dimanche 12 février 2012


Affiche standard
posté par Professor Ludovico dans [ Le Professor a toujours quelque chose à dire... ]

C’est la Professorinette qui me l’a signalé : quelqu’un s’est amusé à regrouper des affiches de cinéma par « cliché ». Par exemple toutes les affiches avec des Grosses Têtes et un Petit Personnage qui Court en Contre Jour sur la Plage.

C’est drôle et vous trouverez plus loin d’autres exemples, comme par exemple, « Dos à Dos », « Au Lit », ou « Entre les jambes »

Qu’est-ce à dire ? Que nous sommes conditionnés, prêts à réagir à n’importe quel stimulus marketing ? Sûrement. Affiche rouge = film de filles ; affiche bleue avec typographie « à empattement »* = film animalier ou écologique ; affiche bleue avec typographie « sans serif »** = film d’action un peu inquiétant, film avec des jambes dessus = sexy + rigolo…

Témoignage, aussi, de la faiblesse créative, ou simplement d’un certain sens de l’affiche qui marche.

Signe surtout, que l’œuvre d’art appartient depuis toujours à un genre, une donnée immuable depuis le théâtre antique : comédie ou tragédie. L’affiche ne fait que transmettre ce message : « Venez donc voir la nouvelle tragédie de …, la nouvelle comédie de… »

Et ça c’est plutôt rassurant…

* à empattement : une typographie classique, avec des petits patins terminant chaque lettre, comme dans la police Times
** sans serif : une typographie sans empattement, comme la typo de ce site




samedi 11 février 2012


A propos d’Elly à la télé
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

A ne pas rater sur Arte mercredi, à 20h35, le premier chef d’œuvre de Asghar Farhadi, A propos d’Elly.

Une bande de copains monte une cabane à un copain célibataire, et comme l’enfer est pavé de bonnes intentions, les petits mensonges tournent au drame, comme dans Une Séparation.

Aucune excuse ne sera acceptée.




jeudi 9 février 2012


Take Shelter
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Take Shelter, c’est un film sur la dépression. La grande dépression économique américaine, l’histoire d’une hyperpuissance qui doute d’elle même. Crise du crédit, crise économique, crise du couple, la crise tout court.

La tornade qui menace l’Ohio ne zèbre pas seulement le Grand Ciel Bleu Américain d’éclairs, mais aussi les synapses de Curtis. Curtis, qui a « une bonne vie » comme le complimente son meilleur ami, une jolie femme et une gentille petite fille, mais qui voit des éclairs, et suspecte (ou espère) qu’une immense tornade va tout emporter … pour cela, il va se construire un abri et risquer de tout perdre…

Impeccablement photographié (chaque plan semble avoir un sens caché (« exit », « sparkle », panneaux d’autoroute…), excellemment joué, Take Shelter prend son temps pour naviguer entre deux eaux : fantastique ou réalité. Curtis est-il fou, a-t-il des visions, la tornade est-elle réelle ? peu importe : c’est un monde qui s’écroule devant nos yeux, lentement, mais sûrement…




lundi 6 février 2012


J. Edgar
posté par Professor Ludovico dans [ Les films ]

Mauvaise nouvelle. Notre Agent au Kremlin a été retournée. Notre meilleur fournisseur d’info ultra-confidentielles (Dans Ses Yeux, Une Séparation) a été identifiée, et retournée par les communistes, les anarchistes et le KGB (Katastrofik Grose Bouze) qui veulent tous détruire le Pays de la Liberté et de l’Opportunité. Ses informations sont désormais à traiter avec la plus grande circonspection.

Certes, J. Edgar n’est pas une KGB, c’est même un film extrêmement bien fait (époques entrelacées, performance Di Capriesque hallucinante, habile plaidoyer à charge et à décharge), mais ce n’est PAS un film : pas de début, pas de fin, pas d’histoire, mais seulement l’Histoire, avec un grand H. Mais dans ces cas-là, on préfère un bon documentaire sur Arte.

Car avec J. Edgar, on est devant une sorte d’ovni, qui fournirait à Clint Eastwood beurre et argent du beurre. Si on lui demande si la secrétaire a vraiment détruit les Archives Hoover, comme le laisse entendre le film, il sort le beurre : son Joker « fiction ». Si l’on trouve, au contraire, que la relation homosexuelle n’est pas vraiment traitée, il sort l’argent du beurre : la sacro-sainte « Réalité » : en vérité, on ne sait pas si Tolson et Hoover ont eu des relations.

Mais justement, un conteur, c’est un type qui décide, qui raconte une histoire, vraie ou fausse. Pas un gars qui se cache derrière une prétendue « réalité ».

En jouant à cache-cache avec les deux, Clint nous ennuie (depuis un certain temps déjà…)




jeudi 2 février 2012


Jesse Eisenberg
posté par Professor Ludovico dans [ Les gens ]

IMDb, comme chacun sait, c’est la base. Je zappais sur le Star Trek de Monsieur Abrams (c’était ça ou les efforts grotesques de Terra Nova, ou la daube de Gladiator), quand j’ai voulu vérifier que Spock était joué par Jesse Eisenberg, le formidable Marc Zuckerberg de The Social Network ; raté, c’est Zachary Quinto, un acteur de 24 et de Heroes.

Mais sur IMDb, on surfe et on ne s’arrête plus. Surtout quand ça permet de découvrir que Jesse Eisenberg est Walt Berkman, dans ce merveilleux film qu’est Les Berkman se Séparent. Il interprète le fils aîné, un mytho qui prétend – lors d’un examen d’anglais -avoir écrit un très beau poème qui n’est autre que le Hey You des Pink Floyd. Les chats ne font pas les chiens : aussi bon en 2005, toujours bon en 2012…