jeudi 7 juillet 2016


Game of Thrones, saison 6
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Séries TV ]

Après un passage à vide en saison cinq, les dragons sont de retour pour une sixième saison. Avec une certaine émotion, vu que l’on sait qu’il ne reste plus que deux saisons, et une douzaine d’épisodes pour terminer cette immense saga. C’est donc la nostalgie qui prévaut, car on voit bien que la série est en train de replier ses ailes. Les personnages se regroupent, prennent des décisions plus tranchées, et des personnages mineurs (générateurs d’intrigues annexes) sont éliminés purement et simplement.

C’est son premier défaut. On ne devrait pas voir la technique scénaristique à l’œuvre. Le magicien doit cacher la main qui fait le tour. Mais à côté de cela, c’est beaucoup mieux que la cuvée 2015. Même s’il y a peu de rebondissements, la saison avance inéluctablement. On s’opposera – suivant le regard que l’on porte à chacun des personnages – sur le réalisme de tel ou tel rebondissement. Les spécialistes des batailles moyenâgeuses, de la portée d’un arc, du rôle d’un vassal, s’affronteront avec les tenants de la dramaturgie ou de la technique cinématographique (ah, le hors-champ dans Game of Thrones !) mais l’on s’accorde sur le fait que la saison 6 est une bonne saison. Pas excellente, néanmoins, car il lui manque le sens de la repartie, les dialogues mouchetés qui ont fait le succès des quatre premières.

Mais on voudrait déjà être en avril. Une fois que l’hiver sera passé.




mardi 5 juillet 2016


Michael Cimino vs Abbas Kiarostami
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens -Pour en finir avec ... ]

Les deux viennent de mourir, mais tout les oppose dans le cœur du CineFaster. On a vu (presque*) tous les films du premier, certains plusieurs fois. On n’a vu qu’un seul du deuxième, Au Travers des Oliviers**, et ça nous a largement suffi.

L’un était un rebelle de la génération Nouvel Hollywood, un chien fou dans un jeu de quilles, mais qui faisait des films d’architecte d’abbayes romanes (pas un gemme de graisse, tout dans les fondations) ; l’autre travaillait à plein temps comme metteur en scène de festival (75 récompenses sur Wikipédia, soit bien plus de statuettes à poser sur la cheminée que de passages télé). On ne s’attardera donc pas sur Kiarostami, qui nous a dégoûté du cinéma iranien pendant vingt ans, avant qu’Asghar Farhadi nous y ramène avec des films de plus belle facture.

On pleurera Cimino, pas l’artiste maudit qui a tué United Artists***, ni le cinéaste moyen de la fin (1987-1996 : Le Sicilien, La Maison des Otages, The Sunchaser). Non, on pleurera le génie de deux films, Voyage au bout de l’Enfer, trois heures de perfection absolue, et L’Année du Dragon, l’apex de Mickey Rourke, tous les problèmes de l’Amérique concentrés en deux heures.

Ces films-là, on les chérit tendrement, parce que Cimino prenait le temps de bâtir des personnages complexes qu’on ne pourrait oublier**** : Linda et Steve, le couple maudit par une goutte de vin au mariage ukrainien du Voyage au bout de l’enfer, la folie de Nick et l’humanité de Mike, le chasseur de cerfs qui ne voulait plus tuer. Et dans L’Année du Dragon, un flic odieux, Stanley White, capable de fêlures, opposé à un séduisant gangster, implacable mais trop rigide pour gagner (John Lone).

Symptomatiquement, ces deux acteurs n’ont jamais retrouvé aucun rôle à leur démesure…

* Sauf Le Canardeur
** A cause d’Olivier, d’ailleurs…
*** Tout simplement parce qu’on s’est bien ennuyé pendant Les Portes du Paradis.
**** « Ce ne sont pas tellement les événements qui importent, mais les personnages »




samedi 2 juillet 2016


L’Assaut
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Le DVD, obligeamment prêté par Mon Lieutenant, a traîné très longtemps sous ma télévision. Il y a pris la poussière, et j’ai été obligé de le nettoyer à plusieurs reprises. Décidé un jour à le rendre, un autre ancien militaire m’a très fortement conseillé d’y jeter un œil. Je ne voulais pourtant pas regarder ce film, que je soupçonnais d’être purement esthétique et sans intérêt.

On met quand même le DVD dans lecteur*, et là, surprise, L’Assaut est un film est musclé sans un gramme de graisse. Ou alors très peu. En l’occurrence, quelques finasseries sur émotionnelles (ma fille, ma femme, ma famille).

Mais le reste est vrai. Rappelons que L’Assaut raconte la prise d’otages, le 24 décembre 1994 de l’avion Air France à Alger par le GIA. Et l’assaut par le GIGN sur l’aéroport de Marseille ; on craignait alors que les terroristes ne veuillent jeter l’avion sur la Tour Eiffel. A l’instar du Vol93 – chef d’œuvre s’il en est – les terroristes sont aussi réussis, plausibles et même émouvants, que les services secrets français. Comme le disait quelqu’un, un grand James Bond réussi, c’est un grand méchant réussi.


* Rien qu’en lisant cette phrase, on se sent déjà vieux.




vendredi 1 juillet 2016


Love & Friendship
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Si l’on en croit la pub du film, « Jane Austen n’a jamais été aussi drôle ». La pub cinéma n’a jamais peur, il faut le dire, d’autoproclamer le génie : « le grand retour de Steven Spielberg », « le chef d’œuvre de Christopher Nolan », on en passe et des meilleures… Et on était prêts à la croire, cette pub, après le fabuleux Damsels in Distress

Las ! De Love & Friendship, on se contentera de dire que Whit Stillman a rarement été aussi chiant.

Et ce n’est pas de la faute des acteurs, excellents, à commencer par une Kate Beckinsale extraordinaire en Lady quadra de Jane Austen, loin des nanars Hollywoodiens où elle se cantonnait habituellement (Underworld, Whiteout, le reboot de Total Recall). Ni de la faute du scénario, éblouissant quoiqu’un peu confus et retors. A l’instar de la Beckinsale, dont le personnage, Lady Susan, sème la confusion autour d’elle, et, telle un boa, étreint ses protagonistes de subtils détours ; le seul but étant d’arriver à ses fins, c’est-à-dire épouser un homme riche tout en continuant à coucher avec des hommes beaux.

Quant aux dialogues, censés (sic) évoquer le meilleur de la comédie des années 40, n’est pas Ben Hecht qui veut. Ni Howard Hawks. La mise en scène est plate, interminables champs/contrechamps censés évoquer le ping-pong upperclass des différentes personnages.

Symbole de cet échec cinématographique, une musique omniprésente essaie d’apporter du rythme.

Robert McKee, le grand manitou du scénario, disait qu’il faut toujours partir de ses expériences personnelles pour écrire un personnage, fusse-t-il un extraterrestre.

Whit Stillman devrait retourner à ses bourgeois Ivy League de Metropolitan, Barcelona, des Derniers Jours du disco : c’est ce qu’il connaît de mieux.




jeudi 23 juin 2016


Allez Coucher Ailleurs
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

On poursuit l’exploration de l’œuvre de Maître Hawks avec Allez Coucher Ailleurs (I Was a Male War Bride dans la langue de Louis B. Mayer) que la Filmothèque du Quartier Latin a le bon goût de restaurer en version 4K.

Bon, c’est pas Seuls Les Anges Ont Des Ailes mais par contre c’est plus drôle. Comme d’habitude chez Hawks, le film joue d’une inversion sexuelle ; une fille au caractère bien trempé (Ann Sheridan) qui passe cent minutes à humilier son galant (Cary Grant) ; la galant faisant mine de ne pas s’intéresser à elle, et vice versa.

Adapté d’un récit célèbre à l’époque, le réalisateur se régale à mélanger dans son shaker les habituels alcools forts hawksiens : la satire de la bureaucratie tatillonne**, la guerre des sexes, et l’inversion métaphorique (et vestimentaire) masculin/féminin.

Pour des raisons budgétaires, le film fut tourné en Allemagne en 1948, dans un pays encore dévasté par la guerre. Cet effet de réel ajoute encore du contraste aux scènes comiques, qui sont servies par des répliques bien senties***, chargées de sous sous-entendus graveleux, des histoires de petites culottes oubliées et un final hystérique avec un Cary Grant travelo.

Même si tout cela a un peu vieilli, on a vu plus coincé …

* Celui d’Henri Rochard, un militaire belge ayant subi des tracasseries sans fin pour épouser son infirmière américaine, dans les Etats Unis de l’immédiat après-guerre

**Cary Grant, imperturbable, obligé de répéter cent fois son mantra, à cent interlocuteurs différents : « I am an alien spouse of female military personnel en route to the United States under public law 271 of the Congress. »

*** A un homme jaloux qui prétend que Rochard (Cary Grant) est peut-être très beau, c’est un homme mauvais, qui battrait Ann Sheridan, d’ailleurs on a vu des traces, une jeune femme répond : « He could leave marks on me anytime. I’d bring the stick! »




dimanche 19 juin 2016


Snow Therapy
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Snow Therapy fait partie de ces films qui font envie sur le papier, et qui finissent dans la poubelle des « J’ai pas le temps d’y aller ». Celui-ci nous avait été chaudement recommandé lors du Top Ten. Snow Therapy passe sur Canal+, c’est bien, on regarde.

La difficulté à vendre Snow Therapy, c’est qu’il ne faut quasiment rien dire du pitch, car c’est là sa très grande subtilité. Une famille suédoise part au ski, dans les Alpes. Un événement arrive. On ne dira pas lequel, même si la bande annonce, la presse, ou les amis s’en sont déjà chargés.

Cet événement – plus subtil que tout ce qu’on aura pu vous dire – dérange l’équilibre de la famille. On ne peut en dire plus, car on perdrait là l’essentiel.

La subtilité, la délicatesse, la finesse des situations, c’est ça le charme de Snow Therapy. Qualités, vous l’avez compris, que cherche le Professore Ludovico et qu’il a de plus en plus de mal à trouver dans le cinéma contemporain.

Car le film de Ruben Östlund est finalement un mélange étonnant de Festen et d’anti-Festen. Un film sur la famille, et ses conflits internes qui couvent sous la surface. Mais là où Festen est destroy et foutraque, et en plein trip Dogma95*, Snow Therapy est dictatorialement beau, léché, en accord avec son propos. Sous la surface blanche immaculée de la famille nucléaire archétypale (papa fort, mère protectrice, charmants bambins), le magma est prêt à exploser.

Snow Therapy atteint une forme d’abstraction qui va se nicher dans les moindres détails. Östlund enlève par exemple – et ce ne peut être un hasard – toute notion de marque sur les skis, les anoraks, ou les télécabines**, comme si le réalisateur ne voulait pas qu’on puisse s’accrocher à un quelconque détail… et donc nous obliger à se concentrer sur les visages, voir ce qui se passe à l’intérieur de ces âmes. A l’évidence la chose la plus dure à filmer.

Ruben Östlund joue aussi avec les codes du ski, qui parleront à toute personne ayant déjà fréquenté une piste verte. Les télésièges, les téléskis, et la descente elle-même deviennent prétexte à de majestueux travellings.

Le bruit d’un remonte-pentes devient une inquiétante musique concrète, le tunnel sur tapis roulant, une source d’angoisse à la Shining, les hôtels chaleureux, d’inquiétants HLM sans vie. Et c’est sans parler de ce blanc immaculé, omniprésent, qui entoure la plupart du temps des personnages. Les acteurs de cette tragédie minuscule s’agitent sur des pistes étonnamment vides : un grand blanc, brouillard ou de neige poudreuse les encerclent en permanence.

Nous avons là affaire à un très grand film, et un auteur.

* On aime beaucoup Festen.
** Dans un univers de frime intense, ou chaque skieur se jauge sur la marque de son matériel, des lunettes aux chaussettes, tout au plus reconnaitra-t-on la mention « Les Arcs » sur une télécabine, à un moment du film…




mardi 14 juin 2016


Purple Rain
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

On a enfin vu Purple Rain. À l’époque de sa sortie, nous étions restés de glace devant ce phénomène de mode, ces garçons et filles habillées de violet avec chemises blanches à jabot, et ce funk étrange. C’était surtout trop populaire pour être honnête. Puis la Princesse de Suède nous convertit aux accords princiers, le temps d’une K7 BASF. Sans jamais aller voir le film, car pas vraiment recommandé par la Princesse. Le film n’était paraît-il pas terrible. Mais aujourd’hui, il passe à la télé en haute définition et en VOST. Et Prince est mort.

On est alors envahi par une drôle d’impression : si on pouvait racheter les droits, on voudrait le refaire, Purple Rain. Car il n’est pas mauvais, le film, il est même assez original. Il est juste très mal fait, limite film amateur. Très belles images, très bonne musique évidemment, mais cadrage incohérents, changements de lumière entre deux plans, éclairages irréalistes…

Mais derrière tout cela, il y a une idée intéressante, la bataille de deux groupes pour la suprématie dans un club, une femme au milieu (Appolonia) qui joue parfaitement la gourdasse*. Prince en est amoureux mais il est encore plus amoureux de lui-même. Et il y a une serveuse qui est amoureuse de Prince, et le groupe The Revolution* (et les sublimes Wendy et Lisa) au bord de la rupture. Et le background compliqué, violence familiales et paternel musicien frustré, tout cela aurait été bien meilleur avec un vrai réalisateur et de véritables comédiens.

* Le traitement des femmes est incroyablement choquant, trente ans après : on jette une femme dans une poubelle ; on laisse une fille prendre froid après l’avoir laissé plongé dans le mauvais lac ; et les femmes qu’on tabasse finissent toujours par revenir
** Qui démontre au passage qu’il était un putain de groupe…




samedi 11 juin 2016


Berberian Sound Studio
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Après avoir vu Duke of Burgundy, on s’était jeté sur IMDb pour en savoir plus sur Peter Strickland, le réalisateur qui signait un tel OVNI. Et on s’était juré de voir ses deux autres films, Katalin Varga, et celui-ci, Berberian Sound Studio. Et voilà qu’une petite négo avec le Service Client de Canal+ nous offre OCS pendant quatre mois, ce qui nous permet entre autres de voir Game of Thrones live, et plein d’autres choses, Mozart in the Jungle, Ballers ou les premiers Jodo… Et, bingo, ce film : voilà l’occasion de continuer notre collec’ Strickland.

Le pitch est tout aussi étrange que celui des Ducs de Bourgogne. Un timide ingénieur du son anglais (Toby Jones, vu déjà un peu partout (Captain America, Hunger Games, Frost/Nixon, W)) débarque en Italie pour mixer et bruiter ce qui se révèle être un film d’horreur. Plus le film avance, plus les scènes sont horribles. Dans la tête du spectateur en tout cas, car tout est filmé un contrechamp et on ne verra aucune image du film Vortex Equestre.

Mais surtout l’ambiance dans le studio se dégrade, l’ingénieur du son est un peu perdu face à l’évolution du film (les deux héroïnes font l’amour dans une ancienne abbaye ayant hébergé des sorcières (vous l’avez compris, nous sommes en plein Giallo)) ; les doubleuses sensées faire les voix langoureuses sont mal payés, d’autres doubleuses arrivent…

Et comme dans Duke of Burgundy, l’étrange impression que ce que nous voyons n’est pas exactement la réalité. Inutile de raconter la suite, car tout l’intérêt es films de Strickland est de s’y immerger, de découvrir petit à petit des univers étranges, passionnants et beaux. Décidément Peter Strickland a un univers tout à fait personnel, mystérieux, érotique, et terrifiant.

Un auteur, en somme.




lundi 6 juin 2016


Roman Polanski: A Film Memoir
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

En 2009, Roman Polanski est arrêté en Suisse où il vient de poser le pied pour… recevoir un prix pour l’ensemble de son œuvre ! Nous avions à l’époque évoqué le sujet ici, sans bien comprendre la compassion qui agitait la corporation cinématographico-culturelle, qui défendait l’un des siens avec un corporatisme plutôt mal venu.

Pour cette histoire de viol sur mineure qui date de 30 ans, (mal) traitée dans le doc Wanted and Desired Polanski se retrouve en résidence surveillée dans son chalet de Gstaad. Alors qu’il craint d’être extradé pour l’Amérique, un vieil ami, Andrew Braunsberg (producteur de Macbeth, et du Locataire), lui propose de l’interviewer sur l’affaire.

Roman Polanski: A Film Memoir est le film de cette interview, ni plus, ni moins, mais cela suffit pour être énorme. Car ce simple champ/contre champ dans un chalet, agrémenté de quelques images d’époque, et surtout d’extraits de films, montrent à quel point l’œuvre de Polanski (et tout particulièrement Le Pianiste), c’est sa vie.

Polanski raconte l’affaire, mais rapidement, il se raconte : Cracovie, le ghetto, les persécutions nazies, le départ de ses parents pour Auschwitz, et le retour du père et de la sœur, sans la mère. Il suffit de voir un vieil homme pleurer sur le sort d’un ami d’école perdu il y a soixante-dix ans de cela pour comprendre que Polanski a mis tout ce qu’il avait refoulé depuis tant d’années dans un seul film, et quel film : Le Pianiste. Et quand on lui demande quel film il préfère, il demande que l’on mette précisément ces bobines-là dans sa tombe ; Le Pianiste, le film où il a-enfin – tout dit.




samedi 4 juin 2016


Red Army
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Je n’aime pas le hockey. Je ne regarde jamais ce sport. Et je ne compte pas le faire dans un proche futur. Pourtant j’ai regardé Red Army, le documentaire conseillé par Mathieu from Epinay, et c’est un fabuleux documentaire sur le hockey. Plus précisément sur l’histoire de l’équipe soviétique des années 80. Celle qui gagna tout, et battit l’Amérique et la Canada, les rois de la NHL et gagna la médaille d’or aux JO de Sarajevo (1984) et Calgary (1988).

Au-delà de cette histoire sportive, il y a la grande histoire, celle de l’URSS triomphante puis de l’URSS délitée, et celle de l’Amérique, miroir aux alouettes pas si accueillante que ça.

C’est aussi la petite histoire, comment cinq gars, pour l’amour de leur premier entraîneur (puis la haine de leur second), devinrent les rois de ce sport puis se trahirent mutuellement au nom de la raison d’état. Une histoire d’amitié, de trahison, et de réconciliation.

La vie elle-même, en somme.