samedi 18 février 2012


De la Terre à la Lune
posté par Professor Ludovico dans [ Séries TV ]

Le Professore a trop de travail. Too many friends, too many parties, comme disait Gary, dans Une Créature de Rêve. Il n’a pas le temps de re-regarder une série, c’est pourquoi il n’en achète jamais.

Il fait quand même quelques exceptions, notamment pour De la Terre à la Lune, qu’il doit déjà avoir vu 3 fois. Une des premières séries produites par HBO, à l’initiative de Tom Hanks après le colossal succès d’Apollo 13.

De la Terre à la Lune narre en 12 épisodes la formidable saga lunaire américaine, d’Apollo 1 à 17, en ce 11 décembre 1972 où l’homme posa une dernière fois le pied sur la Lune.

De la Terre à la Lune pourrait sombrer dans le biopic, genre honni du Professore, en nous narrant Neil Armstrong, sa vie, son œuvre.

Que nenni. Selon la fine analyse de James Malakansar, qui recommanda en son temps cette mini- série, Tom Hanks et ses acolytes bottent en touche. Bien sur les astronautes sont les héros de cette épopée, et c’est donc d’autre chose qu’il fait parler. Armstrong, Aldrin, Chaffee, Shepard, passeront en fond de tableau, et interpréteront quelques scènes cultes : Pas de Géant pour l’Humanité, Golf Lunaire, Ballade en Voiture, mais pour l’essentiel, ce sont d’autres personnages qui tiendront le haut de l’affiche.

Ainsi, un épisode se concentrera sur un ingénieur chargé de construire le LEM, un autre sur le sort (peu enviable) des femmes d’astronautes, un troisième sur l’éviction du journaliste qui suivait le programme Apollo.

Au final, ce procédé évite les péchés habituels du Based On A True Story: on ne connaît pas ces personnages, donc on s’inquiète naturellement pour leur sort… En évitant les personnages principaux, De la Terre à la Lune s’extrait des obligations hagiographique lié au biopic. Mieux, Tom Hanks réussit à mêler le film feelgood et patriotique, « Nous, les héros de l’espace » avec une analyse sincère du projet américain. Ne pas se faire distancer par les russes, technologiquement, mais surtout, symboliquement. D’où la tragédie finale : en dehors de Armstrong et Aldrin, seulement 22 hommes se sont posés sur la Lune, mais qui connaît leurs noms ?

En finissant par cette note douce amère, Hanks fait entrer De la Terre à la Lune dans la cour des grands.