lundi 21 décembre 2015


Questionnaire de Proust-Libé, version musique
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Ici on aime bien le questionnaire de Libé, on a même fait deux articles dessus, celui-ci et celui-là. Ils l’ont remplacé par un questionnaire sur la musique, mais on n’est pas sectaires à CineFast ; donc voici les réponses du Professore Ludovico.

Le premier disque que vous avez acheté adolescent avec votre propre argent ?
33t : The Wall. Il est usé jusqu’à la corde. J’ai traduit les paroles sur un cahier, et je les connais encore par cœur. Mais avant, en 45T : Le France de Michel Sardou. Que je connais tout autant par cœur.

Pour écouter de la musique : MP3, autoradio, platine CD, vinyle ?
MP3, depuis que ça existe. Charger des albums sur un lecteur CD est une tâche désormais insupportable pour moi. Et on semble avoir oublié toutes les galères qu’on a eu avec les vinyles ; casse, rayures et nettoyages permanents.

Le dernier disque que vous avez acheté, et sous quel format ?
J’achète encore des CD de musique médiévale et, en général, les artistes que je veux aider à continuer à produire leur musique. Sinon, shame, shame, shame… je télécharge.

Où préférez-vous écouter de la musique ?
Devant mon PC.

Est-ce que vous écoutez de la musique en travaillant ?
Jamais. Je ne sais pas faire deux choses à la fois.

La chanson que vous avez honte d’écouter avec plaisir ?
Le France.

Le disque que tout le monde aime et que vous détestez ?
Les premiers disques des Beatles. Même le correcteur orthographique connait leur nom.

Le disque pour survivre sur une île déserte ?
Dark side of the moon.

Un label ou une maison de disques à laquelle vous êtes particulièrement attaché ?
Attaché, c’est beaucouop dire. Mais je dirais Barclay, parce qu’ils ont fait Sid Bechet et Sid Vicious.

La pochette de disque que vous pourriez encadrer ?
Le premier album de The Clash.

Un disque que vous aimeriez entendre à vos funérailles ?
Time, de Dark side of the moon et Ich will zu land ausreiten, un chant de minnesänger, les ménestrels du moyen âge allemand.

Préférez-vous les disques ou la musique live ?
Les deux. Mais les disques ne vous frustrent jamais. Un concert peut être extraordinaire ou ennuyeux.

Allez-vous en club pour danser, draguer, écouter de la musique sur un bon sound system, ou n’y allez-vous jamais ?
Après n’avoir eu ni les moyens, ni le courage d’y aller, j’ai eu ma période entre 20 et 25 ans. Et – coup de bol – c’était l’époque de la house. La seule fois dans ma vie où j’ai été à la mode. j’aimerais bien aller dans une boite où l’on jouerait encore cette musique…

Le groupe que vous détestez sur scène mais dont vous adorez les disques, et inversement ?
Je ne crois pas que ça existe. Quand j’ai un doute sur un groupe, je vais le voir sur scène, parce que sur scène, on ne ment pas. C’est en allant les voir au Bataclan que j’ai su que je n’achètera jamais un disque d’Oasis.

Les paroles d’une chanson que vous connaissez par cœur ?
Time de Pink Floyd. « Ticking away the moments that make up a dull day… »

Le disque que vous partagez avec la personne qui vous accompagne dans la vie ?
Hunky Dory, l’un des nombreux « meilleurs albums » de Bowie.

Le groupe dont vous auriez aimé faire partie ?
Les Rolling Stones, évidemment.

La chanson ou le morceau de musique qui vous fait toujours pleurer ?
Ca varie selon les périodes. Peut-être Le France, mais je pleure sur ma jeunesse, pas sur Sardou. Ça a été Love will tear us apart, ça peut être comme aujourd’hui Dulce solum natalis patrie, un carmina burana, Wish you were here, Heroes ou Sister morphine, I’m sorry de Brenda Lee, One way ticket, le disco de Eruption, ou Hurt, la reprise NiN par Johnny Cash.

A vous de jouer…




lundi 21 décembre 2015


Back Home
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Ne jamais tourner un film dans une langue étrangère : c’est ce qu’Hitchcock expliquait à Truffaut il y a cinquante ans. Comment expliquer autrement l’échec de Back Home, le dernier film en date du génial Joachim Trier qui nous avait assommé de son talent avec Oslo 31 août* ?

Comment expliquer, en effet voir autant d’acteurs A-List jouer en dessous de leur niveau ? Si ce n’est que le réalisateur norvégien ne comprenait pas les nuances de l’anglais ? Isabelle Huppert n’est pas crédible en grande photographe de guerre, Gabriel Byrne (le Keaton d’Usual Suspects) dont c’est peut-être la plus mauvaise performance, Jesse Eisenberg qui se cantonne dans son cliché de jeune intellectuel New-Yorkais. Seul le jeune Devin Druid fait un ado tourmenté très convaincant**.

Pour le reste, ce n’est pas très concluant non plus. Si l’on adhère volontiers à la narration déstructurée (entre le passé, le présent, les différents points de vue et même les rêves des protagonistes), on a l’impression désagréable d’avoir le premier montage du film.

C’est dommage, car, à l’évidence, Joachim Trier a des choses à dire sur l’adolescence, la passion, la famille, le deuil.

Mais pas aujourd’hui.

* Chronique manquante, d’ailleurs…
** Ainsi que quelques pointures issues de la télé : notre chouchou Amy Ryan de The Wire et Gone Baby Gone, la belle Rachel Brosnahan de House of Cards, et on a cru reconnaitre Deirdre O’Connell, l’Athena de The Affair, mais IMDb refuse de confirmer…