jeudi 31 octobre 2013


Gravity
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

C’est la critique casse-gueule pour le Professore : tout le monde est à genoux devant le nouveau film de Alfonso Cuarón, Libé fait trois pages dessus, Mr Fulci dit que c’est le meilleur film de l’année, et les autres d’enchaîner « Alors ? T’as vu Gravity ? » ; bref, la pression est immense. Dans ces cas-là, Ludovico botte en touche, méprise le bas peuple qui va pointer au chef d’œuvre, et déniche la petite perle du cinéma indépendant américain que personne n’a vue, et qui vaut bien la surbouse que nous vend Le Grand Journal.

Pas cette fois-ci, mes amis.

Cette fois-ci, it’s a hell of a ride, comme le dit le grand George. Une putain de ballade en orbite géostationnaire dans les mains de Monsieur Alfonso « le roi du plan séquence » Cuarón.

Certes, on pinaillera sur l’épaisseur du scénario (3 pages et demi, soit 3% de Space Cowboys), sur la subtile musique de Steven Price, qui sert plutôt à tester les woofers de l’UGC Ciné Cité Les Halles, sur les motivations psychologiques des personnages, qui feraient passer Boris Cyrulnik pour Sigmund Freud, car on peut toujours pinailler.

Mais cette fois ci, ça marche. Le film fait une heure trente, et s’arrête quand ça pourrait devenir lassant-répétitif-ridicule, cocher les mentions inutiles.

Alfonso, après ses grotesquesLes Fils de l’Homme a entendu la leçon; cette fois-ci il a un scénario, certes petit, mais crédible. Une idée, à laquelle il s’accroche, comme Sandra Bullock à sa space suit. Et dont il tire tout ce qu’il faut, une aventure épique qui correspond parfaitement à son cinéma d’esbroufe, là où Les Fils de l’Homme, film mytho, se cassait les dents.

Car un film comme Gravity, il n’y en a pas un par an, même pas un tous les trois ans, dans votre salle favorite : Avatar. Titanic. Watchmen. 300. King Kong. Jurassic Park… pas forcément des chef d’œuvres, mais des films qui renouent avec les origines du cinéma, le nickelodeon, le théâtre à 5 cts des fêtes foraines. Du grand spectacle. Du cirque. De la magie. Et nous, de nous extasier, comme des enfants devant le prestidigitateur…

A hell of a ride…