lundi 5 janvier 2009
Pseudo
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
Les foules en délire me le demandent souvent d’où viennent ce nom exotique et ce titre. Que croient-ils, enfin ? Qu’il s’agit d’un vulgaire pseudo, paravent sur Internet d’opinions dangereuses pour une situation professionnelle, sociale ou familiale ?
Mais non ! Je suis bien Professore, et mon nom est Ludovico. Je suis l’inventeur d’une méthode qui porte mon nom, et qui est mentionnée – je l’en remercie pour cela – dans un petit film de Monsieur Kubrick, un film qui eut du succès dans les années 70.
La méthode Ludovico, qu’est-ce que c’est ? C’est un traitement pour les grands psychotiques, qui a pour principe de leur faire ouvrir grand les yeux.
lundi 5 janvier 2009
Hollywoodland
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Brèves de bobines -
Les films ]
Ça, c’est le menu-type du CineFaster : petit film US sans promo, bref, un bon truc à mâcher pour le snobinard que je suis.
A l’intérieur, deux cacahuètes « spécial Professore » : la première, c’est Adrien Brody, peut être le meilleur acteur de sa génération (La Ligne Rouge, Le Pianiste, Darjeeling Limited). Ici, il campe un privé à la Chandler, dans l’Hollywoodland corrompu des années 50. L’autre cacahuète, c’est ça, bien sûr, le sujet en or : Hollywood, grandeur et décadence de l’Usine à Rêves.
Based On A True Story, pourtant : celle de George Reeves (Ben Affleck, parfait), qui incarna Superman à la télé et finit par se tirer une balle dans la tête. Mais Allen Coulter (réalisateur TV dans le gratin des séries US) ne tombe pas dans le piège ; il ne raconte pas l’histoire de George Reeves, mais bien celle du privé, personnage auquel on peut s’identifier. Et il prend un malin plaisir à enchaîner les versions (suicide, accident ou complot ?), pour démontrer au final que cela a bien peu d’importance.
Si vous tombez dessus, vous savez ce qui vous reste à faire.
lundi 5 janvier 2009
Brokeback Mountain/Appaloosa
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -
Les films ]
Brokeback Mountain et Appaloosa, finalement, c’est la même nostalgie du Western qui est à l’œuvre, tout en se situant aux deux extrêmes de la production : l’un déconstruit, (deux cowboys qui s’enculent), l’autre remythifie (deux cowboys qui s’aiment).
Brokeback Mountain fait paradoxalement plus dans le chromo, la reconstitution soignée de son époque (les années 60-70). Comme obligé de respecter l’univers pour mieux raconter une histoire entièrement neuve.
Appaloosa, au contraire, se fiche un peu de la reconstitution, des zolies images de l’Ouest, parce que lui, il raconte l’histoire immémoriale du western : un brigand (Irons), deux copains shérif (Mortensen, Harris), la Loi, l’Honneur, et la conception toute particulière qu’ont les gens de l’Ouest de ces deux mots dans l’Amérique de 1870. Et à la fin (splendide), on est retombés sur ses pieds. Appaloosa vaut surtout pour cela, et son duo d’acteurs plutôt comiques.
On rigole pas beaucoup dans Brokeback Mountain, on est dans le mélo, c’est superbement bien joué, avec la fine fleur de cette génération (Heath Ledger, récemment décédé, et surtout le génial Jake Gyllenhaal). Ang Lee arrive même à gérer avec talent le passage des ans (l’histoire se déroule sur une vingtaine d’années), mais au final, il peine à faire décoller son film, trop scotché sur ces paysages du Wyoming.
samedi 3 janvier 2009
La Vengeance dans la Peau
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Brèves de bobines -
Les films ]
L’opus final de la trilogie Jason Bourne est excellent, mais il faiblit sur la fin, ne fournissant qu’une conclusion rapide et baclée sur les motifs et modi operandi de l’organisation Treadstone.
Mais surtout, c’est un saut qualitatif que fait effectuer Paul Greengrass à la franchise et à tout le cinéma d’action en général. Après avoir vu La Vengeance dans la Peau, difficile de voir les autres films d’actions du même œil.
Greengrass, connu pour ses excellents films à la limite du documentaire (Bloody Sunday, United 93) apporte ce regard « réaliste » à un scénario qui, dans le fond, l’est très peu. Greengrass n’est pas le premier à se la jouer « camera portée », mais dans La Vengeance dans la Peau, il porte cet effet de style à son paroxysme. On est juste derrière Jason Bourne, on est Jason Bourne à Madrid, à Paris, à Tanger. Tout le dispositif est cohérent : tourné en décors naturels, cascades réalistes, le film d’action est passé dans une nouvelle ère.
A voir, rien que pour ça.
samedi 3 janvier 2009
Mesrine, l’Ennemi Public n°1
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
Décidément, le petit Richet me laisse dubitatif. On peut ne pas être passionné par les deux Mesrine, et en même temps, impossible de rester indifférent. Indubitablement, J-F. Richet est doué. C’est un bon metteur en scène, et même un bon directeur d’acteur. Bon dans Mesrine 1, Cassel est excellent dans Mesrine 2. Il joue le gros con, l’anar’ de droite beaufisant et macho, avec beaucoup d’application. Lanvin est moins convaincant, mais bon.
Le problème avec les Mesrine, c’est plutôt le fond : il n’y en a pas ! On ne saura rien, après quatre heures, du mystère Mesrine.
En 1979, à l’époque de la mort de Mesrine, j’étais au collège à Saint-Arnoult-en-Yvelines, un collège minable, en préfabriqué. Pendant six ans, on nous a promis un beau collège en dur. Finalement construit quelques années plus tard (j’étais parti), on consulta les élèves pour lui trouver un nom. Quelques petits malins suggérèrent « Collège Jacques Mesrine ». Scandale national ! Pour la première (et dernière fois), Saint-Arnoult-en-Yvelines eut les honneurs des medias.
A l’époque, je ne comprennais pas cet engouement naïf pour Mesrine, ni la stupide chanson de Trust, ni les dédicaces à deux balles des chansons de Renaud. Peut-être était-ce une façon de se révolter dans la France de Giscard ?
En tous cas, Richet non plus ne succombe pas au charme de Mesrine ; au contraire il charge la barque dans l’opus 2, montrant le Jââcques imbu de lui-même, donnant des interviews à Paris-Match, tabassant le type de Minute qui écrit un article déplaisant, etc. A aucun moment, il ne nous dépeint un Mesrine attachant, ou avec au moins des excuses. On survole l’épisode QHS, qui pourrait être le titre de gloire.
En face, c’est pareil : Broussard débarque d’on ne sait où, et on n’en saura pas plus sur « l’éxécution » de Mesrine Porte de Clignancourt. On esquisse un Broussard couillu, utilisant lui aussi les médias : là aussi, il y avait quelque chose à dire, mais ce n’est qu’esquissé.
Ce problème n’est pas unique, tous les films en ce moment semblent vouloir rester à la surface des choses, que ce soit pour L’Echange de Eastwood ou La Bande à Baader.
En tout cas, je retournerai voir Richet dans un « vrai » film, (peut être Assaut sur Central 13 ?) en tout cas, un film où il aura une vraie possibilité de s’exprimer.
jeudi 1 janvier 2009
Shaolin Soccer
posté par Professor Ludovico dans [ A votre VOD -
Brèves de bobines -
Les films ]
La nuit du 31, je fais tout pour ne rien faire. C’est dès 20h30 que je me suis glissé sous la couette pour regarder Shaolin Soccer. J’ai donc raté le Gui, « la Bonne Année tout le monde ! », mais aussi Sebastien, qui apporte la Culture aux Masses Populaires sur France Télévisions.
Bon ben Shaolin Soccer, c’est pas terrible, ça donne même envie de dormir. Intrigue minable, personnage grimaçant à tout bout de champ, happy end attendue, il faut être très fan de cinéma asiatique pour trouver ça intéressant. A réserver uniquement le 31.
jeudi 1 janvier 2009
Le naufrage des BOATS
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... -
Pour en finir avec ... ]
L’avalanche de biopics et autres BOATS, (Based On A True Story),nous oblige à nous pencher sur le phénomène : rien qu’en 2008, nous avons eu les bios de Mesrine, La Bande A Baader, Bush, Coluche, Charlie Wilson, Into the Wild, sans parler de L’Echange et de Gomorra (based on true stories) et encore, je ne parle que ce que j’ai vu.
Les BOATS, c’est le dernier avatar de la déroute scénaristique hollywoodienne, et, par effet de ricochet, française. Après avoir, au mitan des années 70, abandonné les thématiques adultes suite au tsunami Lucas-Spielberg, après avoir cherché le « renouveau » (sic) dans les remakes, sequels, prequels, les franchises, les adaptations calamiteuses de séries TV, puis de superhéros, désormais, le puits de pétrole Hollywood est à sec. Ses auteurs sont partis sous des cieux artistiquement plus cléments : la télévision.
Que reste-t-il alors, sinon la réalité toute nue ?
Au début de Mesrine, il y a cet avertissement de Jean-Francois Richet : « Tout film comporte une part de fiction ». Hein ? seulement une part ??? Mais, mon petit JF, tout ton film est une fiction ! À 100% !
Croyant se protéger de tout reproche futur sur la véracité de son film, Richet abdique là ses droits inaliénables de conteur. Un film, ce n’est QUE de la fiction. Rendre la vérité est impossible, et le réalisateur doit au contraire s’emparer de cette réalité, et la contraindre à ses propres désirs.
Même si elle succombe, elle aussi, aux joies du biopic, la télé l’a compris : elle s’est emparée de l’actualité ; et de la réalité. Offrant aux téléspectateurs toujours plus de télé-réalité, elle a aussi induit encore plus de réalité dans ses séries. Mais elle n’a pas abdiqué ses droits de raconter une histoire. Au contraire, elle utilise la « vérité », pour la tordre à ses histoires. L’histoire de Baltimore aujourd’hui (The Wire), l’histoire d’un commissariat (NYPD Blue), l’histoire d’une famille (Nos Enfants Chéris, ou les Sopranos), tout ça est évidemment basé sur des histoires vraies, mais au service d’une histoire fictive. Les personnages y sont rois, l’intrigue prime sur la soi-disant réalité, le soi-disant « réalisme », mot dévoyé pour éviter de réfléchir à son intrigue.
Le phénomène, en vérité, n’est pas si nouveau que pas : les années 60 ont subi un enthousiasme délirant pour les films sur la seconde guerre mondiale, souvent adaptés de récit d’histoire vraies, de vétérans ou de correspondants de guerre. Le Jour le Plus Long (adapté du best seller de Cornelius Ryan) est un exemple extrême de BOATS, puisqu’il s’appuie sur une myriade d’histoires vraies. Evidemment, au final, c’est un bien mauvais film, très éloigné d’une quelconque réalité. Les allemands sont des gens stricts qui ne croient pas au débarquement, et qui sont empêtrés dans leur discipline de fer, les américains des gars cools et courageux. On sait que la réalité fut un peu plus complexe, mais le film fut un énorme succès. Il n’est quasiment plus regardable aujourd’hui, et on peut aisément le comparer à un vrai classique : Les Canons de Navaronne. Voilà un grand film, basé sur une île et des canons qui n’ont existé que dans l’imagination de l’écrivain Alistair Mc Lean. Mais les personnages, l’enjeu terrible, la trahison, en font une grande histoire.
Il est notable par ailleurs, que la mention « inspiré d’une histoire vraie » n’ouvre jamais une comédie, genre, Le Dîner de Cons. Pourtant ce film-là, comme plein d’autres, est très probablement basé sur des histoires vraies. C’est probablement que la comédie n’a pas pour objectif de « kidnapper » la volonté du spectateur. Elle laisse le spectateur rire, ou non, des péripéties.
Il y a quand même un BOATS qu’on peut recommander, c’est Une Histoire Vraie, de David Lynch. Un film qui ironiquement selon Lynch, commençait par la mention honnie : « inspiré d’une histoire vraie ». C’était pour mieux s’en débarrasser, puisque le titre originel, A Straight Story, une histoire droite, faisait référence au héros véritable de cette « story », Alvin Straight. Chez Lynch, il y avait à la fois la volonté de faire ce pied de nez à la réalité, avec une histoire tout sauf straight (un type traverse les USA en tondeuse à gazon), mais aussi de raconter une histoire simple, hors de l’univers lynchien habituel, sans se trahir lui-même.
C’est tout ce qu’on souhaite aux BOATS en 2009 : parler de la réalité si vous voulez, mais gardez-nous cette part de rêve qui nous fait encore aller au cinéma…
jeudi 1 janvier 2009
Bonne année 2009
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]
C’est la coutume, donc bonne année à tous et pleins de films, de DVD, et de bonnes séries à la télé.
J’en profite pour vous offrir, gratuitement, mes :
10 prédictions pour 2009 !!!
1. J’irais plus au cinéma en 2009 qu’en 2008 (facile à réaliser)
2. Le nouveau Soderbergh sera assez chiant (c’est ce qu’ils ont dit à Cannes, et pour une fois ça va se vérifier : 4 heures à téter le cigare dans la jungle, ça lasse)
3. Lost (qui redémarre dans vingt jours sur ABC) deviendra une série pas terrible, comme toutes les séries qui se terminent (mais je regarderai quand même)
4. Le cinéma français retombera dans la morosité (pas un Ch’Ti chaque année, et c’est pas plus mal)
5. J’irai voir DragonballZ Evolution, et Transformers 2 avec mon fils (un des deux, je n’ai pas le choix, devinez lequel), et j’irai voir Star Trek 11, avec le seul autre trekkie que je connaisse, Jean-Michel
6. Télérama demandera la diffusion de The Wire à 20h30 sur France2, et The West Wing à 20h sur France3, en remplacement de Plus Belle La Vie.
7. J’attendrai avec impatience le Fincher (Benjamin Button), les Watchmen, OSS117 : Rio ne Répond Plus.
8. Les anti-Cruise n’iront pas voir Walkyrie
9. Il y aura autant de biopics et de « basé sur une histoire vraie » qu’en 2008, sinon plus (Coco Chanel, pour commencer)
10. CineFast won’t give up, won’t surrender in 2009
mercredi 31 décembre 2008
Mesrine, l’Instinct de Mort
posté par Professor Ludovico dans [ Brèves de bobines -
Les films ]
Que dire du premier Mesrine ? Qu’il est très réussi, d’abord. Casting parfait, qui arrive même à faire jouer Cassel et Depardieu correctement, c’est dire ! (Cassel, qui n’est jamais mieux que dans ces rôles de petites frappes à la ramasse (La Haine, Sur Mes Lèvres)).
Reconstitution impec’, également, et pas seulement dans la déco : l’esprit des années 60 est là.
Enfin, on ne s’ennuie pas, (action, love(s) story(ies), etc.) mais rappelons que ce film n’a pas de fin : il se termine dans une sorte de coïtus interruptus feuilletonnant, au cœur d’une forêt canadienne. « Retrouvez la suite des aventures de Jacques Mesrine dans… »
Comme nous sommes Fordiens, à CineFast, nous attendrons donc la fin, dans L’Ennemi Public numéro 1, dès demain…
mercredi 31 décembre 2008
L’Echange
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]
Aaargh ! Le BOATS a encore frappé ! Based On A True Story, inspiré d’une histoire vraie. C’est pratique, on met ça au début du film, sur un joli fond noir, ça fait son petit effet. Accroche toi, mon ami, car ce que tu vas voir est… (roulements de tambours) : VRAI !! Le spectateur, il s’installe bien au fond du fauteuil, il s’arrête de manger ses chocopops, parce que là, attention, c’est VRAI, c’est du sérieux. Tous nos sens critiques anesthésiés, nous pouvons maintenant regarder l’œuvre.
Alors Angelina Jolie, son fils, il a été enlevé. On lui en ramène un, mais c’est pas lui. La police assure le contraire. Arrivera-t-elle à faire éclater la vérité ?
Pour une fois dans un BOATS, on ne peut pas dire qu’il n’y a pas de scénario. Dans L’Echange, il y a un scénario, et un bon, grâce à une deuxième intrigue que je ne vous dévoilerais pas ici. Non, le problème, c’est le film lui-même, dirigé par un petit Clint qu’on a connu plus inspiré.
Tout est lourdingue dans L’Echange. Eastwood nous sort la grosse artillerie : la Mère Courage, la Pute au Grand Cœur, le Révérend Seul-Contre-Tous.
Et au cas où le spectateur n’aurait pas compris, les personnages nous font les sous-titres. Par exemple, Angelina Jolie est emmenée de force à l’asile. Puisqu’elle ne veut pas reconnaître son « fils », la police essaie de la faire passer pour folle. Comme on n’a pas bien compris, la Pute au Grand Cœur vient nous l’expliquer. Cette « double explication » revient à plusieurs reprises (scène entre le Maire et le Chef de la Police, ou entre l’héroïne et le Révérend). Où est passée la subtilité de Million Dollar Baby ?
La scène finale de procès – conclusion de tout grand mélo américain qui se respecte – est, à ce titre, exemplaire. C’est le lieu où classiquement tout se dénoue, ou justice est enfin rendue, où les méchants sont punis. Et bien, c’est tellement mou, peu convaincant (on serait presque du côté du Capitaine Jones, formidablement joué par Jeffrey Donovan), qu’Eastwood, plus très sûr de son scénario, fait applaudir la fin de la plaidoirie par le public !
Comme s’il fallait cette « claque », pour que nous aussi, nous applaudissions á la plaidoirie ratée de Maître Clint.