mercredi 26 février 2014


Le Vent se Lève
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Alors comme ça, ce serait le dernier film de Miyazaki ? « Le vent se lève, il faut tenter de vivre ». Il serait temps de vivre, en effet, pour Hayao Miyazaki qui a passé sa vie à dessiner des Totoros. Mais voilà, charger un film d’une valeur testamentaire n’est pas forcément le meilleur service à lui rendre.

On va donc, un peu contraints, voir le vent se lever, comme s’il fallait pointer au chef d’œuvre, la pire des postures au cinéma : être forcé d’admirer.

Pourtant ce n’est pas très compliqué de louer le travail d’Hayao Miyazaki : Le Château dans le Ciel, Mon Voisin Totoro, Porco Rosso, Princesse Mononoké, Le Voyage de Chihiro. Autant de chefs d’œuvres qui ont marqué l’imaginaire mondial de ces quinze dernières années.

De fait, on oublie vite ce pourquoi on est venus : c’est la magie onirique des films Ghibli. Nous voilà immédiatement plongées dans un nouvel univers, ici le Japon des années vingt, et un nouveau personnage, la trajectoire de Jirō Horikoshi, le designer du futur Zéro, l’un des meilleurs avions de la seconde guerre mondiale*.

Paradoxalement, on est immédiatement emporté par cette histoire, avec les ambiguïtés qu’elle pose (peut-on construire des avions de guerre comme s’il s’agissait d’œuvres d’art ?), avec la partie onirique qu’elle superpose (les rêves avec Caproni, l’ingénieur italien, une des idoles de Miyazaki)… et cette fascination ne s’éteint pas, de début jusqu’à la fin, malgré la longueur du film…

Film testament ou pas (après visionnage du film, la lecture de la presse laisser entendre de fortes influences autobiographiques), Le Vent se Lève est un must de ce début d’année.

* Rien que ça ne manque pas de sel : voir des flopées de mères de familles – accompagnées d’enfants en bas âge – venues voir le biopic du créateur du plus célèbre chasseur-bombardier nippon, plus la dramatique histoire d’un amour impossible avec une tuberculeuse ; si vous trouver un Disney dont le pitch s’approche de cela, merci de contacter la rédaction.