mercredi 18 juillet 2012


Camping
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Forcé par la vindicte populaire (portée elle-même par le sempiternel « comment peux-tu juger, puisque tu ne l’as pas vu ? », j’ai enfin vu Camping.

Fabien Onteniente, plein de pseudo-compassion pour la France des beaufs, ou plein de distanciation parigote sur la province qui part en vacances dans les Landes, s’est intéressé à ce sujet vulgaire qu’est le camping – pour en tirer une comédie : Camping. Mission : faire rire et attendrir en même temps. Malheureusement, il ne suffit pas de décider pour faire.

Camping est donc mal fait, pas drôle, mal joué, affreusement écrit, et ne sait pas décider s’il est gentiment méchant (un film italien) ou méchamment gentil (un film américain).

Car c’est là le ratage principal de Camping, hormis la fainéantise générale. Ça aurait pu être un film meilleur, si Onteniente et Dubosc (coscénariste) n’avaient pas lorgné si désespérément vers la feelgood comedy, avec rédemption du méchant riche à la fin (les riches sont toujours méchants, c’est ce que nous apprend – paradoxalement – le cinéma américain.) S’il avait été Dino Risi, Onteniente nous aurait fait Les Monstres au camping (concours de beauté, coucheries sur matelas pneumatiques, et lutte des classes autour du butagaz). S’il avait été Ken Loach, il nous aurait tracé le portrait de la France prolo, qui se lève tôt mais se couche tard au mois d’août à Arcachon. S’il avait été Lars von Trier, il aurait tout filmé en Super8.

Tout ça pour dire que la méchanceté caricaturale de Camping n’est pas le problème, c’est le manque de talent qui l’est.