jeudi 31 décembre 2009


Esther
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Dépêchez-vous d’aller voir Esther, ne serait-ce que pour de sombres raisons comptables : y aller pour pouvoir mettre le petit monstre dans votre Topten 2010.

En effet, Esther, excellente série B thriller, mérite bien une place dans les dix meilleurs films de l’année, on verra ça dans quelques jours.

D’ici là, prenons comme tel, un juste successeur de ses glorieux aînés, Les Nuits avec Mon Ennemi, La Main sur le Berceau, ou Damien La Malédiction, et toutes autres tragédies familiales…

La recette est connue : un petit couple bien propret, madame a fait Yale, monsieur est architecte. Déjà deux enfants tout aussi mignons ; l’aîné pré-ado, et la petite dernière, sourde.

Mais il y a quand même eu un drame dans cette famille, la fausse couche qui a privé cette famille parfaite du 3ème enfant qui compléterait le tableau. Qu’à cela ne tienne, adoptons ! Et pourquoi pas Esther, cette petite fille russe que la vie n’a pas gâté.

C’est parti, quand on commence à aider les russes, les emmerdes commencent…

La charmante petite est étonnamment douée, mature, et bien élevée. Elle va vite révéler d’autres talents, de bricolage et de cuisine. Pas la peine de vous décrire la suite, la petite famille va être punie jusqu’au climax final : on est en terrain connu. Sauf que c’est très bien fait, en douceur, ménageant avec talent coup de frayeur et fausses alertes, tout en jouant habilement sur la situation : la jolie maison d’archi un peu à l’écart, la gamine sourde, les hésitations des parents.

C’est notamment sur ce point, pourtant classique, que c’est très bien joué : l’arrivée d’Esther révèle, par petites touches, les failles du gentil couple, les errements de madame, les fautes de monsieur, les dissensions intrafamiliales. Que du classique, mais fait avec subtilité, ce qui est rare, et progressivité, encore plus.

Avec en plus, cerise sur le cheesecake, un sens de l’humour un peu tordu, et une touche de politiquement incorrect : on reconnaît là la Warner, et Joel Silver (producteur des Die Hard, de Matrix).

On y découvre un réalisateur (Jaume Collet-Serra), des acteurs formidables (Vera Farmiga (déjà excellente dans Les Infiltrés), Peter Sarsgaard (d’habitude abonné aux rôles de méchants), Isabelle Fuhrman la révélation Esther, incroyable comédienne de douze ans !)

Donc, avant d’adopter, allez tous voir Esther !


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