mardi 11 octobre 2011
Borgia
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
C’est parti pour la série événement de Canal+. Ils sont forts chez Canal, ils ne font pas de série non-événement ! Mafiosa, Braquo, Borgia : même combat. Pour cette dernière, on y a cru pendant vingt secondes, jusqu’au générique… une histoire fantastique (les Borgia, ou la famille Adams au Vatican), Mr Fontana (Oz) au scénario, son compère Barry Levinson à la production (Homicide, Oz et quelques petits films comme Rain Man ou Good Morning Vietnam), Oliver Hirschbiegel (La Chute) à la réalisation : on va voir ce qu’on va voir.
En fait, on a vu le générique, et on a compris. Un générique, c’est beaucoup d’argent, une musique entraînante, et normalement, le concept de la série : les magnifiques envolées mécaniques de Game of Thrones, le blues poisseux des Sopranos, le corbeau de Six Feet Under, ou l’Homme qui Tombe des Mad Men.
Le générique des Borgia est flou, filmé derrière un vitrail, sur une musique Bontempi, où l’on devine plutôt que l’on ne voit les turpitudes promises au téléspectateur : du cul, de la violence, et encore un peu de cul.
Car avec les Tudors, la télé a découvert le Graal : avec une caution culturello-historique (« Oui, c’est vrai, je me passionne pour l’époque élisabéthaine »), je peux mater un peu de fesse et beaucoup de baston. C’est quand même plus valorisant que de regarder Captain America (où, en plus, y’a pas pas de fesse)…
Qu’est venu faire Fontana dans cette galère ? Prendre l’argent des frenchies, bien sûr, qui ne savent pas faire la différence entre un show télé réussi et une daube. Fontana a écrit Borgia pendant la mi-temps du Superbowl, et Rodolphe Belmer s’est extasié : tremendous job, Tom ! Pendant ce temps-là, Levinson comptait les billets.
Pourtant Borgia, version Fontana, c’est ce que le Professore appelle le Cinéma Epinal, comme les images du même nom. On enchaîne les clichés comme des perles, et on dit que ca fait un épisode. Ce qui est bien avec les Borgia, les vrais, c’est qu’il y a de quoi enfiler. Inceste, trahison, simonie, on peut faire dix saisons sans se forcer. Mais on ne saura rien des motivations des principaux personnages, de leur étrange rapport à la religion et au pouvoir. Rien ne sera expliqué sur la sauvagerie de l’époque, et la série, elle-même, n’a pas de méta-enjeu…*
Il nous reste l’autre Borgia, celui de Showtime, qui traine sur un disque dur quelque part, puisque Canal+ l’a acheté pour empêcher sa diffusion française. Quant à ces Borgia-là, nous y retournerons lundi prochain. Eh oui, je me passionne pour la Renaissance italienne…
* quelques exemples : « Nate peut-il devenir adulte ? » dans Six Feet Under, « Tony Soprano va-t-il devenir quelqu’un de bien ? » dans les Sopranos, « Qui va sortir de prison ? » dans Oz.
lundi 10 octobre 2011
Apollo 18
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -
Les films ]
C’est la mode aujourd’hui des petits films à base d’images « récupérées » : le Projet Blair Witch, Cloverfield, Paranormal Activity illustrent quelque part la décadence du cinéma américain. Hollywood sait-il encore raconter une histoire ? Ecrire un scénario sans faire appel à la sacro-sainte réalité BOATS ? Sans utilisé cet artifice, artistique et technique, des pseudos bandes vidéos miraculeusement « retrouvées » ?
Ceci posé, Apollo 18 reste un produit très acceptable dans cette gamme. L’histoire de cette ultime mission secrète sur la Lune est plaisante, c’est remarquablement réalisée, chaque image copiant à la perfection les… imperfections des vidéos de la NASA. Même si le procédé fait un peu mal à la tête, on finit par l’oublier et se plonger dans l’histoire.
Et comme beaucoup de films de ce genre, Apollo 18 a le génie de s’arrêter quand ça devient un peu ridicule.
lundi 3 octobre 2011
11 septembre : et si Ben Laden avait gagné ?
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Une fois retombées les commémorations et analyses du 9/11, on peut légitimement se poser la question. L’islam n’est il pas, objectivement, plus présent dans nos vies que dans les années 90 ? Malgré les circonstances déchirantes (11 septembre, guerres d’Afghanistan et d’Irak), malgré les clivages « français contre musulman », (comme si on ne pouvait être les deux !), l’islam modéré s’est imposé dans nos vies.
Émissions sur le ramadan à la télé, intellectuel musulmans dans les débats, organisme de représentation de la communauté (Conseil Français du Culte Musulman, par exemple), toutes ces manifestations sont imparfaites, mais elles n’existaient pas dans les années 90. On pourrait même dire que les musulmans n’existaient pas. Aujourd’hui, comme dans Une Séparation, et malgré les reportages racoleurs façons TF1, France 2 ou M6, on préfèrera une femme voilée modérée à une femme voilée ultra. Même si il n’est pas inconvenant de dire qu’on pourrait préférer pas de femmes voilées du tout.
C’est la victoire – paradoxale – d’Ousama Ben Laden. Il promettait un Islam de mort, il fait éclore un Islam modéré. Il voulait la destruction de l’Amérique, les américains préfèrent changer. Car c’est là l’objet de cette chronique. Si on accepte (et c’est un une obligation si on suit ce blog), si on accepte l’idée que le cinéma est l’âme d’une nation, alors, oui il est évident que les USA ont changé. Leur cinéma n’est plus le même, et ne le sera jamais plus. La GCA, à base de Capitole en flammes, de terroristes faisant sauter le World Trade Center, et de Président US se bastonnant à bord de Air Force One, ce cinéma a disparu. Fini Armageddon, Independance Day, Air Force One, Le Pacificateur, et autres productions Simpson Bruckheimer.
Depuis le 11/9, ce type de film n’est tout simplement plus possible.
On notera que les buildings ont mis du temps à réexploser (Transformers, 2012, …) et que leur explosion laisse un gout amer dans la bouche. L’étonnant Déjà Vu, ou Source Code n’ont plus ce ton triomphaliste… A l’instar de ces deux tours qu’elle a mis 10 ans à reconstruire, le cinéma américain est-il en pleine reconstruction, ou se cherche-t-il encore dans les décombres. Depuis 2001, de grands films ont traité le sujet : Syriana, Jarhead, W, WTC, Brothers, et bientôt l’adaptation de Extremely Loud And Incredibly Close, de l’excellent Jonathan Safran Foer.
L’Amérique est entrée dans l’ère post-11 septembre : pour le meilleur, ou pour le pire ?
vendredi 30 septembre 2011
Le Trône de Fer, part 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Avec Le Trône de Fer, on n’est pas au bout de nos surprises. Même si l’on a bien compris le cocktail (sexe + combats à l’épée), on tombe sur un joyau à chaque épisode. Ainsi, hier, épisode 5 : une longue scène entre M. et Mme Baratheon, Roi et Reine des 7 Couronnes. Ils se haïssent, et leur mariage fut arrangé, il y a dix sept ans de cela, pour garantir la paix du royaume.
Eh bien David Benioff et Daniel B. Weiss, les concepteurs de la série, nous ont offert une scène de vieux couple d’anthologie : un mari et une femme qui se détestent, qui rêvent de s’assassiner mutuellement, mais qui se respectent. Portée par deux excellents acteurs (Mark Addy et Lena Headey), cette longue scène, digne des Sopranos, a fini par nous faire oublier les châteaux, les dragons, et les barbares en slip.
Chapeau bas messieurs.
mercredi 28 septembre 2011
The Social Network, part 2
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
En re-regardant la semaine dernière The Social Network sur Canal+, on ne pouvait qu’être ébahis par le travail à quatre mains de Messieurs Sorkin et Fincher, mais aussi devant tant de modestie. Le chef d’œuvre invisible, comme nous l’avions baptisé à l’époque, est bien là : dialogues impeccables, acteurs géniaux, et mise en scène discrète se pliant au service de ces deux précédentes composantes.
Une autre constatation s’est faite jour ; c’est la multiplicité des niveaux de lecture de The Social Network. Il y a évidemment l’histoire elle-même, comment Marc Zuckerberg devint Maître du Monde, mais il y a aussi d’autres films dans le film.
Même si Fincher, provocateur, a déclaré vouloir faire de cette histoire une comédie à la John Hughes*, The Social Network est avant tout un film étonnamment angoissant, noir, limite American Gothic à la Tim Burton, quand il dépeint le monde de l’université. La soirée Phoenix, où s’éclatent les harvardiens friqués pendant que le besogneux Zuckerberg programme sa première version de Facebook est filmée comme Seven, dans ce noir si familier chez Fincher. Drôle et lugubre soirée où l’on a pourtant l’air de bien s’amuser (strip-poker, bière, et filles qui s’embrassent). Pourquoi la filmer comme un Harry Potter (Ordre du Phoenix ?) On sait que les Sociétés Secrètes pullulent à Harvard, il y a même une scène d’initiation dans le film… Au bout d’une heure, on sortira de ce cauchemar avec Sean Parker, Mr Napster himself. Eclairé au doux soleil de Californie, le torse glabre de Justin Timberlake, et les fesses rebondies de Dakota Johnson apporteront un rafraîchissant contrepoint solaire à l’ambiance gloomy de la Nouvelle Angleterre. D’un côté, l’Est, la rigueur puritaine, le pouvoir. De l’autre, l’Ouest, ses pionniers, voleurs, et bandits rayonnants.
Il y a aussi, et c’est extrêmement rare dans le cinéma américain, un film sur la lutte des classes. Un film qui démonte le mensonge égalitaire US qui voudrait faire croire au PDG qu’il partage la même culture que l’ouvrier : comme toi, je mange des burgers et je regarde le Superbowl. Mais Fincher, lui, en doute. Et c’est même une constante dans son œuvre : c’est évidemment le sujet de Fight Club, mais aussi, souterrain, dans Panic Room (Partageons un peu plus), Seven (extrême richesse vs extrême pauvreté, tous seront égaux devant le Christ Vengeur) ou The Game (Retourne à la poussière homme riche, si tu veux retrouver le bonheur). Dans le Harvard de The Social Network, il est plus facile de s’appeler Winklevoss que Zuckerberg, même si l’on est cent fois plus brillant, plus créatifs, plus travailleurs. Plusieurs répliques viennent asseoir cette démonstration :
« The rest of my attention is back at the offices of Facebook, where my colleagues and I are doing things that no one in this room, including and especially your clients, are intellectually or creatively capable of doing »
Ou encore :
« The « Winklevii » aren’t suing me for intellectual property theft. They’re suing me because for the first time in their lives, things didn’t go exactly the way they were supposed to for them. »
Toute la rage marxiste qui habite le fondateur de Facebook, c’est bien celle-là, formidablement rendue par Jesse Eisenberg. En contrepoint, Justin Timberlake offre la candeur – toute américaine – du self made man. Il n’a fait, comme il dit, que l’Ecole Primaire William Taft. Au final, c’est lui qui gagne : heureux, à l’aise, il se tape toutes les filles, et il emporte – presque – la mise.
Il y a aussi dans The Social Network un film sur Facebook, et sur ce que Facebook a changé dans nos vies. Pour cela, Aaron Sorkin utilise une ficelle classique : les principaux protagonistes sont les propres victimes de leur création : Zuckerberg se fait prendre parce qu’il fait la bêtise de tout raconter sur son blog (une mésaventure qui va arriver à ensuite beaucoup de gens sur Facebook ), et sa girlfriend accuse Internet d’être devenu le repaire de ces gens aigris, qui ne pensent qu’à cracher leur haine (« You write your snide bullshit from a dark room because that’s what the angry do nowadays »). Severin se fait agonir par sa copine, parce qu’il est toujours Célibataire sur son Profil, etc.
Enfin, il y a un dernier film, celui du pacte avec le démon, symbolisé par la scène de la discothèque. Satan (Timberlake) proposant le pacte à Zuckerberg, via la géniale (et authentique) métaphore Victoria’s Secret !) Mais pour cela, il faut se débarrasser des amis, de tous les liens humains, ce qui va parfaitement à l’autiste.
Le génie de The Social Network est là : dans l’intrication de multiples niveaux de lecture, tous lisibles par le spectateur, mais qui y pioche ce qu’il veut, s’il le veut. Tout le contraire d’un film à thèse, même s’il en est un… Caché dans une forme élégante, dont le spectateur ne sent aucune couture, The Social Network ne cesse d’émerveiller…
* ce qu’il est parfois : la scène dans les toilettes avec les groupies asiatiques est le parfait décalque de Une créature de rêve, Zuckerberg et Severin remplaçant avantageusement Gary et Wyatt
lundi 26 septembre 2011
Game of Thrones (Le Trône de Fer)
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
J’entretiens une relation bizarre avec l’Heroic Fantasy. Ado, je ne lisais que de la SF, et n’étais que plein de mépris pour ce sous-genre : Conan le barbare, non merci ! Puis des copains de lycée, en 1981, revinrent de Paris avec des dés multicolores à huit, douze, vingt faces. Ils les lancèrent sur le trottoir, avec d’étranges imprécations : « 17 ? Tu rates mon mago, il réplique avec une fireball : 3d6 de dommages ! »
Complètement fasciné, je tentais une percée :
– C’est quoi, ça ?
– C’est Donjons et Dragons et c’est interdit aux mecs qui ont pas lu Tolkien…
Sur cette sèche admonestation, je me procurais Le Seigneur des Anneaux, et surtout aussi l’anthologie « La Citadelle Ecarlate » ; Fritz Leiber, Robert E Howard, Clark Ashton Smith.
Ce fut une révélation : il existait donc une littérature qui tenait la route sur les dragons, les elfes, et autres barbares cimmériens en short.
Mais bon.
Côté cinéma, ce n’était pas le même sourire, comme dirait le Professorino. D’abord, il y avait peu de films, et ensuite, ils étaient mauvais. Conan sortait du lot, mais ce n’était pas un chef d’œuvre, loin de là. Le Seigneur des Anneaux, version dessin animé par Ralph Bashki, était pour sa part le chef d’œuvre maudit. Interdit par la famille Tolkien, pour irrespect de l’œuvre, il n’existait qu’à moitié.
De plus en plus rôliste, je devins paradoxalement de moins en moins lecteur du genre. Comme si le jeu de rôle absorbait toutes les ressources possibles de mon imagination en la matière. Le jeu de rôle, comme chacun sait, c’est l’héroïne du monde des loisirs, la lecture n’étant à côté qu’un amusant passe-temps pour fumeur de cannabis. Quand on joue dans ces univers d’Heroic Fantasy, pourquoi perdre son temps à en lire ? Surtout que c’est souvent bourré de clichés : princesses elfes diaphanes, épée perdue+brisée+ reforgée, et orcs en maraude dans les Montagnes Grises. Bref, du sous-Tolkien, de surcroît, très mal écrit.
Puis vint Le Trône de Fer. J’offris le livre à mon ami Philippe , car dès les premières pages, il était patent que Game of Thrones, c’était le dessus du panier ; bien écrit, formidablement traduit, ambitieux dans les thèmes, les situations. On était dans de la low fantasy, c’est à dire un monde où la magie est peu présente, où il n’y a pas des magiciens et des dragons à chaque coin de rue.
Ce fut une révélation pour lui ; il le lut, le relut, et le fit lire à toute notre Ligue de Donjonneurs Extraordinaires. Je le lus aussi et reconnu bien volontiers les qualités du livre, mais ça me m’incita pas pour autant à lire les 12 autres volumes (série en cours).
C’était fini. Je ne lirais plus d’Heroic Fantasy.
Mais quand vint le projet de série, via l’extraordinaire HBO, mon sang ne fit qu’un tour. Perdre des journées à lire l’interminable saga de George R Martin, non, mais perdre quelque soirées pour la regarder à la télé, oui.
C’est chose faite. Le Trône de Fer passe sur Orange Cinéchoc, et j’ai commencé à regarder, et je ne suis pas déçu. La série fait preuve de tant de qualités, scénaristiques, décoratives, et de mise en scène, que c’en est un miracle en soi. Certes, le Seigneur des Anneaux a permis ce miracle, en démontrant que la Nation Geek, désormais quadragénaire, détenait les cordons de la bourse, et était donc arrivée au pouvoir, mais là, le Trône de Fer est carrément au dessus. Les Rois Maudits + Le Seigneur Des Anneaux, en 10 épisodes, ça ne se rate pas !
De quoi parle donc le Trône de Fer ? Sur une Angleterre médiévale de fantasy, des familles se battent pour le pouvoir suprême : le trône de fer. Les Lannister, les Greyjoy, les Stark, s’assassinent à tout va pour s’emparer du trône. Pour le moment, c’est Robert Baratheon qui règne, mais les dagues s’affûtent dans la nuit. Et un danger guette : l’hiver arrive. Car dans ce monde, les saisons peuvent durer des années, et menacer de famine des territoires entiers. Pire, les sauvageons, et les Marcheurs Blancs, créatures terrifiantes qui vivent au-delà du Mur, gigantesque forteresse de glace façon Mur d’Hadrien, menacent d’envahir le sud.
Pour tout dire, on pense à Dune : intrigues de hauts niveaux, princes fins politiques, enjeux de pouvoir, menaces dans la nuit, etc.
La gageure réussie par HBO, c’est de respecter cette ambition alors que d’autres se seraient contentés de combats de chevaliers, de dragons en images de synthèse, et de jeunes filles en short rouge.
Vous qui n’êtes pas client, jetez au moins un regard sur le pilote du Trône. Peut être que l’Heroic Fantasy, finalement, c’est fait pour vous ?
dimanche 25 septembre 2011
La Playlist de Septembre
posté par Professor Ludovico dans [ Playlist ]
Musique : The Social Network Original Soundtrack by Trent Reznor and Atticus Ross
Série : Mad men, Game of Thrones, the Event
Livre : Freedom, de Jonathan Franzen
dimanche 25 septembre 2011
Mad Men, saison 4
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Quelle série est capable aujourd’hui de vous mettre une claque à la fin de chaque épisode ? Quelle série peut, sur un seul plan, sur une seule musique, vous mettre à plat, sans esbroufe, sans effet de manche ?
Il n’y en a qu’une.
Cette série, c’est Mad Men, qui continue son parcours impeccable. Une série tellement géniale qu’elle n’a même pas besoin de se renouveler. Qu’elle peut broder ses saisons, les unes après les autres, comme une Tapisserie de Bayeux sixties, sur le même contexte, sur les mêmes intrigues, sur les mêmes personnages, sans jamais lasser…
Mad Men, sûre d’elle-même et dominatrice…
lundi 19 septembre 2011
Buried
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Les films ]
Buried, c’est un film formule, une idée, et une seule, poussée jusqu’au bout. Souvent de belles intentions, mais guetté par le crash final (Blair Witch par exemple).
Mais ici, Rodrigo Cortés tient son projet de bout en bout. Le concept : un type se réveille dans un cercueil : il a été enterré vivant. Vous avez 90 mn (avec lui) pour découvrir ce qui lui est arrivé. De cette amorce, Rodrigo Cortés ne changera rien : unité de temps, unité de lieu. Pas de flashbacks intempestifs. Pas de sauveteurs extérieurs. Pour tenir la distance, il faut évidemment un peu de maestria technique : comment filmer (et éclairer !) un coffre en bois de 2m sur 1 avec un gusse à l’intérieur ? Il faut un propos : sans trop en révéler, on dira que Buried propose une intéressante métaphore de la situation géopolitique et morale des USA aujourd’hui.
Dernière qualité : Buried s’arrête quand le procédé devient lassant, et frôle l’irréaliste. A voir.
mardi 13 septembre 2011
Mad Men, Saison 4
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]
Mad Men, c’est reparti. Nos « hommes fous » sont de retour, ou plutôt, nos hommes de Madison Avenue. Nouveau décor, mais intrigues habituelles : tout change et rien ne change dans le New York 1964 de nos héros.
Ni la qualité intrinsèque de la série, toujours au top (so far). A l’instar de l’épisode 1, qui commence in media res, au milieu de l’action pour ceux qui ne parlent pas italien, et compte sur l’intelligence du spectateur pour combler les trous.
Tout le contraire de la publicité, finalement.