016
Les sœurs Wachowski
posté par Professor Ludovico dans [ Hollywood Gossip -
Les gens ]
L’incroyable feuilleton transgenre Wachowski se poursuit après la révélation de changement de sexe opéré par Andy Wachowski. Une information toute chaude, aux bons soins de Maitre Fulci.
Andy devient donc Lilly. Rappelons que son frère avait déjà changé de sexe en 2012, pour devenir Lana, après une love story, et un ménage à trois SM, très, très compliqués.
Une histoire incroyable, mais si hollywoodienne, racontée ici par votre serviteur.
A côté, Le Voyeur, c’est Candy.
vendredi 4 mars 2016
Le Voyeur
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
Film mythique.
Sorti en même temps que Psychose, le Peeping Tom de Michael Powell causa la ruine de son réalisateur tandis que Psycho assurait la fortune d’Alfred Hitchcock.
Pourtant, les films sont très semblables. Précurseurs des slasher movies, les deux films sont aussi des performances graphiques. Mais là où réside une forme d’humour distancée chez Hitchcock, il y a une empathie glaçante chez Powell. Assez mal interprété par Karl Heinz Böhm*, le tueur est à l’image du film, un pur produit de l’ambiance puritaine de l’Angleterre des 50’s. Le propos (en dehors des meurtres) est parfaitement gnangnan ; sombres histoires de logeuses, de fifilles à sa maman et de gars vraiment bath’. Mais c’est pour mieux établir le contraste avec Mark Lewis, petit blond propre sur lui, mais à l’enfance traumatisée qui cherche sa revanche sur les prostituées avec une caméra bien étrangement bricolée.
C’est tout autant pour son propos incroyablement pervers et que pour ses innovations graphiques que Le Voyeur est un film séminal. Ses couleurs saturées préfigurent le giallo, et le film contient quelques plans séquences qui vont marquer le jeune Scorsese pour toujours**.
De plus le final est totalement pervers, ce qui n’est pas forcément le cas de Psychose.
Bref, c’est à voir.
* Oui, celui de Sissi Impératrice, et par ailleurs, fils du grand chef d’orchestre Karl Böhm.
** Le cinéaste le lui rendra bien, sortant le film de l’oubli par une ressortie en salles en 1978.
lundi 29 février 2016
Seuls les Anges ont des Ailes
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
Quand un film vous émeut encore quatre-vingt ans après, quand un film vous fait toujours rire ou pleurer, c’est que vous avez affaire à un vrai chef-d’œuvre*. Seuls les Anges ont des Ailes est de ceux-là ; un classique, en vérité, et le premier véritable film Hawksien du renard argenté d’Hollywood, comme le surnomme Todd McCarthy.
Seuls les Anges ont des Ailes, c’est la fin des brouillons, le début d’une œuvre. Une histoire qui aurait pu être inspirée par Saint-Exupéry, si l’auteur de Vol de Nuit avait consenti à glisser un peu d’humour à son anxiogène chronique de la Cordillère des Andes. Dans Seuls les Anges ont des Ailes, on suit ces casse-cous des années trente, cette époque glorieuse et hautement périlleuse de l’aviation, où des hommes risquent leur vie jour et nuit pour transporter du courrier (et de la dynamite !) sous les ordres d’un chef cynique et désespéré, Geoffrey Carter (Cary Grant), dans la petite ville portuaire de Barranca (Baraka ?)
Arrive alors Bonnie Lee, une jeune fille qui fait escale. Immédiatement draguée par les pilotes, mais ignorée par leur chef. Pourtant, c’est Jean Arthur, et on a connu Cary Grant moins regardant. Mais on sait qu’on vient d’entrer dans le modèle Hawksien : Je te kiffe mais je te méprise, dirait la Jean Arthur d’aujourd’hui. Ou va, je ne te hais point, celle de 1637. Celle de 1939 ne dit que ça : Je t’aime, mais je veux que ce soit toi qui me désire**.
Quand cet enjeu a bien été créé, et qu’on a joué des astuces du casting à contretemps (Bonnie Lee est dragué par deux acteurs beaux mais inconnus ; où est donc la star masculine, se demande le spectateur), Hawks fait entrer… Rita Hayworth. La future Dame de Shanghai, la future Gilda, est l’explication de la dépression grantienne. Elle est partie, et il l’a laissé partir… Elle revient avec Bat (Richard Barthelmess), son mari, pilote au lourd passé.
Ces deux histoires d’amour contrariés vont se superposer au récit d’aventure proprement dit : les convoyages chaque jour plus dangereux, et une pression financière qui s’accroit sur la petite compagnie aérienne.
Des hommes courageux confrontés à des situations extrêmes, des femmes fortes qui n’ont pas leur langue dans la poche, on est donc dans le prototype du film Hawksien, le premier qui réussit son vol inaugural… Des hommes en danger, comme dans Tiger Shark (Le Harpon Rouge, 1932), des pilotes au bord de la crise de nerfs, comme dans La Patrouille de l’Aube (1930, déjà avec Richard Barthelmess), des femmes courageuses, dans un port noyé dans la brume, comme dans Ville sans Loi (Barbary Coast, 1935), mélangé à un peu de screwball comedy (L’Impossible Monsieur Bébé, 1938, avec Cary Grant). Et déjà des vieux, grincheux mais courageux, comme dans Rio Bravo.
Tous les acteurs sont excellents, mais c’est le dialogue, drôle, ciselé, mitraillette***, qui met le film largement au-dessus du lot de la production Hollywoodienne. Mais surtout qui l’inscrit dans une forme d’éternité, car ces anges-là volent encore.
* « Je ne dis pas que le cinéma soit un art, je ne l’ai jamais dit, mais parfois une œuvre cinématographique est suffisamment réussie pour que l’on puisse la considérer comme œuvre d’art. C’est rare. Il faut un Wilder, un Wyler, un Ford, un Hawks. Il ne fait pas de doute que Seuls les anges ont des ailes est une œuvre d’art. » Jean-Pierre Melville
**« I’m hard to get, Geoff. All you have to do is ask me »
***dont le fameux « he wasn’t good enough » pour parler du premier mort, qui restera dans les mémoires
mercredi 24 février 2016
Steve Jobs
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
Les mathématiques, c’est ce qui reste quand on a tout oublié. Et ça sert tous les jours, notamment quand on a un problème à résoudre au MK2 Bibliothèque. Problème du jour : que vaut réellement Danny Boyle ?
Posons l’équation suivante :
Si :
Aaron Sorkin + David Fincher = Social Network = 100,
et que :
Aaron Sorkin + Danny Boyle = Steve Jobs = 0,
alors, vous avez compris comme moi que Danny Boyle, c’est zéro.
Bon, c’est méchant de dire ça, mais Danny Boyle qu’est-ce qu’il a fait de beau dans sa vie ? Trainspotting ? Petits Meurtres entre Amis ? Sunshine ? Depuis, il a fait surtout Slumdog Millionaire, un film intenable.
Donc si l’on va voir le biopique du nouveau Léonard de Vinci, du Sauveur de l’Humanité, du Plus Grand Génie du XXe siècle, c’est bien pour prouver que Danny Boyle ne vaut pas David Fincher. Et c’est le cas.
Car là où la caméra boylienne tourbillonne dans les escaliers en quête d’une dramaturgie introuvable, le réalisateur de Seven et de Fight Club pose tranquillement sa caméra dans un coin pour achever le Chef d’Œuvre Invisible, traquant dans le visage du héros Zuckerbergien une rédemption qui ne viendra jamais.
L’idée de départ de ce Steve Jobs est séduisante sur le papier. Découper la vie de l’inventeur du PC design en trois actes (les fameuses keynotes du Mac, du Next, de l’iMac) ferait en effet une très bonne pièce de théâtre. Un seul décor, à savoir les coulisses, et dans ces coulisses, toujours les mêmes personnages : les fantômes d’Hamlet, ou les sorcières de Macbeth. Ce chœur grec va éclairer le parcours du grand homme : Lisa, sa fille qu’il a refusé de reconnaître (interprétée successivement par Makenzie Moss, Ripley Sobo et Perla Haney-Jardine), Joanna Hoffman, son assistante fidèle (Kate Winslet), son mentor, John Sculley, futur ex-PDG d’Apple (Jeff Daniels*), Steve Wozniak, le vrai génie technique d’Apple (Seth Rogen), et Andy Hertzfeld, le gentil ingénieur souffre-douleur (Michael Stuhlbarg**).
Cette idée s’avère désastreuse au final. Ce dispositif théâtral ne fonctionne pas du tout ici, car les scènes sont doublement, triplement répétitives. D’abord parce que c’est le mode d’humour pédagogique de Sorkin ; répéter les choses et faire rire pour expliquer des choses très compliquées. Ensuite parce que ces décors sont très semblables : escaliers, coulisses, loges. Et, enfin, parce qu’on y raconte à chaque fois la même chose : la préparation de la conférence (attention, il reste 5mn !), la radinerie de Jobs envers sa fille, les conseils pontifiants/amicaux de Sculley, l’amitié trahie avec Wozniak, la brutalité patronale avec Hertzfeld.
Bien sûr, on essaie de montrer une évolution du personnage (plus sympa avec sa fille, un peu réconcilié avec Sculley), mais on retombe vite sur le TESB, le Terrible Enjeu Secret du Biopic « Pourquoi un personnage aussi génial est-il aussi méchant ? » Cf. Alan Turing (Imitation Game), J.E. Hoover, l’american sniper Chris Kyle, etc.
Encore une fois, comme le disait Hitchcock, le spectateur ne vient pas au cinéma pour le pourquoi, mais pour le comment. On se contrefiche de savoir que Steve Jobs a été abandonné enfant, mais on veut savoir comment il va se dépatouiller de son ex hippie, de sa si gentille petite fille, de son encombrant associé chez Apple ou de ce satané problème de Mac qui ne veut pas dire « Hello ! ».
Tout cela, le film ne le fait pas, évidemment. On assiste donc à un mauvais Sorkin, c’est-à-dire un Sorkin comico-explicatif qui marche ailleurs (A La Maison Blanche, The Newsroom). Mais Aaron Sorkin ne trouve vraiment son apogée que lorsqu’il est mélangé à un artiste qui a un véritable propos (le marxisme sournois de Fincher, ou l’étude de caractère chez Bennett Miller).
Ici, c’est un documentaire plaisant***, correctement filmé, mais sans narration, sans histoire, sans intérêt. Malgré des dialogues brillants, on s’y ennuie la plupart du temps.
* Déjà patron chez Sorkin dans The Newsroom
** Génial Serious Man des frères Coen
*** Par ailleurs, et c’est toujours très énervant, les anti-Jobs, dont le Professore, applemaniaque repenti, assure la présidence, sortent furieux du film. Car, comme la tentative précédente avec Ashton Kutcher, ce n’est pas finalement un portrait à charge. A la fin de Steve Jobs, c’est toujours Steve Jobs qui gagne. Alors qu’on aura montré, pendant tout le film, le voleur, le tricheur, le radin, et le mauvais père et le mauvais patron, S.J. reste le grand gagnant du film. Il aura eu raison tout le temps (ce qui est avéré faux par n’importe quel spécialiste de l’informatique). C’est un visionnaire (mais Bill Gates ne l’est-il pas tout autant ?)
Certes Jobs a compris que les innovations des autres (la souris, le bureau, le MP3, le Smartphone) étaient mal packagées, et que lui, Steve Jobs, avait le moyen d’en tirer le meilleur. Mais dans ce milieu des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon)****, le vol fait partie du jeu. Ces idées, Steve Jobs les a volées et se les est faites voler. Comme dans l’anecdote célèbre, reprise dans Pirates of Silicon Valley, où Anthony Michael Hall (Bill Gates) répond à un Steve Jobs hors de lui, qui accuse Microsoft d’avoir copié le « bureau » Mac pour son Windows : « Mais Steve, toutes les voitures ont un volant ! Pourtant, personne n’essaie de faire croire qu’il en est l’inventeur ! ».
****Si justement dépeint (par ce grand magazine gauchiste qu’est Newsweek), comme les nouveaux Barons Voleurs du XXI° siècle : The ruthless overlords of Silicon Valley Rob Cox y comparait les GAFA aux Barons Voleurs, ces compagnies de chemin de fer sans foi ni loi de l’Amérique de 1830, et il appelait notamment à la création de de gardes-fous étatiques puissants : « their empires still needed to be regulated, reined in, and in some cases broken up by vigilant watchdogs”
lundi 22 février 2016
Questionnaire de Proust-Libé, version musique (quelques compléments d’information)
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Suite du questionnaire « musique » de Libé, avec de nouvelles questions :
Un disque fétiche pour commencer la journée ?
Le matin, j’essaie de me réveiller. Pour ça, rien ne vaut Europe1. 10mn de journal, 3mn de pub, 5mn de chronique, 3mn de pub, … la musique, c’est plus tard…
Votre plus beau souvenir de concert ?
Jesus & Mary Chain à l’Elysée Montmartre, dans les années 90’s. La quintessence du rock, selon moi. Hyper-bruyant, des fumigènes partout, les deux frangins Reid qui tiraient la gueule comme d’habitude et tournaient le dos au public. Et ce larsen final qui a bien duré dix minutes. Le temps que la fumée se dissipe, et qu’on comprenne que ça faisait bien longtemps que les J&MC était partis…
Le morceau qui vous rend fou de rage ?
Dans le bon sens : Holidays in the Sun, Johnny B. Goode, Sympathy for the Devil…
Dans le mauvais sens : Début de soirée, de Nuit de Folie (ou l’inverse)
Le dernier disque que vous avez écouté en boucle ?
Ca fait bien longtemps que je n’écoute plus de disque, a fortiori en boucle. Je n’aurais plus l’énergie d’écouter en entier un album. Je mets iTunes, et je zappe tout le temps.