mercredi 1 janvier 2014


A Touch of Sin
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Qu’est-ce donc que ce film, sinon encore un emballement délirant de la critique ? Le même film américain serait jugé « pauvre » « faible, scénaristiquement parlant », mais non, là c’est un chef d’œuvre :

« Une œuvre aussi puissante que subversive »
Le Journal du Dimanche

« Pas un plan qui ne subjugue, pas une trouvaille de mise en scène qui ne suscite l’admiration. Du grand art. »
Le Monde

« Une maîtrise extraordinaire, sublimée par des envolées sidérantes, riche de moments inoubliables… »
Le Nouvel Observateur

« un « Short Cuts » oriental parfumé à la dynamite »
TeleCineObs

« Aucun autre film cette année n’a su avec un tel degré de maîtrise et d’art manier la couleur, le cadre, le plan, la durée, la composition. »
Les Inrocks

Evidemment, rien de tout cela n’est vrai. Le film est mal filmé, souvent flou, en vidéo HD et parfois, ça se voit horriblement. Alors oui, il y a quelque beaux plans, mais rien d’extraordinaire, dans une année qui nous a donné The Master, Le Passé, Zero Dark Thirty ou The Place Beyond the Pines.

Je ne sais pas pourquoi, mais la bande annonce m’avait donné envie d’y aller. Grave erreur : il s’agit de quatre courts métrages vaguement mis bout à bout et reliés par une thématique commune, la corruption et la violence en Chine. Où est Short Cuts ? Il n’y a pas ou peu de lien entre les histoires. Les personnages sont tout juste esquissés. Et on ne voit pas où Jia Zhang Ke veut en venir… Le tout est surtout prétexte à des scènes gores assez inutiles. On n’est pas dans un film de genre, mais bien dans un film politique. Pourquoi filmer les meurtres avec autant de complaisance ?

Certes, A Touch of Sin est sûrement intéressant sur la Chine d’aujourd’hui, mais pour le cinéma ?

L’escroquerie critique de 2013.