Regarder Le Mécano, c’est assister à l’enfance de l’art. C’est visiter la grotte de Lascaux du cinéma, c’est admirer la naissance d’Hollywood…
Jusque-là, Buster Keaton était surtout connu pour faire des slapsticks, ces petits films d’une bobine où on tombe d’une échelle, on glisse sur une peau de banane, et on est poursuivi par les flics…
Mais là, c’est le grand projet : un film d’une heure et demie sur la Guerre de Sécession. Une comédie, mais pas que. L’histoire de Johnnie Gray, un petit gars du Sud amoureux d’une jeune fille. Et qui veut absolument s’engager, car la guerre est déclarée. Malheureusement, Johnnie est réformé, à la consternation de son amoureuse : trop chétif, trop utile (il est cheminot). Evidemment, Johnnie va devenir un véritable héros en démasquant les plans machiavéliques des espions du Nord, et en les déjouant avec la « General », sa fidèle locomotive.
Au-delà de l’émotion, on est fasciné par les cascades (entièrement réalisées par Buster Keaton qui saute, descend, remonte sur une vraie loco en marche !) et par des scènes de bataille assez imposantes, dont une chute de loco d’un pont. A l’époque, rien de moins que la scène la plus onéreuse du cinéma muet…
Même si le propos pique un peu les yeux (les gentils sudistes contre les vicieux nordistes), Le Mécano de la « General » est un must see.
