mardi 23 juillet 2013


Mud
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Il fait chaud. Le ciel est bas et lourd, et pèse comme un couvercle. Le moment parfait pour aller au cinéma. Problème : le programme de l’été est un électroencéphalogramme plat, pas de film en retard qui manquerait à notre collection. Ah si, un : Mud. Le film de Jeff Nichols est parfait pour la saison ; plat et chaud comme les rives du Mississipi, plus précisément près de Dewitt, Arkansas, là où la White River rejoint le Fleuve de l’Amérique. Là où toute les mythologies s’entrechoquent : le blues, les rednecks, Tom Sawyer et la Guerre de Sécession, bref le cœur gluant de l’Amérique, loin de la civilisation des yankees : le bayou, la mangrove, la boue. Mud.

Une fois au frais, on reste dubitatif pourtant devant tout le film. Soit Mud est un très bon divertissement à coloration initiatique, soit c’est un film d’auteur raté. Autant Take Shelter prenait la deuxième direction, en réussissant sur toute la ligne, autant Mud penche vers la première, et dans ce cas, c’est réussi.

Mud, c’est le genre de film que Spielberg ne sait plus faire, un Stand by Me du Bayou, ou un Super 8 réussi. Des jeunes acteurs formidables, (Tye Sheridan, déjà excellent dans Tree of Life), et Jacob Lofland, face à Matthew McConaughey, au top de sa forme. Qu’est-ce qui cloche alors ?

En fait, c’est simple : on en attend plus de l’auteur de Take Shelter. Un peu plus d’ambiguïté, un peu moins de clichés et d’approximations scénaristiques. Parce que si on décroche, c’est qu’il y a beaucoup de choses qui clochent dans cette histoire, à commencer par cet incroyable réparation de bateau, alors qu’il serait si simple d’en emprunter un…

Mais si on est d’humeur plus enfantine, on goûtera avec plaisir à ce Tom Sawyer modernisé, McConaughey remplaçant avec talent Joe l’Indien.

Il suffit de se laisser porter. En somme, ce qu’il y a de plus dur au cinéphile hardcore…


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