lundi 3 novembre 2008


Il Était Une Fois
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Sur le conseil de Madame Framekeeper (eh oui, il existe une madame Framekeeper), j’ai regardé aujourd’hui Il Était Une Fois, malgré ma détestation bien connue de l’oeuvre de Walt Disney (et de tous les Pixar de la terre, bien sûr). Mais là, c’est forcément bien, c’est Disney qui se moque de Disney. Pas l’escroquerie vulgaire de Shrek, non, mais une véritable mise en abîme du conte de fées as we know it. Bon, je vous rassure, ca ne va pas très loin et c’est gentillet, mais ça le fait quand même.

Le pitch : une princesse de dessin animé va se marier au Prince Charmant, quand la méchante belle-mère décide de l’envoyer ad patres, euh… plutôt en chair et en os, à New York City. Comment survivre dans la Babylone négativiste, l’enfer de l’Amérique (selon les critères Americana) ? Eh bien, elle s’en tire pas mal la princesse, en trouvant une autre sorte de prince charmant, un Patrick Dempsey avocat à la ramasse. Tout l’intérêt de Il Était Une Fois est là : dans la moquerie des clichés du conte de fées, mais aussi dans un certain désenchantement du monde, synthétisé dans une réplique : « Mais qu’est-ce que vous avez tous ici ? Vous dites tout le temps « Non ! » ».

Eh oui, si on disait un peu « Oui » ? La boucle est bouclée, la morale est sauve… Assez logiquement, Il Était Une Fois jouera de cette inversion des valeurs jusqu’au bout, où une princesse charmante devra, au fil de l’épée, sauver le prince en danger. A conseiller, et pas seulement aux enfants…




lundi 3 novembre 2008


W.
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -Les films ]

Y’a pas à dire, quand il s’agit de faire un biopic -genre casse-gueule par excellence -, Monsieur Stone, c’est le plus fort. Nixon, Larry Flint, et maintenant deubleiou, Oliver « Platoon » Stone ne recule pas, il saute sur l’objectif.

Pourtant ça marche pas, le biopic, on l’a maintes fois expliqué ici : Piaf, Cash, même combat. Pourquoi ça marche chez Stone, alors ? D’abord, parce que Stone est avant tout un scénariste : même quand il n’écrit pas de scénario, comme ici, il reste avant tout un grand raconteur d’histoires*.

Il a aussi un propos, une thèse à défendre : Nixon, le pauvre type envoyé au carton par les puissances occultes de l’argent, George Bush le vilain petit canard, la mal aimé d’une famille à qui tout réussit. On peut trouver cette thèse pitoyable, contestable, mais ça donne au spectateur quelque chose à suivre, un fil rouge, et même deux, puisqu’on suit en parallèle la prise de décision de la guerre en Irak.

Bref ce n’est pas un chef d’oeuvre, mais c’est plaisant à voir.

* Le monsieur a seulement écrit Midnight Express, Conan, L’année du Dragon, Scarface, avant d’écrire ses propres films…