jeudi 10 janvier 2013


Avoir une idée… Et la réaliser
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

En ce moment, sur les écrans, il y a un film qui a plagié le Professore. Si. Si. Il s’agit De l’Autre Cóté du Periph’, avec Omar Sy et Laurent Laffitte. Deux flics que tout oppose (classe sociale, style, méthodes) mais qui coopèrent malgré leurs différences, nous avons eu cette idée avec l’ami A.G. dans les années 90, et nous nous voyions bien, avouons-le, dans les premiers rôles.

Tout ça pour dire qu’il ne suffit pas d’avoir une idée. Il faut, comme disait Kubrick, l’incarner, et c’est ça qui est difficile. Tout le monde a des idées, et même des idées géniales. Mais l’art, ce n’est pas que de l’inspiration : c’est avant tout du travail, beaucoup de travail, et aussi de la chance. Et de la persévérance.

Prenons les Rolling Stones. Avaient-ils plus d’inspiration que les autres groupes de blues en 61-62 ? Sûrement pas. Ils étaient une pelletée à l’époque, à s’acharner sur les standards de Jimmy Reed et Muddy Waters, et à tourner autour du même mentor, Alexis Korner. Alors qu’avaient de plus Jagger/Richards ? Si ce n’est une terrible envie de réussir ? Et la peur de se faire virer par celui qui avait plus de talent qu’eux : Brian Jones ?

Pour compenser, ils ont travaillé dur. Et ils ont eu un peu de chance, il en faut dans ce métier. Selon le joli mot de Jagger, il y avait un groupe au Nord (les Beatles), et il fallait un groupe au Sud. Ce furent eux, les Rolling Stones. Quant à Brian Jones, qui avait tant de talent, il se dispersa, ne travailla pas assez, n’avait pas suffisamment envie : son exclusion du groupe par les deux autres carriéristes était inéluctable.

Pour revenir au Periph’, il eut sûrement fallu un peu de chance au Professore et à son compère, mais surtout, il aurait fallu travailler, beaucoup, et et de l’obstination pour ne pas se faire « piquer » l’idée de De l’Autre Cóté du Periph’.