mardi 30 août 2011


A la Maison Blanche / La Conquête
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Me voilà regardant les vingt dernières minutes de A la Maison Blanche, au fallacieux prétexte de vérifier une info Wikipedia (Aaron Sorkin serait présent en cameo-hommage dans le dernier épisode), et la comparaison s’impose évidemment avec La Conquête.

A la Maison Blanche, pourtant bavarde, sait faire confiance au cinéma ; deux exemples en guise de démonstration.

Pour illustrer la fin d’une époque, et le début d’une autre, et la cruauté afférente à l’exercice, John Wells multiplie les symboles.

Scène 1 : pendant la cérémonie d’investiture au Capitole, on s’affaire à la Maison Blanche. Pour quoi faire ? Déménager pardi ! En une heure, on doit faire disparaître les derniers vestiges de la présidence Bartlet. Wells filme ainsi le dévissage du portrait présidentiel, vite remplacé par celui de son successeur. Simple, certes, mais efficace : dans une ambiance crépusculaire, gros plan sur la dévisseuse électrique. Pas de cérémonial, mais une bête séance de bricolage. Après huit ans au service de la plus grande puissance du monde, on est peu de choses.

Idem en bas de l’échelle, scène 2 : Charlie, ancien assistant du président, voit la nouvelle équipe arriver dans les bureaux. Il essaie d’être sympa, donne un conseil sur le réglage de la clim’. L’autre plonge dans ses cartons, et ne répond pas. Contre champ sur le petit sourire désabusé de Charlie. Pas de dialogue, tout est dit. On a beau être des good guys (démocrates, of course), il y a ceux qui partent et ceux qui arrivent aux affaires.

Ces deux exemples sont à la portée de n’importe quel scénariste, de n’importe quel acteur. Il faut juste refuser les facilités de la toute puissante réalité (les Dardenne, La Conquête, les BOATS façon Clint Eastwood).

Il faut juste croire à la puissance de la fiction.