vendredi 3 juin 2016


Mozart in the Jungle, saison 2
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Une bonne idée ne suffit pas pour durer. C’est la démonstration que fait Mozart in the Jungle. Dans cette deuxième saison, tout s’essouffle. On a beau partir au Mexique (sur la terre natale du maestro), on s’ennuie ferme. Les enjeux semblent bêtement plaqués pour faire avancer l’intrigue (histoires d’amour bateau, inversion grotesque de certaines relations (le maestro et son mentor mexicain). Résultat : les personnages ne nous touchent plus. Peut-être a-t-on déjà tout utilisé de Sex, Drugs, and Classical Music, le livre de départ…

C’est dommage, on était tombé amoureux de Lola Kirke.




samedi 28 mai 2016


Le foot, c’est pas un sport de gonzesses (tragédie du penalty)
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

Le foot, même féminin, ça reste du foot. Et on a beau détester l’OL, Jean-Michel Aulas et compagnie, on regarde cette Finale de Ligue des Champions pour ce qu’elle est : de la dramaturgie à l’état pur.

Entre parenthèses, « on » pourrait la gagner. « On » parce que nous voilà soudain lyonnais quand on est en finale de la LDC, comme on devient fan de hand quand on une chance, nous français, de gagner quelque chose.

Certes, ça joue moins fort, ça court moins vite, ça rate des têtes que Cavani arriverait à mettre. Et si on a du mal à comprendre ces couettes blondes qui flottent au vent, ces maquillages waterproof et ces amortis de la poitrine (mais ça vous fait pas mal, les filles ??), on est pris par la dramaturgie du foot.

Il reste deux minutes et les lionnes résistent aux louves de Wolfsburg. Un à zéro. Mais comme d’habitude dans le football, – et c’est bien ça qui fait que vous êtes en train de regarder cette page -, il reste toujours quelque chose à espérer. Pour les Allemandes, que la goal rate l’interception sur ce centre. Et c’est exactement ce qui arrive : un partout. Et voilà que resurgissent tous les scénarios qui sont gravés dans la tête du supporter, ces milliers de matches déjà gagnés ou perdus dans les mêmes circonstances ; on pense à France-Italie, 2 juillet 2000, Feyenoord Stadion. Les italiens qui rebouchent le champagne, Wiltord et Trézeguet. Elles doivent être sens dessus dessous, nos lyonnaises, et maintenant elles vont perdre.

Elles passent quand même les prolongations et nous voilà aux tirs au but. Et malgré que ce soit globalement décrié dans le monde du foot, c’est ça que je préfère. Le drame, poussé à son paroxysme. La tragédie. 100 % de psychologie, 0 % de technique. Et ça ne rate pas, ou au contraire, ça rate. Les lyonnaises ratent leur premier péno et se mettent dans la pire des situations. Mais c’est Sarah Bouhaddi, la goal, qui sauve deux penalties et Saki Kumagai qui donne la victoire à l’OL. C’est ça le football, depuis toujours et pour toujours. Le foot, c’est pas un sport de gonzesses. Même le foot féminin.




samedi 21 mai 2016


El Topo
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

On poursuit notre exploration Jodorowskienne sur OCS avec El Topo, le western métaphysique du mexicain qui y développe ici (avant La Montagne Sacrée) ses obsessions sexuelles, magiques, et religieuses. Ici le réalisateur incarne lui-même le héros, un cow-boy solitaire tout de noir vêtu, avec son fils (premiers sévices cinématographiques d’une longue liste imposés à Brontis Jodorowsky) qui rencontrent des méchants, quatre « maîtres » qu’il doit tuer les uns après les autres, obéissant en cela à deux très belles jeunes femmes (Jacqueline Luis et Mara Lorenzio, qu’on verra nues faire l’amour, pas d’inquiétude).

El Topo, c’est très sanglant, très symbolique, très philosophique, un Sergio Leone sous acide, un choc à l’époque qui lui valut le titre de premier des films cultes, mais à vrai dire un peu ennuyeux, et moins fort que La Montagne Sacrée qui viendra trois après…




mardi 17 mai 2016


Girls saison 4
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Il n’en faut pas beaucoup à cette série pour nous convaincre qu’elle fait partie des plus grandes. Nous avons regardé huit épisodes en se demandant si ce n’était pas la fin de série. Il a suffit du finale – des trois derniers épisodes, en fait – pour nous convaincre du contraire.




dimanche 15 mai 2016


La Montagne Sacrée
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

Depuis Jodorowsky’s Dune, nous voulons définitivement voir les films du mexicain fou. Midnight movies nous avait fait saliver avec El Topo, mais là, c’est décidé, on les veut, les Jodo. Grâce à de sombres négociations avec les plus hautes instances de Canal+ (le Service Client), nous avons pu obtenir quatre mois gratuits d’abonnement à OCS.

C’est l’occasion de fouiller dans le catalogue à la demande et bingo, il y a trois films de disponibles : El Topo, La Danse de la Réalité. Nous penchons pour le plus mythique, le plus barré, La Montagne Sacrée. Et nous ne sommes pas déçu du voyage, car s’il existe un film incroyable, c’est bien celui-là.

Où trouverez-vous une reconstitution de la Conquête du Mexique avec des crapauds déguisés (sic) en conquistadors et des caméléons dans le rôle des Aztèques ? Dans La Montagne Sacrée, bien sûr. Où trouverez-vous de la merde changée en or ? Jésus-Christ changeant de vie grâce au Tarot ? Et des policiers défilant avec des crucifix de poulets sanglants ? Des flics et des manifestants dansant un slow ? Dans La Montagne Sacrée, bien sûr.

Le scénario est foutraque, il n’y a pas d’histoire, mais du cul et du LSD à la place. Mais dans chaque image, il y a une idée. C’est pour ça qu’il faut escalader La Montagne Sacrée.




dimanche 8 mai 2016


Spotlight
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Les bonnes intentions ne suffisent jamais à faire un film. On vient de voir Spotlight, avec un peu de retard, mais c’est une déception. Pourquoi ? Parce qu’on l’impression de voir un vieux film. Un film-procès avec Yves Montand, prêt pour Les Dossiers de l’Ecran. Et si l’on ne peut qu’adhérer au propos – la dénonciation des prêtres pédophiles de Boston – on ne va pas au cinéma pour voir un documentaire.

Ici avec beaucoup d’efforts, on essaie de fictionnaliser ce documentaire. Les acteurs s’échinent à faire passer les infos pédagogiques dans les dialogues : « Ça veut donc dire que… ? » « Ça prouve que le… ? » « Il est donc impossible que le cardinal ne le … ! »

Voilà la pauvreté cinématographique de Spotlight. Interminables enquêtes, journalistes au travail, pauvres lumpen-victimes. A Spotlight, on ne s’ennuie pas vraiment, mais ce n’est pas vraiment intéressant non plus.

Comme dit Hitchcock, on aurait aimé que rien ne soit dit, et que tout nous soit montré.




jeudi 5 mai 2016


Wings
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -Les films ]

La cinéphilie, c’est une maladie qui ne se soigne pas. On aime détester les Oscars, mais on a dans son bureau un joli poster avec les affiches de tous les films ayant remporté la statuette. Chacun commente : Celui-là je l’ai vu…celui-là je l’ai pas vu, c’est bien ? Évidemment, plus on remonte le temps, moins on a de chances d’avoir vu les premiers films de l’histoire du cinéma. Le premier, c’est justement Wings, Les Ailes, William Wellman, muet. Oscar 1929, premier du nom.

Le pitch : la vie acrobatique des as de la première guerre mondiale. Ou comment de jeunes américains ont fait deux folies à la fois : s’engager dans l’armée pour finir cette guerre atroce de l’autre côté de l’Atlantique. Et piloter des coucous en toile tendue, que personne n’ose plus piloter aujourd’hui.

Subitement, ça passe sur TCM, et il FAUT qu’on le voie, pour le seul de plaisir de cocher l’affiche sur le poster, dans le bureau « Je l’ai vu ». Ce sentiment de complétude, unique, qui fait la joie du collectionneur.

Cinéphilie, aviation, première guerre mondiale : on est en terrain connu, ça sent le théorème de Rabillon. Mais on découvre une quatrième raison : Wings, c’est un des premiers chefs-d’œuvre du cinéma.

L’intrigue amoureuse est évidemment très datée : deux amis aiment la même femme (Jules et Jim en SpadVII). On découvre au passage ce qu’était le cinéma avant le code Hays : de la nudité, des femmes et des hommes qui s’embrassent, et une début d’orgie.

Mais le principal intérêt de Wings, c’est une incroyable reconstitution des combats terrestres et aériens de la Guerre 14. Une œuvre à grand spectacle. 55 avions, 300 pilotes (pour la plupart d’anciens as), 3500 figurants réquisitionnés par le Kubrick du muet pour reconstituer des dogfights réalistes, et la bataille de Saint-Mihiel, pendant neuf mois de tournage.

Et cette bataille n’est pas seulement gigantesque, elle est aussi magnifiquement filmée. Par exemple, le décollage filmé bird’s eye, comme si Dieu regardaient Ses Creatures au-dessus des nuages, très poétique… mais aussi les combats où, pour une fois, on comprend ce qui se passe, qui tire sur qui, par exemple. Ce qui est loin le d’être le cas aujourd’hui, il suffit de regarder Baron Rouge ou d’autres films de guerre pour s’en convaincre.

Bref, voilà un Oscar pas immérité.




samedi 30 avril 2016


The Leftovers
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

A-t-on trouvé le nouveau Lost ? Il semblerait que oui. Mais un Lost musclé par HBO (10 épisodes au lieu de 26), débarrassé de ses mièvreries feelgood, et surtout – une promesse qui reste à tenir – abandonnant sa folle course à l’échalote fictionnelle.

Car c’est le serment marketing de ces Leftovers : le Grand Secret, à savoir la disparition concomitante de 2% de la population mondiale, n’aura pas d’explication. Ce n’est pas le sujet de la série, jurent, la main sur le cœur, Damon Lindelof, ex-showrunner de Lost, et Tom Perrotta, auteur des Disparus de Mapleton, le livre dont est tiré la série.

Les promesses n’engagent que ceux qui y croient, disaient Charles Pasqua, ex-showrunner du gouvernement Balladur. Mais dans les faits, c’est le cas ici. Les dix épisodes de cette saison 1 sont comme des moyens métrages racontant la destinée post « Départ Soudain » d’une galerie de personnages tous plus intéressants les uns que les autre. Le flic dont la femme est partie dans une secte, la fille qui part à vau-l’eau, une femme qui a perdu toute sa famille d’un seul coup, un prêtre qui veut désespérément prouver que ce ne sont pas forcément les meilleurs qui partent en premier…

On ne voit pas de défauts – à date – dans The Leftovers. Tout y est formidablement adulte, l’ingrédient manquant de presque toute la fiction américaine actuelle. Un couple ne se crée pas sur un coin de table, mais par approches multiples. Une adolescente qui part pas en vrille aboutit logiquement là où l’attend le moins. Et le reste de la population continue à vivre, tant bien que mal. Les réactions des bons comme des méchants sont logiques. Rien n’est absurde dans les retombées du Départ Soudain.

Reste une inconnue, car la fiction est un mustang indomptable. Comment va évoluer la série ? Car malgré tout, quelques éléments à suspense se sont glissés dans l’intrigue : le flic est-il malade ? Quel est l’objectif de la secte ? Celui du gouvernement, de Wayne ?

De deux choses l’une : soit les auteurs se sont débarrassés de la pression du pourquoi, afin de pouvoir créer des enjeux quand ils le souhaiteront, sans la horde des fans leur tournant autour comme des mouches. Soit ils ont un plan bien déterminé au départ, et la promesse marketing de départ n’est qu’un leurre.

Dans les deux cas, nous sommes déjà accros.




samedi 23 avril 2016


Prince
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -Les gens -Playlist ]

Nous n’avons vu aucun de ses films. Purple Rain, Under the Cherry Moon, Sign o’ the Times, Graffiti Bridge ne méritent probablement pas d’entrer dans une chronique CineFast. Nous n’avons écouté que cinq de ses cinquante albums (1999, Purple Rain, Around the World in a Day, Parade, Sign o’ the Times). Mais le Petit Prince de Minneapolis nous manque déjà.

Nous l’avons rencontré en même temps que la Duchesse de Suède. Elle était là, avec une amie, à danser en 1988 dans une boîte improbable de Montparnasse sur un autre chanteur mort : INXS. Très probablement Need you tonight. Elle accrocha l’œil expert d’A.G. Beresford, mais – pour son grand malheur – la Duchesse avait déjà un homme dans sa vie. Roger Nelson, de Minneapolis. Et nous, nous étions suffisamment sûrs de notre virilité pour ne pas nous intéresser à ce farfadet pourpre cryptogay ; nous aimions en effet les Rolling Stones, David Bowie, et le Rocky Horror Picture Show. Pas grave, nous dit-elle en substance : vous verrez la lumière, un jour.

Et Sa Parole s’accomplit.

Une compilation sur cassette (l’ancêtre du téléchargement illégal) en est encore le témoin : Raspberry Beret, Purple Rain, Around the World in a Day, Parade, Sign o’ the Times, Controversy, Girls & Boys, America, Little red corvette, Let’s go crazy, Anotherloverholenyohead, Sometimes It Snows In April …

Ce fut une révélation, en effet. Un chanteur noir qui avait réussi le crossover blanc, en intégrant à sa musique les canons du rock*, de la pop, ces musiques essentiellement blanches. Mais sans jamais oublier qu’il était noir : suivez mon regard. Là où Michael J. cherchait désespérément à se faire accepter par l’Amérique, puis par le monde entier, Prince ne se renierai jamais.

Nous avons donc choisi notre camp : le Prince contre l’Usurpateur, autoproclamé King of Pop***. La Rébellion, contre la Mièvrerie. Nous serions du côté de la musique, et du côté des textes (sulfureux). Nous serions dans le camp des minoritaires, car nous l’étions déjà. Nous serions du côté du diable, car nous l’étions déjà. Pendant que Jackson blanchirait sa peau pour ressembler un peu plus à un camionneur de l’Iowa, pendant qu’il sauverait l’Éthiopie et amènerait la paix dans le monde, Prince ferait de la musique. Rien que de la musique. Rien que sa musique. Prince ferait danser les garçons et les filles. Prince épuiserait son public sur scène jusqu’au bout de la nuit. Il parlerait de tout et de rien, de la masturbation et de Challenger, de l’inceste, du SIDA ou, ou la mort de son petit chien.

Et il écrirait la plus belle chanson de tous les temps, Sign o’ the Times***, pour dire tout cela. Et en tirerait un clip minimaliste, avec le seul texte, en Times New Roman, évidemment.

Puis le temps de son règne passa, après la B.O. du Batman de Tim Burton. Il se mit à faire d’autres musiques, toujours en avance, mais sans le succès. Nous nous détournâmes alors de lui. Il continua – contrairement à beaucoup d’autres – à faire la musique qu’il aimait, jazz, rap, funk, sans jamais produire rien de honteux. Là où d’autres auraient encaissé les bénéfices d’un nouveau Kiss, ad vitam aeternam, ou chanté Satisfaction sur une chaise roulante, Prince ne s’abaissa jamais. Et si, un peu comme Dylan, Prince pouvait enchaîner concert catastrophique et performance de génie**, c’est qu’il s’était juré – comme Dylan – de ne jamais jouer deux fois la même musique.

C’est pour ça, beaucoup plus que pour le reste, que la peine est immense.

* On oublie souvent de dire quel incroyable guitariste c’était, en plus d’être un multi-instrumentiste
** Nous l’avons vu dans ces deux cas de figure : un désastre d’une heure au Parc de Princes (si mal nommé) : Son Altesse quitta la scène furieuse. Puis un concert à Bercy, tout de jaune vêtu, et simplement extraordinaire…
*** Un documentaire passionnant raconte cette bataille homerique : Doctor Prince & Mister Jackson (il passe ce soir sur Arte ou est visible ici)
****In France, a skinny man died of a big disease with a little name
By chance his girlfriend came across a needle and soon she did the same
At home there are seventeen-year-old boys and their idea of fun
Is being in a gang called ‘The Disciples’
High on crack and totin’ a machine gun
Hurricane Annie ripped the ceiling of a church and killed everyone inside
You turn on the telly and every other story is tellin’ you somebody died
A sister killed her baby ’cause she couldn’t afford to feed it
And yet we’re sending people to the moon
In September, my cousin tried reefer for the very first time
Now he’s doing horse – it’s June, unh
It’s silly, no?
When a rocket ship explodes and everybody still wants to fly
But some say a man ain’t happy unless a man truly dies
Oh why?




jeudi 21 avril 2016


Sometimes it snows in April
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

I used to cry for Tracy because he was my only friend
Those kind of cars don’t pass you every day
I used to cry for Tracy because I wanted to see him again,
But sometimes sometimes life ain’t always the way

Sometimes it snows in April
Sometimes I feel so bad, so bad
Sometimes I wish life was never ending,
And all good things, they say, never last